( 54 ) Retaper nos écoles !

25 octobre 2007 - Une bonne nouvelle! On sort enfin des milliards de dollars pour réparer nos écoles qui, comme nos viaducs, commencent à crouler sous le poids des ans. L’annonce de la ministre Michelle Courchesne est une brise rafraîchissante pour le milieu de l’éducation qui se partagera 5,5 milliards de dollars sur cinq ans, d’ici 2012. Il était temps, car le parc immobilier de nos commissions scolaires commençait à ressembler à celui d’une république de bananes. Comme se fait-il que l’on attende si longtemps avant de réparer des édifices si essentiels?

Le parc immobilier du réseau scolaire prend de l’âge, il tombe en ruine. Il n’est pas rare de constater des toits qui coulent, des murs lézardés, des fenêtres qui ne ferment plus, des toilettes condamnées, etc. Nos établissements scolaires ont en moyenne près de 45 ans et certains d’entre eux datent des années 40. Les écoles n’ont jamais eu les fonds nécessaires pour entreprendre les réparations qui s’imposaient depuis plus de trente ans. On a fait pendant des années du bricolage, du rafistolage ou bien l’on condamnait tout simplement des locaux faute de budget pour les réparer. C’était inacceptable! L’annonce d’aujourd’hui vient de signifier l’importance de l’environnement scolaire pour l’éducation des jeunes de chez nous. L’école, c’est quand même un milieu de vie!

Cet argent neuf injecté dans le réseau pourra permettre d’effectuer les réparations urgentes de 3560 établissements scolaires du Québec. Pendant plus de trois décennies, le gouvernement a négligé d’entretenir nos écoles qui semblaient bien secondaires, si on n’en juge pas l’état lamentable des lieux. Un professeur d’un quartier de Montréal me signalait que le toit de son école coulait lorsqu’il est arrivé il y a cinq ans; le toit coule toujours, mes amis. Inconcevable me direz-vous, mais c’est vrai!

Comment se fait-il que le gouvernement n’ait pas mis en place un programme d’entretien annuel de ses établissements scolaires? Nous savons tous l’importance d’un entretien régulier si l’on veut éviter la détérioration fatale et surtout les sommes colossales qu’il faudra investir pour mettre le tout aux normes par la suite. Depuis des années, des inspecteurs en bâtiment du gouvernement sillonnent les établissements privés et religieux en obligeant les propriétaires à effectuer des travaux majeurs afin de mettre aux normes, dictées par la régie du bâtiment: escaliers de secours, système d’aération, éclairage, portes coupe-feu et le reste. Dans les rapports de ces inspections, il y a pourtant des transformations exigées qui sont aberrantes, qui frisent même le ridicule. Pendant ce temps, les écoles de l’État, qui abritent pourtant une clientèle vulnérable, croulent dans la désuétude complète. Nos enfants, c’est quand même important, non! Il est toujours plus facile d’exiger des autres que de soi-même; deux poids, deux mesures!

Il n’y a pas seulement les écoles qu’il faudrait retaper, mais sans doute quelque peu nos élus. Il est temps que certains gratte-papier quittent leur siège rembourré et revoit leur devoir. Le Québec n’est pas un pays en voie de développement tout de même! L’annonce de la ministre Michelle Courchesne vient calmer la grogne et le désespoir de nombreux gestionnaires des milieux scolaires; c’est toutefois loin d’être terminé pour le gouvernement! Attendez de voir les sommes astronomiques qu’il faudra investir dans le réseau routier, dans les réparations de nos établissements de santé et j’en passe.

Lorsque l’on reporte à plus tard ce qui doit être fait ou que l’on pellette dans la cour du voisin nos responsabilités, cela finit toujours par nous rattraper. Le Québec deviendra au cours des prochaines années un immense chantier de construction ou de démolition. Il est vrai que l’apparence entre les deux est souvent trompeuse. De toute façon, c’est le citoyen qui paiera la note malheureusement toujours trop salée!

Soyez le premier à commenter cet article : LeblogueduDG@gmail.com


1 commentaire:

Auditeur RVM a dit...

Qui a profité de la construction de nos infrastructures publiques ? Quarante ans plus tard, tout est à recommencer ! Il y a eu des manquements sérieux. (N. S.)