( 112 ) Au chat et à la souris

28 février 2008 - Quel suspense, mes amis! Dire que pendant des semaines la menace des élections planait sur nos têtes. Tous les partis étaient sur le sentier de la guerre, prêts à se lancer à corps perdu dans une bataille d’au moins 365 $ millions de dollars pour élire, selon les analystes, un autre gouvernement minoritaire, toujours conservateur par-dessus le marché. Stéphane Dion, dans toute sa grandeur, avait beau brandir les menaces de faire tomber le gouvernement, il n’avait pas les moyens et l’audace de le faire. Il risquait gros, voire de perdre le peu d’appuis qui lui restent dans ce vaste pays. Au cours des dernières semaines, il a prétendu être en mesure de faire échec aux conservateurs sans avoir la puissance réelle de le faire. Le parti est à plat!

Les libéraux occupent actuellement 93 sièges à la Chambre des communes, contre 126 pour les conservateurs, 49 pour le Bloc et 30 pour le NPD. Les libéraux fédéraux sont heureux de la décision de leur chef de ne pas provoquer de bataille électorale sachant bien que c’était l’immolation ultime sur le bûcher. Monsieur Dion a joué, d’une certaine façon, une carte stratégique. Ce n’était pas une grosse stratégie, car il n’avait pas le choix, les libéraux ne sont pas prêts, un point c’est tout! Un de leurs problèmes, parce qu’ils en ont plusieurs, c’est leur chef; il ne passe pas la rampe auprès de l’électorat, mais il tient à rester. Que c’est pathétique, cet entêtement!

Le budget de 5,9 milliards annoncé par le ministre Falherty n’a rien de mirobolant certes. Il n’y a pas de quoi se péter les bretelles! Selon les analystes, c’est un budget assez terne merci, sans grosses nouvelles. On y trouve quand même quelques petits bonbons stratégiques, car il faut bien faire plaisir à l’électorat. Sans être mirobolant, c’est toutefois un bon budget équilibré. Il faut bien donner cela aux conservateurs, on sait où l’on va, du moins sur le plan financier! Dans ce budget le ministre a fait plaisir aux petits épargnants en créant des comptes d’épargne libres d’impôt, autorisant un dépôt allant 5 000$ sans payer d’impôt. C’est une excellente idée et cela peut très bien se combiner avec les REER. Nous le savons bougrement bien, un budget gouvernemental est davantage politique que financier. Il est clair que les mesures mises de l’avant par le ministre des finances surveillent de près l’ombre qui plane sur notre géant du Sud. Tous les indicateurs économiques démontrent avec clarté que l’économie américaine est mal en point et qu’il vaut mieux protéger ses arrières. N’oublions pas que les États-Unis achètent plus de 80% des exportations canadiennes de sorte qu’un emploi sur trois de ce côté-ci de la frontière, dépend du marché américain. C’est un pensez-y bien, mes amis!

Même si le budget n’a rien d’éclatant, il fera encore une place au remboursement de la dette. Il ne faut pas oublier que le Canada a accumulé une dette de 457,1 milliards au fil des ans. Ce n’est pas une petite dette qui pèse sur le dos de tous les contribuables canadiens. Certes, il ne faut handicaper les générations futures des excès de nos précédents gouvernements gourmands et dépensiers. Les réactions n’ont pas tardé suite à la publication de ce fameux budget qui devait faire tomber le gouvernement Harper. Même la ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget, a voulu faire la leçon au ministre Jim Flaherty. Il faut dire que notre ministre québécoise a tous les secrets des finances publiques semble-t-il! Mme Monique Jérôme Forget est très mal placée pour faire des leçons à son homologue fédéral. Dans la Belle province, nous croulons sous une méchante dette qu’elle ferait bien de regarder de près.

Après ce suspense électoral avorté dans les coulisses parlementaires, on peut se demander ce qui se passe dans la tête de son Éminence Stéphane Dion. Il avait joué au chat et à la souris avec le gouvernement Harper, il a bien été obligé de l’appuyer tout en le critiquant assez vertement merci. Ce qui lui a valu la risée de tous les parlementaires. Comment se lancer dans une tirade à fond de train sur un budget que l’on va appuyer après tout? C’est une position peu confortable et peu enviable que tient le Chef de l’opposition Stéphane Dion. N’ayant pas le physique de l’emploi, cela laisse l’électorat avec un goût désagréable.

Le ministre des Finances Jim Flaherty a opté pour la prudence, compte tenu du contexte de l’économie mondiale, dans ce troisième budget du gouvernement Harper. De quoi lui permettre de voguer calmement dans le mandat précaire de son gouvernement, mais marqué d’une certaine efficacité. «On avance», clame Harper, mais les cinq promesses de son élection n’offrent plus un menu législatif consistant à long terme. Il faudra juger à partir de projets qui font preuve d’initiative, de créativité. Ce n’est pas la guerre en Afghanistan qui sauvera le gouvernement Harper! Il faudra que ce parti, s’il veut être réélu, fasse marcher les méninges de sa base. En politique, il faut des idées pour gouverner!

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(111) Un demi-million plus tard!

22 février 2008 - Un événement très attendu était celui du rapport Castonguay rendu public en début de semaine. Enfin, allions-nous trouver un peu de lumière au bout du tunnel après tant d’années de tergiversations? Plus les gouvernements changent, plus les ministres de la santé se succèdent, plus notre réseau de la santé s’enchevêtre dans les méandres des déficits et des coupures. On ne sait plus par quel bout prendre ce bateau à la dérive, ce Titanic en naufrage. Notre système de santé est aux soins palliatifs, mes amis. Il lui faudrait un remède de cheval pour le sortir du pétrin. Et quel pétrin!

Le comité Castonguay, mis en place par le gouvernement Charest, avait pour mandat d’analyser la situation financière de notre système de santé et de proposer des avenues concrètes afin de faire face aux coûts sans cesse croissants. Le comité n’a pas lésiné sur les moyens, que l’on pourrait qualifier de drastiques, afin de redonner un peu de colonne vertébrale à un système sclérosé. J’ai l’impression que les membres du comité ont ratissé très large, sans doute trop. On se retrouve certes devant une liste d’épicerie hâtivement préparée, mais qui compte quand même d’excellentes idées.

Sans nul doute que certaines mesures avaient de quoi faire sourciller ou plutôt sursauter notre cher ministre de la Santé. Pour financer la santé, il faut de l’argent; on n’en sort pas par un tour de magie, mes amis! Le comité s’est attardé à trouver les ressources financières pour colmater l’hémorragie endémique de notre système de santé. Il ne fallait pas s’attendre à des solutions à l’eau de rose. Le groupe Castonguay a proposé, entre autres, une hausse de la TVQ, une cotisation annuelle aux patients des cliniques, une ouverture à l’intervention du privé, le recours à l’assurance privée pour des services déjà couverts par le régime public, la hausse des primes de l’assurance médicaments, etc. Des recommandations qui ont créé un tremblement de terre dans le milieu de la santé et des remous dans le milieu politique.

Voilà donc que notre super ministre de la Santé, Philippe Couillard, a fait savoir que ce rapport ne passe pas la rampe, qu’il ne tient pas la route. Ce rapport, selon le ministre propose sept recommandations inacceptables et six recevables. Il fallait s’y attendre, les avenues inacceptables sont sans contredit les plus décisives et controversées, mais salvatrices. Dans un gouvernement minoritaire qui cherche une majorité lors des prochaines élections, pas trop de vagues et de mesures impopulaires, madame la marquise. Déjà, avant la publication du rapport Castonguay, nous devinions presque le sort réservé à ce rapport qui a coûté pas moins d’un demi-million de dollars aux contribuables québécois. C’est inacceptable quand on souffre d’une pénurie financière dans le domaine crucial de la santé.

La question de fond n’a rien à voir avec la compétence et l’expertise des membres de cette commission. La vraie question est pourquoi le gouvernement demande à un comité d’experts d’effectuer un travail quand il savait qu’il en rejetterait la plupart des recommandations? Sans doute que le gouvernement s’attendait à ce que le comité propose des avenues épousant la vision et les stratégies gouvernementales. Même la ministre des finances Jérôme-Forget avoue avoir indiqué aux membres de la commission, dès le début de leurs travaux, de ne pas toucher à la TVQ. Il est certain que tout n’est pas réalisable dans ce rapport parce qu’il ne va pas assez en profondeur malgré ses 300 pages. Ce n’est pas le nombre de pages qui donnent de la pertinence à un rapport. Sans doute qu’il y a eu divergences de points de vue dans ce comité, notamment de la part de Michel Venne qui ne manque pas de le signaler en annexe au rapport.

Il y a quelques semaines, le Journal de Montréal avait publié dix idées chocs pour relancer le Québec sur le chemin de la prospérité. C’est un peu la même médecine que présentent les membres du comité. Il faut cesser de tourner en rond et prendre les décisions les plus courageuses pour sauver notre système public de santé. Il faut se donner un système de santé dont on peut assumer les coûts. Nous rêvons d’une voiture de luxe, mais nous n’avons que les moyens de nous payer qu’une voiture intermédiaire. Il faut être réalistes et offrir ce que les Québécois sont prêts à payer. C’est le gros bon sens!

Depuis quelques jours, de nombreux ténors de tous les secteurs de la santé ont pris parole. Il fallait s’attendre à ce que les syndicats manifestent bruyamment; c’est difficile de les éviter, car ils sont partout. Les notes discordantes, voire acerbes dans certains cas, n’ont pas ébranlé l’éminent Claude Castonguay, père de notre système public de santé. Il semble qu’il était presque convenu dans les coulisses du pouvoir qu’il n’y aurait pas de mesures concrètes impopulaires contenues dans ce rapport qui seraient mises en application. Le rapport Castonguay aura sans doute le mérite d’avoir brassé les idées toutes faites et ébranlé les ornières dans lesquelles se sont empêtrés nos dirigeants d’établissements de santé et notre gouvernement. Vous conviendrez avec moi que c’est un prix fort bien payé pour une tempête d’idées.

S’il n’y a pas de mesures courageuses prises à court terme par nos gouvernements, soyez certains que l’on parlera encore pendant de nombreuses années des listes d’attente, des déficits, de l’exode de nos meilleurs médecins. Notre système de santé est habité par un système de castes où chacune protège son butin et ses arrières. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que nos établissements de santé accueillent des personnes vulnérables, fragilisées qui, dans leur drame, ont besoin d’être soigné avec diligence, respect et professionnalisme. Nous ne soignons pas des maladies dans nos établissements, mais des personnes avec un cœur et une âme. Que le ministre fasse presque la sourde oreille au rapport Castonguay, c’est une chose, mais la réalité est flagrante. Ce rapport prendra la route de la filière treize comme bien d’autres qui l’ont précédé. Pendant ce temps, nos élus auront la conscience tranquille, mais n’ayez crainte, pas pour longtemps car rien n’est réglé. Dire que le gouvernement Charest a fait de la santé sa première priorité!

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( 110 ) « Voulez-vous tu ? »

8 février 2008 - La réforme scolaire est sur toutes les lèvres. Tout le monde en parle, mais dans la population en général, personne ne sait de quoi il en retourne réellement. On a même marché dans les rues en fin de semaine dernière pour dire: «Assez, c’est assez!» J’ai l’impression que Madame la Ministre Michelle Courchesne est pas mal occupée par les temps qui courent et que les simples modifications cosmétiques proposées à une réforme qui a du plomb dans l’aile tournent dans le vide. Elle sera sans doute obligée de refaire ses devoirs pour obtenir la note de passage. Les résultats obtenus, suite aux modifications du régime pédagogique, ne sont pas concluants. Plus d’un ont décrié cette réforme dès la mise en application de ses principes directeurs axés sur la formation des compétences au détriment de la transmission du savoir. La Suisse a voulu implanter un système similaire qui s’est avéré un fiasco. Mais le Québec fait toujours les choses autrement semble-t-il!

L’implantation de la réforme scolaire a commencé au niveau primaire en 2000 et elle vient tout juste de s’amorcer au secondaire. Cette réforme, c’est l’avènement d’un nouveau langage pédagogique, de nouvelles mesures qui nous ont donné les compétences transversales, le non-redoublement des élèves et la conception d’un nouveau bulletin qui a fait manchette l’automne dernier. La réforme, c’est tout cela et encore plus! Des ratés, il y en a eu et les résultats ne sont pas au rendez-vous après sept ans. On a voulu faire de nos écoles des centres de formation plutôt que des lieux d’instruction. On n’instruit plus avec la réforme, on forme! Entre vous et moi, l’école n’est pas une entreprise, c’est un milieu de vie et d’apprentissage. On peut se demander à quoi sert cette réforme? Depuis la création du Ministère de l’Éducation, nous n’en sommes pas à une réforme près. Il est très rare que l’enfant soit le bénéficiaire de tous ces bouleversements, il en est trop souvent et malheureusement le cobaye.

L’école ne laisse personne indifférent. De nombreux observateurs de la scène scolaire déplorent la piètre performance de nos élèves, la faiblesse de l’encadrement, le manque de motivation des professionnels de l’enseignement et le taux alarmant de décrochage scolaire. Vous comprenez sans doute pourquoi le système privé a le vent dans les voiles. Depuis longtemps, ces institutions ont compris qu’une école n’est pas une simple grande garderie. Il est clair que l’école publique n’a pas tous les vices et que si le Ministère, les syndicats et les commissions scolaires laissaient les enseignants faire leur boulot, le portrait ne serait pas le même. Tout le monde veut mener l’école! L’école publique ne peut pas tout faire; laissons les professeurs instruire et les directeurs mener leurs établissements. Un peu de lest, messieurs les technocrates de l’éducation! Une école, c’est aussi un milieu de vie; il faut laisser aux gens du milieu le soin de mettre le régime pédagogique à la couleur de leur environnement. La population étudiante de la polyvalente de Matapédia n’a rien de semblable à celle de St-Henri, dans le sud-ouest de Montréal. Il ne faut pas s’illusionner, l’école est le reflet de notre société, de la vie familiale assez malmenée au cours des ans.

Les chefs des partis d’opposition n’ont pas tardé à réagir à tout ce cirque médiatique; certaines voix se sont levées pour stopper ce train de la réforme voué au déraillement. Même l’ancien premier ministre Bernard Landry est sorti de son mutisme pour y mettre son grain de sable dans l’engrenage. Évidemment, il fallait s’attendre à ce que notre «Super Mario» fasse une sortie aux allures populistes. Il a fait carton! Le souhait de Monsieur Dumont de voir la discipline et l’autorité revenir dans les écoles du Québec en a fait réagir plus d’un. Les réactions des commissions scolaires et des syndicats n’ont pas tardé à venir, qualifiant les propos de monsieur Dumont de simplistes et notant que celui-ci s’est arrêté malheureusement à la situation des écoles des années 70.

Ce cher Mario Dumont a souhaité le retour du vouvoiement à l’école en invoquant que cela amènerait plus de discipline et d’autorité. Décidément, il faut n’avoir jamais mis les pieds dans une classe pour affirmer cela. Pour le vouvoiement, je suis pleinement d’accord sur le principe sauf que, celui-ci n’est pas d’abord synonyme de discipline mais de respect. C’est lorsqu’il y a du respect que les enfants apprennent à regarder l’enseignant, les autres élèves autrement; là, l’éducation véritable est réellement possible. Certains prétendent que l’usage du «tu» peut engendrer plus facilement la familiarité, voire la vulgarité; mais encore là, nous sommes bien loin des enjeux réels de la discipline et de l’autorité. De plus, le «vous» de la langue française est tellement riche, il permet des nuances, des façons tellement belles de dire les choses, de raconter la vie. Il est sans doute vrai que pour les enfants, son usage est plus difficile à manier que le «tu». C’est cela l’apprentissage, l’instruction, l’éducation.

Qu’adviendra-t-il de cette réforme mal partie? Nul ne sait quelle sera la carte maîtresse que jouera la Ministre dans les prochaines semaines. Toutefois, j’espère que nos enfants ne seront pas les boucs émissaires de cette aventure éducative mal étriquée et mal ficelée. Nous espérons cependant que la réforme permettra quand même aux enfants d’apprivoiser l’usage du pronom «vous», faute de l’utiliser couramment auprès du personnel scolaire. «Le meilleur est à venir» dit-on. C’est mon grand souhait pour l’avenir de nos enfants et du Québec de demain.

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( 109 ) Le bonheur de vivre

5 février 2008 - Janvier est enfin terminé! Il m’a paru très long ce mois; il faut quand même dire que mère nature ne nous a pas gâtés. La page du calendrier est bel et bien tournée sur le mois le plus court de l’année, février; cette année, par contre, nous aurons droit à une journée de plus, car 2008 est bissextile. Ne l’oubliez pas! Comme à tous les quatre ans, nos ordinateurs et nos milieux financiers risquent de boguer un peu; pour les milieux financiers, selon les prédictions, il n’y a rien de reposant qui s’annonce dans un horizon rapproché. Les turbulences sont déjà au rendez-vous; des usines ferment, le prix de l’essence s’accroît, le spectre d’une récession commence même à nous taper sur les nerfs. Il faut se calmer un peu, quand même. Comme bénéfice du mois, nous avons encore vingt-quatre jours pour nous préparer et nous ajuster à d’éventuels irritants informatiques, bancaires ou autres. Fort heureusement que la Saint-Valentin viendra mettre un peu de baume sur les blues de l’hiver, sur cette saison qui ne finit pas de nous surprendre.

En passant, où en sommes-nous avec ces fameuses résolutions de la nouvelle année? Nous avions sans doute décidé de nous prendre en main un peu plus, de mieux nous organiser, de faire de l’exercice, de surveiller notre alimentation, de revoir plus fréquemment des amis. On peut se demander si, après un mois, nous sommes demeurés aussi pantouflards qu’avant, si notre tour de taille a diminué, si nous sommes plus tolérants et j’en passe. Faire des choix, décider de poser des gestes porteurs de changements dans sa vie quotidienne, ce n’est pas une mince affaire. Les habitudes de vie sont pas mal ancrées, voire résistantes à tout changement, particulièrement s’il est radical et fait sans trop de discernement, sous l’impulsion du moment. À tous ceux qui n’ont pas trop de succès sur la fourchette ou sur le caractère, le Carême débute hâtivement le 6 février, cette année, vous aurez de quoi vous reprendre!

La vie est faite de ces essais, erreurs, tâtonnements, échecs et réussites. Tous, nous rêvons de vivre en santé, heureux et longtemps. Nous avons probablement tous une soif d’éternité dans un recoin de nos rêves ou de notre âme. C’est comme inné en nous. L’humanoïde ou l’hominien que je suis, a une finitude terrestre n’en déplaise à mon désir de vivre éternellement sur terre. Il faut franchir une autre dimension de soi pour rêver d’éternité. Malheureusement, ce brin d’éternité ne semble pas mobiliser nos énergies, tellement nous sommes accaparés par le vivre au quotidien. Nous voulons tous accéder au bonheur, d’abord sur terre; l’autre bonheur, celui au-delà de la finitude, ne semble pas trop préoccupé nos contemporains, aspirés par un monde de l’éphémère en continu. Notre monde tout-puissant n’a rien à recevoir de ce brin d’éternité qui parfois se manifeste fugitivement. Nous sommes inexorablement dans le hic et nunc à plein régime!

Mais voilà que toutes les études démontrent, chiffres à l’appui, que le bonheur est dans un corps sain. La page frontispice du journal Le Devoir de samedi dernier, nous signale que l’indice relatif au bonheur grimpe de 20 points chez les actifs; pour leur part, les sédentaires semblent être les éternels perdants. Qu’en est-il au juste? Serait-ce une fontaine de jouvence ou une nouvelle mode à la Jane Fonda? La plupart des spécialistes de la santé s’entendent pour affirmer que l’activité physique a un lien étroit avec la santé et que les gens éprouvant des difficultés majeures de santé réussissent à mieux s’en sortir grâce à l’exercice et à une bonne alimentation. L’activité physique est sans contredit un élément de bonheur dans une vie. C’est vrai que l’on doit sans doute être plus heureux avec vingt kilos de moins et une bonne condition physique. «Bouger, bouger et encore bouger!» semble être le mot d’ordre de cette dernière décennie. Le tout est une question de dosage. Il y a bien des façons de bouger; des clubs de toute sorte se mettent en place pour que l’on se balance davantage l’arrière-train. Il y a évidemment l’éternel jogging mais aussi la danse, les arts martiaux, le yoga, le sport et toutes ses variantes inimaginables.

Pour la première fois de son histoire, le Guide alimentaire canadien fait la promotion de l’activité physique. De nombreuses études scientifiques démontrent presque hors de tout doute que l’activité physique réduit les risques de maladies cardiaques, de diabète, de cancer et de dépression tout en diminuant le stress envahisseur. Il ne faut peut-être pas s’attendre à vivre éternellement, mais certes en meilleure santé et plus longtemps. Nous habitons un corps complexe, c’est une machine extraordinaire qui ne demande qu’à être entraînée. Notre corps, c’est un peu aussi la maison que nous habitons; à chacun de nous d’en prendre soin. Il ne faut pas attendre que tout s’écroule; mettez vos godasses et bougez! Il faut être dans l’action, parce que l’action crée inévitablement le mouvement, et que c’est le mouvement qui entraîne des gens. N’oubliez surtout pas que l’exercice n’est pas une fin en soi, mais la joie de vivre en santé et mieux dans sa peau. Qui a dit que le bonheur est inaccessible?

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( 108 ) Sans foi ni loi

1er février 2008 - Notre monde recèle le meilleur et le pire de l’espèce humaine. Il n’y a pas une journée qui se passe sans que les médias ne nous rapportent quelques atrocités ou scandales. Il est toujours renversant et parfois odieux de voir que les plus grands escrocs s’en sortent plus aisément que les pauvres bougres. L’argent, c’est presque toujours un raccourci vers l’impunité pour les grands mafiosi de ce monde. Mais voilà que l’incomparable Vincent Lacroix vient d’écoper de douze ans de prison et de 255 000 $ d’amende pour ses crimes financiers. Enfin!!! Vincent Lacroix dit Norbourg, vous connaissez quand même? Ce douteux personnage qui a floué bassement des milliers de petits investisseurs passera non seulement à l’histoire, mais aussi plusieurs années bien au chaud derrière les barreaux. Quelle affaire scandaleuse et mystérieuse à la fois!

Comment des gens intelligents et sains d’esprit peuvent-ils agir de la sorte? Cela me dépasse. J’ai longtemps voulu écrire sur ce magouilleur sans vergogne qui paradait comme un prince sur nos écrans de télévision. Tiré à quatre épingles, sans aucun signe émotion, toujours sur la défensive, sans remords pour les gestes posés envers les gens qu’il a manipulés. Et le cirque n’est pas terminé, car il faut s’attendre à ce que Son Éminence Vincent Lacroix aille en appel de la décision rendue cette semaine par la Cour du Québec. Je ne cesse de penser à tous ces petits épargnants qui ont trimé dur pour récolter un montant appréciable afin d’assurer un filet de sécurité à leurs vieux jours. Je revois encore cet homme âgé, la gorge nouée par les sanglots, qui venait d’apprendre qu’il avait tout perdu ce qu’il avait péniblement ramassé à la sueur de son front. Il est difficile de rester serein devant une telle escroquerie. C’est un drame pour ces honnêtes gens!

Le procès de l’ex-p.-d.g. de Norbourg avait débuté le 9 mai et ce n’est que le 11 décembre dernier que le juge Claude Leblond déclare le fraudeur endimanché coupable de 51 chefs d’accusation; il est enfin condamné le 28 janvier aux applaudissements de tous. L’éclatement du scandale Norbourg remonte à deux ans et demi et les premiers détournements à six ans. Mettons-nous dans la peau des 9 200 épargnants floués; la fraude s’élève à 115 millions de dollars. Ce n’est pas rien! Monsieur Lacroix, rien ne pourra réparer les vies brisées, les rêves envolés et les incertitudes créées face à l’avenir de ces épargnants que vous avez cyniquement floués. Ceux-ci ne vous ont rien fait, sauf de vous donner leur confiance et de vous remettre leurs économies que vous ne méritiez pas! Ce n’est pas les douze ans de Lacroix qui va redonner espoir à ces personnes profondément blessées. Certes, les gens ont applaudi lors du jugement, mais le drame continue de se vivre au quotidien pour ces personnes détroussées. La croix est difficile à porter!

Il y a certes ce Vincent Lacroix mais aussi André Charbonneau, Conrad Black pour ne nommer que ceux-là. Cette race d’hommes d’affaires avides de pouvoir, d’argent; et cet argent n’est malheureusement pas toujours le leur! Ces gars-là, ce n’est pas du menu fretin. Ces gens d’affaires cravatés, roulant en Mercedes, possédant trois ou quatre villas à travers le monde, se pensent au-dessus de tout. Ces trois arnaqueurs ont démontré une impassibilité devant la justice et les médias. On dirait que pour eux l’argent peut tout acheter et les transactions douteuses sont toujours les plus avantageuses. Nous le savons bien, depuis toujours ce sont les riches qui font de l’argent sur le dos des plus petits. Les statistiques canadiennes ne mentent pas; le portefeuille des gens les plus riches croît plus rapidement que les autres.

Imaginez, le juge Claude Leblond a été incapable de trouver un facteur atténuant pour Lacroix. Plusieurs petits épargnants pensent que c’est trop peu que douze ans de prison, car il aura droit, grâce à notre généreux système judiciaire, à une remise de peine après en avoir purgé la moitié. Tous les analystes considèrent que ce jugement fera réfléchir bien d’autres magouilleurs. Enfin, les crimes économiques et financiers ont des coupables, cravatés ou pas, et ils doivent maintenant payer leurs malversations. Notre société hédoniste et artificielle engendre allègrement ce genre d’individus pour qui le désir immodéré de faire de l’argent prend le dessus sur le sens moral et éthique. Tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins, à leurs faims pécuniaires. Que tous ces gourmands de l’argent et ces petits monstres ambitieux de la réussite financière à tout prix s’écrasent enfin et fassent preuve de retenue. L’ambition, l’envie, la cupidité ne donneront jamais la compétence! C’est le drame des Lacroix de ce monde!

L’affaire Norbourg ne sera jamais terminée pour les petits épargnants. Verront-ils un jour la couleur de leur argent? Peu probable, mes amis; j’en suis triste! Je passerai ici sous silence l’implication de la Caisse de dépôt et de placements dans ce dossier, cela mériterait un autre article musclé. À tous nos concitoyens, qui ont été touchés, par cette fraude financière sans précédent, je suis de tout cœur avec vous. J’ose espérer que les derniers vestiges de ces capitaux, sans doute bien au frais en Suisse et dans les Caraïbes, puissent vous être rendus. C’est aussi cela la justice!

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