( 100 ) Dans le rétroviseur !

31 décembre 2007 - Voilà que s’ouvre à nous une nouvelle année! Un peu partout, les médias ont déjà fait le bilan de l’année, retracé pour nous, détails croustillants à l’appui, les événements marquants, commenté avec des experts, comme il se doit, les hauts et les bas de 2007. À pleine page, les journaux nous rappellent avec humour, parfois cynisme, les bons et les mauvais coups de nos personnages publics. Enfin, il y a toujours cette revue télévisée intitulée Bye Bye dont la formule ne cesse de s’épuiser et comme une cerise sur un sundae déjà trop sucré, vient clore dans le burlesque les 365 jours de notre vivre ensemble. Quoi qu’il en soit, il revient à chacun de nous de porter un regard lucide sur ce qui a fait notre monde, mais surtout ce que chacun de nous a osé vivre.

Selon un bon nombre d’observateurs, 2007 aura été sans contredit une année mobilisée par la question identitaire. Ce n’est pas d’aujourd’hui que cette interrogation fondamentale et disons-le, saine en soi, émerge au cours de l’itinéraire de ce peuple en perpétuelle recherche. Au fait, toute notre vie d’homme et de femme est une recherche identitaire. On n’a jamais fini de se connaître, de s’accepter et de s’affirmer. C’est l’histoire de toute une vie et même après! L’arrivée massive d’immigrants nous renvoie à ces questions fondamentales: «Qui sommes-nous?», «Que sommes-nous devenus?» et «Que sommes-nous en train de devenir?» Il faut de temps en temps se regarder dans le miroir, se reconnaître tel que l’on est et non pas, ce que l’on pense être. Ne pouvant plus nous reproduire suffisamment, assurer une certaine croissance démographique et économique stable, les Québécois doivent faire appel avec lucidité aux gens d’ailleurs à moins que les dits «de souche» déclenchent la revanche des berceaux. Peu probable!

En cette année, jamais la population québécoise n’a été aussi consultée. Les nombreuses commissions sur les accommodements raisonnables, les conditions de vie des aîné(e)s, l’agriculture, les infrastructures et j’en passe ont sillonné le Québec pour sonder les reins et les cœurs. Le Québec des derniers mois a été un grand confessionnal à ciel ouvert; nous avons entendu de tout, des propos pas trop catholiques merci! La parole aux citoyens est une marque de profonde démocratie lorsque cette prise de parole est faite dans les règles de l’art et bien balisée, il va de soi. Malheureusement, ce ne fut pas toujours le cas! La Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables a volé la palme à ce chapitre; il faut le dire, avec un appui sans précédent des médias. Un vieux dicton du terroir nous rappelle que de temps en temps, il faut brasser la cage pour qu’il en sorte quelque chose. 2008 nous en révélera les fruits que nous ne souhaitons pas trop acides et porteurs d’avenir tout de même.

Il me semble que 2007 nous a rappelé combien nous sommes minoritaires sur cette terre d’Amérique. Les récentes statistiques sur la perte progressive du français au profit de l’anglais ont donné des frissons à plus d’un. Oui, ce fut l’année des questionnements identitaires, des prises de conscience de la fragilité de la population francophone et de sa culture, des désirs d’une plus grande affirmation personnelle et collective. Jamais nous avons tant parlé de religion! Les interventions à la Commission Bouchard-Taylor ont été lancées tous azimuts, d’un extrême à l’autre, parfois sans trop de nuances et de perspectives historiques. Il faut avoir suivi quelque peu les interventions pour se rendre compte que globalement les Québécois dits «de souche» tiennent aux traditions et coutumes religieuses catholiques. Tous les sondages le confirment, même en ce qui a trait à l’enseignement religieux, au grand dam des tenants de la laïcité pure et dure. Nous avons senti au cours de cette valse des commissions publiques le jeu inévitable de nos politiciens. Là aussi, le régime minoritaire est à la mode, tant à Québec qu’à Ottawa. Ce qui fut, à bien des égards, une très bonne affaire.

Il semblerait que les gouvernements minoritaires, malgré leur grande fragilité, obligent les élus à collaborer davantage, à faire des compromis, à trouver un consensus pour le bien de la population et cela au-delà des visées partisanes. Nous l’avons bien constaté lors de l’approbation des budgets, des récents amendements et projets de lois et particulièrement à Ottawa lors de la motion sur la reconnaissance par la Chambre des communes du statut de «nation» pour le Québec. La veille de Noël, le premier ministre Stephen Harper disait: «Je sais que la reconnaissance de la nation a été très controversée, et parfois impopulaire dans certaines régions du Canada anglais, mais cette reconnaissance a été une bonne chose pour le pays. Le pays est plus uni, il n’est pas plus divisé. Le Québec sera toujours nationaliste.»

L’économie s’est plutôt bien portée au Québec et au Canada. Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas tant dans la province que dans l’ensemble du Canada. Notre huard a pris pas mal d’embonpoint et sa reconnaissance sur les marchés mondiaux a été remarquable. Une remontée phénoménale qui a confirmé la quasi inépuisable richesse des ressources naturelles et énergétiques du Canada. Toutefois, le revers d’un dollar fort a ébranlé les industries exportatrices de biens et services. Rien n’est parfait! C’est l’engagement militaire en Afghanistan qui a plutôt ébranlé les convictions et les valeurs des Québécois; l’arrivée du premier soldat mort sous les drapeaux, Simon Longtin, a remis en question l’engagement absurde dans ce bourbier. Si jamais; une issue pacifique se dessinait dans l’éternel affrontement des intérêts et des factions dans ce pays, cela ne dépendra de nous.

Sur le plan culturel, les artistes de chez nous ont été des plus créatifs exportant plus que jamais à travers le monde, principalement dans l’Hexagone, leurs talents et leur génie. Notre Céline Dion nationale a fait ses adieux à la richissime Las Vegas pour regagner sa terre natale afin de mieux repartir reconquérir autrement le monde déjà suspendu à ses lèvres. Somme toute, une année riche en rebondissements de toute sorte dans la plupart des secteurs de notre vie quotidienne; même la neige s’en est mêlée abondamment!

Le temps passe, les années filent à vive allure; plus on vieillit, plus ça va vite! Que nous apportera 2008? Après les bilans, on se demande toujours que nous réservera la nouvelle année. Nous pourrions, comme veut la coutume, fermer les yeux et faire un vœu! On prendra sans doute quelques résolutions que nous savons d’avance difficiles à tenir. Pourquoi ne pas prendre tout simplement un temps pour faire la paix avec soi-même? C’est toujours au fond de soi que l’on porte les plus grands rêves, mais aussi les plus grandes peines. Après tout, laissons courir les années et sachons que le temps de l’âme est éternel.

Cet article est le centième, mes amis! Le blogue du DG a été lancé tout bonnement le 7 août 2007; un défi de taille avec une production devenue quasi quotidienne. Le blogue est, sans prétention, un espace de réflexion et d’analyse sur ce qui fait notre monde. Je serai toujours là en 2008, mais la production sera moindre compte tenu de mes disponibilités de plus en plus restreintes. Merci de votre assiduité et de vos commentaires des plus appréciés. Bonne et heureuse année 2008!


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( 99 ) Des cadeaux à la carte !

28 décembre 2007 - Le Père Noël a sans doute fait son petit tour dans votre foyer! Des cadeaux, il en a distribué pour tous les goûts si on se fie aux sommes investies cette année par chaque Canadien. Le temps des fêtes, c’est la ruée vers les boutiques pour dénicher un petit quelque chose qui fera plaisir; des bijoux, des appareils électroniques, des livres, des disques compacts et pour les plus fortunés un voyage, une voiture, une maison! Tous, nous faisons un petit effort pour dire à ceux qui nous entourent notre amour, notre attachement et notre admiration. Mais il y a des fois où l’on ne sait plus quoi offrir à ces êtres chers. Et voilà l’apparition des fameuses cartes-cadeaux, une trouvaille géniale et lucrative, qui ne fait pas que des heureux!

De plus en plus, les petites enveloppes remplacent les gros paquets enrubannés sous le sapin. Les études montrent que près de la moitié des consommateurs canadiens et américains prévoyaient acheter une carte-cadeau durant le temps des fêtes. Quelle simplicité et quelle rapidité, cette fameuse carte! Plusieurs consommateurs choisissent ce moyen pratique, simple et apprécié. L’an dernier, il s’est vendu au-delà de 183 millions de dollars américains de cartes-cadeaux, une hausse fulgurante de près de 40%; la tendance semble se maintenir cette année encore!

La plupart des grands détaillants ont emboîté le pas et offre ces petites cartes qui semblent plaire aux consommateurs, mais surtout aux commerçants. Les études montrent que les bénéfices des détaillants en valent plus que l’investissement. Pour le commerçant, cela l’assure d’un achalandage et d’une fidélisation de la clientèle. Par ce biais, les commerçants attirent les acheteurs de cartes-cadeaux et souvent de nouveaux consommateurs. Tant qu’il y aura un solde sur la carte, le commerçant risque avec satisfaction de revoir la clientèle; souvent même, les consommateurs dépenseront plus que le montant inscrit sur la carte-cadeau. Une mine d’or pour les magasins à grande surface.

Les détaillants ont de quoi se réjouir. Ils n’admettent cependant pas tout. Selon le magazine américain Consumer Reports, 27% des consommateurs ne dépensent qu’en partie, voire jamais la valeur des cartes-cadeaux. L’an dernier, c’est 8 milliards de dollars que les consommateurs américains n’ont pas réclamés; un don pour les détaillants qui se frottent les mains avec un grand sourire. Plusieurs personnes égarent, oublient leur carte et quand ils la retrouvent la date de péremption est dépassée. Malheur, ils ont tout perdu; c’est loin d’être un cadeau, mes amis! Je l’ai vécu et je me suis ramassé devant la caisse d’un grand magasin avec un «Il est trop tard monsieur, la date est expirée!» Quel bénéfice pour les commerçants; c’est presque de la fraude! Un cadeau qui tombe du ciel pour les multinationales qui engrangent les profits à profusion. Plusieurs associations de consommateurs ont dénoncé cette pratique! La multinationale Gap a déclaré l’an dernier que le montant des cartes non réclamées s’élevait à 337 millions. Imaginez, il y aurait de quoi nourrir bien des familles affamées durant la période des fêtes!

Au Québec, il n’y a pas encore de réglementation concernant la date de péremption. Depuis le 1er octobre toutefois, nos voisins de l’Ontario sont heureusement protégés contre les pénalités et les dates de péremption fixées par les commerçants. Dans peu de temps, les provinces de l’Alberta et de la Colombie Britannique emboîteront le pas pour assurer les consommateurs de leur avoir. Les achats effectués par carte-cadeau varient entre 20$ et plus de 500$; la moyenne par carte est de 41,95$. Les statistiques américaines signalent que chaque consommateur américain aura acheté au cours du temps des fêtes en moyenne plus de trois cartes-cadeaux. Si les cartes-cadeaux sont appréciées, il ne faudrait toutefois pas oublier de s’en servir avant la date de péremption. Si vous ne voulez pas avoir de mauvaises surprises ou perdre tout simplement la carte, passez à la caisse avant que les détaillants empochent votre butin sous forme de don. Au fond, le cadeau devrait être pour vous!

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( 98 ) Le pétrole à tout prix !

27 décembre 2007 - Le temps des fêtes bat son plein! Nos maux de tête se résorbent petit à petit, les petites habitudes reprennent leurs droits dans le rythme quotidien de nos vies, tout en attendant les festivités du Nouvel An. Nous avons l’impression, après le réveillon de Noël, que tout marche au ralenti, que nous sommes quelque peu zombies ou sur le pilote automatique. Les cadeaux ont été déballés et le Boxing Day a complété le tout. Si vous avez circulé un peu dans la province, il est facile de constater que les pétrolières n’ont pas fait de cadeau cette année. Le prix de l’essence est demeuré volatile, à la hausse évidemment, au grand désespoir des voyageurs désireux de visiter la parenté en ce temps de réjouissances.

Voilà qu’un sondage publié cette semaine dévoile que le prix de l’essence tracasse les Canadiens plus que l’état du système de santé, la sécurité routière et les changements climatiques. Selon les données du sondage, 80% d’entre eux sont considérablement préoccupés par le prix de l’essence. Qui ne le serait pas, mes amis? Nous avons souvent l’impression d’être pris en otage par ces richissimes multinationales de l’or noir. Le prix du baril de pétrole a atteint des sommets inégalés au cours de l’année. Pouvons-nous vivre sans pétrole?

Vivre sans pétrole, pourquoi pas? Le vingtième siècle fut sans contredit le siècle du pétrole. Devant la demande toujours croissante de l’or noir, le présent siècle verra inévitablement l’arrivée progressive d’énergies renouvelables. Le liquide noir est encore là pour de nombreuses années, mais devant la diminution des réserves pétrolières et les pressions environnementales de plus en plus grandes, les recherches d’énergies renouvelables et non polluantes font l’objet d’intenses développements. Les transports constituent cependant le principal enjeu de l’après-pétrole car actuellement aucun substitue ne s’impose tout naturellement. Le carburant est utilisé pour plus de neuf déplacements sur dix dans le monde. Nombre de chercheurs prônent l’hydrogène liquide, énergie vertueuse et non polluante, qui constituerait selon ses promoteurs une révolution planétaire. Nous n’en sommes pas encore là et il faut malheureusement payer notre litre d’essence assez cher merci!

Les pays émergents d’Asie, comme la Chine, sont devenus des grands consommateurs et demandeurs de pétrole sur la scène mondiale. En fait, notre mode de vie est très largement basé sur l’utilisation du pétrole comme source d’énergie et de matériaux. Si le pétrole venait à manquer, il adviendrait inexorablement une catastrophe mondiale. Ce ne serait pas de la tarte, mes amis! Revenons au fameux prix de l’essence qui nous fait grincer des dents. J’ai payé à mon grand désarroi en début de semaine 1,15$ le litre d’essence; une méchante facture après avoir fait le plein de 40 litres. Dire qu’en 1999, nous payions 50,9¢ le litre. Mais au fond, qui profite le plus de ces hausses de prix?

Vous ne serez pas surpris si je vous disais les grandes pétrolières et les gouvernements. En fait, les taxes constituent à elles seules, l’un des éléments les plus importants des prix au détail. Le gouvernement québécois a beau haussé le ton vis-à-vis les pétrolières avec son prix-plancher, il est toutefois bon de se rappeler que les gouvernements empochent 35% des sommes perçues du pétrole par le biais des taxes. C’est énorme! On a beau promouvoir le transport en commun, il demeure toutefois difficile en région de se déplacer sans véhicule. D’après le sondage publié cette semaine, les Canadiens ne considèrent plus l’essence comme une commodité, du moins comme les autres commodités. Plusieurs défenseurs des prix en vigueur affirment que le Canada affiche sans contredit les meilleurs prix des pays du G8. Quelle consolation, diront certains! A-t-on raison de se plaindre? Au fait, avez-vous acheté un litre d’eau à l’épicerie ces derniers jours? Pour un litre d’eau, vous paierez entre .75¢ et 1.20$. Entre vous et moi, est-il plus complexe de produire un litre de pétrole ou un litre d’eau?

Quoi qu’il en soit, nos vies dépendent présentement à la fois de l’or noir et de l’or bleu. Le pétrole ne sera pas toujours indispensable dans le futur tandis que l’eau le sera à jamais. Le pétrole est une des principales sources de pollution, l’eau potable est quant à elle, de plus en plus polluée. En fait, l’un est en train de détruire l’autre. On dit que l’argent n’a pas d’odeur: le pétrole est là pour le démentir. Nous connaissons tous les enjeux non avoués de la guerre en Irak; le pétrole coûte cher, très cher! Pendant ce temps, le Canada poursuit sa production intensive de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta, production qui le fait hisser parmi les grands pollueurs du monde! Rien ne semble vouloir mettre un frein à tout cela! Ce ne sont pas, quoique utiles, les pancartes et les manifestations des environnementalistes qui vont faire la différence. L’heure des choix sonnera bientôt en espérant qu’il ne sera pas trop tard. Le pétrole à tout prix?


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( 97 ) Le lendemain de la veille !

26 décembre 2007- Vous avez bien célébré, mes amis? Plus ou moins diront certains, trop affirmeront d’autres. Les Québécois sont des amoureux de la fête, mais les lendemains de la veille sont parfois douloureux. Il y a sans doute une méchante migraine qui nous fait plisser le front, une maison sans dessus dessous après le départ de la parenté, des éclats de rire qui résonnent encore dans nos oreilles. Oui, quoi qu’en disent les tenants de la laïcité, rien ne pourra remplacer la fête de Noël. Pour les uns, elle demeure une célébration profondément religieuse, pour les autres une fête simplement profane où les enfants sont rois. Que ferions-nous sans Noël? sans sa magie? sans son réveillon? sans sa messe de minuit? Il faudrait tout simplement l’inventer.

Bien oui, il y a des gens qui n’aiment pas le temps des fêtes, il y a plein de gens qui haïssent cette magnifique fête Noël. J’en connais plusieurs qui sont partis célébrer cela en Floride. On dirait chez moi, des casseux de party! Imaginez, des Québécois les pieds dans le sable à siroter je ne sais quoi sans sapin et sans guirlandes. Il faut de tout pour faire un monde! Moi, j’aime Noël en plein hiver, les vrais Noëls de mon enfance. À Noël, j’aime retourner dans mes souvenirs d’enfance, revoir des visages aimés, redire merci à ceux qui sont partis trop tôt. Sans être riches, nous préparions cette fête avec tellement de cœur, d’ardeur. Il y avait quelque chose qui dépassait l’achat de cadeaux, le réveillon bien garni, le petit caribou de l’oncle Charles. Quelqu’un venait mobiliser nos énergies, notre vision du monde. Tout nous portait à préparer notre cœur pour accueillir l’Enfant Jésus. C’est vrai, sans Jésus, que l’on soit croyant ou pas, il n’y a pas vraiment de Noël.

Oui, j’aime la fête de Noël. Dans mon enfance, j’appréciais cette période de l’Avent où l’on approfondissait le vrai sens de la fête, où l’on décorait les écoles, les maisons, les magasins. Les écoles tenues en majorité par des religieux nous préparaient soigneusement à préparer l’arrivée du petit Jésus. Enfant de chœur, j’appréciais ces chants émouvants qui retentissaient dans l’immensité de la voûte de notre église. Oui, j’aimais me retrouver seul devant la magnifique crèche de l’église paroissiale; admirer ce Jésus tout menu, couché dans une mangeoire, entouré de Marie et Joseph. Je ne pouvais regarder cet Enfant sans penser à tous ces gens qui n’ont pas de toit, de famille, d’amis. La solitude, c’est terrible à Noël. Je me trouvais privilégié à ce moment-là : j’avais une maison, des parents, des copains.

Oui, tout cela est du passé. J’ai vécu cette année un Noël différent. Sans doute que l’âge nous fait voir les choses autrement. Je n’ai jamais retrouvé depuis des années les odeurs de mon enfance. C’est fou ce que les souvenirs d’enfance s’imprègnent profondément au fond de soi. Même si j’aime le temps de Noël, je n’ai jamais retrouvé la saveur de mes Noël d’enfance. Sans doute qu’à cet âge, la magie de cette fête nous éblouissait davantage. Noël reste la fête de l’amour par excellence. Il en faudrait beaucoup de Noëls pour changer la face de la terre, apporter la paix dans le monde.

Il y a quelques années en me rendant à la crèche vivante dans le Vieux-Port de Montréal, j’aperçus dans le train du métro où je m’étais assis, un jeune enfant turbulent que sa maman avait peine à tenir tranquille. Il posait sans cesse des questions à sa maman qui semblait un peu exaspérée de lui répondre. Ils se dirigeaient comme moi à la crèche vivante installée à l’époque dans le Vieux-Port. Puis, avec une voix éclatante, le jeune enfant devenu plus qu’impatient cria: «Maman, il est où Jésus?». Il fallait voir la tête des autres passagers. La fête de Noël ne peut que nous ramener à cette question fondamentale de notre identité. Qu’avons-nous fait de nos racines chrétiennes? Qu’avons-nous fait de nos Noëls d’antan? Qu’avons-nous fait du mystère?

Que ce lendemain de veille ne soit pas trop douloureux et qu’il nous permette de revisiter nos doux souvenirs, de renouer avec nos racines, de réaffirmer simplement ce qui nous fait vivre. Le lendemain de la veille, une heureuse pause qui nous permettra de prendre notre souffle, de dormir un peu plus et de préparer tout doucement l’arrivée d’une nouvelle année que l’on souhaite déjà plus reposante.


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( 96 ) Voici Noël !

24 décembre 2007 - Depuis des semaines, les mille et une occupations du quotidien nous ont assaillis de toute part. La route qui mène à la fête de Noël nous a accaparés passablement, nous a peut-être bousculés même. Rencontres sociales, fêtes du bureau, décorations spéciales, expédition de cartes, recherche de cadeaux, emplettes de dernière minute, préparation de mets spéciaux ont rempli plus que les vingt-quatre d’une journée. Tout un parcours à obstacles! Que d’énergies déployées, d’argent dépensé! C’est Noël, voyons!

C’est vrai, c’est Noël pour une énième fois dans le parcours de notre vie. Que sera Noël pour nous cette année? L’actualité de l’automne a été pleine de rebondissements en particulier sur la question identitaire. Les Québécois ont vécu ces derniers mois tout un questionnement sur les valeurs profondes qui les animent. La Commission Bouchard-Taylor, qui a sillonné le Québec, a permis à des milliers de personnes de s’exprimer amplement sur les accommodements dits raisonnables. S’il y a un événement qui a mobilisé l’attention, qui a été de tous les discours et de toutes les caricatures, c’est bien cette fameuse commission. Un exercice démocratique qui en a laissé plus d’un perplexes tant par la prise de parole tous azimuts que par le processus consultatif lui-même. Nous avons entendu de tout au cours de ces vingt-deux audiences publiques. Que retenir de tout cela? Chose certaine, les Québécois sont encore tout mêlés, indécis, ambivalents par rapport à leur appartenance religieuse. Nous pourrions ajouter bien des qualificatifs, mais cela se résume ainsi: ils sont incapables de faire le tri et de se brancher!

Noël nous arrive comme à l’habitude avec ses traditions, ses festivités, ses rêves! La magie de Noël nous éblouit-elle encore? Sur la place centrale du Complexe Desjardins à Montréal, j’admirais samedi dernier le magnifique village grandeur nature aménagé dans cette majestueuse enceinte. Il y avait évidemment la maison du Père Noël, une caisse Desjardins cela va de soi, une église sans croix, accommodements raisonnables obligent, et des centaines d’enfants qui attendaient l’heureux moment pour s’asseoir sur les genoux du dodu bonhomme à la barbe blanche. En regardant ce spectacle, je me suis demandé ce qu’attendent tous ces parents avec leurs enfants. Que dira le Père Noël cette année à leur petit bout de chou?

Oui, que nous dira Noël cette année? Au cours des quatre semaines de l’Avent, les chrétiens étaient invités à préparer leur cœur pour accueillir l’Enfant de la crèche, n’en déplaise au gros pompon rouge de nos centres commerciaux. En y repensant bien, il n’y avait pas de crèche au Complexe Desjardins, juste une église sans croix! C’est fou ce que l’on a peur de choquer, de heurter les sensibilités au nom de la diversité. Le Québec n’est plus le même, la religion non plus semble-t-il! Pourtant, c’est le même Enfant qui nous revient depuis quatre cent soixante-treize ans sur cette terre d’Amérique. Avec les siècles, l’Enfant a pris certes le visage de nos recherches, de nos doutes, de nos joies, de nos défis et de nos rêves. Comment nous rejoindra-t-il cette année? Sera-t-il soumis aux critères des accommodements raisonnables?

Encore aujourd’hui, de l’humble crèche de Bethléem, l’Enfant vient prendre place dans notre cœur désireux d’aimer, mais si souvent tourmenté et meurtri. En ce jour de Noël, ouvrons les bras plus grand que d’habitude pour accueillir l’autre dans sa différence, pour faire reculer les frontières de nos différends, pour marcher ensemble du côté espérance. C’est vrai que la période Noël est un temps magique, un temps où tous les miracles sont possibles. J’aime bien ce film «Le miracle de la 34e avenue» réalisé en 1994 et mettant en vedette la petite Suzanne Walker. Vous l’avez sans doute vu et revu ce film, il revient tous les ans au temps des fêtes. C’est un classique où la sympathique petite Suzanne, âgée de six ans, se lie d’amitié avec le sympathique Père Noël Kris Kringle; elle nous fait découvrir candidement et avec humour que nos rêves peuvent devenir réalité quand on y croit, quand on y met tout son cœur, tout son amour.

Vivre Noël, c’est vivre sous le registre de l’amour, là où tout est possible. C’est cela que veut nous dire l’Enfant de la crèche: tout est possible! Il vient encore nous redire cette année, dans toute sa fragilité et sa douceur, que l’amour libère les cœurs, les peuples, le monde. Il n’en dépend que de nous pour laisser la magie de Noël pénétrer notre cœur et faire son œuvre. Plus nous serons perméables à cet amour, plus nous regarderons le monde autrement. Ragoût, guirlandes et rigodons, ne sauront nous combler d’une joie aussi durable que l’accueil de Celui qui vient à Noël. Et que la fête de Noël 2007 soit toute une fête! Joyeux Noël à tous!


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( 95 ) Un peu de stress avec ça ?

21 décembre 2007 - C’est aujourd’hui le début officiel de l’hiver! Cette année, nous battons tous les records. Nous aurons tout ce qu’il faut et même plus pour un Noël blanc et pour se lancer à corps perdu dans les sports d’hiver au cours du congé des fêtes. Depuis quatre jours, les conducteurs doivent faire preuve de patience et de prouesses pour se déplacer en véhicule. Je suis toujours étonné du manque de civisme en ces occasions. Certains hurluberlus ont carrément aucun sens du respect. Depuis lundi à Montréal, les véhicules se suivent pare-chocs à pare-chocs à la vitesse d’une tortue des neiges. Mais il y a toujours un fin finaud qui essaie de doubler ou qui joue du klaxon avec une débilité déconcertante. Imaginez la course de dernière minute qu’il faudra faire pour compléter les emplettes du temps des fêtes, ce ne sera pas une sinécure. Du stress mes amis, en v’là!

C’est vrai que dans quatre jours, ce sera enfin Noël! Plusieurs personnes sont stressées à fond tant par l’organisation des événements, des festivités que par la préparation de la fête familiale. Tout se bouscule et les journées n’ont pas assez de 24 heures. Le stress est à son paroxysme! Mais est-ce que le stress est si mauvais que cela? Nous parlons souvent du stress, mais nous ne connaissons pas toujours sa véritable signification. En fait, le stress provient à la fois des bonnes et mauvaises choses qui nous arrivent. C’est génétique, mes amis! C’est une réaction de survie inscrite dans nos gènes; si nous ne ressentions aucun stress, nous ne serions pas vivants! Il devient un problème lorsque nous ne savons plus comment affronter les événements et les situations du quotidien. Devant l’incapacité d’affronter ce qui nous arrive, l’inquiétude entre en jeu et nous nous sentons «stressés».

C’est la manière dont nous abordons certains événements et la façon dont nous réagissons qui déterminent si nous les percevons stressants ou faciles à aborder. Lire un texte en public n’est pas donné à tout le monde. Certains auront des sueurs froides et d’autres le feront avec le sourire. Il est reconnu que le stress peut avoir un effet sur notre santé mentale et physique. D’où l’importance d’apprendre à vivre efficacement avec le stress lorsqu’il apparaît. Je connais plus d’une personne qui, avec l’arrivée du temps des fêtes, stressent au boutte, angoissent même.

Il importe donc à travers les aléas du quotidien de comprendre l’emprise du stress dans nos vies. Quels sont nos sentiments envers les événements passés et présents de notre vie? En connaissant mieux ce que nous sommes et en comprenant davantage nos réactions face aux événements stressants, nous pourrons apprendre à réagir au stress de façon efficace. C’est toujours ce qui est à l’origine qu’il faut bien déterminer, la bougie d’allumage quoi. La meilleure façon est de toujours identifier ce qui est cause de stress: événements marquants de notre vie (mariage, nouvel emploi) ; soucis à long terme (avenir des enfants, problèmes financiers); contrariétés quotidiennes (embouteillages, personnes insolentes).

En fait, le stress provoque un inconfort qui pousse à l’action. Si on est stressé parce qu’il y a une fête à organiser pour Noël, le fait d’agir, de commencer à joindre les personnes, par exemple, va diminuer le stress. Si nous avons des problèmes dans notre vie de couple, le stress pourra inciter à tirer les choses au clair. «Mais il faut cesser de croire que le stress est toujours mauvais! » nous dit le docteur Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Hôpital Douglas. Le stress déclenche des signes avant-coureurs qu’il faut bien identifier: sautes d’humeur fréquents, consommation accrue d’alcool et de tabac, problèmes de digestion et de sommeil, maux de dos, etc. «Si on se gave de sucre ou de gras, c’est signe que la coupe déborde.» nous signale madame Lupien.

Il est nécessaire de trouver un certain équilibre de vie; cela prend du temps, mais c’est salutaire. Nous ne sommes pas tous équipés pour le marathon ou pour diriger une grosse entreprise; c’est une question de bien connaître ses limites et de les respecter. Même cela n’empêche pas le stress, mais faut-il rappeler que le stress n’est pas toujours mauvais. La résistance au stress n’est pas la même pour tous. Il faut toutefois prendre des risques, vivre des expériences pour mesurer notre capacité de vivre des situations stressantes. Pour survivre, il est nécessaire d’user de créativité. On ne peut pas éviter le stress, il surgit à tout moment du jour. C’est à chacun de nous de trouver des petits trucs pour réduire les effets du stress: marche, méditation, massage, bain chaud, sport. À chacun sa trouvaille!

On ne peut changer le monde et les gens qui nous entourent d’un coup de baguette magique. Il faut vivre avec, si possible en harmonie! La période des fêtes nous mettra sans aucun doute en présence de personnes avec qui nous désirons moins fraterniser ou pas du tout. Ce sera à chacun de nous de composer. «Dans les pays industrialisés, la peur de la mort sociale -autrement dit, être rejeté par ses semblables- est plus intense que celle de la mort physique» affirme le docteur Sonia Lupien. Nous dépendons beaucoup, trop souvent même, du regard des autres. À quatre jours de la grande fête de Noël, laissons la douceur de l’enfant de la crèche nous envahir. Qui sait ce que cela peut changer?


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( 94 ) Enfin, les enfants !

20 décembre 2007 - Depuis des années, on nous rabâche des statistiques pessimistes sur le vieillissement de la population. C’est une tendance inexorable nous affirme les démographes. Le Québec prend un coup de vieux, les résidences de personnes âgées poussent comme des petits champignons, soixante pour cent des lits d’hôpitaux sont occupés par des aînés. Saviez-vous que le Québec compte 1300 centenaires? Les signes sont là et le Québec s’est tourné résolument vers l’immigration pour combler son déficit démographique. En 2006, le Québec a reçu 44 688 immigrants et le ministère de l’Immigration veut augmenter ce nombre de 30%. Mais voilà une bonne nouvelle, les Québécois renouent avec la natalité.

Les statistiques publiées ce mardi parlent d’un bond de 8% de la natalité au Québec. Une augmentation étonnante! Le Québec a vu sa population grimper de 82 100 enfants de plus entre juillet 2006 et juillet 2007. La fécondité des Québécois atteint maintenant 1,62 enfant par femme. Les observateurs signalent que cette augmentation significative n’avait pas été observée depuis plus de 60 ans. Avec ce bond, le Québec a franchi le cap des 7,7 millions d’habitants. Les experts notent aussi que la natalité cette fois dépasse largement l’immigration, près du double. C’est une excellente nouvelle!

On ne peut pas qualifier cette augmentation de baby-boom ou encore d’une réelle tendance; il faut une dizaine d’années pour mesurer tout cela. Comment se fait-il qu’il y ait tant de naissances? Plusieurs éléments concourent à cette croissance et je pense que les mesures sociales et gouvernementales mises en place favorisent beaucoup cette croissance. La situation économique favorable, les garderies à sept dollars, les programmes gouvernementaux et ceux des employeurs contribuent sans aucun doute à relancer la natalité au Québec. Plus le gouvernement favorisera la famille, plus les parents seront désireux de faire des enfants. En fait, plus les parents seront rassurés d’un support adéquat, plus ils auront le goût de mettre au monde des enfants. Nous savons très bien les défis que représente l’arrivée d’un enfant dans un couple. Le contexte des pays industrialisés ne favorise pas spontanément la natalité, tout est tourné vers l’individualisme et consumérisme.

Un peuple qui ne se renouvelle pas est un peuple qui s’éteint, qui se meurt. L’avenir du Québec passe nécessairement par la natalité et l’immigration. Nous ne pouvons assurer un avenir à notre culture et à notre langue sans rejetons. C’est une vérité de La Palice. Devant cette réjouissance du boum des natalités et de l’augmentation de la population, il y a une ombre au tableau. Rien n’est parfait! Le Québec fait face à un flux migratoire inquiétant vers les autres provinces canadiennes; il a même augmenté sensiblement. S’il est bon de faire des enfants, encore faut-il savoir les garder chez nous. Il est évident que l’on ne peut attacher les gens; il s’avère toutefois important d’offrir à nos jeunes des lieux d’épanouissement très compétitifs avec l’ensemble canadien.

Le Québec conserve malgré tout une population active et occupe toujours la deuxième place sur le plan démographique au Canada, après l’Ontario. Approximativement 6 millions de Québécois sont francophones, plus de 600 000 sont anglophones, environ 80 000 sont autochtones. Plus de 80% des Québécois sont concentrés dans les localités situées le long du Saint-Laurent. Montréal concentre à elle seule plus de 45% de l’ensemble de la population du Québec et regroupe 3,5 millions de personnes.

Pour maintenir le Québec à flot, la province n’a pas le choix de trouver des incitatifs pour favoriser la natalité et l’accueil en plus grand nombre de nouveaux arrivants. L’augmentation de l’immigration permettrait à elle seule de maintenir à long terme la population québécoise. «Le volume d’admission de 50 000 par année, combiné à un indice de fécondité de 1,55, ferait en sorte que la population du Québec continuerait de croître jusqu’en 2051, pour diminuer lentement par la suite. Avec 60 000 admissions par année, la croissance de la population totale se poursuivrait au-delà de 2051», établit un document de consultation du ministère de l’Immigration.

Ce qu’il y a de réjouissant dans les statistiques publiées ce mardi, c’est que les Québécois ont encore envie de faire des enfants. Les experts estiment que les naissances dépasseront les 84 000 en 2007. La population du Québec continue toutefois de vieillir ; l’espérance de vie est de 78 ans chez les hommes et de 83 ans chez les femmes. L’âge moyen de l’ensemble de la population dépasse 40 ans; 41,3 ans pour les femmes et 38,9 ans pour les hommes. On peut tout de même se demander s’il serait opportun que le gouvernement investisse moins d’argent dans l’immigration et en donne davantage aux familles québécoises. Il est certain que le désir d’un enfant ne devrait pas être basé sur des questions économiques.

Outre les questions de valeurs et de choix, les enquêtes montrent que la question monétaire est un critère important dans le nombre d’enfants que les parents souhaitent mettre au monde. On ne fait pas des enfants pour s’enrichir monétairement, mais autrement. Mettre des enfants au monde est un risque qu’il faut parfois calculé. «L’argent est une richesse morte, les enfants sont une richesse vivante.» nous dit un proverbe chinois. Il arrive que nous nous efforçons trop souvent de donner à nos enfants tout ce qui nous a manqué dans notre jeunesse et nous négligeons malheureusement de leur donner ce dont nous avons bénéficié. Le célèbre acteur Tom Cruise disait:
« Plus on comprend ce que l’on est, plus on est capable de donner naissance à quelqu’un d’autre.»


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( 93 ) Bali et neige !

19 décembre 2007 - De la neige en voulez-vous mes amis? Nous sommes bien ensevelis ces jours-ci et dire que la date officielle de l’hiver n’a pas été franchie. La nature en a fourni plus que le client en demandait. À pareille date l’an dernier, les golfeurs s’amusaient allègrement sur plusieurs terrains de golf dans la grande région métropolitaine et on s’inquiétait même de ne pas avoir un Noël blanc. Aucune crainte cette année pour la nuit de Noël; il faudra peut-être même chausser des raquettes pour se rendre à l’église ou au réveillon. Depuis des années, on nous rabâche avec insistance que le réchauffement climatique est la cause de nos hivers moins rigoureux. Armez-vous de bonnes pelles, mes amis, car il semblerait que le réchauffement climatique est parti dans le Sud cette année.

Trêve de plaisanterie, il est vrai que les bouleversements météorologiques sont majeurs et qu’ils sont dus en grande partie à l’activité humaine. La rencontre de Bali vient à peine de se terminer que plusieurs demeurent sceptiques quant aux avancées de cette conférence mondiale sur les changements climatiques. Disons que les États-Unis, le Canada, la Chine et l’Inde ont fait les choux gras des journalistes à titre de fossoyeurs de l’entente de Kyoto. La rencontre de Bali devait se terminer le vendredi 14 décembre mais, comme dans un match serré de hockey, il y a eu prolongation. Ce n’est que samedi vers 18 h 30 que le président de la conférence a mis fin à ce marathon de la dernière chance.

Dans ce grand débat sur les changements climatiques, au cœur de l’avenir de la planète, l’on pouvait identifier de rudes résistants à toute entente commune. Il y avait bien trois visions différentes: celles des États-Unis, des pays en voie de développement et du groupe des pays signataires du protocole de Kyoto. L’accord de Bali, obtenu grâce à un revirement in extremis des Américains, met de côté les références chiffrées à une réduction des gaz à effet de serre. Il devrait toutefois permettre d’amplifier les mesures pour réduire les émissions de GES. C’est un pas en avant puisque les États-Unis ont plié enfin; espérons que ce fléchissement ouvrira la porte à un nouveau pacte historique dans la lutte au réchauffement climatique.

Nous savons tous que le réchauffement climatique est en hausse et qu’il faut agir tous ensemble pour réduire les émissions à effet de serre. Selon la communauté scientifique, le réchauffement climatique va entraîner une élévation constante du niveau de la mer, la fonte des glaciers ainsi qu’un plus grande fréquence des tempêtes et des périodes de sécheresse. Rien de réjouissant n’est-ce pas? Les 200 pays participants à la conférence de Bali, organisée sous l’égide de l’ONU, se sont mis d’accord sur un agenda qui prévoit des discussions en vue de conclure en 2009 à Copenhague un nouveau traité prolongeant Kyoto, qui arrive à expiration en 2012, et incluant cette fois les États-Unis ainsi que les pays émergents comme la Chine et l’Inde. C’est une avancée importante; pour l’instant, il n’y a toutefois rien de compromettant et de contraignant pour les pays récalcitrants. Tous les observateurs prévoient un revirement majeur de la situation avec le changement de la garde à Washington. C’est l’histoire récente de l’Australie, qui après l’élection d’un nouveau gouvernement, a ratifié le protocole de Kyoto. Le Canada a joué au trouble-fête dès le point de départ avec l’intransigeance du ministre Baird que plusieurs ont qualifié de saboteur. Devant le concert de protestations, le Canada a finalement plié lui aussi. Je crois profondément que le Canada a terni son image internationale au cours de cette conférence. Il faudra peut-être, nous aussi, attendre un changement de la garde à Ottawa pour sauver la planète.

Quoi qu’il en soit, l’hiver bat son plein et les cols bleus tardent à déneiger nos rues et trottoirs tellement ils sont débordés. Bali est du passé, l’hiver est bien réel et il faut faire avec. Déneiger nos rues avec toute l’artillerie lourde, ça brasse toute une ville. Au rythme où la neige nous tombe dessus, l’hiver 2007-2008 est en voie de passer à l’histoire. Prudence et civisme sont donc de mise dans ces occasions; malheureusement les écarts de jugement de nos conducteurs intrépides sont encore trop fréquents. Si la tendance se maintient, les coûts d’opération du déneigement seront énormes. On estime que la tempête d’il y a deux semaines a coûté 17 millions de dollars aux Montréalais. Imaginez l’investissement dans tout le Québec. Après tout, l’hiver est quand même lucratif pour certains! La pelle est sans aucun doute l’instrument le plus utile par les temps qui courent. Greillez-vous, mes amis, car l’hiver risque d’être long! Soyons toutefois prudents, gardons le sourire et comme disait Ésope dans une de ses fables: «Qui chante l’été danse pendant l’hiver.» Bon déneigement!


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( 92 ) Dumont fait des siennes !

18 décembre 2007 - La religion n’est pas prête à sortir de nos vies, mes amis. Je pense que jamais l’on n’a autant parlé et écrit sur le sujet depuis le début de la Commission Bouchard-Taylor. Tout un débat de société qui exaspère certains et qui en stimulent beaucoup d’autres. Il me semble que tout a été dit ou presque. Les états d’âme des Québécois ont été sondés et étalés sans retenue sur la place publique. Les nouveaux arrivants y sont allés de leurs revendications assez modérées, parfois farfelues. La place de la religion dans l’espace public n’a pas fini de questionner, de bousculer. Les tenants de la laïcité ne sont pas au bout de leur peine, les croyants ardents non plus. Certaines interventions voulant reléguer la religion à la sphère privée va totalement à l’encore de la tradition québécoise. Depuis toujours, nos vies ont été balisées par des référents religieux; reléguer le tout au rancart, sous le tapis, tient de l’inconscience. Avec l’arrivée du Temps des fêtes, j’ai l’impression que les échanges seront animés lors des rencontres sociales et familiales.

La classe politique ne s’est pas trop mouillée; elle est cependant demeurée bien attentive au déroulement de la Commission sur les accommodements raisonnables. Le rapport qui résultera des savantes réflexions de nos commissaires sera attendu avec impatience. Maintenant que la Commission a fermé ses micros le 14 décembre dernier après 22 audiences, 963 mémoires, 764 témoignages, tout reste à faire dans ce fameux débat qui a mobilisé le Québec entier. Toutefois, au cours des dernières audiences, nous sentions bien que la Commission perdait un peu de souffle! Le long parcours du cortège consultatif fut certes plus animé à ses débuts; il est un peu normal que l’on veuille mettre un terme à tout cela. Assez, c’est assez! Mais voilà que notre Super Mario réclame un moratoire sur l’introduction du cours d’éthique et culture religieuse à l’école primaire. Qu’est-ce qui a piqué ce cher Mario Dumont?

Toute une sortie médiatisée pour soulever une réserve sérieuse sur la mise en route du cours Éthique et culture religieuse approuvé par le ministère de l’Éducation. Ce programme devrait être implanté dans toutes les écoles publiques du Québec en septembre 2008. Nous connaissions déjà la position de l’ADQ puisque Mario Dumont avait déposé en 2005 une pétition de plusieurs milliers de parents réclamant le maintien de l’enseignement religieux catholique à l’école. Ce qui m’interroge, ce n’est pas tant la position de notre Mario national que la teneur des propos qu’il a livrés à l’Assemblée nationale. Après avoir heurté au passage les peuples autochtones par une allusion inappropriée à une légende amérindienne, il a tenu sur un ton alarmiste qui détonne, un discours aux allures démagogiques. Décidément, quel tribun!

L’enseignement religieux catholique rejoint les attentes d’une majorité de parents, soit! Le long processus de laïcisation de l’école québécoise n’a pas débuté avec les travaux de la Commission Bouchard-Taylor. Où se trouvait Monsieur Dumont lors de la publication du rapport Proulx en 1999, de la déconfessionnalisation des commissions scolaires menées par la ministre de l’époque, Pauline Marois? Pourquoi attendre maintenant pour faire cette sortie? Monsieur Dumont connaît très bien les enjeux de cette question. Il faut avouer qu’il a quand même du flair politique le chef de l’opposition officielle! Il sait fort bien qu’une grande majorité des parents en région souhaite le maintien de l’enseignement religieux. Les régions sont la base électorale de l’ADQ, un point c’est tout!

Je ne doute pas des considérants historico-religieux que met de l’avant Mario Dumont et de ses convictions personnelles; j’abonderais en faveur de plusieurs de ces considérants. Toutefois, l’État a fait un choix il y a plusieurs années; nous vivons la résultante. Ce qui m’irrite le plus dans l’intervention de chef de l’ADQ, ce sont ses avancées récupératrices de l’opinion publique, de la question identitaire. Les maisons de sondage ont révélé que la sortie du Nous de Pauline Marois a touché les cordes sensibles des Québécois dit de souche, que la majorité d’entre eux l’appuyait. En politique, il faut occuper le terrain, tout le terrain si possible! La question identitaire et la religion resteront pour longtemps au cœur de nos débats de société. Il aurait été, je crois, bien avantageux que Monsieur Dumont lise et relise rigoureusement le programme proposé par le ministère avant son intervention. Ce programme garantit une grande place aux traditions catholique et protestante ainsi qu’à nos valeurs communes.

Je n’affirme pas que je sois entièrement satisfait de ce programme, loin de là. J’aime le dire et le redire, notre religion n’est pas seulement un héritage, une référence historique, mais une réalité bien vivante chez nous. La foi de nos ancêtres inspire toujours de façons diverses et créatives plus de 80% de la population du Québec. Elle ne fait pas partie d’un musée. Le cours proposé par le ministère n’a pas le but de nourrir la foi des petits Québécois; les parents auront à prendre leur responsabilité et à investir plus que jamais, temps et argent. Que Mario Dumont enfourche un nouveau cheval de bataille ne nous surprend pas; il en a toute une écurie à son service. Bien que le combat de Monsieur Dumont est loin d’être futile, il arrive beaucoup trop tard; d’où le questionnement légitime sur les visées réelles du chef de l’ADQ.

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( 91 ) Les révélations de Brian

17 décembre 2007 - Avez-vous écouté Brian Mulroney la semaine dernière devant le comité d’éthique de la chambre des Communes? Tout un plaidoyer pour blanchir sa réputation. Flanqué de ses principaux conseillers et des membres de sa famille, ce cher Brian a voulu démontrer hors de tout doute qu’il était le bon et que Karlheinz Shreiber était le gros méchant. Il fallait s’attendre à une défense musclée de ce charmeur et bagarreur politique. Certes, il a réussi à démolir les propos incongrus de ce lobbyiste canado-allemand, spécialiste de la manigance, mais le doute persiste plus que jamais. Si l’ex-premier ministre a voulu sauver sa réputation, la sortie très médiatisée de la semaine dernière est ratée. C’est toute une dramatique qui se joue dans le clan Mulroney.

Le 13 septembre dernier, j’avais écrit un article pas trop flatteur sur ce blogue intitulé: «Le syndrome du mal-aimé». Aujourd’hui mes chers amis, je persiste et je signe. Vous vous souvenez sans doute de la fameuse publication du livre de Brian Mulroney sous le simple titre de Mémoires. Oui, oui, ce fameux gros bouquin arborant la photo du p’tit gars de Baie-Comeau publié chez Quebecor; le lancement fut une exclusivité de la dite entreprise dont l’intéressé est membre du conseil d’administration. Tiens donc! Ce retour en scène de l’ex-premier ministre cet automne s’est avéré davantage un règlement de compte et fut pour le moins perçu avec perplexité par l’ensemble de la population. Mais voilà que Brian Mulroney saute à nouveau dans l’arène avec une détermination plus forte que jamais. Il en a perdu des plumes au cours des dernières semaines ce cher Brian. Notre huard a fait beaucoup mieux!

Il joue gros, très gros. Jeudi dernier, l’ex-premier ministre du Canada a reconnu avoir fait une grosse erreur de jugement en acceptant des paiements en argent comptant du douteux personnage Schreiber. Mais pour le commun des mortels, comment un premier ministre qui vient tout juste de quitter la tête du pays accepte de recevoir une liasse de billets dans un hôtel quelconque? Et qui plus est, dépose ce montant de 225 000$ dans un coffret de sûreté. Erreur de jugement, clame le fautif. La population canadienne n’est pas dupe! Ce n’est pas Joblo, c’est Brian Mulroney, chef politique qui a dirigé le pays de 1984 à 1993 qui a fait cela.

J’ai l’impression que plus Monsieur Mulroney parle, plus il s’enfonce. Dans cette affaire, il n’y a aucun contrat, aucune signature, aucun reçu; que de l’argent liquide. Dans son vibrant plaidoyer de victime, encore une fois, Brian Mulroney nous demande de le croire sur parole. Voyons mes amis, tout cela ressemble à une affaire de pots-de-vin mal ficelée. Nous ne savons pas si tout cela est relié à l’affaire de l’Airbus ou de quelque autre jeu de coulisse. Tout cela me fait penser à ces fameux films de gangsters ou de mafiosi. Tout se passe à la sauvette dans une pièce obscure, à l’insu de tout le monde. Avant sa sortie de l’automne dernier, ce cher Brian m’était devenu sympathique; tout doucement l’histoire commençait à reconnaître son héritage politique, à redorer son blason. Mais voilà une autre tuile ou plutôt c’est la fondation même de l’édifice Mulroney qui est fissurée.

Nous savons tous qu’il n’y a rien d’illégal en soi, mais comme disait le député Serge Ménard lors de la comparution, les billets de 1000$ ont été retirés de la circulation car il servait allègrement à des transactions douteuses et de blanchiment d’argent. C’est une triste page dans l’histoire de nos chefs d’État! Dans l’affaire Mulroney-Schreiber, les gestes sont plus éloquents que la parole. La rhétorique de l’ex-premier ministre ne fera pleurer personne et soyez certains que le douteux personnage Schreiber le sait pertinemment.

Schreiber a beau jeu dans cette histoire; plus longtemps il restera au Canada, plus il échappera à la justice allemande qui l’attend de pied ferme. J’ai beau parcourir le livre Mémoires du pathétique Brian, je n’y trouve aucun mot de cette malencontreuse aventure. Il y a mémoires et mémoire! Sans doute que Brian Mulroney a une puissante mémoire sélective. Tout ce cirque vaut-il une enquête publique? Pas une autre commission Gomery, s’il vous plait! Le maître du jeu demeure Stephen Harper qui songe plus à une réélection qu’à autre chose. Va-t-il reculer? Il a pourtant la réputation de tenir ses promesses.

Brian Mulroney, le mal-aimé, se trouve encore une fois devant son propre miroir. L’image qu’il laisse ou qu’il aimerait laisser n’est pas celle que la population canadienne perçoit. L’histoire de ce pays retiendra de Brian une image bien différente de celle qu’il aurait aimée. Aussi grandes que furent les réalisations de Brian Mulroney, voilà que sa réputation est entachée à jamais, commission publique ou pas. L’aventure d’une commission publique à des coûts exorbitants ne changera pas le verdict de la population. Tournons la page!


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( 90 ) Vulnérables et sans toit.

14 décembre 2007 - La vie est fragile, très fragile. Pour certaines personnes aînées, un rien peut bousculer leur sécurité, leur quiétude. Quand les forces viennent à manquer ou que la maladie vient ronger le reste d’énergies vitales, tout peut arriver. L’inexorable passage des ans laisse chez plusieurs Québécois des séquelles physiques et psychologiques importantes. La consultation publique sur les conditions de vie des aînés, presque passée inaperçue dans les médias, a soulevé cet automne plusieurs problématiques dont celle du logement. Selon la Fédération des aînés du Québec (FADOQ), il n’y a pas une semaine où le réseau ne reçoive pas des appels de détresse devant des conditions de logement inacceptables.

Nombre de personnes âgées sont prises à la gorge lorsqu’elles doivent quitter précipitamment leur logement pour des espaces plus adaptés à leurs conditions de santé. La rupture de leur bail provoque un dédoublement des frais locatifs. La loi demande un avis de trois mois avant de quitter son logement. La maladie ne prévient pas trois mois à l’avance! Le transfert urgent vers un CHLD, pour manque d’autonomie, engendre des coûts astronomiques pour les personnes âgées qui souvent, non pas les ressources financières pour assumer le dédoublement des frais locatifs.

La peur est un phénomène naturel qui affecte tout un chacun à différents moments de sa vie. Les gérontologues admettent que l'avancement en âge peut s'accompagner de diverses formes de peur et d'anxiété croissantes. Ces phénomènes s'expliquent par la perception individuelle qu'ont les aînés de leur propre autonomie physique et psychique ainsi que l'image d’eux-mêmes que les membres de leur entourage et la société leur renvoient. Avec le vieillissement de la population, nombre de personnes aînées vivent dans l’angoisse et l’inquiétude. La perte de leur logement est souvent dramatique.

Plusieurs aînés vivent avec de maigres revenus; en 2007, une personne âgée de plus de 65 ans sur deux n’avait que 13 000$ de revenu par année. C’est vraiment peu! Comment des propriétaires peuvent-ils exiger trois mois de logement auprès de personnes vulnérables qui quittent prématurément leur logement? La FADOQ propose que la Régie du logement n’accepte qu’un mois de frais locatifs lorsque les motifs de santé sont évoqués. La consultation publique de cet automne a révélé de nombreux cas d’abus et d’anomalies du système à l’égard des personnes âgées. Qu’entend-on par abus et mauvais traitements?

Par mauvais traitements, on entend le plus souvent tout acte ou toute omission qui nuit à une personne âgée ou qui met sa santé ou son bien-être en danger. L’Organisation mondiale de la Santé définit les mauvais traitements à l’égard des personnes âgées comme « un acte unique ou répété, ou l’absence de mesures appropriées, qui se produisent dans toute relation au sein de laquelle le sentiment de confiance attendu est source de préjudice ou de détresse pour la personne âgée ». Personne ne mérite de souffrir de mauvais traitements, de négligence, de harcèlement et de violence; encore moins si la personne est parmi les plus vulnérables de la société.

La Fédération des aînés du Québec, qui compte plus de 280 000 membres de 50 ans et plus, demande au Gouvernement d’agir dans ce dossier épineux afin de réduire la pénalité exigée aux aînés qui doivent déménager pour des raisons de santé. La consultation publique sur les conditions de vie des aînés, menée par la Ministre Marguerite Blais, a clairement démontré que les aînés sont confrontés à deux défis majeurs: l’insuffisance des revenus et l’inadaptation des alternatives d’habitation pour les aînés en perte d’autonomie.

Une de mes tantes a dû quitter l’an dernier sa résidence pour un Centre hospitalier de longue durée que l’on appelle dans notre jargon CHLD. Elle y était depuis quinze ans dans sa belle résidence; elle s’y sentait en sécurité et bien heureuse. Quel drame pour elle de quitter ce lieu où elle avait tissé des liens avec des dizaines de résidants. Ma tante participait à diverses activités sociales, culturelles et se joignait à des amies pour dire le chapelet à tous les soirs. Partir pour elle fut un déracinement considérable; elle n’avait pas le choix, la maladie s’est imposée et a nécessité un nouvel environnement. Elle n’a pu y survivre, elle est morte trois mois plus tard. J’essaie de me mettre dans la peau de ces personnes vulnérables, aux prises avec les réclamations de propriétaires de résidence, qui se font harceler par ces derniers pour payer le dédoublement des frais de loyer. Terrible! Le vieillissement de la population québécoise demandera au cours des prochaines années des révisions, des adaptations et des changements inévitables de certaines législations.

L’approche des fêtes nous invite à prendre conscience des drames qui se jouent dans la vie de nos proches, de nos aînés. Il n’y a pas que le logement qui préoccupe nos aînés. Au nom de leur dignité, assurons à nos aînés un environnement décent pour leur fin de vie. Jacques Salomé disait: «Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.»


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( 89 ) Des ignorants en politique, les jeunes ?

13 décembre 2007 - Il n’y a pas une semaine où l’on ne bouscule pas nos sécurités avec des résultats d’étude et de sondage sur tous les sujets. Eh oui! Une autre étude nous apprend que nos jeunes sont plus ignares qu’on le pensait en politique. Selon les études d’Henry Milner, chercheur invité de l’Université de Montréal, les jeunes du Québec font piètre figure quant aux connaissances en politique. Lors de questions élémentaires, les jeunes de la Belle Province n’ont obtenu qu’une moyenne de 41%. Ils ne sont pas les seuls à échouer puisque les Américains et les Canadiens obtiennent 30% et 37% de succès au test. Selon l’étude, le manque de connaissances influencerait la pertinence de leurs choix et mettrait la démocratie en danger. Un peu fort mes amis! Mais, entre vous et moi, qui peut bien être intéressé par la politique canadienne?

Que les jeunes manquent de connaissances en politique ne me surprend pas! Croyez-vous que la politique suscite un grand intérêt dans la population canadienne? Nous n’avons qu’à regarder les taux de participation aux élections provinciales et fédérales pour constater un flagrant manque d’intérêt pour la chose politique en général. Comment voulez-vous que les jeunes s’intéressent à ce grand cirque aux allures assez loufoques merci? Les scandales à répétition, les détournements de fonds publics, les nominations partisanes, l’inertie des politiques en général, n’ont rien de passionnant pour les jeunes générations.

L’étude de Henry Miller, chercheur invité au Département de sciences politiques, signale que les jeunes ne sont pas capables d’identifier deux ministres dans le gouvernement fédéral. En connaissez-vous des ministres dans le gouvernement Harper? Harper, Harper, Harper! Nous avons un premier ministre de tous les ministères. Il faut les chercher les ténors dans ce Gouvernement conservateur. Nous avons un chef d’État qui prend toute la place! Je comprends trop bien que des jeunes n’aient pu identifier deux ministres obscurs. Nos jeunes ne sont pas ignorants, ils sont bien trop conscients de la non intégrité de la chose politique. À vrai dire, la politique n’est-elle pas la seule profession pour laquelle nulle préparation n’est jugée nécessaire?

Qu’est-ce que nous avons fait de la politique au fil des années? Une question d’images, de lobbying, de favoritisme! Les jeunes ne sont pas intéressés par le manque de vision de nos partis politiques qui ne prennent pas en compte leurs grands questionnements. À titre d’exemple, le gouvernement Harper est en train de torpiller une cause, un symbole chez beaucoup de jeunes: la protection de l’environnement. Il y a un désengagement des jeunes en regard de la politique; ils sont désintéressés et apathiques. Les jeunes sont moins enclins à voter parce qu’ils sont cyniques ou désenchantés de la politique, dégoûtés des fausses promesses, de la malhonnêteté, de l’hypocrisie, de la corruption et du négativisme qui caractérisent la vie politique.

Plusieurs d’entre eux considèrent l’exercice électoral inutile. Il y a une crise de confiance de la part des jeunes générations envers les partis et les gouvernements. Peut-on intéresser les jeunes à la politique? Le tout est une question d’éducation et d’une meilleure information certes. Mais il faut d’abord que la gente politique s’intéresse à eux. Il serait nécessaire qu’à travers divers programmes d’information ou d’éducation les intérêts et les situations personnelles des jeunes soient présents. Ce n’est pas une question d’augmenter ou de baisser les frais de scolarité des universitaires qui fera la différence. Je crois qu’il y a quelque chose de l’ordre de la pertinence. Les jeunes souhaitent des changements au système politique qui permettraient d’encourager l’implication des jeunes.

Nombre de jeunes ont l'impression que les personnes qui déterminent l'ordre du jour du monde politique devraient tenir compte davantage des enjeux touchant leur vécu. Ces enjeux pourraient concerner l'emploi, l'éducation et l'avenir des jeunes. Selon certains d’entre eux, des mesures favorisant le recrutement ou l'implication des jeunes seraient rentables. La présence de chefs, de politiciens et de candidats plus jeunes inciterait sans doute les jeunes électeurs à s'intéresser davantage à la politique. L’avenir de notre pays est entre les mains de nos élus, il serait temps d’y intéresser les jeunes.

Nous apprenons qu’un nouveau cours d’éducation à la citoyenneté fera son apparition en cinquième secondaire dans deux ans. Initiative positive, mais je ne crois pas que c’est un cours qui va changer la situation. Jean-Pierre Raffarin disait: «La politique ne peut plus promettre des lendemains qui chantent et repousser toujours la résolution des problèmes quotidiens.» C’est ce que bien des jeunes et des adultes de chez nous ressentent vis-à-vis les politiciens. Les jeunes s’intéresseront à la politique quand la politique s’intéressera à eux, point final! Ceci étant dit, on aura beau ne pas s’occuper de politique, la politique s’occupera bien de nous tout de même!

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( 88 ) Les démunis ont froid!

12 décembre 2007 - L’hiver a fait son nid pour longtemps semble-t-il! On nous promet un hiver pas comme les autres, très rigoureux. Il y a rien de rigolo. Enfonçons nos tuques, armons-nous de crampons, préparons nos pelles! Comme dit la chanson que nous fredonnions dans les colonies de vacances: «C’est bien plus chaud en bas de laine qu’en bas de zéro». L’hiver n’est pas fait que de plaisirs pour bien du monde. Il s’agit de se promener dans nos centres urbains pour prendre conscience de l’ampleur de l’itinérance et des drames qu’elle engendre.

En regardant par la fenêtre du restaurant où je m’étais attablé avec des collègues, je ne pouvais quitter des yeux un itinérant planté comme un sapin tout gelé au coin de la rue Ste-Catherine. J’essayais au hasard des conversations bien animées, de me mettre à sa place quelques instants en ce matin plutôt frisquet. Que pouvait-il penser de tous ceux et celles qui passaient à ses côtés, de nous qui dégustions un bon repas bien au chaud, de tous ces gens aux pas rapides qui magasinaient fébrilement en cette période du Temps des fêtes? Il y a quelque chose qui m’échappe dans ce phénomène de l’itinérance. J’ai plus souvent qu’autrement l’impression de me sentir démuni, impuissant. Comment se fait-il que ce phénomène soit en croissance dans un Québec qui affiche une prospérité inégalée?

Une étude de Santé Québec, produite en 1998, signalait à près de 40 000 les personnes qui avaient recours aux refuges de nuit, au centre de jour, aux soupes populaires à Québec et à Montréal. Imaginez dix ans plus tard! Lorsque vous circulez au cœur de ces grandes villes, le phénomène est criant. On estime que les chiffres dépassent maintenant les 50 000 personnes. Tous les intervenants des milieux communautaires signalent que l’itinérance n’est plus uniquement un phénomène urbain, elle s’étend de plus en plus dans les différentes régions de la province; elle a quitté les grandes villes pour les capitales régionales. Voilà que le Réseau de solidarité itinérance du Québec (RSIQ) réclame du gouvernement Charest la mise en place d’une politique en itinérance ainsi que plus d’argent pour lutter contre ce fléau. La coalition manifestera d’ailleurs ce mercredi sur la Colline parlementaire.

Selon le chanteur Dan Bigras, un des porte-parole de la coalition de ces organismes communautaires, «il faut arrêter la production sociale de l’itinérance» et l’inévitable exclusion sociale qui s’ensuit. Les itinérants ne sont plus tolérés dans l’espace public. Vivre de l’itinérance, c’est vivre la plupart du temps étranger dans son propre pays. Ce qui m’avait frappé lors de mon retour au Québec, après quelques années passées à l’étranger, c’était l’omniprésence des mendiants, des itinérants. Il y en a partout à Montréal: aux entrées des pharmacies, des restaurants, des salles de spectacle, des églises. On quête partout!

Que l’on se rappelle le cri d’alarme lancé cet automne par les responsables des refuges montréalais. L’aide gouvernementale ne réussit qu’à payer une infime partie des frais encourus par ces maisons essentielles à la survie de la population itinérante. Nous entendons des remarques souvent désobligeantes, acerbes parfois, de personnes bien nanties: «Ils n’ont qu’à travailler. Qu’ils arrêtent de se saouler et de consommer de la drogue. Qu’ils se prennent en main!» Nous savons très bien que le phénomène de l’itinérance est plus complexe que cela. J’ai un de mes oncles qui a vécu dans l’itinérance une grande partie de sa vie. Il habitait dans une tente de fortune fabriquée de vieux cartons couverts de plastique pour résister aux intempéries. Elle était bien plantée à l’orée d’un petit bosquet; il y vivait même l’hiver. De temps en temps, il frappait à la porte d’une de mes vieilles tantes pour prendre un peu de chaleur et un bon bain chaud. Il est mort dans l’anonymat total cette année!

Nous n’avons jamais compris pourquoi cet oncle avait pris le chemin de la rue. Il avait pourtant une famille, un travail régulier, une vie bien réglée quoi! Puis un jour, tout a chamboulé. Ce ne sont pas les mains tendues qui ont manqué pour l’aider à s’en sortir. Il y a des drames humains qui se jouent tous les jours sous nos yeux; aveuglés par notre bien-être personnel, nous n’osons plus regarder la misère, nous n’osons plus poser des gestes porteurs d’humanité et de dignité. En cette période où l’hiver se fait rude, nous ne pouvons laisser sous silence ces hommes et ces femmes qui logeront dans des abris de fortune dans des recoins de la ville. Ils sont des gens de chez nous, un frère, une sœur, un cousin, un oncle, une amie. Il est temps que nos gouvernements mettent de l’avant les ressources nécessaires pour venir en aide aux plus démunis de notre société.

Ceux et celles qui ont vécu la souffrance, qui ont été démunis peuvent sans doute mieux comprendre le drame qui se passe dans la vie des personnes itinérantes. Ne faut-il pas avoir été démuni pour combler; avoir très souffert pour consoler avec tendresse? Chaque personne, si démunie qu’elle soit, apporte quelque chose que nulle autre ne saurait nous révéler. Nos fragilités ne sont-elles pas des chemins de croissance, des voix inédites pour la réalisation et le dépassement de soi. Noël approche à grands pas! Ce n’est pas uniquement la frénésie des fêtes et la course aux emplettes; c’est aussi la naissance d’un enfant dans un abri de fortune. Un enfant qui a changé la face de la terre, qui suscite toujours le goût de donner le meilleur de nous-mêmes, qui redonne une lueur d’espoir aux plus démunis. Au fond, le manque d’amour n’est-il pas la plus grande des misères?


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( 87 ) La religion à l'école?

11 décembre 2007 - La religion et l’école, deux mots explosifs au Québec. L’année 2008 marquera la fin des cours d’enseignement religieux confessionnel dans toutes les écoles publiques du Québec. Fini, c’est fini! Enfin se disent les uns, désastre se disent les autres. Mais voilà que Mgr Marc Ouellet, archevêque de Québec et Primat de l’Église canadienne, lançait récemment toute une polémique autour de cette question, réclamant même le maintien du dit enseignement dans les écoles du Québec. Propos qui ont donné lieu à tout un cirque médiatique où les tenants de la laïcité, les blessés du catholicisme ont radicalisé haut et fort leur position et tenu en dérision la lettre très controversée de son Éminence. Ils n’avaient pas complètement tort, mais de là à en faire tout un cirque relève de la pure démagogie.

Mais voilà qu’un récent sondage CROP, publié le 2 décembre dernier, donne un peu plus de tonus au Cardinal Ouellet, quelque peu vilipendé par la récente controverse. Près de 60% des parents seraient d’accord pour qu’ils aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse que le gouvernement s’apprête à inclure dans le cursus scolaire des élèves. Les Québécois restent profondément divisés sur la question de la religion à l’école. Actuellement, plus de 80% des parents du Québec choisissent l’enseignement religieux à l’école pour leur enfant. C’est quand même beaucoup et révélateur de l’importance que revêt les valeurs du catholicisme pour la majorité des Québécois. Nous sommes tous passés par cet enseignement religieux; nous savons pertinemment les valeurs qu’il véhicule, valeurs qui ont donné sens à nos vies, voire changer le parcours de celles-ci. Mais le gouvernement Charest ne reculera pas, affirme la Ministre de l’Éducation Michelle Courchesne: «Ça fait partie d’une évolution de société qui est en train de se vivre au Québec, comme ailleurs», dit-elle. Plusieurs tenants de la religion se disent: «Quelle évolution?» Entre vous et moi, est-on plus évolué parce qu’il n’y a pas d’enseignement religieux à l’école?

Les diverses modifications de la loi sur l’enseignement public au cours des deux dernières décennies sont claires: l’école publique est laïque. Qui dit laïcité dans le monde de la post-modernité, dit pas de religion. Ce n’est pas compliqué! Que se passera-t-il pour les parents qui désirent un enseignement religieux? Ils n’auront qu’à l’assumer eux-mêmes où se tourner vers leur paroisse. «Comment? Allez voir mon vieux curé? Il n’en est pas question, voyons! Nous ne mettons jamais les pieds à l’église.», voilà des réactions faciles à entendre autour de nous. Les évêques du Québec ont affirmé à maintes reprises leur position par rapport à ce changement majeur dans le système scolaire québécois. Ils ont toujours redit l’importance de la responsabilité des parents dans l’éducation de la foi des enfants. Il ne revient pas à l’État d’éduquer à la foi catholique. Ceci est bien beau, mais qui va assumer cet enseignement? Nos églises se vident, les catéchètes qui s’y dévouent prennent de l’âge, les parents trouvent la démarche catéchétique trop exigeante. Et qui plus, les diocèses catholiques croulent sous des problèmes financiers majeurs; les paroisses n’ont pas les sommes d’argent nécessaires pour assurer le salaire des futurs catéchètes. Les parents sont d’accord pour l’enseignement religieux, le seront-ils encore quand ils auront à débourser pour le dit enseignement?

S’il est vrai qu’il n’y aura plus d’enseignement religieux confessionnel dans l’école publique, il y aura toutefois un cours d’Éthique et de culture religieuse. Ce cours n’est pas celui de l’Église, mais de l’État. Il est bien évident qu’il ne fera pas la promotion du Credo et des sacrements de la foi catholique. Le cours a toutefois été rédigé dans le but de répondre aux besoins des parents de transmettre une partie de leur héritage catholique et des valeurs qu’il sous-tend. Les concepteurs du cours d’Éthique et de culture religieuse ont laissé une place prépondérante au christianisme pour des raisons culturelles plus qu’évidentes. Il est tout à fait normal que les enfants puissent découvrir et comprendre l’univers social et culturel dans lequel ils vivent. La religion fait partie intégrante de notre héritage collectif. Plusieurs parents se sentent rassurés par les éléments apportés par ce cours, d’autres insatisfaits. Il faut bien comprendre, ce n’est pas un cours de catéchèse.

Aussi beau qu’il soit ce programme, notre religion, notre foi commune n’est pas seulement qu’un héritage; elle est encore et toujours bien vivante dans le cœur de centaines de milliers de Québécois. Le rassemblement dominical n’est qu’un indice de la pratique chrétienne des Québécois. L’engagement chrétien et les valeurs qu’il exprime ont plusieurs visages. Il reste que, néanmoins, l’on retrouve encore le dimanche plus de gens dans nos églises du Québec que dans toutes les salles de spectacle, de cinéma, de théâtre ou dans des matchs sportifs réunis. La foi n’est pas morte chez nous, quoi qu’en pensent certains décideurs politiques et tenants de la laïcité. Il reviendra cependant aux parents et aux paroisses d’éduquer les enfants aux fondements et aux valeurs de notre foi commune. L’enseignement religieux catholique ne sera plus formellement donné à l’école, soit! Toutefois, les jeunes et les parents catholiques y auront toujours droit de cité et de parole! La foi n’a pas de frontière!


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( 86 ) Sauvons le français !

10 décembre 2007 - Il n’y a pas une semaine où les maisons de sondage, les études de Statistiques Canada, les rapports d’organisations internationales nous balancent à la figure des images de nous-mêmes. Lorsque l’on compare tous ces chiffres et indices, on se demande dans quel pays nous sommes? Quel monstre sommes-nous en train de devenir, ma foi? Le Canada, terre de la diversité, n’a jamais été aussi vrai. Le Québec d’aujourd’hui n’est plus le même. Est-il en train de se redéfinir? Est-il en train de perdre sa langue commune?

Dans ce Québec en mutation, la langue française reste pour nous l’instrument essentiel de notre culture, de notre identité comme peuple. Mais voilà que Statistiques Canada vient ébranler nos assises. Les Québécois de langue maternelle française ne cessent de fléchir numériquement; ils glissent pour la première fois sous la barre des 80%. Le plus dramatique semble se dessiner à Montréal où les francophones de souche tombent sous la barre des 50%. Du jamais vu!

Jean Charest a beau clamer qu’il faut bien lire les chiffres, que ce n’est pas si dramatique et que le français est globalement en progression dans la province. On lit bien ce que l’on veut lire! Le français est en perte de vitesse à Montréal, c’est une évidence à en crever les yeux. Venant de la Montérégie, j’habite à Montréal depuis près de 20 ans, cela entrecoupé par des séjours à l’étranger. Je trouve inacceptable que l’on me serve en anglais dans un dépanneur de la station de métro St-Henri et dans un restaurant du quartier Hochelaga-Maisonneuve, des quartiers du p’tit monde, jadis francophones mur à mur. Je m’étonne moins si l’on s’adresse à moi en anglais dans Côte-des-Neiges, mais, même dans ce quartier le plus multiethnique en ville, le sang me bouillonne. No way! Non, je n’accepte pas cela!

Nos ancêtres se sont tellement battus pour garder notre langue, notre culture! On dit même que c’est la première fois depuis 1976 que les anglophones sont en progression au Québec. Le nombre de personnes de langue maternelle anglaise au Québec atteint les 607 165, soit 8,2% de la population. Nous savons tous très bien combien Montréal, le cœur du Québec, est menacé depuis des années : nous y retrouvons près de 75% des anglophones. On dit que, fort heureusement, 68,9% des anglos sont bilingues, ce qui dépasse largement le pourcentage des francophones bilingues dans la province. Vivre en anglais en Amérique du Nord n’a rien de si contraignant, mais vivre en français dans cette terre nordique est de l’ordre de la survie, voire du miracle. Que le Premier ministre Charest se réjouisse de la croissance de l’apprentissage du français chez les immigrants ne change rien à la donne, le français perd du terrain.

Pour la promotion du français, il ne faudra pas compter sur le Gouvernement fédéral. Connaissez- vous des ministres anglophones qui parlent bien le français, je dis bien? Il y en a sans doute quelques-uns qui baragouinent des soi-disant mots de la langue de Molière, mais ils ne semblent pas comprendre ce qu’ils disent. Plusieurs se demandent encore l’utilité du Parti du Bloc Québécois à Ottawa; voilà que des études démontrent qu’on parle davantage le français au Parlement depuis l’arrivée du Bloc dans cette vénérable enceinte. À travers ces chiffres inquiétants, la question de l’immigration n’est pas banale.

Le Québec ne peut se maintenir démographiquement et se développer économiquement sans l’immigration. On ne fait plus assez d’enfants pour assurer notre avenir. Ça, c’est aussi grave que la survie du français! Nous ne croyons plus assez en nous, en notre avenir pour peupler notre Québec. C’est viscéralement une question de fond, de sens. Pourquoi mettre des enfants au monde? En fait, pourquoi le Québec ne veut pas d’enfants? Les récentes statistiques sur la natalité ont toutefois signalé un petit boum de la natalité, mais rien de renversant. Le Québec vieillit inexorablement. L’immigration ne règlera que partiellement la question fondamentale de l’avenir du Québec, mais celles du français, de sa culture demeurent entières.

Depuis des décennies, des citoyens et des associations réclament une politique de régionalisation de l’immigration. La majorité des nouveaux arrivants s’établissent dans la grande région montréalaise et réunissent difficilement à s’intégrer harmonieusement, à apprendre un français de qualité. Il serait temps que les autorités gouvernementales soient plus exigeantes et plus sélectives chez les demandeurs de citoyenneté canadienne désireux de vivre au Québec. Madame Pauline Marois a créé tout un émoi dernièrement dans sa déclaration du Nous et des exigences linguistiques minimales pour vivre en citoyen du Québec. Que les détracteurs outrés se calment car elle a fait magistralement mouche! Les sondages démontrent hors de tout doute que, non seulement une majorité de Québécois l’approuve, mais est prête à l’élire.

La question du français reste au cœur de l’avenir de la province. En fait, tous les pays de la francophonie vivent l’érosion; la vague anglophone balaie tout sur son passage. L’avenir de notre langue dépend aussi de nous, de notre volonté commune. C’est aux citoyens du Québec de s’affirmer dans les gestes et les paroles de tous les jours. C’est aussi aux instances gouvernementales de mettre en place des mesures de protection et de promotion de notre langue commune. La loi 101 doit être renforcée et le français valorisé sous toutes ses formes. Si nous aimons et si nous tenons vraiment au français, nous saurons mettre en place des moyens créatifs et porteurs d’avenir. En hommage à Félix Leclerc, Yves Duteil chante cette magnifique chanson intitulée La langue de chez nous. Duteil y prononce ces mots si pertinents: «C'est une langue belle à qui sait la défendre. Elle offre les trésors de richesses infinies. Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre. Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie.» Le génie d’un peuple, son savoir, son âme s’expriment par sa langue; encore faut-il l’aimer, bien la parler, bien l’écrire et surtout la défendre!

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( 85 ) Décembre est vraiment là !

7 décembre 2007 - «Ah! comme la neige a neigé! Ma vitre est un jardin de givre!» écrit Émile Nelligan, célèbre poète de chez nous! Décembre est vraiment là avec son manteau blanc et sa froidure. Le Québec sans hiver, n’est pas le Québec voyons! L’arrivée de décembre tranche radicalement avec le reste de l’année. Il est vrai que l’on n’a plus les hivers que l’on avait; le réchauffement climatique y a vu semble-t-il. Toutefois, la tempête des derniers jours annonce pourtant le contraire. Mais la pelle, sport national, sera toujours à l’honneur cette année, les sports d’hiver, la course aux cadeaux, les réceptions qui ne finissent plus, la messe de minuit, le réveillon, les maux de tête carabinés et le Boxing Day aussi. C’est sans aucun doute le mois le plus occupé de l’année, et pour cause. La fête de Noël et la fin de l’année civile donnent un rythme trépident à ce douzième mois de l’année. «Raconte-moi un peu ces espaces enneigés et ces rencontres chaleureuses.» me réclament souvent des visiteurs étrangers.

Quel pays mes amis! Ce n’est pas parce que la nature s’endort sous la neige que les Québécois sont endormis, loin de là. Décembre est toutefois une belle période de l’année pour garder les deux pieds sur terre, mais surtout dans la neige. Il y a tant à faire; plus on bouge, plus on se réchauffe, n’est-ce pas? L’hiver au Québec, c’est mille et un plaisirs au royaume de la neige, mais c’est aussi le temps des retrouvailles. Qui d’entre nous n’a pas déambulé dans les sentiers de nos forêts enneigées? Un spectacle époustouflant. Qui d’entre nous n’a pas skié, glissé ou marché en raquette sous une averse de flocons de neige? Qui ne rêve pas de filer à vive allure en motoneige? Qui encore n’a pas songé à des expéditions dans les immenses territoires inexplorés du Grand Nord? Vivre l’hiver, c’est aussi se préparer à des moments sans pareils sur un territoire unique au monde qui recèle des trésors et des expériences à couper le souffle. Oui, « Mon pays c’est l’hiver » chante Gilles Vigneault, notre troubadour national. Dire que ces chers snowbirds québécois ratent l’effervescence de ce spectacle pour se faire rôtir l’épiderme sur les plages de l’américaine Floride.

En fait, je suis très heureux que Jacques Cartier ne se soit pas ramassé plus au Sud. Après tout, je tiens au Bonhomme Carnaval, au traîneau à chiens, aux raquettes et au chapeau de poils. Le mois de décembre nous ouvre la porte aux grandes festivités du Temps des fêtes. Un mois idéal où les réceptions, les soupers entre amis et les multiples rencontres sociales ne se comptent plus. Faites ce que vous voulez, vous n’y échapperez pas! Les casseux de veillées, en ont pour leur argent! Je me souviens de ces histoires du terroir et des contes de chez nous que l’un ou l’autre de mes oncles nous racontaient parfois accompagné de leur harmonica. On dirait que dans le Temps des fêtes, on a toujours la musique à la bouche. Il n’y a rien de plus merveilleux à écouter que les vieilles histoires du passé racontées avec humour et parfois avec mystère. C’est magique!

Le Québec en hiver, ce n’est pas que les sentiers de neige et les grands espaces tout glacés, c’est aussi la culture québécoise riche, accueillante et chaleureuse, la gastronomie savoureuse rehaussée des délicieux mets du Temps des fêtes et l’histoire passionnante de nos musiques, de nos «gigueux» et de nos «violoneux». À travers ces histoires qui se racontent, un présent se construit et un futur se dessine. Oui, décembre est un mois qui nous replonge dans nos racines, dans une certaine nostalgie, dans un espace où le cœur a pleinement ses raisons. Ah, le temps des fêtes! On fredonne «Petit papa Noël» en cuisinant allégrement ses tourtières, son ragoût et, dans un élan d’amour universel, on voudrait que la planète entière partage ces moments de paix, de joie et d’amour.

Voilà qui est encourageant, vous l'admettrez! En effet, vous pouvez compter sur ce beau mois de décembre pour terminer l'année en beauté. Mille choses plus excitantes les unes que les autres peuvent nous faire progresser vers une autre étape de vie, tant sur le plan sentimental que familial. C’est le temps des bilans où l’on fera le point sur le chemin parcouru en 2007. Sans doute, qu’il permettra de réparer ce qui a été brisé, de renouer avec des gens blessés, de tendre la main au mal-aimé. Ce mois de décembre, c’est plein d’émotions, de joies, de sourires mais aussi de tristesse. Il y aura encore à Noël tant de solitude, de gens oubliés, de familles brisées.

J’ai un de mes frères que n’ai pas vu depuis dix ans, il a pris volontairement ses distances de la famille, de ses propres enfants. Personne ne sait où il habite, mais je sais qu’il est bien vivant. Dans mon cœur, je souhaite ardemment vivre en ce Noël 2007 des retrouvailles chaleureuses, une certaine actualisation de la parabole l’enfant prodigue. Dans toutes nos familles se vivent des ruptures difficiles, des deuils non acceptés, des blessures encore vives. C’est en décembre que dans une simple crèche, un Enfant pas comme les autres, dans toute sa fragilité, viendra donner un espoir au genre humain. Notre Émile Nelligan avait bien raison en disant: «Ah! comme la neige a neigé! Qu’est-ce que le spasme de vivre… » Décembre, c’est le temps où jamais de faire la paix avec les siens, de festoyer pour de vrai, de célébrer la nouvelle année que l’on souhaite déjà plus reposante. Décembre, ce sont les fêtes, le froid et la neige aussi. Ah! comme la pelle a pelleté, mon dos vais-je soulager. Bon mois de décembre!


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( 84 ) Je me souviens

6 décembre 2007 - Avez-vous de la mémoire ou bien êtes-vous de tendance distraite, amnésique, Alzheimer? Au Canada, plus de 450 000 personnes sont atteintes d’Alzheimer et d’affections connexes. La mémoire, à titre de fonction du cerveau, joue un rôle important dans le quotidien de nos vies et de nos peuples. Déjà Pascal disait: «La mémoire est nécessaire à toutes les opérations de l’Esprit.» En fait, elle régit presque l’ensemble de nos activités quotidiennes et construit l’identité, les connaissances, l’intelligence, la motricité et l’affectivité de chacun. Qu’en est-il de cette fameuse mémoire?

Il y a mémoire et mémoire. Certes, il y a celle du cerveau humain, puis celles des animaux, des peuples et même des ordinateurs. Mais voilà que des chercheurs viennent de découvrir que le chimpanzé est plus fort que l’homme au niveau de la mémoire courte. Cette étude de l’Université de Kyoto, qui sera publiée dans les prochains jours, représente selon le coauteur Tetsuro Matsuzawa une percée importante dans le monde scientifique. Dans le milieu de la recherche, ceci vient de mettre une sourdine sur l’idée souvent répandue que l’homme est supérieur au singe pour toutes les fonctions cognitives. Les tests de mémoire administrés à trois chimpanzés de 5 ans ont obtenu de meilleurs résultats que ceux administrés à une dizaine de volontaires humains. Découverte étonnante! Quoiqu’il en soit, la mémoire nous permet de capter, coder, conserver et resituer les stimulations et les informations que nous percevons. Elle met en jeu aussi bien les structures physiques que psychiques. Ne soyons pas surpris, il n’existe pas une mémoire, mais des mémoires. On distingue généralement la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.

La mémoire est fascinante et parfois elle nous joue de sacrés tours! Notre capacité d’emmagasiner de l’information varie d’une personne à l’autre. La mémoire sensorielle est extrêmement brève et correspond au stimulus perçus par nos organes sensoriels, l’ouie, l’audition et le toucher. Pour sa part, la mémoire courte est celle que nous sollicitons en permanence et qui nous permet de retenir, pendant une durée entre une et quelques dizaines de secondes, jusqu’à 7 éléments d’informations en moyenne. Contrairement aux précédentes qui effacent les données aussitôt après leur traitement, la mémoire à long terme emmagasine les informations pendant une longue période et même toute la vie. Cette fameuse mémoire est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en fait de toute notre histoire. Il serait long d’approfondir les divers aspects et fonctions de la mémoire. Dans le fond, la mémoire est toute notre vie; celle vécue dans la passé, celle qui se profile au quotidien, celle qui se dessine dans le futur et dans d’éternité.

C’est la mémoire qui fait toute la profondeur de être humain. «Je sais» chante si bien Jean Gabin. Quand on passe l’éponge sur des événements de nos vies, on ne passe pas l’éponge sur notre mémoire. On se souvient et parfois fort longtemps de nos expériences heureuses et douloureuses. Je dirais toute la vie! Il y a des expériences qui nous marquent et qui laissent en nous une empreinte indélébile. Dans nos échanges de tous les jours, il n’est pas rare d’entendre souvent l’expression: «Je m’en souviens comme si c’était hier.» Malheureusement, plusieurs personnes vivent dans leur passé, tandis que d’autres ne font pas assez appel à leur mémoire. Parler de mémoire, en ce temps où l’on se prépare à célébrer Noël n’est pas si anodin.

Dans moins de vingt jours, ce sera le réveillon, la messe de minuit, les cadeaux, le rigodon et la tourtière. Ce sera le temps des rencontres, des retrouvailles et l’évocation des souvenirs du bon vieux temps. Plusieurs anticipent avec angoisse cette période où l’on ressasse les anecdotes du passé et les vieux souvenirs. Pour nombre de personnes, c’est attiser les braises d’un passé troublant, parsemé d’échecs de tous genres. L’histoire de nos vies ressemble à une route sinueuse faite d’essais et d’erreurs. Nous avons parfois tendance à rechercher le sens de ce qui nous arrive dans le passé, dans sa mémoire. Il me semble que la fête de Noël nous projette dans le futur. Notre vie humaine s’inscrit dans le temps. Comprendre la signification de sa vie, c’est aussi «reconnaître» son passé, se le rapproprier pour saisir le fil de son existence.

Pourquoi, en cette période préparatoire à Noël, ne pas prendre le temps pour redonner sens tant aux souffrances qu’aux joies, pour saisir la cohérence de ce que nous avons vécu, pour pardonner, et enfin pour remercier? Nous ne sommes pas le fruit du hasard, notre vie a un sens. Nous n’avons pas choisi de naître et encore moins nos parents. Nous sommes les héritiers d’un passé, d’une histoire, d’une culture. Au cours de la vie, nous évoluons, nous changeons, nous apprenons de nos expériences. Notre vie est faite de liens, de mémoires et de défis. À Noël, nous ferons mémoire d’un petit enfant venu changer la face de la terre. Dans toute sa fragilité, il nous redira encore que le bonheur se retrouve au fond de son cœur et dans les petites gestes du quotidien. Lorsque nous pouvons donner sens à notre souffrance, la comprendre, elle fait moins souffrir. Noël, c’est aussi la fête pour mieux comprendre, redécouvrir, accepter enfin qui nous sommes et nous donner de l’élan. À Noël, la mémoire sera en pleine action et je me souviendrai aussi que l’avenir se façonne.


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( 83 ) En Avent toute!

5 décembre 2007 - Dimanche dernier, les chrétiens du monde entier entrait dans le temps de l’Avent. Je n’ai pourtant vu aucun article dans les journaux sur cet événement de portée mondiale. Par contre, j’y ai aperçu, depuis quelques semaines déjà, des pages entières de réclames publicitaires concernant le choix des cadeaux à offrir pour Noël, les concerts qu’il ne faut pas manquer, les recettes qu’il faudrait bien cuisiner et j’en passe. J’ai l’impression que l’Avent pour le commun des mortels ne dit pas grand-chose; à moins d’être un fervent pratiquant. En fait, qu’est-ce que l’Avent?

Tout récemment, dans un groupe de jeunes, une agente de pastorale a posé cette simple question dans le cadre de l’initiation sacramentelle. Étonnantes furent les réponses; constat d’une flagrante ignorance. Voici un petit coup de main mes amis. Du latin Adventus, le mot Avent signifie «avènement». Le temps liturgique de l’Avent est consacré à une préparation intensive de la venue du Seigneur à Noël. Ne vous trompez pas, ce n’est pas décrété par le gouvernement même si l’on a congé à Noël. L’Avent, dans la tradition latine, commence le quatrième dimanche avant la fête de Noël. Chez les Orientaux en général, le temps de l’Avent dure six semaines. La couleur liturgique de cette période est le violet, signe d’un temps de pénitence joyeuse. Certains épiscopaliens et luthériens utilisent le bleu, les byzantins utilisent par contre le rouge ou le blanc. Que de diversité dans ce christianisme!

Depuis le pape Grégoire 1er (590-604), nommé aussi Grégoire le Grand, l’Avent représente pour les catholiques la période où l’on se prépare à la venue du Christ, à sa naissance. En fait, ce temps que les chrétiens célèbrent, souligne le triple avènement du Seigneur: sa naissance à Bethléem dans le passé, sa venue dans les cœurs par la grâce, et son retour glorieux à la fin des temps. Toute la liturgie catholique souligne la triple référence au passé, au présent et à l’avenir. Si vous pénétrez par hasard ou par choix dans une église, vous verrez la couronne de l’Avent faite de branches de sapin, de pin, de houx ou parfois de gui, nouée de rubans rouges et ornée de quatre bougies. Sa forme ronde évoque le soleil et quatre bougies marquent les quatre semaines de l’Avent. Voilà le petit cours 101 de l’Avent de la célèbre série Pour les nuls.

Mais pourquoi aurait-on besoin de parler de l’Avent? N’ayez crainte, ce n’est pas une question d’accommodements raisonnables. En cette période où les Québécois ne savent plus si le petit Jésus sera présent dans la crèche cette année, ou encore, si notre sapin traditionnel ne changera pas de nom; il n’est peut-être pas si mauvais que l’on s’interroge sur la venue de ce petit enfant que l’on célèbre à Noël. Que l’on soit chrétien pratiquant ou pas, Noël ça se prépare. Au lieu de la course aux cadeaux et aux emplettes de toutes sortes, pourrions-nous prendre un temps pour regarder ce qu’il faut faire renaître en ce temps magique de l’année. En fait, Noël c’est la vie qui se donne, l’amour qui transforme, le cœur qui déborde. Qui d’entre nous n’a pas besoin de renouer avec les siens, de leur dire combien ils comptent pour nous, de libérer ce trop plein de tendresse si souvent emmuré par la gêne apprise du passé?

L’Avent ne pourrait-il pas être ce déclencheur, ce genre d’allumeur de réverbères, qui repousse les frontières de l’intolérance, de la mendicité, de la peur, de la violence, de la guerre, de la faim? Il me semble que l’Avent 2007 pourrait faire advenir à Noël les prémices d’un monde nouveau si le cœur y était, si l’amour prenait les devants. Le cadre de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables nous offre une occasion unique d’affirmer nos racines et nos valeurs communes, de redire notre ouverture à l’accueil de l’autre. L’intégration harmonieuse des immigrants n’est-elle pas la construction d’un monde nouveau? Soyons au cours de cette période d’attente, des proactifs, des aventuriers de l’amour; un amour qui prend racine dans le cœur de ceux qui souffrent, luttent et cherchent. La joie de Noël ne prolonge-t-elle pas la vie, la vraie vie? En Avent toute mes amis!


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