(180) Planète Terre

21 avril 2009 – Notre bonne vieille terre tourne toujours sur elle-même! Avec ses 6,77 milliards d’habitants, notre planète est sans contredit fascinante à bien des égards. Malgré les multiples recherches scientifiques, elle cache encore sous sa croûte bien des secrets à débusquer, à explorer, à comprendre et à respecter. Avec une histoire de 4,5 milliards d’années, rien de moins, la terre recèle tant de richesses connues et inédites. Il y a de quoi s’émerveiller! Demain, le 22 avril marquera sur la scène internationale le Jour de la Terre, anniversaire célébré pour la première fois en 1970 à la suite de l’initiative d’un sénateur du Wisconsin Gaylord Nelson. Qu’allons-nous célébrer en ces temps de morosité et d’incertitude?

Le Jour de la Terre est devenu au fil des années un événement planétaire où quelque 500 millions de personnes seront mobilisées dans plus de 180 pays au nom d’enjeux majeurs et cruciaux sur le plan environnemental. Partout sur la planète, des activités de sensibilisation et d’éducation viendront dire haut et fort que notre habitat est menacé et qu’il importe de le protéger. Nous connaissons tous, ou presque, le légendaire roman de Jules Verne intitulé Voyage au centre de la terre et qui inspira des adaptations cinématographiques en 1956, 1976 et tout récemment en 2008. Dans ce fabuleux roman, Verne y aborde les sciences de la cryptologie, de la spéléologie, de la paléontologie et de la minéralogie en nous plongeant dans un univers fascinant où se mêlent aventures et explorations, et où l’imaginaire dépasse allègrement les frontières de la réalité. C’est puissant l’imagination créatrice de l’être humain! Toutefois, depuis l’apparition des humanoïdes nous n’y sommes jamais allés au centre de la terre!

En fait, il y a bien des coins et recoins de cette planète bleue qui restent encore inexplorés. La Terre est la troisième planète la plus rapprochée du soleil et le seul endroit connu dans l’univers à abriter la vie. Habitat extraordinaire où l’humanité en quête de son destin tente depuis des siècles de vivre en harmonie et en paix avec les millions d’espèces qui cohabitent. La Terre, espace où nous prenons conscience au quotidien de nos fragilités, de nos prouesses, de nos rêves, de nos échecs et de notre finitude. Que de questions restées sans réponse sur le présent et l’avenir de l’humain, fragile et fort à la fois, sur cette planète de forme ellipsoïde dont l’avenir semble de plus en plus menacé!

Fragiles et forts, nous le sommes pour toujours, génétiquement quoi! La Terre que nous habitons recèle un jardin merveilleux qu’il faut protéger à tout prix. Julie, une jeune fille de treize ans m’écrivait un jour: «La terre est comme une boule de cristal, il faut en prendre soin et nous le pouvons. Empêchons-la de devenir une simple boule grise, une poubelle, un rassemblement de pollution et haine. Oui, car nous avons la force et courage suffisants, nous avons un cœur rempli d’amour et d’espoir.» Si cet esprit anime encore le cœur des jeunes de treize ans, la Terre a un avenir. Malheureusement, les signes alarmants du réchauffement climatique, des gaz à effet de serre, de la pollution des cours d’eau, de la disparition progressive des espaces verts sont de plus en plus inquiétants. La léthargie dans la mise en place de certaines mesures protectrices par nos gouvernements, contre les pollueurs, aggrave sérieusement la situation. À maintes reprises, le Canada s’est fait montrer du doigt sur la scène internationale pour son laxisme en matière de protection de l’environnement et en tant qu’un des plus grands pollueurs de la Planète. Nous pourrions en débattre longtemps des incohérences de nos politiciens et des collusions avec certaines richissimes entreprises polluantes.

Quoi qu’il en soit, la Terre continue de tourner autour du Soleil en 365,26 jours environ en ayant comme point de repère le magnifique ciel étoilé qui nous éblouit avec tant d’émotions les beaux soirs d’été. Nous le savons tous, l’enjeu majeur des prochaines décennies sera l’eau. Environ 71% de la surface de la Terre est couverte d’océans d’eau salée, le reste 29% consistant en continents et îles. L’eau est vitale pour l’avenir de l’humanité. Plus de 1,1 milliard de personnes sont privées d’eau potable et plus de 2,4 milliards ne disposent pas d’un système d’assainissement de l’eau. Les maladies d’origine hydrique causent entre trois et cinq millions de décès par année. L’eau sera l’enjeu du 21e siècle.

Le Canada compte parmi les nations privilégiées en ce qui concerne les ressources en eau douce. Avec à peine 0,5% de la population mondiale, le territoire canadien compte environ 9% des ressources mondiales en eau renouvelable. À titre d’exemple, les Grands Lacs constituent le plus grand réservoir d’eau douce au monde. À lui seul, le Québec compte pas moins d’un million de lacs et de 130 000 cours d’eau qui totalisent 3% des ressources mondiales d’eau douce. C’est une richesse inestimable pour le présent et l’avenir !

Le Jour de la Terre est un événement important de prise de conscience; il doit surtout déboucher sur des d’actions concrètes pour la protection de l’environnement. Nous savons tous que les pays industrialisés, en particulier le Canada, sont les premiers responsables des émissions croissantes de gaz à effet de serre. Ces émissions massives sont responsables en grande partie du réchauffement planétaire et des impacts désastreux sur les écosystèmes et par conséquent pour l’humanité. Tout petit geste que nos poserons en faveur de la protection de l’environnement est porteur d’avenir.

Jules Verne n’avait à l’époque qu’un bout de papier, une plume et son imagination pour faire voyager ses lecteurs dans le plus beau jardin connu de l’univers. À nous de faire fleurir cette planète Terre par nos simples gestes du quotidien. L’avenir de l’humanité est entre nos mains et notre bonheur personnel passe inéluctablement par celui de nos semblables. Le célèbre chef Sioux Sitting Bull disait: «La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre.» Soyons de dignes fils et filles responsables et respectueux de cette Terre généreuse qui nous a fait naître et grandir.
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(179) Combattre l’itinérance

16 avril 2009 - Qui n’a pas été ému en visionnant le film La vita è bella de Roberto Benigni? Le réalisateur de ce film magnifique, paru en 1997, nous plonge avec brio dans un univers de contes, de fables où l’imaginaire combinée à la terrible réalité vécue au quotidien nous fait passer avec finesse du rire aux larmes. Déportés dans un camp de concentration, Guido et Dora font croire à leur fils Giosué que les occupations du camp allemand sont en réalité une mise en scène. En fait, les parents n’ont qu’un désir : sauver leur fils de cet enfer. En revoyant des scènes de cette comédie dramatique qui remporta trois oscars, je me suis mis à penser aux sans-abri, aux laissés-pour-compte, aux itinérants de chez-nous qui vivent au fond d’une ruelle, dans un abri de fortune confectionné, à la sauvette, de cartons et de quelques sacs de plastique. L’itinérance, ça crève les yeux! C’est aussi un enfer!

La réalité est persistante chez nous, mais voilà enfin que le gouvernement prend la situation au sérieux. Il s’apprête enfin à déposer un rapport réalisé par la Commission parlementaire mise sur pied après tant de demandes répétées de la part des organismes du milieu. Les audiences publiques, qui ont permis à quelque 200 groupes de s’exprimer, auront permis de lever le voile sur un problème crucial. Le rapport de la Commission est prévu pour la fin des travaux parlementaires en juin prochain. Oui, l’itinérance, cela existe. C’est un enjeu social important et enfin, il est sur la table des décideurs au Québec. Selon les paramètres des éminents services sociaux québécois, « si vous n’avez pas de logement stable, sécuritaire et salubre, à très faible revenu, avec une accessibilité discriminatoire à votre égard de la part des services, avec des problèmes de santé physique ou mentale, de toxicomanie, de violence familiale ou de désorganisation sociale et dépourvue d’appartenance stable », vous seriez considérés comme une personne en situation d’itinérance. Ce n’est pas simple l’itinérance au Québec!

En fait, le terme « itinérant » désigne les reclus de la société, vêtus de loques, quêtant quelques sous pour se payer un frugal repas. Nous les retrouvons un peu partout dans nos centres-villes, près d’un coin de rue, à l’entrée d’une pharmacie et même sur un balcon d’église, le dimanche évidemment. L’itinérant est un nomade, pas nécessairement un sans-abri ou un clochard. À ne pas confondre puisque la personne itinérante vit sans ressources, dans une pauvreté extrême et sans futur. Le phénomène de l’itinérance n’est pas uniquement montréalais, il a des assises dans toutes les régions du Québec.

Depuis une trentaine d’années, le portrait de l’itinérance a fortement changé au Québec, il a pris de nouveaux visages. Il est loin du vieux bougre d’autrefois, le dos rond, dégageant l’alcool à plein nez. Non, les visages qui crèvent les yeux sont ceux d’adultes de plus en plus jeunes aux prises avec des problématiques souvent complexes et multiples. On parle ici de problèmes de santé physique et mentale, de diverses dépendances, de troubles de personnalité, de perte d’autonomie, de difficultés de motricité réduite et j’en passe.

La désinstitutionalisation de nos centres de santé, amorcée et réalisée il y a plusieurs années, a eu pour effet de mettre des gens à la rue. Des gens qui n’avaient pas le bagage physique et psychologique nécessaire pour mener seuls des vies saines et équilibrées. Mais aussi, il arrive parfois, que l’itinérance soit un mode de vie, un refus de vivre dans ce monde de consommation et un désir de vivre sa liberté.

Après nombre de promesses creuses des ministres de la santé et des services sociaux et quelques années plus tard, rien n’a bougé réellement sinon la mise en place récente de cette Commission parlementaire. Un pas dans le bon sens! Ce n’est pas d’un plan d’action pour contrer l’itinérance dont le Québec a besoin mais d’une réelle politique globale de l’itinérance. Les organismes sur le terrain la réclament haut et fort pour signifier et dire clairement que l’itinérance est inacceptable dans un pays comme le nôtre. Si nous avons 40 milliards à engloutir dans le béton de nos infrastructures, on pourrait sans doute en trouver quelques millions pour les plus pauvres. Il n’est pas vrai qu’avec les 588.94 $ par mois de l’aide sociale, on peut se trouver un logement et se nourrir. Le coût moyen d’un logement à Montréal est de 660 $ par mois, rien de moins! Au grand dam de frustrer quelques moralisateurs aux souliers bien cirés et souvent les mieux nantis de ce monde, il n’est pas vrai que toutes les personnes itinérantes sont des parasites. Leur itinérance est souvent l’accumulation sentie de méfiance, de médisance, d’ignorance, de dépendance, d’intransigeance, d’arrogance ou tout simplement d’absence.

J’ai connu un jour un monsieur Savard : on l’appelait Jésus-Christ Savard. C’était un itinérant pour de vrai. Il faisait régulièrement la tournée des résidences de communautés religieuses pour quêter sa pitance. Il n’était pas méchant, loin de là, il arborait toujours un large sourire avec une certaine déférence. Il y avait quelque chose d’attachant dans son regard. L’itinérance était devenue un mode de vie pour JC Savard. Il n’avait pas d’adresse. À maintes reprises, il avait fait le tour de tous les organismes puis, il est mort seul il y a quelques années, oui tout simplement et tristement seul. Combien de gens de chez nous meurent dans la solitude, voire l’isolement sans avoir trouvé une main tendue, une lueur d’espoir, une véritable étoile?

Quand un jour, après dix ou quinze ans de séparation, vous trouvez votre frère sans vie dans un logement minable, sans dessus-dessous et sans électricité, vous vous dites que ce n’est pas cela la vie, du moins la vraie vie. Personne ne mérite de mourir seul dans le noir sans avoir quelqu’un pour lui tenir la main devant l’inévitable passage. Nous le savons que trop bien, la misère n’a pas de frontière mais ce n’est une raison pour ne pas la combattre. L’itinérance est sous nos yeux et ce n’est pas en donnant maladroitement des tickets d’infraction aux gens de la rue qu’on changera les choses. La problématique de l’itinérance est plus profonde qu’on ne le pense et elle a besoin de beaucoup plus que des cataplasmes gouvernementaux. À chacun de nous de faire des pas, aussi petits soient-ils.

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(178) Hommes recherchés

14 avril 2009 – Où sont les hommes? «Ils sont partout!» diront spontanément les gens. C’est vrai que la gente masculine, si on sait bien regarder, dirige tout ou presque dans notre société prétendue ouverte et pourtant désireuse d’égalité. Depuis plusieurs années, on parle fréquemment et on insiste beaucoup sur l’importance de l’égalité entre hommes et femmes dans les différentes sphères de notre vivre ensemble. Des pas de géant ont été franchis depuis l’avènement des mouvements féministes qui a connu son heure de gloire dans les années 70. Toutefois, il reste encore bien des préjugés assez tenaces dans plusieurs domaines de la société et chez certains employeurs. L’égalité souhaitée et réclamée à juste titre, disons-le par les femmes surtout, est une lutte à poursuivre. Mais qu’en est-il de l’éducation, du système scolaire?

S’il y a un secteur de l’activité humaine où les femmes semblent l’emporter, du moins numériquement, c’est bien l’éducation. Tous les indicateurs en font foi, le milieu scolaire québécois se conjugue sans équivoque au féminin. Dans notre société, la domination des hommes crève les yeux, mais pas dans le milieu scolaire! Les hommes, au fil des années, ont déserté ce terrain qui pourtant nécessite leur présence pour la saine évolution et la croissance des jeunes de chez nous. Un article du Journal de Montréal publiait récemment des chiffres assez étonnants sur la situation, voire inquiétants, en signalant que le pire est à venir. Actuellement, on pourrait écrire en caractères gras et en grosses lettres sur tous les murs des universités et des écoles du Québec: «Professeurs masculins recherchés».

Selon les récentes données, le réseau de l’enseignement primaire ne compte plus que 13,2% de professeurs masculins et le réseau secondaire pour sa part atteint les 37,9%. Des chiffres qui parlent, mes amis! Nous sommes bien loin de l’équilibre hommes-femmes dans ce secteur crucial qu’est l’éducation de nos enfants. Et le pire est à venir puisque les hommes ne se bousculent pas aux portes des facultés d’éducation dans les universités de la province. Si l’on se fie aux récentes statistiques du ministère de l’éducation, il n’y a que 6,6 % de candidats dans les universités du Québec pour l’enseignement primaire et 36,7% pour l’enseignement secondaire. Et qui plus est, l’on signale que cinq cent cinquante enseignants masculins ont quitté le réseau scolaire depuis deux ans.

Dans un système scolaire sans cesse remodelé par les réformes successives, trois jeunes sur dix ne terminent pas le cycle du secondaire. En fait, 100 jeunes par jour décrochent du système scolaire québécois, en majorité des garçons. On dirait que l’école ne semble plus être capable de rejoindre les aspirations de la gente masculine. Les garçons et les professeurs masculins décrochent, ne s’y sentent plus à l’aise. Pourtant, les jeunes garçons dans ce milieu d’apprentissage ont besoin de modèles masculins. Ils décrochent d’un système scolaire remis sans cesse en question, d’une école marquée davantage par la sensibilité féminine. En fait, pendant les douze ans de leur formation, les jeunes n’auront pratiquement croisé que des femmes, aussi compétentes et essentielles soient-elles, sur leur route. Même en éducation physique, les enseignants masculins sont minoritaires. Il y a là un manque à combler et tous les acteurs du système éducatif en sont conscients.

Dans notre société moderne et développée, les jeunes garçons ne manquent pas de modèles masculins, d’«hommes superpuissants», bien au contraire. Ce n’est peut-être plus les hommes puissants promus par une certaine publicité qui attirent une jeunesse en mal de vivre, mais davantage des hommes inspirants, qui ont de la vision et qui ont le cœur à la bonne place. Dans une société où tout semble s’écrouler, même le puissant et gourmand capitalisme, les jeunes attendent de ceux qui les dirigent des voies d’avenir, des chemins d’espoir qui mènent à quelque part d’autre que dans le matérialisme à outrance. Les valeurs ne semblent plus être le véhicule qui guide nos itinéraires collectifs. L’éducation, ce n’est pas juste un paquet de notions, c’est aussi un sens, une orientation, une destinée.

L’avenir d’une nation passe inéluctablement par l’éducation de sa jeunesse. Si les hommes et les garçons ne s’y retrouvent plus dans cette école dont l’état y injecte plus du tiers de son budget, il y a quelque chose qui cloche quelque part. Il est vrai que dès notre plus jeune âge, nous les hommes, sommes fortement formés socialement à valoriser la force, l’action, la compétition et la domination. Dans cette école où les femmes dominent à 77,5%, il n’y a peut-être plus de place ou moins de place, pour l’expression de l’identité masculine. Les jeunes garçons ont besoin d’une présence masculine dans leur cheminement éducatif, autre que celle du père qu’il ne voit pas très souvent. Les solutions pour recruter des hommes ne semblent pas si évidentes.

Ce n’est pas la faute des universités il va sans dire. Elles ne dirigent pas le ministère de l’éducation et décident encore moins de ses orientations; elles ont pour mission de former des candidats. Mais il me semble qu’une concertation entre le ministère de l’éducation, les commissions scolaires et les universités pourraient donner quelque chose. Il y a une valorisation de l’école, de l’enseignement et des professeurs, à mettre de l’avant pour favoriser le recrutement de candidats. Il faut bien l’avouer, l’école publique n’a plus bonne presse au Québec. Il semble y avoir un réel inconfort, un malaise grandement senti de la part des hommes dans le système scolaire. L’école, dans la tête de nombreux étudiants qui arrivent à l’université, c’est l’univers des femmes. Ils ne se voient pas là, ou peu, un point c’est tout.

De plus, il est difficile d’attirer des éducateurs de calibre et passionnés dans un système scolaire où le tiers des jeunes décrochent. Un prof ayant pris sa retraite récemment me disait: «On ne peut plus rien faire comme avant dans l’école. Tout est suspect et notre autorité est souvent limitée. On peut être accusé facilement d’harcèlement.» Un autre de renchérir: «On n’a plus la «pogne» qu’on avait, il faut faire attention à tout ce que l’on dit. Nos gestes sont souvent interprétés, on ne peut plus toucher un enfant. Les jeunes ont la menace facile et il n’y a plus le respect d’antan pour l’autorité.» Soit, mais l’école québécoise de demain devra trouver un juste équilibre et ne pourra réaliser pleinement sa mission sans une présence accrue de professeurs masculins auprès de nos enfants et de nos adolescents. Guy de Maupassant disait: «Il y a l’homme qui pense, l’homme qui aime, l’homme qui souffre». L’école québécoise ne peut se passer de cette présence indispensable!

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( 177 ) Chemins de Pâques

9 avril 2009 - À quelques heures de la grande fête de Pâques, on peut se demander ce que peut signifier une telle fête aujourd’hui. Ce Québec aux multiples visages et aux nombreux accommodements raisonnables encore mal définis semble se chercher encore un peu, beaucoup même. Les valeurs communes qui inspirent toujours la majorité des habitants de ce coin de terre d’Amérique, affirmons-le en toute lucidité, sont nées de l’exemple de chrétiens audacieux, de la foi d’âmes généreuses aux allures même de sainteté. C’est à cause d’une croix que des hommes et des femmes ont traversé les mers et donné leur vie pour ce coin de terre magnifique.

Oui, ces hommes et ces femmes d’inspiration ont créé un espace unique qui fait l’envie de plusieurs nations. Pour les chrétiens du monde entier, la Semaine sainte qui culmine par la résurrection du Christ en la fête de Pâques est la semaine la plus signifiante, voire la plus importante dans leur parcours humain et spirituel. Il est évident que la Semaine sainte et la fête de Pâques n’ont plus la signification d’antan dans la population en général. Là aussi, cette fête religieuse a été récupérée par la société de consommation. Pour plusieurs, Pâques signifie la fête des œufs et du chocolat, la visite à la cabane à sucre et un congé pour célébrer l’arrivée du printemps L’on entendait encore fréquemment, il y a deux ou trois décennies, l’expression «faire ses Pâques». Expression d’un autre âge pour les plus jeunes et qui signifiait dans la tradition catholique, s’être confessé et avoir communié au moins une fois l’an, dans sa paroisse, à Pâques ou durant son octave. En somme, être en règle ou en conformité avec son engagement de baptisé.

Depuis quelques semaines, l’Église catholique, sous la houlette de Benoit XVI, vit des moments difficiles, voire éprouvants. Une agente de pastorale me disait: «Ça n’arrête pas! Il y a eu l’affaire des évêques intégristes, les menaces d’excommunication au Brésil, les préservatifs en Afrique, les catholiques qui apostasient. Où cela va-t-il finir? Donnez-nous un break! » Les médias internationaux ont fait vivre à Joseph Ratzinger tout un chemin de croix. Suite à plusieurs controverses suscitées par des déclarations pour les moins malhabiles du Vatican et rapidement captées par des médias assoiffés de sensation, l’homme qui se voulait rassembleur s’est retrouvé rapidement au banc des accusés. Tout un Golgotha!

Les rubriques des chroniqueurs et les propos des lecteurs dans les journaux ont affublé de tous les sobriquets, pas toujours catholiques il va sans dire, le Vatican et son chef suprême Benoît XVI. Très peu de sympathisants ont su prendre la parole pour nuancer certains propos et soutenir les messages du Pape. Il faut dire qu’il est difficile d’arrêter une tornade dans sa course effrénée. Il vaut mieux attendre que la tempête s’estompe que de lui donner du souffle. Il est vrai que l’Église catholique en a vu plusieurs au cours des siècles, mais il faut prendre conscience que jamais dans l’histoire du monde les médias n’ont été aussi présents et efficaces. En un clin d’oeil, la nouvelle fait le tour de la planète. Quand le calme sera revenu, nous l’espérons, le Vatican tirera sans aucun doute des leçons de ces nombreuses controverses dans ce court pontificat de Benoît XVI. Tous les spécialistes des médias le disent: le message, c’est aussi le médium, le messager. On n’en sort pas!

Quoi qu’il en soit, la fête de Pâques est celle de la lumière, celle qui éclaire et qui éblouit les zones ombragées de nos humbles vies. Une sorte de mystère qui nous ouvre sur le meilleur de nous-mêmes. Cette fête nous redit avec vigueur que la vie n’est pas sans issue, qu’elle a vraiment un sens, une destinée. Au-delà des chocolats, des œufs, des lapins, des fleurs, du jambon de notre imaginaire collectif, Pâques s’inscrit profondément dans notre chair. Elle est fondamentalement résurrection du bien, du bon et du meilleur inscrits en nous. Le passage Mort-Résurrection du Christ est une expérience profondément charnelle. Le Christ de Pâques vient, malgré nos égarements et nos ingratitudes, donner un nouvel élan à nos vies souvent enchevêtrées par notre turpitude. «Faire ses Pâques», c’est prendre goût à la vie et lui donner toute sa force, sa raison d’être et sa noblesse. Avec le Christ, je suis vivant et signe de résurrection pour le monde. Rien de moins!

À Pâques, tout peut prendre vie. Il n’en tient qu’à nous de faire fleurir le printemps dans l’hiver de nos cheminements personnels et collectifs. La pierre a été roulée, le tombeau est vide, le Christ est vivant. Ne cherchez plus, il est parmi nous, il emprunte nos routes, il marche à nos côtés, il est visage parmi les pauvres, les esseulés, les malades, les petits. Nous sommes le Corps du Christ. «Faire ses Pâques», c’est sans contredit prendre partie pour les plus faibles, les laissés-pour-compte. C’est en croisant notre regard lumineux que renaîtra l’espoir dans le cœur de l’oublié. Nous sommes avec le Christ ressuscité des fils et des filles de la Pâques d’un monde nouveau. Tel est le grand mystère de la foi semée en ce coin de terre d’Amérique il y a quatre cent soixante-quinze ans. Joyeuse fête de Pâques!


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( 176 ) Entre deux sommets!

7 avril 2009 – Dans la valse des milliards pour relancer les économies à travers la planète, personne ne semble comprendre où le monde s’en va réellement. Les économies de nombreux pays s’effondrent tour à tour comme des châteaux de cartes. En fait, comment freiner cette descente aux enfers, comment y échapper? Les leaders de la planète semblent vouloir se parler un peu plus, du moins ceux des pays les plus riches et en émergence; on manifeste enfin l’intention de travailler ensemble, de faire front commun devant les aléas de cette crise qui ne finit plus d’ébranler l’équilibre de nos sociétés. C’est déjà un pas en avant.

Les premiers jours d’avril sont-ils des signes d’espoir? En ce doux printemps, deux sommets fort médiatisés ont donné le ton, ceux du G 20 et de l’OTAN. On dit que l’argent est le nerf de la guerre; n’ayez crainte, le dollar était au centre de ces deux rencontres majeures aux allures princières. Pour la sobriété en cette période de marasme économique, il faudra y repenser! Pendant que certains membres de la cour royale s’offusquaient des accrocs faits au protocole à l’égard de sa Majesté Élisabeth II par Michèle Obama, lors du sommet du G20, d’autres se préoccupaient davantage, fort heureusement, des retombées réelles et concrètes des 1 000 milliards de dollars promis par les leaders des superpuissances désireuses, vous en conviendrez, de reconquérir leur image de bons gestionnaires. Cette crise, aux allures de chemin de croix, trouvera-t-elle enfin un sauveur ou pour le moins des initiatives salvatrices?

Nous l’avons dit et redit, la crise financière et ses revers sont plus profonds qu’on le laisse paraître et ce ne sont pas les milliards investis sur un ton triomphant qui vont redonner la confiance au vrai monde, à celui qui chaque jour trime fort pour vivre dans la dignité. Le problème est là! En empruntant une image biblique évocatrice, la confiance est la pierre angulaire de cette relance. La pierre angulaire? Oui, les origines de cette crise résident dans le manque de confiance en ces élus et en ces supergestionnaires qui nous dirigent mollement au gré des sondages, qui administrent aveuglément nos fonds de retraites, qui gaspillent des millions en études caduques, qui s’octroient des bonis exorbitants avec l’argent du peuple et qui paradent tête haute et patte blanche en affichant avec fierté leur intégrité et leur condition de privilégiés. Il est là le malaise profond: l’oubli des principes de la morale et de l’éthique de nos dirigeants. C’est pourquoi l’arrivée d’un Obama a suscité tant d’enthousiasme dans une Amérique à bout de souffle, en péril quoi.

Le nouveau président a encore du mal à mettre de l’avant sa vision de l’Amérique et du monde. Il est clair que le ton a changé à la Maison blanche et que l’entourage actuel du président démontre, du moins à ce jour, le sérieux et la compétence tant recherchés pour faire face aux défis actuels. Oui, l’élection du jeune Barack Obama a tout de même redonné un peu d’espoir en la naissance d’une cohorte de nouveaux dirigeants habités d’un grand sens éthique de la gouvernance. La crise que nous vivons est celle d’une profonde crise des valeurs. Il n’est pas vrai que le seul signe du dollar va combler nos vies, nos espoirs et notre destin. Notre parcours humain a des visées plus nobles et plus salutaires. Le chemin de sortie de cette crise passe immanquablement par la solidarité. C’est en travaillant ensemble dans une perspective de bien commun que nous sortirons de cet effondrement économique. La société de surconsommation nous a dirigés vers des bonheurs individualistes et des vies centrées sur l’hédonisme à outrance. Nous faisons fausse route. Notre propre bonheur passe inévitablement par le bonheur des autres. Si nous souhaitons vivement sortir de cette crise, il faudra susciter l’engagement de tous les artisans du monde économique. Et qui plus est, l’engagement éthique des agents de changement.

L’autre sommet, celui des vingt-huit pays de l’OTAN, se tenait à Strasbourg dans le cadre du 60e anniversaire de cette organisation protectrice de la sécurité et de la liberté dans le monde. C’était des retrouvailles sous des allures même de réconciliation. L’OTAN a célébré le retour dans ses rangs de la France, en rupture avec le commandement militaire de l’Alliance atlantique depuis 1966. Rappelons que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est née au début de la guerre froide par la signature du traité de Washington le 4 avril 1949. Cette alliance avait été conçue pour empêcher l’invasion éventuelle de l’Europe occidentale par la défunte Union soviétique. Depuis la fin de la guerre froide et l’effondrement de l’Union soviétique, l’OTAN s’est élargie pour accueillir de nouveaux membres et s’est donnée de nouvelles missions.

Dans ce grand ensemble que l’on appelle communément les forces alliées, nous retrouvons en fait vingt-six pays européens et deux pays d’Amérique du Nord. Nous pourrions même affirmer à juste titre trois entités: l’Union européenne, les Etats-Unis et le Canada. Pour l’Union européenne, l’engagement au sein de cette organisation fait naître et suscite toujours de nombreuses divergences, parfois même irréconciliables dans la perspective d’une vision commune. Plusieurs analystes avisés signalent avec pertinence que cette tribune internationale a été au fil des années, l’instrument privilégié de la politique étrangère des Etats-Unis, un lieu stratégique pour imposer sa vision et son leadership sur l’aire territoriale couverte par l’Alliance. Là aussi, l’engagement armé des membres de l’OTAN dans de nombreuses crises internationales divise ses membres, ébranle le monde et fait monter plus que jamais les pacifistes aux barricades. Après 60 ans d’existence, pas toujours coiffés de succès, la question même des enjeux fondamentaux de l’Alliance mérite un autre sommet.

Deux sommets majeurs, sur un fond de crise économique planétaire inouïe, ont de quoi susciter, nous l’espérons ardemment, une solidarité sans précédent. Les crises sont la plupart du temps des passages purificateurs d’où l’on sort transformés et porteurs d’une vision renouvelée du lendemain à construire et à inventer. À l’aube de ce vingt-et-unième siècle, ne faut-il pas revenir à des choses essentielles, à des valeurs qui guident et nourrissent notre humanité vers un peu plus de compassion, de sagesse et de bonheur?

À 74 ans, l’interprète et voyageur infatigable qu’est Georges Moustaki chante ces paroles d’espoir et pleines de sens en ce temps de branle-bas planétaire: «Je déclare l’état de bonheur permanent et le droit de chacun à tous les privilèges. Je dis que la souffrance est chose sacrilège quand il y a pour tous des roses et du pain blanc. Je conteste la légitimité des guerres, la justice qui tue et la mort qui punit, les consciences qui dorment au fond de leur lit, la civilisation au bras des mercenaires. Je regarde mourir ce siècle vieillissant, un monde différent renaîtra de ses cendres, mais il ne suffit plus simplement de l’attendre.» J’appuie de tout cœur!

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(175) Ils sont plus de 250 millions

3 avril 2009 - « Un enfant, ça vous décroche un rêve » chante si bien Jacques Brel. Il faut croire que cela est vrai puisque le Québec renoue avec la natalité et connaît actuellement un mini boom des naissances. Une petite revanche des berceaux en ce temps d’incertitude, voire de morosité où les questions existentielles deviennent de plus en plus présentes et criantes. Il faut bien s’accrocher à quelque chose! Nous assistons à 353 015 naissances par jour dans le monde. Cela fait beaucoup de bébés, vous en conviendrez. Nous savons fort pertinemment que plusieurs millions d’enfants meurent chaque année de malnutrition et de maladie.

En fait, un enfant sur 20 meurt dans sa première année de naissance sur la planète. Cela représente 7,5 millions de décès d’enfants de moins d’un an en une année, la population du Québec quoi. La grande majorité des décès se retrouve concentrée dans les pays en voie de développement, principalement en Afrique. À lui seul, le continent africain accueille 24% du total des naissances dans le monde; il en meurt malheureusement 90 pour mille annuellement. Certes, il y a des millions d’enfants qui meurent, mais il y en a aussi des millions qui sont exploités.

Récemment, le Canada et l’Union européenne annonçaient un éminent accord économique. Cela sourit, bien entendu, à notre Jean Charest qui rêve depuis fort longtemps d’un libre-échange avec l’Europe. Mais semble-t-il que tout ne baigne pas dans l’huile et notre éminent PM devra surveiller de près la situation des enfants, car les pays de la communauté européenne exigent de plus en plus dans leurs divers traités commerciaux l’interdiction du travail des enfants. Nous savons bien que le travail des enfants est tout à fait légal au Québec et que l’on peut contourner aisément les quelques restrictions en vigueur. Pourtant, les pays européens considèrent le travail des enfants comme une atteinte aux droits de la personne. La Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne précise que les enfants en âge d’aller à l’école ne peuvent pas travailler (même à temps partiel). Le Québec, champion du décrochage scolaire, a du chemin à faire mes amis.

On estime que plus de 250 millions d’enfants dans le monde travaillent entre 12 et 16 heures par jour. Aussi productifs que les adultes, mais, l’on s’en doute, beaucoup moins rémunérés, les enfants représentent un cheap labour des plus avantageux pour de nombreuses compagnies obsédées par le profit à tout prix. Plusieurs compagnies canadiennes font des affaires d’or dans des pays où leurs entreprises acceptent largement le travail des enfants. C’est la pauvreté qui incite les jeunes à travailler pour subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles. Avec la mondialisation, la surconsommation, les politiques néo-libérales, le travail des enfants ne cesse de se répandre même dans certains pays occidentaux. Dans les pays en voie de développement, la grande majorité des enfants travaillent pour leurs parents ou pour des membres de leur famille dans des entreprises de nature agricole ou artisanale.

Cela fait remonter en moi tant de souvenirs. Comme beaucoup de Québécois de mon âge, je suis né dans une famille nombreuse. « Une grosse famille! » comme on dit souvent chez nous. Nous n’étions pas riches et il fallait contribuer au bien-être du clan et parfois même à la survie de celui-ci. J’ai commencé à travailler comme plongeur dans un restaurant à l’âge de 11 ans. Oui, oui, lors de la cinquième année de mon cours primaire. J’étais bien un enfant! Je me souviens fort bien, je dépassais à peine d’un demi mètre la grosse cuve remplie d’eau savonneuse où mes petits bras ne finissaient plus de plonger et de frotter afin de réduire le plus rapidement possible les amoncellements d’assiettes déposées sur le comptoir. La propriétaire me surveillait du coin de l’oeil et je devais fournir un rendement impeccable. Je débutais mon travail les vendredis et samedis vers 17 heures pour terminer vers 1 heure du matin. En écrivant ces mots, je revois toutes ces scènes qui ne sont pas si lointaines après tout.

Nous étions au début des années 60 et je gagnais la modique somme de 25 cents de l’heure et j’avais droit tout de même à un repas gratuit. Quand il y avait moins de clients dans ce chic restau de l’époque, j’allais peler des pommes de terre dans un minable sous-sol où une lampe blafarde accrochée par un fil tordu éclairait mes petites mains encore innocentes. Nous étions marqués à cette époque par le travail et nous étions reconnus davantage par ce que nous faisions que par ce que nous étions. Je n’ai pas tellement connu les terrains de jeux ou comme on dit si bien, la société de loisirs. C’était le sort de milliers d’enfants de l’époque.

Les enfants des familles les moins fortunées, ceux des grosses familles, n’avaient pas toujours accès aux loisirs, aux leçons de piano, aux cours de peinture et de danse bien entendu. Non, il fallait gagner pour survire. Le Québec a bien changé depuis et pourtant un jeune sur trois ne termine pas son secondaire. Beaucoup de jeunes adolescents travaillent à temps partiel non pas pour survivre, mais pour s’arrimer à la société de consommation, se payer des petits gadgets. Tous ceux qui côtoient des adolescents vous le diront: ils sont parfois très difficiles à comprendre. Ils ont leur façon d’être et leur univers bien à eux. Les 10-17 ans représentent environ 10% de la population québécoise. En fait, une famille québécoise sur cinq compte un adolescent.

De plus en plus de jeunes travaillent à temps partiel, entre 40% et 60%, observe-t-on, selon différentes études. Ils travaillent un maximum de 15 heures par semaine, la plupart du temps dans des emplois en lien avec la vente et les services. Ils le font en grande partie pour se payer des biens de consommation, d’autres parce qu’ils vivent dans une famille peu fortunée. Il ne faut pas s’étonner si tant de jeunes décrochent. Dans le cadre de la Journée mondiale contre le travail des enfants, qui se tient annuellement le 12 juin, nous pourrions demander au gouvernement canadien de mettre de l’avant la Convention numéro 182 de l’Organisation internationale du Travail contre les pires formes du travail des enfants. Les enfants sont le présent et l’avenir de notre pays. Graham Green disait : « Il y a toujours, dans notre enfance, un moment où la porte s’ouvre et laisse entrer l’avenir. » Il nous revient de protéger nos enfants, d’ouvrir des portes d’avenir pour eux. Ils sont plus de 250 millions d’enfants exploités dans le monde. Il me semble que c’est beaucoup trop, voire scandaleux!

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