5 novembre 2007 - Il y a de ces lundis pas faciles du tout! Dans la nuit de samedi à dimanche, les aiguilles reculaient de soixante minutes. Une heure de plus de sommeil, cela se prend bien en novembre! Nous serons sans doute plus dispos pour débuter notre semaine. C’est la première fois que nous changions d’heure au cours de ce onzième mois de l’année. Nous avions l’habitude de le faire le dernier dimanche d’octobre, mais le Québec a décidé en mars 2006 de s’ajuster avec les États-Unis pour des motifs économiques. Why not? Nous ne sommes pas les seuls à changer montres et pendules; quelques soixante-dix pays le font à travers le monde. Pour sa part, le Canada ajuste son heure en fonction des périodes d’ensoleillement depuis près de quatre-vingt dix ans.
Certains ont profité de cette heure supplémentaire pour veiller plus longtemps, sortir plus tardivement ou dormir un peu plus. Dormir, pourquoi pas? Une étude commandée par le Conseil canadien démontre que le quart des Canadiens ne dorment pas assez. Le sommeil, perte de temps ou essentiel à la vie? Saviez-vous qu’un tiers de notre vie se passera au lit. Entre vous et moi, mieux vaut faire de notre matelas le meilleur ami qui soit. Cela représente environ 200 000 heures; ça fait beaucoup de temps sur le matelas mes amis! Nous n’avons pas tous la même relation avec le sommeil et qui plus est, les mêmes besoins. Quand j’étais adolescent, je me rappelle que ma mère passait son temps à dire: «Allez donc vous coucher!» On ne réalise pas toujours à cet âge l’importance du sommeil ainsi qu’à la nécessité de prendre de bonnes habitudes de sommeil. Lorsque nous sommes jeunes, il y a tellement de chose à faire, à regarder et à écouter.
«Le sommeil est-il si indispensable?» me direz-vous. La célèbre Édith Piaf disait: «Dormir, c’est du temps perdu. Dormir me fait peur. C’est une forme de mort.» Les vertus reposantes et récupératrices du sommeil pour la santé psychique, pour le repos ne sont pas toujours évidentes. Le sommeil est longtemps resté un mystère; il commence à peine à livrer ses secrets. Tout le monde s’endort, même la nature à l’automne. C’est à la fin des années 50 que le docteur Michel Jouvet découvrit l’existence du sommeil paradoxal, permettant ainsi la compréhension actuelle des phénomènes électriques qui se passent au niveau de notre cerveau lorsque nous dormons.
Depuis, de nombreuses recherches ont été publiées et continuent d’explorer le monde fascinant du sommeil. Notre vie quotidienne se divise en deux périodes; temps de veille et le temps de sommeil. Selon Michel Jouvet, il faut en ajouter une troisième, le rêve. Le sommeil comporterait plusieurs cycles qui se répètent plusieurs fois dans la nuit. Chaque cycle comprend quatre phases précédées d’une période d’éveil calme, plus ou moins longue, préparant l’endormissement. Le sommeil sera réconfortant si les cycles se succèdent harmonieusement. Certaines personnes ont besoin de 3 cycles successifs, d’autres de 6 ou 7. Chaque cycle dure en moyenne 90 minutes. Les besoins de sommeil réparateur varient d’une personne à l’autre; certains spécialistes les relient à l’hérédité.
L’étude récente réalisée par le Conseil canadien du sommeil révèle que 23% des Canadiens manquent de sommeil, qu’ils se lèvent en moyenne à 6 h 50 et se couchent à 22 h 6. Toutefois, un Canadien sur cinq se lève tôt, entre 3 h et 6 h, et 15% de la population sont des noctambules invétérés en allant au lit entre minuit et 3 h. Ce sont les Québécois qui sont les plus dégourdis, car la moitié des répondants préfèrent être actifs plutôt que d’aller se coucher. Tous ces chiffres mettent le plus souvent à l’avant-scène les problèmes du quotidien, le rythme de vie, les habitudes alimentaires comme sources d’insomnie. Les répercussions sur le fonctionnement journalier sont imposantes et amènent malheureusement d’autres problèmes majeurs difficiles à contrer.
Les insomnies passagères sont dues la plupart du temps à de mauvaises habitudes. Il est certain qui si l’on bouffe une pizza avant de se coucher, il est possible que le peperoni nous fasse passer un mauvais quart d’heure. Un bon sommeil, ça se prépare! Une bonne hygiène de vie semble être la voie incontestable vers un sommeil réparateur : se coucher à une heure régulière, amenuiser les bruits de son environnement immédiat, s’alimenter sainement, choisir une pièce suffisamment fraîche, compter sur un matelas assez ferme et le reste. Il n’y a pas de recette miracle pour le sommeil, ça mérite toutefois qu’on y veille!
Nombre de personnes ont développé un petit rituel avant d’aller au lit : bain moussant, pyjama une heure avant, tisane à la camomille, musique relaxante, etc. Dans cette approche, il faut éviter à tout prix les excitants: café, thé, boisson gazeuse, chocolat et le reste. S’il est vrai que le café empêche de dormir soyez certains que dormir empêche de boire du café. Le seul vrai médicament que l’on a trouvé à l’insomnie, c’est le sommeil! Alors, apprivoisons l’art de préparer la mise au lit de notre corps en quête de repos réparateur. Les insomniaques doivent prendre leur mal en patience à moins qu’ils se contentent d’histoires à dormir debout.
2 commentaires:
Un bon texte fort intéressant! Merci de nous faire réfléchir! (L.B.)
Le sommeil est essentiel. Pour ma part, les lundis matins sont terribles. Mais j’aime les petits conseils que vous donnez. (T.A.)
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