( 78 ) Se casser la gueule

28 novembre 2007 - L’hiver est vraiment arrivé! Pour les Montréalais, le tout a commencé jeudi dernier par un 15 centimètres de neige; pour le reste de la province, il y a déjà quelques semaines! Après un automne plus clément que d’habitude, on ne croyait plus à l’hiver. N’ayons crainte le froid s’est dégelé de sa timidité et a fait son apparition dans notre vie quotidienne. L’arrivée de la neige, c’est le grand branle-bas des amateurs de sports d’hiver. Ils sont légion au Québec et pour cause. La province a tout ce qu’il faut pour combler les désirs de ces envahisseurs et de ces aventureux de nos montagnes enneigées.

Mais voilà que la Revue canadienne de santé publique rapporte une augmentation significative du taux de blessures dans les stations de ski de la province au cours des dernières décennies. Les auteurs signalent une situation préoccupante et s’interrogent sur la sécurité des parcs de surf acrobatique ou l’on constate des risques plus grands de blessures graves. Depuis 1990, une trentaine de personnes ont perdu la vie sur les pentes de ski ou dans les parcs à neige. Au Québec, 500 000 personnes se blessent annuellement en pratiquant un sport. Selon le Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport 28 000 des ces accidents sont liés à la planche à neige et 17 000 au ski. D’autres études précédentes avaient soulevé des préoccupations similaires. Chez les planchistes, le taux de blessures a augmenté de 17% en 10 ans. Il faut dire que la planche s’est popularisée ces dernières années au Québec. On retrouve de nombreux planchistes dans plusieurs parcs publics à la recherche de prouesses de plus en plus époustouflantes.

Les parcs où l’on pratique la planche à neige datent d’une dizaine d’année au Québec. Il faut signaler que c’est un sport assez récent chez nous. Le snowboard est né chez nos voisins du Sud dans les années soixante lorsque des surfeurs trouvèrent des ressemblances, des points communs entre l’eau et la neige. Le tour était joué! Sherman Popper construisit un engin ressemblant au surf sur l’eau, mais adapté pour la neige qu’il offrit le jour de Noël 1965 à ses deux filles Wendy et Laurie. Il assembla deux skis et ce fut l’apparition de la planche à neige artisanale sous le nom de snurfer; néologisme né de la combinaison des mots snow et surfer. La reconnaissance populaire du snowboard pris un certain temps. Plusieurs modèles de planches firent leur apparition au cours des années, mais les magasins de sport refusèrent la vente de celles-ci car trouvées trop dangereuses.

Ce n’est qu’au début des années 90 que le snowboard atteint une notoriété. Des jeunes équilibristes pour ne pas dire cascadeurs rivalisent d’adresse. Des championnats d’organisent en Europe et en Amérique. En 1998, le snowboard est déclaré sport olympique aux jeux d’hiver de Nagano. À la fin des années 90, il se produisait 2 millions de planches par année; depuis ce temps, l’on constate une croissance annuelle de 10%. Aux Jeux Olympiques de Nagano, le Canadien Ross Rebagliati s’impose, mais dans la controverse puisqu’on le soupçonnait d’utilisation de drogue. Discipline olympique ou pas, c’est pas mal dangereux; la sécurité est minimale. Les pentes enneigées de nos montagnes, ce ne sont pas les vagues de l’océan. Une chute à 65 kilomètres/heure est pas mal plus dramatique!

Il existe au Québec une centaine de stations et de centres de ski où les planchistes sont les bienvenus. Les principales stations se trouvent à proximité des grands centres urbains, soient les villes de Québec et de Montréal. Plusieurs auteurs, ayant publié différentes études, proposent quelques mesures pour réduire les accidents de plus en plus fréquents, dont l’obligation du port d’un casque de protection. La recherche de la Revue canadienne de la santé publique met l’accent sur des normes d’aménagement. Il faut revoir la signalisation, l’aménagement des pistes, etc. Il est d’autant plus urgent de le faire puisque ce sport s’adresse davantage aux jeunes qui, souvent, négligent dans leur hardiesse les mesures minimales de sécurité.

Le Gouvernement du Québec tente par tous les moyens d’éduquer les adeptes de la planche. Il existe d’ailleurs un Code d’éthique pour les planchistes qui comprend 13 règles de sécurité. On dit souvent que le sport est une affaire de frissons. Aujourd’hui, la planche est un sport que l’on dit «branché»; vaut mieux bien se brancher sur sa planche si l’on ne veut pas se casser la gueule. Les planchistes n’ont qu’à bien se tenir, sans quoi ils se ramasseront à jamais sous les planches!

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2 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

La planche, c’est dangereux. On a beau mettre des mesures de sécurité. Les jeunes ne les suivent pas. Ils sont téméraires. Il y a une éducation à faire à l’école. (R.J.)

Auditeur RVM a dit...

Quel sport fou! Il n’y a aucune protection. Il est bien évident qu’on risque de se casser le cou. Je suis content que l’on songe à règlement ce sport devenu populaire. Je ne trouve pas que c’est un réel sport mais passons. (B.R.)