( 10 ) Le français, trente ans plus tard?

24 août 2007 - Il y a déjà 30 ans, l’Assemblée nationale du Québec adoptait la loi 101. Plusieurs d’entre nous se souviennent des débats entourant ce projet de loi audacieux du Gouvernement Lévesque élu en 1976. Ce ne fut pas une mince tâche pour le ministre responsable de l’époque, Camille Laurin. Lui et ses collègues ont réalisé, contre vents et marées, ce projet unique dans notre histoire. Camille Laurin lançait certes une révolution au sein de l’élite économique anglophone de l’époque. Le Québec allait changer! Nous connaissons tous les réactions vives de la communauté anglophone à cette loi. Au fil des années qui ont suivi, sa mise en application fut complexe et les contestations, tant sur l’ensemble de la loi que sur certains de ses articles, furent nombreuses. En 2007, qu’en est-il de l’état du français au Québec?

Grande question! Si je me fie à ce que j’entends autour de moi, le français en tant que langue d’usage, semble en perte de vitesse dans les grands centres urbains. Et quel français! Lors de son adoption en 1977, la Charte de la langue française visait notamment à faire du français la langue commune des Québécois et la langue normale et habituelle de travail. Si vous circulez à Montréal, il n’est pas rare que l’on vous adresse la parole d’abord en anglais. Ne vous trompez pas, ce ne sont pas des touristes mais des commerçants, des ouvriers, des serveurs, des étudiants et j’en passe. Les grands centres regorgent de nouveaux arrivants qui adoptent assez facilement l’anglais comme langue d’usage. Ce simple constat ne nie aucunement leur capacité de s’exprimer en français, mais spontanément c’est l’anglais qui prime.

Après 30 ans, le taux de certification en francisation des entreprises n’a pas encore atteint les 100%. Il atteint cette année 80%, du jamais vu parait-il depuis 15 ans. Tous s’entendent pour dire que la loi 101 a atteint ses principaux objectifs. Toutefois, la bataille du français dans cette terre d’Amérique, est quotidienne et il ne faut baisser les bras. Francophone de souche, je constate que l’anglais est omniprésent surtout dans les grands centres. Selon Pierre Georgeault, cité dans la revue L’Actualité (numéro du 15-09-07), «Le paradoxe d’aujourd’hui, c’est que le français ne s’est jamais aussi bien porté au Québec, mais qu’en même temps, l’anglais n’a jamais été aussi présent et nécessaire.»

Nous vivons à l’ère de la mondialisation! Selon des dernières statistiques, le bilinguisme serait en hausse au Québec depuis dix ans; les anglophones québécois en seraient les champions. L’immigration apporte une population souvent trilingue ou polyglotte. C’est une richesse certes, mais la question de la survie du français demeure fondamentale. Elle ne doit pas être secondaire, il me semble au Québec. À nous de l’affirmer, de bien parler notre langue et de l’écrire correctement.

À VOUS LA PAROLE!

2 commentaires:

conscience a dit...

Merci de nous rappeler que le français est la langue commune des QUÉBÉCOIS. Il faut tout faire pour la garder vivante. Les nouveaux arrivants devraient parler le français dans le milieu de travail. Il faut s'affirmer! En français d'abord!

dartagnan a dit...

Il faut preserver notre langue...
mais il est essentiel de bien connaitre l anglais, car tot ou tard
nous allons etre oblige de l utiliser a outrance.