14 août 2007 - Sœur Estelle Lauzon, religieuse de la congrégation de la Providence, a été assassinée ce lundi 13 août dans le centre d'hébergement où elle travaillait dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal. Sœur Estelle avait 81 ans et s'occupait de réinsertion sociale auprès d'adultes ayant des problèmes psychiatriques ou de dépendance. Selon les dires, un suspect de 31 ans l'aurait battue à mort. Sans doute que l'enquête policière en dira plus long sur la fin atroce et tragique de cette femme de cœur.
À son âge, Sœur Estelle aurait pu se reposer bien confortablement après tant d'années de service auprès des démunis. Elle aurait pu visiter les malades ou encore distribuer la communion aux personnes seules comme font plusieurs religieuses âgées. Et bien non! Sœur Lauzon, malgré son âge vénérable, a choisi les marginalisés du système. Elle aura tenu le flambeau de la lutte à l'exclusion. Sœur Estelle était sur le front, auprès de ceux qui souffrent du mal de l'âme, de la désinstitutionalisation de nos centres psychiatriques, de dépendances émanant de notre société éclatée.
Sacrifice d'une femme qui, par conviction et engagement religieux, croyait aux gestes simples qui changent des vies, bousculent des manières de penser et de faire. Elle aura été, sans aucun doute victime d'un amour qui dépasse nos valeurs superficielles et même notre entendement. Sœur Estelle est morte au combat, pas celui de l'Irak ou de l'Afghanistan, mais celui qui a cours dans nos rues urbaines. À l'instar de nombreux religieux et religieuses de chez nous, Sœur Estelle sera morte debout, en tenue de service. Que le Québec se souvienne de ses héros méconnus!
À son âge, Sœur Estelle aurait pu se reposer bien confortablement après tant d'années de service auprès des démunis. Elle aurait pu visiter les malades ou encore distribuer la communion aux personnes seules comme font plusieurs religieuses âgées. Et bien non! Sœur Lauzon, malgré son âge vénérable, a choisi les marginalisés du système. Elle aura tenu le flambeau de la lutte à l'exclusion. Sœur Estelle était sur le front, auprès de ceux qui souffrent du mal de l'âme, de la désinstitutionalisation de nos centres psychiatriques, de dépendances émanant de notre société éclatée.
Sacrifice d'une femme qui, par conviction et engagement religieux, croyait aux gestes simples qui changent des vies, bousculent des manières de penser et de faire. Elle aura été, sans aucun doute victime d'un amour qui dépasse nos valeurs superficielles et même notre entendement. Sœur Estelle est morte au combat, pas celui de l'Irak ou de l'Afghanistan, mais celui qui a cours dans nos rues urbaines. À l'instar de nombreux religieux et religieuses de chez nous, Sœur Estelle sera morte debout, en tenue de service. Que le Québec se souvienne de ses héros méconnus!
À VOUS LA PAROLE!
5 commentaires:
Quel bel hommage! Félicitations pour ce texte empreint de sagesse et de pertinence. Je trouve le meurtre de Soeur Estelle d'odieux. Une religieuse de 81 ans battue à mort, est-ce possible?
Comment cela peut se produire? Je tiens à souligner le magnifique travail des Soeurs de la Providence. Soeur Estelle, une martyre du 21e siècle! Bravo pour vos lignes si justement tournées!
" Le bon berger expose sa vie pour ses brebis". (Jn 10,11)
Un Autre l'a fait, il y a deux mille ans et en a donné l'exemple. Soeur Estelle est réellement une martyre. Bravo à Soeur Estelle et à tou(te)s ces consacré(e)s qui, même à un âge avancé, ont la piqûre du service du prochain. Ce sont des flambeaux dans notre société en mal de gratuité. Bravo et continuez; nous avons plus que jamais besoin de vous!
Quelles belles paroles pour Soeur Estelle ! Merci !C'est un meurtre crapuleux ! Je connais soeur Estelle pour avoir fréquenter régulièrement la Maison de la Providence lors de couchers à Montréal et pour lui avoir parlé il y a 5 semaines. Elle m'a dit comme ça à brûle pour point : "Je suis très fière puisque depuis 1882, nous n'avons vécu aucun évènement malencontreux dans notre Maison". Elle a pressenti sa propre mort ! Merci Sœur Estelle pour tout le travail auprès des gens de la rue ! Dr France M. Gauthier
Soeur Estelle me fait penser au charisme que l'Église peut représenter. Dans le passé les communautés religieuses actives étaient plus visibles. Autres temps, avec peu d'entrée dans les communautés, souvent les personnes qui en font parties doivent donner le double de leur apostolat dans la vision du fondateur de leur communauté. Mais je crois fermement qu'il existe un dénominateur commun pour ces gens dévoués: celui de Missionnaire dans leur milieu. La sainte Patronne des Missionnaires est bien la Petite Thérèse de l'Enfant-Jésus, celle que tout geste anodin ou quotidien devenait une offrande, oblation ou un sacrifice pour toutes les âmes. Elle y tavaillait dans le secret de sa cellule et le silence de son monastère, comme pour tous les religieux et religieuses de notre temps. Soeur Estelle est morte comme tant d'autres missionnaires présents dans des pays moins stables politiquements et dangereux d'y oeuvrés. Comme éducateur j'ai travaillé pendant 34 ans auprès d'une clientèle psychiatrique, pendant 18 ans en psychiatrie légale dont la clientèle venait de Pinel. Je peux saisir vraiment à quoi Soeur Estelle s'exposait. Et je crois son Amour, sa Foi et son Espèrance dépassait et devenait prioritaire face à la dangerosité potentielle et possible de cette clientèle souffrante.
Quelle violence! Soeur Estelle fut une femme de coeur! Elle avait choisi une route étroite. Les risques présentent quelques fois des fins tragiques. Pour tous ceux et toutes celles qui se donnent auprès des démunis, merci Soeur Estelle
Publier un commentaire