( 23) Post mortem...

12 septembre 2007 - Enfin, ce lundi marquait le retour au travail des employés au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal. Heureuse nouvelle pour les 500 familles éprouvées par la perte d’un être cher. Il ne faut toutefois se réjouir trop rapidement, car rien n’est coulé dans le béton. Un retour fragile, car la problématique de fond n’est aucunement réglée. Quel conflit mes amis! Tous les jours, depuis le 16 mai dernier, je passais devant ce spectacle bigarré de pancartes, de graffitis et d’ouvriers assis sur leur chaise en sirotant je ne sais quoi. Cela ressemblait à un état de siège! Comment se fait-il qu’un tel conflit ait dégénéré?

Au cours de l’été, le Cardinal Jean-Claude Turcotte, à la suite de pressions devenues insistantes, est intervenu sans résultat probant; à son tour le premier ministre Jean Charest s’est fait menaçant sans trop de succès non plus. À cause de la levée récente du lock-out par la Fabrique, les employés ont convenu dimanche dernier de reprendre le travail après avoir adopté le protocole de retour au travail dans une proportion de 92 %. Mais le fond du problème n’est pas réglé pour autant. Les représentants du syndicat ont tenu à préciser que, si aucune entente n’intervient d’ici vendredi, les 129 employés se prévaudront de leur mandat de grève à compter de ce jour-là.

Ah! oui! Je disais comment en est-on arrivé là? Selon plusieurs analystes, cela s’explique en grande partie par l’ampleur de demandes syndicales: semaine de quatre jours en ayant un salaire qui équivaut à cinq jours, instauration d’un régime de retraite à prestations déterminées, plancher de 36 semaines de travail pour 72 des 129 employés saisonniers, réduction de la sous-traitance et j’en passe. Trop, c’est trop mes amis! Il s’avère impossible pour la Fabrique de répondre à toutes ces demandes. La direction syndicale s’étant trop compromise auprès de ses membres en voulant leur livrer la lune, il devenait presque impossible de faire marche arrière. Pour sauver sa peau, pour ne pas dire autre chose, un compromis a été proposé: retourner au travail et poursuivre la négociation. Quel enthousiasme délirant!

Ce qui m’attriste dans ce conflit, c’est le bris de confiance et plus encore c’est la suite des événements, car la hache de guerre n’est pas enterrée. J’entends encore quelques commentaires disgracieux sur l’Église, le diocèse, le Cardinal Turcotte, le syndicat et j’en passe. Un pareil conflit laisse des traces et ternit l’image de la Fabrique, du diocèse, du syndicat et bien évidemment du Québec. Il y a de sérieuses questions à se poser sur les revendications syndicales disproportionnées dans ce conflit. A-t-on joué à visage découvert? Tout n’est pas terminé, mais j’ose espérer que les deux parties sauront trouver des solutions ou accommodements raisonnables. Ces mots étant à la mode par les temps qui courent

«Laissez les morts enterrés leurs morts» lit-on dans une page d’Évangile. C’est un peu ce que les familles éprouvées ont vécu depuis le 16 mai dernier et ce n’est pas une sinécure!


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1 commentaire:

conscience a dit...

Quelle situation! Je sympathise beaucoup avec les familles. Le syndicat exerce trop de pouvoirs. J'espère que l'on pourra limiter un jour l'intervention des syndicats. Ils sont trop puissants au Québec et ils nuisent à l'image du Québec.