10 octobre 2007 - Le bonheur, toujours le bonheur! En relisant le magnifique livre Le Petit Prince d’Antoine de St-Exupéry, je me suis mis à rêver en me disant tout bonnement: mais voilà le bonheur. Qui d’entre nous, n’aimerait pas se faire dessiner un mouton par ce gentil bonhomme aux cheveux couleur soleil? Qui n’apprécierait pas déambuler dans les champs de roses en quête d’une âme sœur? Il venait de nulle part ce Prince lorsqu’il surgit en plein désert, à la rencontre de cet aviateur égaré aux prises avec un moteur d’avion en panne. Mais est-ce qu’il existe ce royaume du bonheur? Si, si, c’est le Danemark!
Selon l’article du quotidien La Presse de dimanche dernier, le royaume du bonheur se trouverait au Danemark. Où? Mais oui, c’est ce petit bout de terre nordique loin des feux médiatiques, loin des fastes des sommets économiques et des consultations populaires. D’après les recherches économiques et socio-psychologiques réalisées depuis 30 ans, le Danemark est le pays le plus heureux du monde. Non, non, ce ne sont pas les États-Unis! Ce pays scandinave de confession luthérienne, 38 fois plus petit que le Québec, compte 5,5 millions d’habitants avec un taux de chômage de 3,3 %. «Pas si mal!» me diriez-vous; de quoi faire rougir ses gros voisins européens en mal d’essor économique. Une des clés du bonheur des Danois, selon les analystes, est la confiance; le Danois fait confiance aux autres Danois, à l’État et à l’avenir. Toute une leçon, mes amis!
Faire confiance? N’est-ce pas la clé qui ouvre toutes les portes? Celles du succès, du bien-être, de la cohésion sociale, de la vie, de tout quoi! Sans confiance, est-ce que la vie est possible? Au fait, qu’en est-il du climat de confiance dans la belle Province du Je me souviens et du sirop d’érable? Bien au contraire des Danois, les Québécois sont plutôt méfiants en regard de la classe politique, des chefs d’entreprise, des syndicats, des autorités religieuses et des journalistes. Les nombreux scandales au cours de la dernière décennie ont de quoi rendre méfiant les plus idéalistes et miner la crédibilité des figures jadis emblématiques du Québec catholique et prospère. Que l’on pense aux scandales des commandites, du sang contaminé, des abus sexuels, de l’affaire Norbourg et j’en passe. En ce qui concerne les politiciens, selon L’Actualité du 1er mai 2007, à peine plus de 3 Québécois sur 10 font confiance aux élus provinciaux. Dans les autres provinces canadiennes, c’est du 6 sur 10. Les chefs d’entreprises, les autorités religieuses et les syndicats ne récoltent même pas 50% de la confiance des Québécois. Nous sommes assez loin merci du Danemark!
Dans ce Québec en continuelle recherche de son identité et sur la manière de s’affirmer, la confiance n’est-elle pas une clé de son futur? Les échos rebondissants de la commission Bouchard-Taylor font parfois dresser les oreilles de tout bon entendant. Comment bâtir une province, un pays si l’on n’a pas confiance en ceux qui nous guident, en ceux qui composent notre devenir collectif? Je ne parle pas ici d’une confiance naïve, mais d’un état d’esprit, d’une intégrité qui soulève un peuple. Sans cet ingrédient de base, aucun projet de société ne peut aboutir harmonieusement. «Mais, il faut des élites dignes de confiance!» me direz vous. C’est vrai et les leaders charismatiques, intègres ne se semblent pas se bousculer au portillon de nos partis politiques.
La confiance prend ses assises en soi, mais aussi en ceux qui nous éduquent, nous dirigent, nous aiment. Il est impossible de se tenir debout sans avoir confiance en ceux qui nous invitent à marcher sur des routes sinueuses, à gravir d’âpres sommets au prix de lourds sacrifices. C’est lorsque nous croirons assez en nous-mêmes qu’adviendra un petit royaume de bonheur à la saveur danoise. La fierté d’un peuple naît de cette confiance mutuelle, de ce climat qui embrase notre générosité et notre créativité. La confiance, ça se mérite, ça ne s’achète pas à coup de commandites! Dans l’attente de cette confiance retrouvée, achetons tout de même une de ces fameuses pâtisseries danoises croustillantes et succulentes qui se déguste en toute confiance.
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1 commentaire:
La confiance! J'envie le Danemark! Je pense que les Québecois ne sont pas assez fiers de leurs racines. Il me semble que l'on devrait se serrer davantage les coudes et construire un pays ou le respect et la confiance règnent. Il y a une tendance forte au Québec: rabaisser les autres. C'est dommage!
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