( 44 ) L'étonnant Che Guevara

11 octobre 2007 - Le Che, Ernesto Che Guevara, est mort il y a quarante ans! Il y a de ces figures mythiques qui marquent notre parcours terrestre, notre évolution humaine, notre inconscient collectif. Leurs personnalités sont tellement vives qu’elles habitent toujours nos désirs inassouvis, nos rêves inachevés, nos espoirs les plus nobles et cela même à un âge avancé. Beaucoup de gens ordinaires et extraordinaires, d’hommes et de femmes célèbres ont jalonné l’époque de ma jeunesse ; ils ont marqué particulièrement ce temps tumultueux où l’adolescence se cherche des héros. Période parfois tourmentée en quête d’une inspiration qui saura embraser et canaliser cette flamme naissante de l’émancipation, de la découverte de soi et du monde à changer. Sans doute que ces personnages historiques qui ont marqué ma jeunesse avaient quelques traits en commun, puisque j’y ai trouvé un peu d’idéal. J’ai nommé Jésus de Nazareth et le Che mes amis!

Vous allez me dire: « Êtes-vous sérieux?» Oui, très sérieux! Ces deux personnages évoquaient en moi un certain idéal, un désir de foncer dans l’aventure de la vie avec courage et audace. Le guérillero argentin Ernesto Che Guevara a été tué à l’âge de 39 ans à La Higuera par l’armée bolivienne le 9 octobre 1967. Nous étions à cette époque en pleine révolution tranquille au Québec et des figures emblématiques comme celle du Che avaient conquis le cœur de plusieurs jeunes de ma génération qui rêvaient d’un nouveau pays, d’une nouvelle terre. Nous étions en pleine révolution à la recherche de modèle, d’inspiration, de quelque chose qui nous soulèverait de l’ordinaire.


La figure de Jésus de Nazareth a marqué aussi fortement ma jeunesse, non pas par ce que je suis né dans l’eau bénite comme la plupart d’entre nous, mais parce que j’ai rencontré des hommes et des femmes habités par Lui et qui ont changé radicalement ma vie. Le Che était un révolutionnaire comme Jésus, sauf que les moyens utilisés par réaliser sa mission n’étaient pas les mêmes. Tous deux rêvaient de libérer le peuple de la misère, des inégalités sociales, du joug de leurs tortionnaires. Ils sont morts tous les deux dans la trentaine, assassinés dans une intervalle historique de deux milles ans. Loin de moi de vouloir dresser ici un parallèle de leur vie, mais il serait intéressant de m’y attarder un jour.


La personnalité du Che fascine encore même si ce fut celle d’un homme tourmenté par la soif de la guérilla à tout prix. Il devint esclave des moyens les plus crapuleux qu’il avait lui-même mis en place pour faire la révolution à travers le monde. Faire la révolution pour la révolution était devenu son leitmotiv. C’était presque une seconde nature! Quarante ans plus tard, sa figure mythique inspire toujours des millions de personnes qui ont le goût de la liberté, de sortir de leur torpeur et de leur joug. Il y avait chez ce barbu coiffé de son légendaire béret, cette audace et cette passion qui savaient soulever un peuple! Mais les gestes dans le parcours du Che en disent plus long que les paroles et les discours enflammés qu’ils savaient prononcer avec éloquence. Des gestes que ses contemporains lui pardonneront difficilement, voire jamais.


Plus de 2000 personnes venant de par le monde assistent annuellement aux commémorations de l’anniversaire de la mort du guérillero dans les montagnes au sud-est de La Paz. On peut même à l’aide d’un guide parcourir la Ruta del Che» en s’inspirant de la pensée du révolutionnaire et en clamant au terme du pèlerinage son vibrant slogan: Hasta la victoria siempre!». La vie du Che et celle de Jésus de Nazareth semblent des échecs à première vue. C’est peut-être pour cela qu’ils sont devenus des héros dans l’imaginaire collectif! L’un utilisait la force et les armes, l’autre n’avait que l’amour pour transformer le monde. Entre vous et moi, c’est l’amour qui a triomphé ; et cet amour est plus vivant que jamais !


Vos commentaires : LeblogueduDG@gmail.com


3 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

J’ai lu avec un grand intérêt votre texte sur le Che. Je ne savais pas qu’il y avait un pèlerinage sur les lieux de sa mort. Dommage que cet homme a perdu de vue sa mission de libérateur. Il est devenu un tortionnaire. (M.N.)

Auditeur RVM a dit...

Est-ce que le Che était catholique puisqu’il est originaire de l’Argentine ? Sans doute qu’il a eu une formation chrétienne dès son enfance. Comment cet homme a-t-il pu tant de gens au nom de la révolution ? (R.F.)

denis a dit...

Oui c'est vrai, 2 figures qui ont le même idéal avec, comme vous dites, des moyens forts différents pour y arriver(j'écris au présent tout simplement parce que leurs messages sont inscrits dans nos mémoires et vivants). Pas si curieux que ça, que la Théologie de la Libération vient de l'Amérique du Sud, elle est empreinte de cette culture des masses continuellement en mouvement. Sauf que le diocèse de Rome, le Vatican, n'est pas très friand de cette 'idéologie' du Sermon sur la montagne; ça c'est une autre question on y repassera. Malgré tout on reconnaît le travail engagé de ces prêtres pour défendre des causes sociales, au risque de leurs vies, souvent opposé à l'odre établi selon les situations. Pour le Québec présentement, nous aurions besoin de ces hommes et femmes pour défendre l'essentiel, avec ces mots venant du Sermon de la montagne. Serais-ce trop risqué de déranger des consciences un peu trop assises sur leur pouvoir? Après tout, le québec a eu aussi ces moments de 'révolution' avec ses Patriotes. Et, je crois que c'est au début des années 70, il a déjà eu un livre qui s'intitullait 'Les Nègres blanc d'Amérique'. En tout cas, ce ne sont pas les causes qui manquent.