( 49 ) Des tonnes de déchets!

18 octobre 2007 - Le virage vert est toujours dans l’air! Tout le monde parle d’environnement, de changement climatique, de protection de l’eau. Le grand jardin de la planète Terre est plus que menacé. Le Québec a-t-il réellement tourné au vert depuis le début de cette décennie? Selon les analystes, nous sommes de beaux parleurs et de petits faiseurs en la matière; les magnifiques discours et les belles paroles ne semblent pas se transformer en actes concrets. Encore trop de Québécois résistent à changer leurs comportements et leurs habitudes de consommation. La sensibilisation reste toutefois encore le moyen le plus pertinent de lutter contre nos vieilles habitudes québécoises solidement ancrées.

La 7e édition de la Semaine québécoise de réduction des déchets (SQRD) se déroule du 15 au 21 octobre. Pourquoi une semaine sur les déchets? La réduction des déchets, mes amis, est devenue un enjeu majeur des municipalités de la province. Le Québec si verdoyant est en train de devenir un grand pollueur, un immense conteneur de déchets à ciel ouvert! Et cela ne sent pas très bon et n’augure rien de très florissant pour notre environnement. La quantité de déchets que nous produisons chaque année est exceptionnelle, voire phénoménale. Imaginez, les Québécois envoient dans la nature 11 millions de tonnes de déchets, ce qui équivaut à 22 tonnes toutes les minutes, ou à une tonne et demie par personne. Je répète, 11 millions de tonnes! Et ce n’est pas terminé puisque les Québécois semblent y prendre goût: la production des déchets est passée de 1,02 à 1,51 tonne par année par personne depuis la dernière décennie.

Malgré l’apparition des petits bacs verts, les Québécois font piètre figure dans le recyclage. «C’est bien trop compliqué» affirment les uns; «On ne finit plus de classer les poubelles» affirment les autres. En principe, tout serait recyclable! Les spécialistes dans ce domaine indiquent qu’environ 85% des choses que l’on jette seraient réutilisables. Pour le 15% qui reste, il serait toujours possible de le récupérer et de le recycler avec des technologies de pointe. Comme vous le devinez bien, tout est une question de gros sous. Vous comprendrez qu’il n’est pas facile de recycler des appareils électroniques qu’on retrouve fréquemment sur le bord du trottoir. Même dans une poubelle, un grille-pain reste un grille-pain! J’habite dans un quartier universitaire et à chaque fin d’année scolaire, j’en ai vu des vieux ordinateurs défuntisés, des vieilles cafetières rouillées, des matelas tout tachetés qui attendaient la charité d’un passant avant l’arrivée de nos méritoires éboueurs. Quel métier!

En passant, le Québec compte plus d’une soixantaine de lieux d’enfouissement sur son territoire. Sur ces 65 sites d’enfouissement, 5 accueillent, à eux seuls, plus de 70% de tous les déchets destinés aux lieux d’enfouissements. Il y a des camions qui font des centaines de kilomètres pour enfouir nos superbes déchets. Ça vaut le déplacement, y paraît! La décomposition des déchets enfouis représente 5,8% des gaz à effet de serre de la province.

Et les fameux sacs de plastique dont on ne sait plus quoi en faire et qui prendront des centaines d’années à se désagréger dans l’environnement! Chaque année, les Québécois en utilisent plus de 2 milliards pour faire leurs emplettes, soit 350 sacs par personne. Plus de la moitié des sacs se retrouve dans la nature. Une véritable pollution; un tragique cul-de-sac! Ces fameux sacs enlaidissent nos paysages, jonchent nos rues, s’accrochent aux arbres et tombent malheureusement dans les cours d’eau. L’affaire est loin d’être dans le sac lorsqu’il s’agit de modifier notre façon de faire nos emplettes. Plusieurs épiceries offrent maintenant des sacs réutilisables ou tout simplement des sacs en papier. Heureuse initiative!

Une lourde responsabilité nous incombe; il faut transformer nos bonnes intentions pour l’environnement en gestes concrets. Les promoteurs de cette Semaine nationale de réduction des déchets nous invitent à nous approprier l’approche 3R en matière de gestion des déchets: Réduction-Réutilisation-Recyclage/compostage. Pourquoi ne pas profiter de cette semaine pour réévaluer nos besoins de consommation? Voici les moyens que nous proposent les organisateurs: «éviter les emballages et suremballage, faire réparer ses appareils défectueux, faire ajuster ses vêtements et ses souliers actuels plutôt que s’en débarrasser, acheter des produits récupérés.» On trouve de tout dans nos poubelles; il y a un peu de nous-mêmes! La ministre Line Beauchamp affirmait au lancement de cette semaine de sensibilisation que «Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas.»

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1 commentaire:

leravisseur a dit...

Je ne savais que nous étions de si grands pollueurs. Merci de nous sensibiliser à cette réalité. J'ai bien aimé lire ce cri d'alarme. En parcourant votre texte, j'ai commencé à réaliser que je contribuais moi aussi à ces 11 millions de tonnes. Changer des habitudes... cela prend du temps et de la volonté!