23 octobre 2007 - Le crédit est facile; il est à portée de main! Comme la plupart d’entre vous, je reçois régulièrement de nombreux appels téléphoniques ou de lettres m’offrant mille et un gadgets à crédit. «Acheter maintenant et payer plus tard!» semble être le slogan de la société de consommation. Une simple mensualité et le tour est joué: vous êtes propriétaire d’une nouvelle voiture, de magnifiques appareils électriques, d’un superbe condo! Tout est facile car, selon les bonzes du crédit, vous êtes un client de la plus haute importance. C’est comme un privilège dans ce monde de la consommation débordante de pouvoir acheter à crédit. Quel privilège! Mensuellement, je reçois par la poste des offres de carte de crédit de tous genres; certaines associations d’universités canadiennes ont emboîté le pas et sont assez agressives merci. Le crédit est à la mode, mais à quel prix?
Selon l’Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA), bon nombre de Canadiens ont atteint le point de non retour, dégringolant sous le poids des paiements à faire. L’endettement des Canadiens a augmenté de 4,7% annuellement au cours de 30 dernières années. Ce n’est pas rien! Cet accroissement est plus rapide que la croissance du revenu disponible et de leur actif. Inquiétant, n’est-ce pas?
De plus, on constate que le traditionnel bas de laine des Québécois est plein de trous. C’est presque des bas «golf», à dix-huit trous! Le taux d’épargne personnelle baisse depuis plus de vingt ans. Certains analystes sonnent l’alarme, d’autres crient à la catastrophe, puisque de nombreux ménages croulent sous les dettes et que le taux d'épargne individuelle est pratiquement à zéro. Il faut dire que le taux d’intérêt des institutions financières avec leur 4% ne favorise pas l’épargne. Nous avons connu dans les années 80 des taux d’intérêts au-delà du 10%. Ne rêvons plus en couleur, nous ne reverrons pas ça de si tôt!
Depuis les années 60, notre société a été chamboulée provoquant d’inévitables déplacements de valeurs. D’aucuns ne contrediront le caractère hédoniste, matérialiste et individualiste dans notre manière de vivre et de faire. L’essor et le développement rapide du Québec moderne ont favorisé l’émergence d’une fascination de posséder, avec la facilité et la consommation qu’elle sous-tend. Nous avons tous connu au cours des dernières décennies les expressions courantes « Y a rien là! », «Il faut en profiter tandis que ça passe», etc. Je crois profondément que la maîtrise de notre consommation constitue un défi majeur dans le quotidien de nos vies et pour les générations qui nous succéderont. La société de consommation nous procure certes le confort, mais aussi nous pousse à une consommation débridée. Les pièges sont nombreux et malheureusement les familles ne réussissent plus à résister à la puissante publicité, les enfants et les jeunes, à cause de leur vulnérabilité, encore moins.
Pour d'autres, il s'agit d'un faux problème. Une chose est sûre pourtant, les gens ont de plus en plus recours au crédit et les faillites personnelles ont atteint un record en 2005, une hausse de 137% au cours de la dernière décennie. Plusieurs familles s'enfoncent dangereusement dans le gouffre de l'endettement sans trop s’en rendre compte. Les mirages de notre société dirigent des personnalités plus vulnérables vers d’inévitables naufrages; l’endettement ne favorisera jamais une économie saine. Le rythme rapide d’endettement n’augure rien de bon sur des perspectives économiques à long terme. Fort heureusement que les taux d’intérêt sont bas et que le taux de chômage est en régression constante. Ce contexte favorable permet aux gens, de façon opportune, d’équilibrer leur budget. Nous ne sommes jamais trop prudents en ce domaine, car une récession économique peut survenir plus vite qu’on le pense. Dans ce domaine, le passé est garant de l’avenir! Plusieurs ménages canadiens vivent sur un volcan qui ne cesse de gronder sous leurs pieds!
Ceux qui pensent que la retraite arrangera tout, détrompez-vous! Attendez-vous à une méchante surprise les amis, si vous n’avez pas commencé à épargner. Les spécialistes nous rappelle qu’il faut se méfier à tout prix du crédit et apprendre à mieux gérer son budget afin d’éviter le danger de l’endettement. C’est comme un glissement de terrain qui signera votre enterrement! Dans ce tsunami en puissance, l’endettement a un sexe. Pas moins de 49 % des familles monoparentales à la tête desquelles on trouve une femme vivent sous le seuil de la pauvreté. Le crédit est tentant pour ces femmes au bord du manque à gagner. Aussi, deux femmes sur trois âgées de 65 ans et plus sont démunies. Les femmes gagnent 70 % du salaire des hommes pour un emploi équivalent au Québec. Toujours en sol québécois, 70 % des emplois à temps partiel sont occupés par devinez qui?
Le crédit, c’est comme une mélodie qui sonne bien à l’oreille, mais c’est loin d’être toute la chanson. Avant d’être pris jusqu’au cou par l’endettement, respirez profondément et ressaisissez-vous! Dans ce cas-ci aussi, «la modération a bien meilleur goût!»
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