30 octobre 2007 - La vie est pleine de rebondissements! Je suis en train de relire l’agréable livre «Nous les vieux» écrit en 2006 par deux nonagénaires, Benoît Lacroix et Marguerite Lescop. Connaissant très bien ces deux personnages publics, je devine aisément à travers les mots, leurs mimiques, leurs joyeuses réparties et leur connivence de toujours. Ils ont dû avoir un plaisir fou à réaliser ce bouquin. «Ce sont deux bons vieux», comme disent les gens! Benoît et Marguerite nous impressionnent toujours par leur enthousiasme, leur vivacité et leurs interventions bien à propos. Loin d’être grincheux et malcommodes, ces personnalités âgés aujourd’hui de 92 ans, nous apprennent avec humour bien des leçons de vie. Ils sont étonnants et plein de sagesse. En parcourant ce livre, je ne puis m’empêcher de faire des liens avec la consultation publique sur les conditions de vie des personnes aînées. Au fait, saviez-vous que cette Commission existe et qu’elle circule depuis le mois d’août dernier à travers le Québec?
Il serait hasardeux de vous demander qui la préside cette Commission, tellement elle est silencieuse. On dit que le bien se fait sans bruit, mais il y a tout même une limite. D’entrée de jeu, disons que les médias sensationnalistes de chez nous n’en ont que pour les Commissions relatives aux accommodements raisonnables et au viaduc de la Concorde. C ’est sans doute plus croustillant pour les médias de masse! Loin des projecteurs, la Commission sur les conditions de vie des personnes aînées poursuit son parcours sans tambour ni trompette. Rien d’exaltant pour les médias, sinon l’écart récent de la ministre Marguerite Blais lors d’une audience qui a fait la manchette des journaux. Manque de tact ou propos inadmissibles dont elle s’est fort heureusement excusée publiquement. Je suis convaincu que la plupart des Québécois ne connaissent pas la composition des membres de cette commission publique très importante au Québec. Importante parce qu’elle concerne le sort de près de 25% de la population. J’ai l’impression que l’intérêt suscité par cette commission reflète un peu l’intérêt en général que nous avons pour nos personnes âgées.
Depuis le mois d’août dernier, la commission a accueilli à ce jour plus de 3300 personnes au micro et coûtera environ 800 000 $ aux contribuables québécois. La commission, présidée par la ministre Marguerite Blais, s’arrêtera dans 17 régions du Québec et permettra aux associations, organismes et aînés de prendre parole. Il est bon de se rappeler l’origine de cette commission. C’est nul autre que notre super Mario national, chef de l’Action démocratique du Québec, qui avait réclamé en mars 2007 une enquête sur les conditions de vie de nos aînés. De nombreux rapports rendus publics avaient mis en évidence des mauvais traitements subis par les personnes âgées en centres d’hébergement. On se souvient sans aucun doute de témoignages troublants de mauvais traitements, notamment au Centre d’hébergement Saint-Charles-Boromée de Montréal. La situation des personnes âgées est préoccupante et requiert une action immédiate et une vigilance de tous les instants.
Le vieillissement de la population est un phénomène qui touche présentement tous les pays du monde. Les pays industrialisés vivent celui-ci avec plus d’acuité. Le Québec est en tête de liste puisque sa population âgée aura doublé en moins de trente ans. Les spécialistes nous invitent à ne pas confondre le vieillissement de la population et le vieillissement individuel. Le premier est causé par la conjonction de la baisse de natalité et l’autre par l’augmentation de l’espérance de vie. Le second concerne les individus et se manifestent différemment selon les personnes. Certains individus sont autonomes très longtemps tandis que d’autres sont frappés d’incapacités plus ou moins majeures. Ce n’est pas parce que l’on est vieux, qu’on passe son temps à se bercer! Il y a des préjugés qui s’accrochent longtemps dans la mémoire collective!
Ce vieillissement aura certes des conséquences majeures sur l’ensemble de la vie québécoise. Pensons à la redistribution des revenus de l’État, au logement, à l’emploi, aux services sociaux et le reste. La Commission sur les conditions de vie des personnes aînées mérite une attention accrue des citoyens, mais surtout des médias. L’adaptation de notre société à la bascule de la pyramide des âges représentera un défi collectif colossal. Nous aurons encore besoin des Benoît Lacroix et Marguerite Lescop pour mettre un peu d’humour et de sagesse dans les inévitables réaménagements sociaux qu’exigera le vieillissement massif au Québec.
Espérons que les travaux de la Commission dégageront des pistes qui nous amènerons à une meilleure connaissance de la réalité, une ouverture quant au rôle des aînés et une plus grande attention aux besoins des plus vulnérables d’entre eux. Des histoires de vieux, on n’a pas fini d’en entendre parce que vous savez que devenir vieux, c’est notre avenir à tous. C’est l’inexorable chemin de l’humain. Nous ne sommes pas obligés d’en faire un chemin de croix mes amis, mais davantage un sentier plein de vie et de sagesse!
Vos commentaires : LeblogueduDG@gmail.com
3 commentaires:
Il y a des histoires d'horreur dans certaines résidences. La Commission est une bonne chose pour que les aînés prennent la parole. Les aînés sont souvent "parqués" dans des résidences par leurs enfants. Aprè
s cela, ils meurent de solitude!
Cher monsieur,
je viens de decouvrir votre blog. Felicitation, car on ne parle pas beaucoup des aines.
Cher monsieur,
je viens de decouvrir votre blog. Felicitation, car on ne parle pas beaucoup des aines.
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