( 73 ) Des talents qui ont un prix

21 novembre 2007 - Quel père de famille, amateur de hockey, n’a pas rêvé que son fils soit un jour dans la ligue nationale? Je me souviens de mon beau-frère qui accompagnait mon neveu à toutes ses parties de hockey; à vrai dire, il voulait plus que son fils! Ma voisine a toujours désiré que sa fille réalise le rêve qu’elle n’a jamais atteint, pianiste de concert. Il y a de ces rêves que l’on porte pour nos enfants, mais qui, au fond, ne les intéressent en rien. Par contre, il y a des rêves d’enfant que les parents ne veulent pas suivre ou plutôt ne peuvent pas soutenir, faute de moyens.

La revue Affaires Plus de décembre 2007, nous présentera un excellent dossier sur l’investissement en argent et en temps qu’exige la mise en valeur des talents de nos jeunes. Il faut parfois débourser une petite fortune pour accompagner son enfant jusqu’au bout de ses rêves. Les ambitions de nos jeunes ne sont pas toujours ajustées au porte-monnaie des parents. Que l’on pense aux disciplines olympiques, à la musique, aux arts de la scène. Est-ce que devenir une étoile montante s’avère à la portée de toutes les bourses?

Si l’enfant atteint un certain niveau d’excellence, c’est là qu’il faut avoir du fric. Dans certaines disciplines sportives, à un degré avancé, il faut s’attendre à débourser plus de 20 000$ par an. Il faut aimer son jeune pour le suivre dans ses rêves! De plus, les bourses offertes par les fédérations sportives et les organismes culturels ne font pas le poids. Nous constatons tous que les sports traditionnels sont de moins en moins accessibles aux jeunes. Les équipements coûtent cher, la fréquentation des installations sportives ne sont pas toujours à la portée de tous. Dans les années 60, il y avait pourtant des patinoires publiques sur la grande majorité des cours d’écoles, des terrains sportifs accessibles à tous, etc. L’encadrement y était!

Aujourd’hui, si votre jeune désire jouer au tennis et participer à certains tournois, il vous en coûtera entre 1 000 et 2 000 dollars par an. S’il est un fan du hockey, il faudra débourser autour de 400 dollars pour l’équipement, entre 150 et 225 dollars pour jouer une saison dans une équipe de novice de 7 à 9 ans. Vous aurez à multiplier plusieurs fois ces montants pour les calibres Bantam et Midget. Pour le ski alpin, vous ne vous en sauverez pas, car l’équipement coûtera environ 340 dollars et un abonnement de saison dans une station reviendra entre 100 et 300 dollars par personne. Il y a par contre des forfaits famille, ouf! C’est un pensez-y bien! Le sport, les loisirs et les arts sont-ils destinés à la classe aisée?

La pratique du sport est de plus en plus valorisée et ses effets positifs tant sur la santé, les problématiques sociales et la qualité de vie, font l’unanimité. Cependant l’accès aux sports et aux loisirs est loin d’être assuré pour tous. Plusieurs déterminants influent sur ce constat: ressources financières, gestion du temps, disponibilité des infrastructures, mobilité, etc. Force nous est de constater que 40% des jeunes d’aujourd’hui sont moins actifs que les jeunes d’il y a 30 ans, et l’obésité juvénile a augmenté de 50%. L’alimentation est certes une des causes de l’augmentation de l’obésité, mais il ne faut pas négliger l’inactivité qu’entraînent les ordinateurs, les jeux vidéo et Internet. Avec la multiplication des chaînes de télévision spécialisées, nos ados font du siège plus souvent qu’autrement. Les enfants ne marchent plus pour se rendre à l’école, certaines écoles interdisent même le vélo. Tout favorise l’inactivité et la prise de poids qui est une source indéniable de futurs problèmes de santé.

Même s’il en coûte cher, le sport et l’activité physique ne doivent pas donc pas être perçus uniquement comme une dépense, mais davantage comme un investissement dans une approche globale d’équilibre et de santé. Il revient aux autorités municipales et gouvernementales d’offrir des espaces accessibles à tous pour mettre en valeur leurs talents tant sur les plans physiques que culturels. Notre être est un tout qui a besoin d’être stimulé, d’être en mouvement. Le dicton populaire: « Mieux vaut prévenir que guérir » est toujours pertinent en ce domaine. Sports et loisirs: même combat?

En parlant de combat, le grand boxeur Mohammed Ali disait: «On ne devient pas champion dans un gymnase. On devient champion grâce à ce qu’on ressent; un désir, un rêve, une vision. On doit avoir du talent et de la technique. Mais le talent doit être plus fort que la technique.» Et un peu d’argent avec cela monsieur Ali? L’argent ne peut donner le talent, mais il peut sans aucun doute aider à le mettre en valeur, à le développer. Nos jeunes ont du talent à revendre, mais où trouveront-ils preneur?


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3 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

C’est vrai que cela coûte de plus en plus cher. Dans mon quartier les installations sportives ne sont pas toujours disponibles. Les horaires pas toujours flexibles. L’exercice, c’est la santé. (M.C.)

Auditeur RVM a dit...

Autrefois, on n’avait plus de possibilités qu’aujourd’hui et c’était gratuit. Aujourd’hui, il faut payer pour tout. Le talent, ça s’achète mon cher monsieur. Si tu as de l’argent, tu pourras aller loin! L’histoire du monde ne changera pas! (R.F.)

Auditeur RVM a dit...

J’ai deux enfants qui jouent au hockey. Cela me coûte cher. Il n’y a pas seulement les équipements et les associations. Il faut payer le restaurant après les parties, l’essence et les à côté. Non, il faut être riche pour que nos jeunes développent leurs talents. Je suis d’accord avec texte. Continuez.