2 décembre 2008 - Décembre est déjà là! L’hiver s’installe petit à petit et nos toutes dernières habitudes quotidiennes commencent à prendre racine, mais surtout gagnent en pesanteur. Bottes, manteaux, écharpes, gants, on s’emmitoufle de plus en plus jusqu’aux oreilles! On devient pas mal balourd avec tout cet attirail protecteur, exigé par les changements climatiques de dame nature. C’est le rituel saisonnier de notre coin de pays, mais, entre vous et moi, on ne s’y habituera vraiment jamais! En passant, l’effet boule de neige, vous connaissez sans doute. Vous savez la boule qui roule sur elle-même et qui finit par devenir énorme. En regardant l’évolution de la crise financière actuelle, vous en conviendrez, ça roule pas mal dans l’extra gros!
Des chiffres de plus en plus gros sortent de la bouche des analystes et apparaissent «mur à mur» sur nos écrans lorsque l’on parle du sauvetage du système financier américain. Il y a de quoi avoir le vertige! Les derniers chiffres font frémir, car c’est plus de 8 400 milliards que le gouvernement américain a alloués depuis un an pour sauver de la banqueroute son système financier. C’est presque l’équivalent de sa dette globale. Je me demande toujours où l’on déniche tous ces milliards. Est-ce que l’on imprime cet argent au fur et à mesure? Nous le savons trop bien, tout cela n’est finalement que des échanges de bouts de papier.
À l’ex-premier ministre Paul Martin, à qui je demandais en entrevue: «Est-ce que la crise financière touche les pays les plus pauvres?» Paul Martin me regarda d’un air sérieux et me répondit avec aplomb: «La crise financière, c’est d’abord l’histoire des pays riches et développés, le malheur des pays les plus pauvres, en voie de développement, c’est davantage la guerre, la maladie…» Dans les faits, il a fondamentalement raison cet homme qui a marqué davantage le Canada à titre de Ministre des finances que de Premier Ministre. C’est vrai, la crise financière est d’abord un problème de riches, une ambition outrancièrement capitaliste. Elle a sa source dans ce désir gargantuesque des entreprises financières de faire des profits auprès d’une population qui ne peut répondre aussi rapidement au remboursement de leurs prêts hypothécaires, aux allures douteuses par-dessus le marché.
La valse des milliards est loin d’être terminée et depuis l’automne, les indices boursiers de la planète vacillent et entraînent inévitablement dans le sillage de leur dégringolade des banques reconnues et respectées. L’économie mondiale est malade, elle est aux soins intensifs, mes amis, et les remèdes disponibles n’ont à ce jour pas trop d’effet salutaire. On se demande même si les remèdes existent tellement cette crise est devenue complexe et enchevêtrée. Rien ne va plus, un point c’est tout! Les analystes ont beau se référer à leurs connaissances, rien n’y fait; les chefs d’État n’arrivent plus à expliquer ce qui se passe, les investisseurs inquiets tentent de sauver ce qui reste de leur mise, le commun des mortels ne sait plus quel bord cela va prendre, en fait, rien ne va plus! On semble croire encore en une solution miracle!
Un de mes copains me disait récemment: «Ça ne me dérange pas trop, je n’ai d’argent!» Il est clair que cette crise financière touche davantage les plus fortunés, ceux qui remplissent les coffres des banques et des compagnies inscrites à la bourse. Il ne faut pas se leurrer, le manque de confiance dans l’économie, dans le système financier, finit toujours par rattraper les plus petits, les humbles ouvriers du quotidien, ceux qui bêchent à la sueur de leur front. L’amoncellement des milliards n’est-il pas en train d’esquiver le drame humain qui pointe à l’horizon?
À ce titre, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, lançait un appel vendredi dernier à Doha au Qatar pour que l’on tienne compte, dans le plan de sauvetage de la crise financière, de la dimension humaine de cette crise sans précédent. Selon lui, il serait odieux de chercher des réponses à la crise financière sans tenir compte de la «crise humaine». Si les pays riches sont aux prises avec une crise financière, les pays en voie de développement sont en crise perpétuelle. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMI), ayant pour but de réduire de moitié l’extrême pauvreté, les grandes pandémies, la mortalité infantile, n’atteindront jamais les cibles fixées pour 2015.
Dans ce brassage de milliards à travers la planète, les plus démunis seront toujours «laissés-pour-compte». Soyons clairs, ces petits pays de misère ne pourront jamais jouer dans la cour des grands de ce monde. Ce n’est pas le manque d’argent, la valse des indices boursiers qui ébranlent le plus les pays en voie de développement, mais davantage les guerres civiles, les abus de pouvoir, l’exploitation des ressources naturelles par les pays riches. Selon l’ONU, les pays développés se sont engagés à verser 50 milliards $US avant 2010 pour venir en aide aux pays en voie de développement. Croyez-vous que les milliards des gouvernements des pays riches injectés pour colmater la crise financière mondiale aboutiront là où la misère détruit des milliers de vies à chaque semaine? Non, jamais! Nous l’avons dit plutôt, c’est la crise des riches! On trouvera toujours plus de milliards pour les riches que pour les plus démunis de cette planète. Oui, de plus en plus gros le drame des plus pauvres et de plus en gros le scandale des plus riches.
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
Des chiffres de plus en plus gros sortent de la bouche des analystes et apparaissent «mur à mur» sur nos écrans lorsque l’on parle du sauvetage du système financier américain. Il y a de quoi avoir le vertige! Les derniers chiffres font frémir, car c’est plus de 8 400 milliards que le gouvernement américain a alloués depuis un an pour sauver de la banqueroute son système financier. C’est presque l’équivalent de sa dette globale. Je me demande toujours où l’on déniche tous ces milliards. Est-ce que l’on imprime cet argent au fur et à mesure? Nous le savons trop bien, tout cela n’est finalement que des échanges de bouts de papier.
À l’ex-premier ministre Paul Martin, à qui je demandais en entrevue: «Est-ce que la crise financière touche les pays les plus pauvres?» Paul Martin me regarda d’un air sérieux et me répondit avec aplomb: «La crise financière, c’est d’abord l’histoire des pays riches et développés, le malheur des pays les plus pauvres, en voie de développement, c’est davantage la guerre, la maladie…» Dans les faits, il a fondamentalement raison cet homme qui a marqué davantage le Canada à titre de Ministre des finances que de Premier Ministre. C’est vrai, la crise financière est d’abord un problème de riches, une ambition outrancièrement capitaliste. Elle a sa source dans ce désir gargantuesque des entreprises financières de faire des profits auprès d’une population qui ne peut répondre aussi rapidement au remboursement de leurs prêts hypothécaires, aux allures douteuses par-dessus le marché.
La valse des milliards est loin d’être terminée et depuis l’automne, les indices boursiers de la planète vacillent et entraînent inévitablement dans le sillage de leur dégringolade des banques reconnues et respectées. L’économie mondiale est malade, elle est aux soins intensifs, mes amis, et les remèdes disponibles n’ont à ce jour pas trop d’effet salutaire. On se demande même si les remèdes existent tellement cette crise est devenue complexe et enchevêtrée. Rien ne va plus, un point c’est tout! Les analystes ont beau se référer à leurs connaissances, rien n’y fait; les chefs d’État n’arrivent plus à expliquer ce qui se passe, les investisseurs inquiets tentent de sauver ce qui reste de leur mise, le commun des mortels ne sait plus quel bord cela va prendre, en fait, rien ne va plus! On semble croire encore en une solution miracle!
Un de mes copains me disait récemment: «Ça ne me dérange pas trop, je n’ai d’argent!» Il est clair que cette crise financière touche davantage les plus fortunés, ceux qui remplissent les coffres des banques et des compagnies inscrites à la bourse. Il ne faut pas se leurrer, le manque de confiance dans l’économie, dans le système financier, finit toujours par rattraper les plus petits, les humbles ouvriers du quotidien, ceux qui bêchent à la sueur de leur front. L’amoncellement des milliards n’est-il pas en train d’esquiver le drame humain qui pointe à l’horizon?
À ce titre, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, lançait un appel vendredi dernier à Doha au Qatar pour que l’on tienne compte, dans le plan de sauvetage de la crise financière, de la dimension humaine de cette crise sans précédent. Selon lui, il serait odieux de chercher des réponses à la crise financière sans tenir compte de la «crise humaine». Si les pays riches sont aux prises avec une crise financière, les pays en voie de développement sont en crise perpétuelle. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMI), ayant pour but de réduire de moitié l’extrême pauvreté, les grandes pandémies, la mortalité infantile, n’atteindront jamais les cibles fixées pour 2015.
Dans ce brassage de milliards à travers la planète, les plus démunis seront toujours «laissés-pour-compte». Soyons clairs, ces petits pays de misère ne pourront jamais jouer dans la cour des grands de ce monde. Ce n’est pas le manque d’argent, la valse des indices boursiers qui ébranlent le plus les pays en voie de développement, mais davantage les guerres civiles, les abus de pouvoir, l’exploitation des ressources naturelles par les pays riches. Selon l’ONU, les pays développés se sont engagés à verser 50 milliards $US avant 2010 pour venir en aide aux pays en voie de développement. Croyez-vous que les milliards des gouvernements des pays riches injectés pour colmater la crise financière mondiale aboutiront là où la misère détruit des milliers de vies à chaque semaine? Non, jamais! Nous l’avons dit plutôt, c’est la crise des riches! On trouvera toujours plus de milliards pour les riches que pour les plus démunis de cette planète. Oui, de plus en plus gros le drame des plus pauvres et de plus en gros le scandale des plus riches.
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5 commentaires:
(Lyne Gagné) Je suis tout à fait perdue avec ces avalanches de chiffres. On ne se plus où l’on va avec tout cela. Nos politiciens québécois et canadiens ne semblent pas réaliser qu’il y a une crise financière mondiale. Il faut être dans les patates, pas à peu près! 2-12-08
(Luc Simoneau) J’aime vos articles bien étoffés et surtout proches du terrain. On voit que vous suivez bien ce qui se passe dans notre société et dans le monde. Moi aussi, je trouve que le tout cela devient de plus en plus gros. Nous avons l’impression que rien ne peut arrêter cette crise. Plus on semble investir des milliards, moins la sauce économique ne semble prendre. Qu’allons-nous devenir au début de ce siècle? 2-12-2008
(Diane Talbot) Je suis tannée de tout cela! Ce sont les Américains encore. On dirait qui mettre le bordel partout sur la planète. Quand ce n’est pas la guerre des armes, c’est celle de l’argent. 3-2-2008
(Laurent St-Cyr) Tout simplement félicitations pour votre blogue. Un fidèle lecteur! 3-12-08
(Jeanne Latulipe) On nous rabat les oreilles avec cette crise depuis des mois. À force de le répéter, on va finir par y croire et on va la faire cette crise. Pourquoi ne pas aller dans le sens inverse? 3-12-08
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