14 avril 2009 – Où sont les hommes? «Ils sont partout!» diront spontanément les gens. C’est vrai que la gente masculine, si on sait bien regarder, dirige tout ou presque dans notre société prétendue ouverte et pourtant désireuse d’égalité. Depuis plusieurs années, on parle fréquemment et on insiste beaucoup sur l’importance de l’égalité entre hommes et femmes dans les différentes sphères de notre vivre ensemble. Des pas de géant ont été franchis depuis l’avènement des mouvements féministes qui a connu son heure de gloire dans les années 70. Toutefois, il reste encore bien des préjugés assez tenaces dans plusieurs domaines de la société et chez certains employeurs. L’égalité souhaitée et réclamée à juste titre, disons-le par les femmes surtout, est une lutte à poursuivre. Mais qu’en est-il de l’éducation, du système scolaire?
S’il y a un secteur de l’activité humaine où les femmes semblent l’emporter, du moins numériquement, c’est bien l’éducation. Tous les indicateurs en font foi, le milieu scolaire québécois se conjugue sans équivoque au féminin. Dans notre société, la domination des hommes crève les yeux, mais pas dans le milieu scolaire! Les hommes, au fil des années, ont déserté ce terrain qui pourtant nécessite leur présence pour la saine évolution et la croissance des jeunes de chez nous. Un article du Journal de Montréal publiait récemment des chiffres assez étonnants sur la situation, voire inquiétants, en signalant que le pire est à venir. Actuellement, on pourrait écrire en caractères gras et en grosses lettres sur tous les murs des universités et des écoles du Québec: «Professeurs masculins recherchés».
Selon les récentes données, le réseau de l’enseignement primaire ne compte plus que 13,2% de professeurs masculins et le réseau secondaire pour sa part atteint les 37,9%. Des chiffres qui parlent, mes amis! Nous sommes bien loin de l’équilibre hommes-femmes dans ce secteur crucial qu’est l’éducation de nos enfants. Et le pire est à venir puisque les hommes ne se bousculent pas aux portes des facultés d’éducation dans les universités de la province. Si l’on se fie aux récentes statistiques du ministère de l’éducation, il n’y a que 6,6 % de candidats dans les universités du Québec pour l’enseignement primaire et 36,7% pour l’enseignement secondaire. Et qui plus est, l’on signale que cinq cent cinquante enseignants masculins ont quitté le réseau scolaire depuis deux ans.
Dans un système scolaire sans cesse remodelé par les réformes successives, trois jeunes sur dix ne terminent pas le cycle du secondaire. En fait, 100 jeunes par jour décrochent du système scolaire québécois, en majorité des garçons. On dirait que l’école ne semble plus être capable de rejoindre les aspirations de la gente masculine. Les garçons et les professeurs masculins décrochent, ne s’y sentent plus à l’aise. Pourtant, les jeunes garçons dans ce milieu d’apprentissage ont besoin de modèles masculins. Ils décrochent d’un système scolaire remis sans cesse en question, d’une école marquée davantage par la sensibilité féminine. En fait, pendant les douze ans de leur formation, les jeunes n’auront pratiquement croisé que des femmes, aussi compétentes et essentielles soient-elles, sur leur route. Même en éducation physique, les enseignants masculins sont minoritaires. Il y a là un manque à combler et tous les acteurs du système éducatif en sont conscients.
Dans notre société moderne et développée, les jeunes garçons ne manquent pas de modèles masculins, d’«hommes superpuissants», bien au contraire. Ce n’est peut-être plus les hommes puissants promus par une certaine publicité qui attirent une jeunesse en mal de vivre, mais davantage des hommes inspirants, qui ont de la vision et qui ont le cœur à la bonne place. Dans une société où tout semble s’écrouler, même le puissant et gourmand capitalisme, les jeunes attendent de ceux qui les dirigent des voies d’avenir, des chemins d’espoir qui mènent à quelque part d’autre que dans le matérialisme à outrance. Les valeurs ne semblent plus être le véhicule qui guide nos itinéraires collectifs. L’éducation, ce n’est pas juste un paquet de notions, c’est aussi un sens, une orientation, une destinée.
L’avenir d’une nation passe inéluctablement par l’éducation de sa jeunesse. Si les hommes et les garçons ne s’y retrouvent plus dans cette école dont l’état y injecte plus du tiers de son budget, il y a quelque chose qui cloche quelque part. Il est vrai que dès notre plus jeune âge, nous les hommes, sommes fortement formés socialement à valoriser la force, l’action, la compétition et la domination. Dans cette école où les femmes dominent à 77,5%, il n’y a peut-être plus de place ou moins de place, pour l’expression de l’identité masculine. Les jeunes garçons ont besoin d’une présence masculine dans leur cheminement éducatif, autre que celle du père qu’il ne voit pas très souvent. Les solutions pour recruter des hommes ne semblent pas si évidentes.
Ce n’est pas la faute des universités il va sans dire. Elles ne dirigent pas le ministère de l’éducation et décident encore moins de ses orientations; elles ont pour mission de former des candidats. Mais il me semble qu’une concertation entre le ministère de l’éducation, les commissions scolaires et les universités pourraient donner quelque chose. Il y a une valorisation de l’école, de l’enseignement et des professeurs, à mettre de l’avant pour favoriser le recrutement de candidats. Il faut bien l’avouer, l’école publique n’a plus bonne presse au Québec. Il semble y avoir un réel inconfort, un malaise grandement senti de la part des hommes dans le système scolaire. L’école, dans la tête de nombreux étudiants qui arrivent à l’université, c’est l’univers des femmes. Ils ne se voient pas là, ou peu, un point c’est tout.
De plus, il est difficile d’attirer des éducateurs de calibre et passionnés dans un système scolaire où le tiers des jeunes décrochent. Un prof ayant pris sa retraite récemment me disait: «On ne peut plus rien faire comme avant dans l’école. Tout est suspect et notre autorité est souvent limitée. On peut être accusé facilement d’harcèlement.» Un autre de renchérir: «On n’a plus la «pogne» qu’on avait, il faut faire attention à tout ce que l’on dit. Nos gestes sont souvent interprétés, on ne peut plus toucher un enfant. Les jeunes ont la menace facile et il n’y a plus le respect d’antan pour l’autorité.» Soit, mais l’école québécoise de demain devra trouver un juste équilibre et ne pourra réaliser pleinement sa mission sans une présence accrue de professeurs masculins auprès de nos enfants et de nos adolescents. Guy de Maupassant disait: «Il y a l’homme qui pense, l’homme qui aime, l’homme qui souffre». L’école québécoise ne peut se passer de cette présence indispensable!
Commentez cet article : Lebloguedudg@gmail.com
S’il y a un secteur de l’activité humaine où les femmes semblent l’emporter, du moins numériquement, c’est bien l’éducation. Tous les indicateurs en font foi, le milieu scolaire québécois se conjugue sans équivoque au féminin. Dans notre société, la domination des hommes crève les yeux, mais pas dans le milieu scolaire! Les hommes, au fil des années, ont déserté ce terrain qui pourtant nécessite leur présence pour la saine évolution et la croissance des jeunes de chez nous. Un article du Journal de Montréal publiait récemment des chiffres assez étonnants sur la situation, voire inquiétants, en signalant que le pire est à venir. Actuellement, on pourrait écrire en caractères gras et en grosses lettres sur tous les murs des universités et des écoles du Québec: «Professeurs masculins recherchés».
Selon les récentes données, le réseau de l’enseignement primaire ne compte plus que 13,2% de professeurs masculins et le réseau secondaire pour sa part atteint les 37,9%. Des chiffres qui parlent, mes amis! Nous sommes bien loin de l’équilibre hommes-femmes dans ce secteur crucial qu’est l’éducation de nos enfants. Et le pire est à venir puisque les hommes ne se bousculent pas aux portes des facultés d’éducation dans les universités de la province. Si l’on se fie aux récentes statistiques du ministère de l’éducation, il n’y a que 6,6 % de candidats dans les universités du Québec pour l’enseignement primaire et 36,7% pour l’enseignement secondaire. Et qui plus est, l’on signale que cinq cent cinquante enseignants masculins ont quitté le réseau scolaire depuis deux ans.
Dans un système scolaire sans cesse remodelé par les réformes successives, trois jeunes sur dix ne terminent pas le cycle du secondaire. En fait, 100 jeunes par jour décrochent du système scolaire québécois, en majorité des garçons. On dirait que l’école ne semble plus être capable de rejoindre les aspirations de la gente masculine. Les garçons et les professeurs masculins décrochent, ne s’y sentent plus à l’aise. Pourtant, les jeunes garçons dans ce milieu d’apprentissage ont besoin de modèles masculins. Ils décrochent d’un système scolaire remis sans cesse en question, d’une école marquée davantage par la sensibilité féminine. En fait, pendant les douze ans de leur formation, les jeunes n’auront pratiquement croisé que des femmes, aussi compétentes et essentielles soient-elles, sur leur route. Même en éducation physique, les enseignants masculins sont minoritaires. Il y a là un manque à combler et tous les acteurs du système éducatif en sont conscients.
Dans notre société moderne et développée, les jeunes garçons ne manquent pas de modèles masculins, d’«hommes superpuissants», bien au contraire. Ce n’est peut-être plus les hommes puissants promus par une certaine publicité qui attirent une jeunesse en mal de vivre, mais davantage des hommes inspirants, qui ont de la vision et qui ont le cœur à la bonne place. Dans une société où tout semble s’écrouler, même le puissant et gourmand capitalisme, les jeunes attendent de ceux qui les dirigent des voies d’avenir, des chemins d’espoir qui mènent à quelque part d’autre que dans le matérialisme à outrance. Les valeurs ne semblent plus être le véhicule qui guide nos itinéraires collectifs. L’éducation, ce n’est pas juste un paquet de notions, c’est aussi un sens, une orientation, une destinée.
L’avenir d’une nation passe inéluctablement par l’éducation de sa jeunesse. Si les hommes et les garçons ne s’y retrouvent plus dans cette école dont l’état y injecte plus du tiers de son budget, il y a quelque chose qui cloche quelque part. Il est vrai que dès notre plus jeune âge, nous les hommes, sommes fortement formés socialement à valoriser la force, l’action, la compétition et la domination. Dans cette école où les femmes dominent à 77,5%, il n’y a peut-être plus de place ou moins de place, pour l’expression de l’identité masculine. Les jeunes garçons ont besoin d’une présence masculine dans leur cheminement éducatif, autre que celle du père qu’il ne voit pas très souvent. Les solutions pour recruter des hommes ne semblent pas si évidentes.
Ce n’est pas la faute des universités il va sans dire. Elles ne dirigent pas le ministère de l’éducation et décident encore moins de ses orientations; elles ont pour mission de former des candidats. Mais il me semble qu’une concertation entre le ministère de l’éducation, les commissions scolaires et les universités pourraient donner quelque chose. Il y a une valorisation de l’école, de l’enseignement et des professeurs, à mettre de l’avant pour favoriser le recrutement de candidats. Il faut bien l’avouer, l’école publique n’a plus bonne presse au Québec. Il semble y avoir un réel inconfort, un malaise grandement senti de la part des hommes dans le système scolaire. L’école, dans la tête de nombreux étudiants qui arrivent à l’université, c’est l’univers des femmes. Ils ne se voient pas là, ou peu, un point c’est tout.
De plus, il est difficile d’attirer des éducateurs de calibre et passionnés dans un système scolaire où le tiers des jeunes décrochent. Un prof ayant pris sa retraite récemment me disait: «On ne peut plus rien faire comme avant dans l’école. Tout est suspect et notre autorité est souvent limitée. On peut être accusé facilement d’harcèlement.» Un autre de renchérir: «On n’a plus la «pogne» qu’on avait, il faut faire attention à tout ce que l’on dit. Nos gestes sont souvent interprétés, on ne peut plus toucher un enfant. Les jeunes ont la menace facile et il n’y a plus le respect d’antan pour l’autorité.» Soit, mais l’école québécoise de demain devra trouver un juste équilibre et ne pourra réaliser pleinement sa mission sans une présence accrue de professeurs masculins auprès de nos enfants et de nos adolescents. Guy de Maupassant disait: «Il y a l’homme qui pense, l’homme qui aime, l’homme qui souffre». L’école québécoise ne peut se passer de cette présence indispensable!
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