( 8 ) Adieu Soldat Simon Longtin

22 août 2007 - Au moment où j’écris ces lignes, le soldat Simon Longtin est sur le chemin du retour dans un gros Hercules C-130 de l’armée canadienne. Simon est mort en Afghanistan, victime d’une bombe artisanale, à une vingtaine de kilomètres de Khandahar. Originaire de Longueuil, il était en pleine fleur de l’âge avec ses 23 ans. À cet âge, tous les rêves sont permis. Il avait l’avenir devant lui, mais la mort l’attendait en terrain hostile. Quelques 1000 militaires de plusieurs nationalités assistaient à la cérémonie d’adieu ce lundi 20 août. Cérémonies fréquentes depuis les engagements des forces internationales dans ce pays où règne une guerre sournoise, où l’on se demande comment s’en sortir. Quel bourbier!

Simon Longtin, permets-moi de te dire que tu es parti trop loin et trop tôt. Trop loin en Afghanistan et trop tôt pour l’Au-delà. De plus, tu étais entré dans l’armée canadienne il y a à peine deux ans. N’était-ce pas prématuré de t’exposer à cette opération meurtrière? À la télé, tes compagnons ont dit de toi que tu étais un soldat fiable, réputé pour ta compétence et que tu étais un gars discret, réservé, mais désireux de servir et volontaire pour cette mission dangereuse. J’admire ton courage! Simon, tu as pris un risque, tu es toutefois parti pour toujours sans pouvoir raconter aux tiens les drames de cette guerre qui ne trouve plus de fin. En valait-il la peine?

Il est difficile pour nous de comprendre ce qui s’est passé dans le cœur et la tête d’un jeune homme comme Simon Longtin. Conscient du contexte de cette guerre, je trouve que cette mort est absurde. Simon Longtin savait certes le danger de cette mission, mais sûrement pas l’empêtrement des forces internationales dans ce conflit.

Je ne puis m’empêcher de penser aux 2300 soldats, en majorité des jeunes québécois, qui sont déployés dans le sud du pays. Ils seront là pour un séjour variant entre six et neuf mois. Tout peut arriver! Je prie certes pour l’âme de Simon Longtin, dont je salue le courage, mais aussi pour tous ces jeunes soldats intrépides qui, au nom de l’honneur, risquent leur vie dans une guerre insidieuse, un gouffre où les talibans ont du succès, un pays où la population est paralysé par une violence aveugle. Oui, en valait-il la peine?

À VOUS LA PAROLE!

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