3 septembre 2007 - À chaque année des centaines de travailleurs latino-américains débarquent au Québec pour travailler dans nos magnifiques fermes. Nous les retrouvons principalement au Nord de Montréal et en Montérégie, entassés plus souvent qu’autrement dans des baraques de fortune. Ces travailleurs migrants, surtout mexicains et guatémaltèques, viennent trouver chez nous le manque à gagner pour faire vivre dignement les leurs. C’est bien légitime! Mais voilà que récemment, Clément Bolduc, prêtre des Missions Étrangères, a été expulsé par des policiers pour s’être rendu visiter des femmes guatémaltèques et mexicaines. Le propriétaire a invoqué des raisons de sécurité. Décidément, qu’avons-nous à cacher sur ces fermes?
Ces dernières années, plusieurs travailleurs migrants ont déploré les conditions rudimentaires et parfois pénibles de la vie dans les fermes du Québec. Des problèmes de santé, de salubrité et d’isolement ont souvent été évoqués par certains d’entre eux et dénoncés aussi par des associations humanitaires. La loi du silence semble régner dans ces milieux où la menace de l’expulsion est au bout des lèvres de certains grands propriétaires. Ces migrants sont une main-d’œuvre à bon marché pour les propriétaires des grandes fermes de culture maraîchère. Les Québécois ne veulent plus faire ces besognes trop dures et pas assez payantes. Comme on ne peut déplacer nos fermes dans les pays du sud, on va chercher la main-d’œuvre à bon marché dans ces pays. On a besoin de cheap labour! Il ne faut surtout pas que nos marchés publics et supermarchés manquent de légumes et de fruits frais!
Lorsqu’un propriétaire ose faire expulser un prêtre par des policiers qui, depuis dix ans, visite des travailleurs migrants et que l’on invoque des motifs de sécurité, il y a de sérieuses questions à se poser. Ce qui me dérange au fond dans toute cette histoire, c’est que les Québécois n’ayant plus le courage de ramasser leur récolte, font appel à des plus pauvres. Je vois déjà des gens dire, vous exagérez, car on leur rend service à ces gens démunis. Je sais ce que c’est que travailler dans ces fermes, j’ai passé ma jeunesse à cueillir des fruits dans les champs de fraises, de framboises et les vergers de pommes. Une image me monte en tête, celle des grandes plantations de la Louisiane et du Mississipi au début du siècle où les noirs étaient au service des riches propriétaires blancs. Serait-ce l’histoire qui se répète? En ces temps des accommodements raisonnables, il y a peut-être des réalités que l’on ose plus voir et même connaître. Cela se passe chez nous en 2007.
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1 commentaire:
Je trouve inacceptable que des hommes et des femmes soient exploitées de la sorte. Il y a plein de gens qui souffrent dans notre pays d'abondance. Il faudrait une commission gouvernementale pour faire le point sur tout cela. Il ne faut surtout pas reproduire les erreurs du passé.
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