5 septembre 2007 - Le crucifix et la prière font encore des vagues, à Verdun, cette fois-ci. Plusieurs conseils municipaux du Québec vivent depuis quelques années des débats passionnés sur la pertinence de la prière aux assemblées et la présence du crucifix à la salle du conseil. Le conseil municipal de Verdun a décidé de remplacer la prière par un moment de réflexion, mais de ne pas toucher au crucifix. Le maire de Verdun, Claude Trudel, a dit haut et fort: «Le crucifix, c’est notre patrimoine, c’est l’histoire du Québec et ce que nous sommes.» Ces débats, suscités souvent par un citoyen isolé, posent sérieusement des questions sur l’identité de la majorité silencieuse et sur notre patrimoine religieux. Le crucifix est certes un objet religieux vénéré par les chrétiens; il symbolise toujours chez un bon nombre de Québécois de souche leurs racines religieuses, leur foi, leur baptême, leur espérance. Nous en retrouvons partout au Québec et étonnamment, de plus en plus, dans le cou des jeunes de chez nous. Je pense que les Québécois sont trop silencieux sur ces questions fondamentales.
Pourquoi enlever le crucifix des lieux publics? Au fond, c’est l’entière question de la place de la religion dans l’espace public qui est soulevée. Entre vous et moi, peut-on restreindre la religion et son expression à des lieux de culte? Pour les chrétiens, il n’y a pas de foi sans les œuvres. Le catholicisme de chez nous, même sans la pratique cultuelle régulière des Québécois, a des racines profondes. Ce n’est pas parce que les gens sont massivement absents de la célébration dominicale que la transmission des valeurs et des coutumes disparaissent.
Ne l’oublions pas, le christianisme est à la source même de notre culture, de notre créativité artistique, de notre manière même de vivre en société et évidemment de notre vocabulaire populaire. Qu’on se rappelle ironiquement la déclaration d’André Boisclair, ex-chef du PQ, lors de la dernière campagne électorale. Il voulait supprimer le crucifix de l’Assemblée nationale du Québec. Il y a eu un tollé de la part de la population et il a dû se rétracter en affirmant que le crucifix était là pour rester. Je crois que ces débats n’auront pas de fin; ils seront sans doute moindre lorsque les Québécois auront affirmé clairement ce qu’ils veulent.
Dans une province où plus de 85% des gens se s’affirment toujours catholiques et 95% de foi chrétienne qu’est-ce qui y a de si dérangeant que d’avoir un crucifix dans un hôtel de ville? Faut-il enlever les croix et les crucifix de tous les lieux publics? Je croyais que les iconoclastes de la révolution tranquille avaient battu en retraite. Mais non, semble-t-il.
Mes amis, la commission Bouchard-Taylor, sur les accommodements raisonnables, a du pain sur la planche! Au moment où l’on vient d’apprendre que le coprésident Charles Taylor vient de recevoir une bourse de 1,8 million de dollars de la Fondation Templeton, une organisation de la droite chrétienne, nous sommes enclins à nous demander si la commission ne débute pas son chemin de croix.
Faites vos commentaires à l’adresse suivante : LeblogueduDG@gmail.com
1 commentaire:
Assez, c'est assez! Je trouve que nous sommes des moviettes. On ose plus affirmer qui l'on est. Pas étonnant que l'on se déchire sur la place publique alors que l'on devrait être solidaire.
Publier un commentaire