( 27 ) Privatiser la religion ?

18 septembre 2007 - Dimanche soir, en zappant la télécommande sacrée, je me suis laissé prendre par les confidences d’Yvon Deschamps. Quand même, il est un incontournable dans notre culture québécoise! Avec son style coloré et imprévisible, il a parlé à cœur ouvert de ses passions, de ses angoisses, de ses malheurs, mais aussi de politique et de religion. Sur ces deux points, il nous a presque exhortés à ne jamais oublier combien nous avons été exploités par la religion et l’Église. Aucune réaction dans la salle. Il en rajouta en disant que la religion c’est bien en soi, mais que cela doit se vivre chez soi, bien tranquille. Voyons!

Décidément, il y a là une ignorance flagrante! Le duplessisme autoritaire et la toute-puissance de l’Église catholique jusqu’à l’aube de la révolution tranquille, ce sont de l’histoire ancienne. Privatiser la religion comme si c’était une société d’État dont il fallait se départir est n’y rien comprendre! Vous ne trouvez pas que la sainte révolution tranquille en a fait assez en jetant par-dessus bord le bébé avec l’eau du bain. Le christianisme n’est pas une religion de salon! C’est fondamentalement une aventure communautaire, en langage populaire, une foi de gagn. On ne peut vivre sa foi chrétienne tout seul; la dimension communautaire du christianisme fait partie intégrante de son identité.

Le cœur, l’essence même du christianisme se résume par le magnifique verbe AIMER. Certainement pas un verbe aimer prononcer du bout des lèvres, mais un verbe aimer agissant et transformant. À l’instar de son fondateur, Jésus de Nazareth, qui parcourait davantage les routes de la Galilée que les cours du Temple, les chrétiens doivent être eux aussi des agissants, bousculant même l’ordre établi lorsqu’il s’agit de prendre la défense d’opprimés, de dénoncer les injustices. Cet engagement se vit dans la rue, dans son milieu de travail, dans sa famille, mais sûrement pas écrasé devant le téléviseur en bouffant du pop-corn assaisonné de sornettes pour le moins salées. Je le répète, le christianisme est tout sauf une religion de salon!

L’histoire récente du Québec démontre éloquemment cette foi agissante. Que l’on pense à toutes ces œuvres caritatives comme l’Accueil Bonneau, la Maison du Père, Le Bon Dieu dans la rue, la Mission Bon Accueil, le Centre Immaculée-Conception, le Mouvement syndical et j’en passe. Tous ces organismes éminemment salutaires et qui perdurent au fil du temps, émanent d’hommes et de femmes exceptionnels pour qui la religion n’était pas une simple foi de salon. Même l’organisme Centraide provient du catholicisme, le soi-disant exploiteur. Le vrai chrétien est comme un levain dans la cité, pas une grosse pâte molle qui prend la forme de tous les courants et de toutes les philosophies de bouts de chandelle. Ne l’oublions pas, la Nouvelle-France a été fondée sous la mouvance de l’Évangile. C’est une terre sainte que nous foulons, faut-il humblement se le rappeler! Le Québec n’est pas né en 1960. J’ose espérer que le rapport de la commission Bouchard-Taylor va pouvoir raccommoder tout cela si l’on ne veut se faire découdre par un tas de balivernes lancées sans retenue et pour épater la galerie.


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4 commentaires:

leravisseur a dit...

Quele beau texte! Vous avez cerné les vraies réalités. Merci de nous rappeler si justement nos origines. Il y a des gens qui aiment épater la galerie! Il faut dire les vraies affaires. Vous avez le courage de dire ce que plusieurs pensent tout bas!

Auditeur RVM a dit...

Je suis entière d’accord avec vos propos.
La foi se vit dans le quotidien de nos vies.
On veut bâillonner l’expression de notre foi, de notre identité.
Qu’attendent les Québécois? Il faut affirmer nos valeurs chrétiennes. (M.R.)

Auditeur RVM a dit...

À lire attentivement en période d'accommodements raisonnable avec nos amis musulmans particulièrement! ( M. T.)

Ça fait réfléchir ...
Allah ou Jésus ?
À lire, cette note plutôt courte mais très informative! La religion musulmane est la religion qui connaît la plus forte croissance par personne aux États-Unis, particulièrement dans les minorités!!!
Le mois dernier, j'ai suivi une session de formation annuelle qui est exigée pour le maintien de mon autorisation de sécurité de prison d'État.
Pendant la session de formation, il y avait une présentation par trois orateurs représentant la foi Catholique, Protestante et Musulmane. Ils ont tour à tour expliqué leurs croyances. J'étais particulièrement intéressé par ce que l'Imam Islamique avait à dire. L'Imam a donné une grande présentation sur l'essentiel de l'Islam accompagné d'un vidéo.
Après les présentations, il y avait une période de questions et de réponses. Lorsque ce fut mon tour, j'ai posé ma question suivante à l'Imam: « Corrigez-moi s'il y a erreur, mais j'ai compris que la majorité des Imams et des ecclésiastiques Islamistes ont déclaré le jihad « la guerre Sainte » contre les infidèles du monde. En tuant un infidèle, ce qui est un ordre à tous les Musulmans, ils sont assurés d'une place au ciel. Si c'est le cas, pouvez-vous me donner la définition d'un infidèle?»
Il n'y avait aucun désaccord avec mes déclarations et, sans hésitation, il a répondu:
« Les non-partisans! »
J'ai donc répliqué:
«Alors, si j'ai bien compris, on a ordonné à tous les disciples d'Allah de tuer ceux qui ne sont pas de votre foi, ainsi ils iront au Ciel. Est-ce ainsi ou corrigez-moi ? »
L'expression autoritaire sur son visage a changé comme celui d'un petit garçon qui venait de se faire prendre la main dans le sac. Il a timidement répondu :
« Oui ».
J'ai donc continué:
« Eh bien monsieur! Je peux à peine imaginer le pape Jean Paul II demander à tous les Catholiques de tuer tous ceux de votre foi ou le docteur Stanley demander aux Protestants de faire la même chose pour aller au Ciel!
L'Imam était muet.
J'ai continué: « J'ai donc cette difficulté à être votre ami quand vous et vos frères ecclésiastiques dites à vos disciples de me tuer.» Selon le verset de Quran sourat Altawba (9) 29 « Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés.»
Laissez-moi vous poser une autre question: « Aimeriez-vous mieux votre Allah qui vous demande de me tuer pour aller au Ciel ou mon Jésus qui me dit de vous aimer parce que je vais au Ciel et qui veut aussi que vous soyez avec moi! ».
Vous auriez pu entendre une épingle tomber pendant que l'Imam penchait sa tête dans la honte.
Inutile de vous le dire que les organisateurs et promoteurs « de la Diversification » qui ont organisé le séminaire n'étaient pas heureux envers Rick Mathes d'avoir exposé la vérité sur les croyances musulmanes.
Je pense que l'on devrait exiger à tous les Canadiens et tous les Américains de lire ceci, mais avec le système de justice libérale, les médias libéraux et l'ACLU, il n'y a aucune chance que ça parvienne au grand public.
S'il vous plaît, diffusez ce texte sur tous vos contacts de courrier électronique.
C'est une histoire vraie et l'auteur, Rick Mathes, est un chef bien connu dans les ministères des prisons.

denis a dit...

Je ne crois pas que Yvon Deschamp remettait en cause les oeuvres de l'Église, puisque lui-même prête son nom à un organisme d'entraide qui existe depuis la 2e guerre mondiale au Québec: Le Chaînon. La génération de M.Deschamp ont tous été déçus de la façon que l'église transmettait le message de l'Évangile. Post-Vatican II, une pléiade de catholiques envoyaient des lettres à leurs évêques comme quoi ils quittaient leurs communautés pour une autre, période où nous voyons une montée du nombres des sectes chrétiennes. À la même période il a eu le Renouveau charismatique, une montée de ce besoin de spiritualité inspirée du Pentecôtiste, mais fidèle au Pape et à l'église catholique. L'église de l'époque n'a pas vraiment su comment répondre à ce retour de l'expression de la Foi. Evangélisation 2000, qui est diffusé à la tv, serait un rejeton de ce besoin de spiritualité venant de ce mouvement. Aujourd'hui ce besoin s'exprime par les Journées Mondiales de la Jeunesse.

Il est essentiel du moins de se questionner qu'est-ce qui fait qui ait des âmes qui se convertissent autant à l'Islam. Il faut y voir une réponse à une société de surconsommation qui ne donne comme satisfaction humaine un vide intérieur et du sens de la vie. Il faut y voir, par le fait même, que l'expression extérieure de leur Foi dépeint un besoin de rituel qui est connecté à un besoin humain de nourrir cette Foi, comme le Grégorien pour les catholiques.

Ce que je signifie ci-dessus est un des liens qui faut envisager sur la manière que nous devrons envisager de la manière de vivre ensemble, de religions différentes comme culturels. Le théologien allemand Hans Küng, dans les années 70, disait qui ne peut avoir de Paix entre les peuples de la Terre s'il n'a pas de Paix entre les religions. Toutes les grandes guerres de l'Histoire ont tous une question de religion, soit une coutume reliée à celle-ci, dont la guerre a été déclenchée. Le plus grand défi sera celui de la connaissance de l'autre et de la manière que j'interprête le message de ma religion, afin que je ne sois pas celui d'où vient le scandale. St-François d'Assise, après sa conversion et pendant les Croisades, est parti en Terre Sainte rencontré le Sultant pour établir un dialogue. Le Sultant a mis François au défi, c'est-à-dire qu'il lui démontre sa Foi en quoi elle consiste. Après que tous ces défis ont été surmontés le Sultant lui dit: 'Tu ne m'auras pas converti à ta Foi, mais tu t'auras fait un ami sincère.' Des siècles plus tard, en 1958, les Nations Unies ont choisis comme modèle la prière qui a été dédiée à St-François: 'Seigneur faites de moi un instrument de Paix'. Comme il existe autant d'interprétations que de chrétiens, comme de musulmans, pour nous Chrétiens, de Foi catholique, devraient être l'ultime interprétation: je dois être celui d'où vient la Paix et non celui du scandale, de la discorde, du doute, des ténêbres, de la tristesse. du désepoir. Le chemin est étroit pour y arriver, il faut plus que de ce courage qui faut comme dans une compétition sportive; c'est une attitude qui dictera de la manière que je vivrai ma Foi, pour ce faire je dois étudier et vivre cette Foi pour que je puisse la partager avec l'étranger. Est-ce que je suis vraiment prêt pour l'expliquer à l'étranger sans causer de discorde?