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17 octobre 2007 - Chaque année depuis 1993, on célèbre partout dans le monde le 17 octobre la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Je ne sais pas s’il faut célébrer ou se retrousser les manches! Comment parler en quelques phrases d’un sujet aussi vaste que le monde et aussi complexe. Lors du sommet du Millénaire en 2000, les leaders de 191 pays ont signé une déclaration pour mettre fin à la pauvreté d’ici 2015 avec huit grands objectifs à atteindre. Qu’en est-il sept ans plus tard?
Toutes les trois secondes, mes amis, un enfant meurt de causes liées à la pauvreté extrême. La persistance de la pauvreté, le fait, en particulier, que plus d’un milliard de personnes vivent dans des conditions d’extrême pauvreté, constitue à mon avis la plus grave crise des droits humains de notre époque. Nous le savons bien, la pauvreté n’est pas inévitable. Si nous avions la volonté d’agir, nous pourrions faire bouger des choses; si les leaders mondiaux désiraient vraiment enrayer la pauvreté extrême, les résultats seraient encore plus spectaculaires qu’ils ne le sont à ce jour. La pauvreté endémique a des causes multiples et reliées. En effet, les droits à l’éducation, à la sécurité, à une saine alimentation, à de l’eau potable et aux médicaments essentiels ne peuvent exister isolément sans les autres. Des progrès sensibles ont été enregistrés dans les pays subsahariens par un léger recul de la pauvreté extrême, mais le défi de l’élimination reste entier et de taille.
Vous allez me dire: «Il y a pauvreté et pauvreté!». C’est évident qu’on ne peut comparer les pauvres du quartier centre-sud de Montréal avec ceux d’un village du Sahel. Mais la pauvreté a une même source, elle est cette insuffisance de ressources matérielles et de conditions de vie, ne permettant pas à des êtres humains de vivre dignement. La pauvreté réduit la personne humaine à vivre au jour le jour, en état de survie. Il est clair que dans de telles conditions extrêmes, les gens sont privés de liberté et d’espoir. Nous connaissons tous des gens qui ne peuvent joindre les deux bouts à chaque fin de mois. Sans être dans la mendicité, ils souffrent de ne pouvoir offrir à leurs enfants le strict nécessaire, l’environnement essentiel à leur épanouissement.
Lutter contre la pauvreté, c’est vouloir apporter une lueur d’espoir à ceux qui souffrent, une chance à l’enfant abandonné, un répit à cette femme en détresse, un regard tourné vers demain pour tant de sans-abri qui sillonnent nos rues. Reconnaître la dignité humaine et s’engager à lutter contre l’exclusion, c’est faire reculer la pauvreté à coup sûr. Il revient à chacun de nous de résister à tout ce qui conduit à nier l’être humain, à l’amoindrir. Nous le savons tous, les seules sommes investies dans la guerre en Irak pourraient nourrir tous les enfants de la terre; enrayer enfin la famine! En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, essayons de prendre conscience des situations de pauvreté en nous et autour de nous. Nos propres fragilités pourraient-elles nous aider à mieux comprendre la précarité que vivent tant d’êtres humains dans notre quartier, dans notre province, dans notre pays et dans le monde? Il semble toutefois plus facile de se laisser attendrir par les enfants qui meurent en Afrique que par les jeunes de sa rue en quête de reconnaissance et de dignité. Quand c’est loin, cela ne nous dérange pas trop!
Au Canada, une personne sur six vit sous le seuil de la pauvreté. Ce n’est pas rien! Il faut souligner ici le courage et la persévérance des gens aux prises avec des situations marquées du sceau de la précarité. On peut opter pour la pauvreté religieuse, la simplicité volontaire par choix, mais pas la misère. La pauvreté représente le manque du superflu tandis que la misère signifie le manque du nécessaire. Lorsqu’une personne vit dans la misère, elle n’a plus de points de repère tant individuels que sociaux. Elle n’a plus de perspective sur sa destinée; elle est au fond du baril! On peut surmonter la pauvreté; la misère, elle, est atroce, voire tragique.
Lutter contre la pauvreté, c’est se battre contre la misère et le désespoir; poser des gestes pour l’équité salariale et un revenu décent; soutenir les initiatives au logement abordable et l’amélioration du filet social; favoriser le soutien à la natalité et l’accessibilité à une éducation de qualité; respecter la dignité humaine et les droits de la personne. Saluons ici, tous les hommes et les femmes bien engagés dans le combat de la dignité pour tous. Être pauvre, n’est-ce pas être étranger dans son propre pays?
Vos commentaires : LebogueduDG@gmail.com
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2 commentaires:
La lutte contre la pauvreté, c’est une lutte à ne plus finir. « Il y aura toujours des pauvres parmi vous » disait Jésus. Je connais des gens aussi qui ne s’aident pas. Ils ont le don de se mettre dans le pétrin. Je sais que ce n’est pas facile pour tout le monde mais il faut s’aider aussi. J’ai connu la misère mais je m’en suis sorti. Qui veut, peut s’en sortir! (P.S.)
Toute une réflexion aujourd'hui! Je me sens un peu triste car je vis bien à l'aise. Qu'est-ce que je peux faire? C'est tellement gros, énorme la pauvreté! Je me sens très démuni et je ne suis pas le seul comme cela. On dirait que l'on ne sait pas par quel bout prendre cela. Pour ma part, je reste pantois. Je fais des petits dons mais on ne sait pas exactement si cela est efficace. Je pense que Centraide fait un bon boulot.
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