20 novembre 2007 - Vivre, c’est aussi savoir vivre! Je me suis demandé pourquoi je tenais tant à vous parler du savoir-vivre, de la politesse quoi. Sans doute parce que je constate un manque flagrant de politesse dans les rapports avec les autres, un certain «s’en foutisme» dans la manière dont les gens nous aborde, dans le respect des personnes. La semaine dernière, j’apercevais une vieille dame qui entrait avec peine dans un train du métro assez bondé; personne ne lui a cédé une place pour s’asseoir. Pourtant, il y avait plusieurs jeunes qui auraient pu offrir un siège à cette pauvre dame âgée. On dirait que l’étiquette, la politesse n’ont plus la cote dans la vie de tous les jours. Cela fait trop hautain? Un manque d’éducation? En fait, qu’en est-il du savoir-vivre au Québec?
Le périodique Sélection Reader’s Digest de novembre 2007 fait part d’une large enquête sur la courtoisie au pays. Étonnant de constater que le Québec se classe dans la moyenne du pays, sans plus. C’est la ville de Gatineau qui récolte la palme d’or en regard de la courtoisie. Selon les enquêteurs, la ville de Québec devrait rougir de ses mauvaises manières. Cela n’augure rien de bon à la veille des fêtes du 400e anniversaire de la célèbre ville du Château Frontenac. Le nouvel élu à la mairie de Québec devra mettre l’accent sur la courtoisie, organiser des cours sur l’étiquette et la politesse s’il veut que sa ville soit à la hauteur afin d’accueillir les milliers de visiteurs prévus en 2008. Pour sa part, la ville de Montréal se situe bien modestement au milieu du peloton. En regardant les résultats de cette enquête, la légendaire réputation d’accueil de la belle province en prend pour son rhume.
Comme tous les peuples de la terre, nous partageons un certain nombre de codes et de conventions qui règlent nos comportements dans notre vie en société. Tous ces codes forment ce qu’on appelle la politesse, le savoir-vivre, les bonnes manières ou encore l’étiquette. Dans les années soixante, à l’école primaire, je me souviens d’un livre scolaire sur la bienséance. Nous apprenions les bonnes manières, le civisme nécessaire au vivre ensemble. J’ai l’impression qu’en parlant de ce sujet, d’être un peu ringard, voire d’un autre siècle. Pourtant, les relations entre les individus nécessitent un certain code, des règles. Il apparaît essentiel qu’un certain code régisse nos manières d’entrer en relation avec les femmes et les hommes que nous croisons au quotidien. Certaines manières de faire seront dictées par la hiérarchie sociale. Le savoir-vivre détermine ce qui est attendu, permis ou interdit dans certaines situations. Tout ceci contribue à l’harmonie sociale. À mon avis, le manque de savoir-vivre que je constate, est fondamentalement un manque d’éducation.
Certaines personnes emportent tout en vacances, sauf leur savoir-vivre. Le savoir-vivre n’est-il pas l’art de ne pas montrer trop vite son savoir-faire? Les manquements les plus fréquents concernent nos rapports aux autres, je dirais surtout la qualité de nos rapports aux autres. Dans une société où prime l’individualisme, l’hédonisme et le chacun pour soi, il ne faut pas se surprendre de la piètre qualité de nos rapports avec les autres. Entrer en relation exige une décentration de soi, un certain art de créer des liens harmonieux. La politesse joue un rôle important dans nos rapports quotidiens avec les autres et nous avons tendance à l’oublier. La politesse n’est-elle pas cette vertu démocratique qui balise le lien social et qui constitue aussi les règles de base d’une bonne communication?
Dans la célèbre série Que sais-je?, Dominique Picard présente les quatre piliers de la politesse, en tant que fondement des relations humaines: la sociabilité, l’équilibre, le respect d’autrui et le respect de soi. La politesse c’est d’abord dans le lien social qu’elle se vit; elle prime sur l’individuel. Nous ne sommes pas des îlots mais des êtres de relation. Tout est dans la qualité du lien que je tisse avec ceux et celles qui m’entourent. Pour Dominique Picard, l’équilibre «est un principe régulateur de l’ordre social qui privilégie l’accord à l’affrontement, la satisfaction sur la frustration et permet de concilier des tendances contradictoires.» Le respect d’autrui apparaît comme un élément important dans nos modes relationnels puisqu’il concerne la discrétion, la déférence, le tact, la réserve. Enfin, le respect de soi colore nos rapports avec les autres. Une relation saine ne peut se vivre sans un respect pour soi-même, pour les valeurs qui m’habitent et me font vivre.
C’est à partir du 16e siècle que l’on commence à codifier les règles de politesse, des bonnes manières à table, de pudeur et de décence. Les questions de mœurs sont fondamentalement des questions de civilisation. Les manières de faire, les usages ont des connotations très culturelles; chaque culture a ses codes, ses manières de faire et de dire les choses. Vivre dans une société multiculturelle comme Montréal exige des Québécois de souche de comprendre les manières de faire et d’être des nouveaux arrivants. Les conflits et les frustrations naissent souvent de petits gestes mal compris, mal interprétés. N’oublions pas que la politesse fait toujours confiance à l’intelligence des autres.
Le célèbre Jean de La Bruyère disait: «La politesse fait paraître l’homme au dehors comme il devrait être intérieurement.» D’après l’enquête du Sélection Reader’s Digest, les Québécois ont des efforts à déployer pour améliorer leur image puisque les résultats montrent que c’est la région au pays où le savoir-vivre laisse le plus à désirer même si les trois quarts des Québécois francophones pensent le contraire. À trop s’admirer, ne risque-t-on pas de ne plus se reconnaître tel que l’on est? Il y a parfois des miroirs déformants.
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Le périodique Sélection Reader’s Digest de novembre 2007 fait part d’une large enquête sur la courtoisie au pays. Étonnant de constater que le Québec se classe dans la moyenne du pays, sans plus. C’est la ville de Gatineau qui récolte la palme d’or en regard de la courtoisie. Selon les enquêteurs, la ville de Québec devrait rougir de ses mauvaises manières. Cela n’augure rien de bon à la veille des fêtes du 400e anniversaire de la célèbre ville du Château Frontenac. Le nouvel élu à la mairie de Québec devra mettre l’accent sur la courtoisie, organiser des cours sur l’étiquette et la politesse s’il veut que sa ville soit à la hauteur afin d’accueillir les milliers de visiteurs prévus en 2008. Pour sa part, la ville de Montréal se situe bien modestement au milieu du peloton. En regardant les résultats de cette enquête, la légendaire réputation d’accueil de la belle province en prend pour son rhume.
Comme tous les peuples de la terre, nous partageons un certain nombre de codes et de conventions qui règlent nos comportements dans notre vie en société. Tous ces codes forment ce qu’on appelle la politesse, le savoir-vivre, les bonnes manières ou encore l’étiquette. Dans les années soixante, à l’école primaire, je me souviens d’un livre scolaire sur la bienséance. Nous apprenions les bonnes manières, le civisme nécessaire au vivre ensemble. J’ai l’impression qu’en parlant de ce sujet, d’être un peu ringard, voire d’un autre siècle. Pourtant, les relations entre les individus nécessitent un certain code, des règles. Il apparaît essentiel qu’un certain code régisse nos manières d’entrer en relation avec les femmes et les hommes que nous croisons au quotidien. Certaines manières de faire seront dictées par la hiérarchie sociale. Le savoir-vivre détermine ce qui est attendu, permis ou interdit dans certaines situations. Tout ceci contribue à l’harmonie sociale. À mon avis, le manque de savoir-vivre que je constate, est fondamentalement un manque d’éducation.
Certaines personnes emportent tout en vacances, sauf leur savoir-vivre. Le savoir-vivre n’est-il pas l’art de ne pas montrer trop vite son savoir-faire? Les manquements les plus fréquents concernent nos rapports aux autres, je dirais surtout la qualité de nos rapports aux autres. Dans une société où prime l’individualisme, l’hédonisme et le chacun pour soi, il ne faut pas se surprendre de la piètre qualité de nos rapports avec les autres. Entrer en relation exige une décentration de soi, un certain art de créer des liens harmonieux. La politesse joue un rôle important dans nos rapports quotidiens avec les autres et nous avons tendance à l’oublier. La politesse n’est-elle pas cette vertu démocratique qui balise le lien social et qui constitue aussi les règles de base d’une bonne communication?
Dans la célèbre série Que sais-je?, Dominique Picard présente les quatre piliers de la politesse, en tant que fondement des relations humaines: la sociabilité, l’équilibre, le respect d’autrui et le respect de soi. La politesse c’est d’abord dans le lien social qu’elle se vit; elle prime sur l’individuel. Nous ne sommes pas des îlots mais des êtres de relation. Tout est dans la qualité du lien que je tisse avec ceux et celles qui m’entourent. Pour Dominique Picard, l’équilibre «est un principe régulateur de l’ordre social qui privilégie l’accord à l’affrontement, la satisfaction sur la frustration et permet de concilier des tendances contradictoires.» Le respect d’autrui apparaît comme un élément important dans nos modes relationnels puisqu’il concerne la discrétion, la déférence, le tact, la réserve. Enfin, le respect de soi colore nos rapports avec les autres. Une relation saine ne peut se vivre sans un respect pour soi-même, pour les valeurs qui m’habitent et me font vivre.
C’est à partir du 16e siècle que l’on commence à codifier les règles de politesse, des bonnes manières à table, de pudeur et de décence. Les questions de mœurs sont fondamentalement des questions de civilisation. Les manières de faire, les usages ont des connotations très culturelles; chaque culture a ses codes, ses manières de faire et de dire les choses. Vivre dans une société multiculturelle comme Montréal exige des Québécois de souche de comprendre les manières de faire et d’être des nouveaux arrivants. Les conflits et les frustrations naissent souvent de petits gestes mal compris, mal interprétés. N’oublions pas que la politesse fait toujours confiance à l’intelligence des autres.
Le célèbre Jean de La Bruyère disait: «La politesse fait paraître l’homme au dehors comme il devrait être intérieurement.» D’après l’enquête du Sélection Reader’s Digest, les Québécois ont des efforts à déployer pour améliorer leur image puisque les résultats montrent que c’est la région au pays où le savoir-vivre laisse le plus à désirer même si les trois quarts des Québécois francophones pensent le contraire. À trop s’admirer, ne risque-t-on pas de ne plus se reconnaître tel que l’on est? Il y a parfois des miroirs déformants.
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2 commentaires:
Quel bon texte! Il faudrait donner cela à tous les snowbirds qui partent pour le Sud. J’ai souvent honte de mes voisins. Dire qu’ils vont répandre leurs niaiseries tous les hivers à Fort Lauderdale. Ce sont des copies conformes d’Elvis Gratton. C’est vrai qu’il n’y a plus de bienséance. (G.N.)
Je suis souvent déçu du comportement de certains Québécois chez nous et à l'étranger. C'est parfois gênant. Il n'y a plus de savoir-vivre. La parents ont démissionné, l'école a démissionné, les médias aussi! Un Québec qui a perdu un cerain art de vivre en société! Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.
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