23 novembre 2007 - Le combat pour la justice, vous connaissez? Avec tous ces procès avortés, ces remises de peine, ces fausses accusations, ces avocats corrompus, les gens se posent toujours la même question: «Y a-t-il une justice sur cette terre?» Question si souvent posée et jamais vraiment répondue! Les gens disent couramment: «Lorsque l’on a de l’argent, on s’en sort facilement!» Bien des Québécois et des Canadiens croient que notre système judiciaire est une passoire; que depuis des décennies ce système n’a pas su apporter des solutions durables aux actes criminels.
Nous désirons tous un système qui protège équitablement nos droits, notre dignité et nos valeurs dans ce pays. Avec tous ces procès médiatisés, ces sommes astronomiques investies et ces enquêtes bâclées, on s’interroge sans cesse sur notre processus judiciaire. Les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Avec tout cela, nos prisons sont remplies à craquer et les bavures policières ne se comptent plus. Comment peut-on lutter contre l’injustice, contre l’inégalité, contre la haine, contre les atrocités et j’en passe? Il n’est pas simple de se frayer un chemin dans les méandres de la justice de ce pays. Peut-on penser la justice autrement?
Du 18 au 25 novembre, se déroule sur le plan national la Semaine de la justice réparatrice. À cette occasion, plusieurs associations et organisations tentent d’apporter un message d’espoir pour affirmer que la réhabilitation et la compassion pour les victimes doivent habiter nos cœurs si l’on veut que naissent de possibles réconciliations et que surgissent de difficiles pardons. Depuis plusieurs années, le mouvement de la justice réparatrice tente d’apporter de nouvelles approches dans le domaine judiciaire. En fait qu’en est-il? Au Canada, c’est en 1974 qu’est apparu cette nouvelle vision de la justice. La justice réparatrice se veut une approche non conflictuelle et inexorablement non expiatoire qui s’intéresse tout particulièrement au rétablissement des victimes, à la responsabilisation des délinquants ainsi qu’à la collaboration des citoyens, de manière à créer des collectivités plus saines et plus sûres. Tout un défi!
Au fil des années, le Ministère de la justice a mis en place divers programmes de participation. Selon le Ministère, «les programmes de justice réparatrice font participer volontairement la victime de l’acte criminel et le délinquant. L’objectif visé est de «rétablir» les liens, de réparer les dommages et d’empêcher la personne de récidiver.» Le concept de la justice réparatrice se fonde sur le concept de la guérison communautaire. Plus clairement, la collectivité décide quelle est la meilleure façon, pour elle, de composer avec les auteurs de certains crimes. Tous les programmes favorisent et recherchent la guérison, le pardon et la participation volontaire. Plusieurs moyens sont mis de l’avant tels la médiation, les conférences, les cercles de détermination de la peine, les groupes de discussion sur la réconciliation, etc. Au lieu d’être basée sur une vision traditionnelle de la justice par le châtiment, la justice réparatrice se base sur la responsabilité du contrevenant, sur la résolution des problèmes et sur le droit de parole égal des délinquants et des victimes. Cette approche donne d’excellents résultats sur la réinsertion sociale et la réparation.
Certains principes de la justice réparatrice, comme le pardon et la réparation, prennent leurs sources du judaïsme et du christianisme. Il est difficile d’aborder le pardon dans des questions de justice. Comment pardonner à celui qui nous a blessé profondément? Nous connaissons tous la parole de l’Évangile: «Il faut pardonner jusqu’à soixante-dix sept fois.» Pas facile! Nous avons tous vécu des moments où d’autres ont été pour nous une cause de souffrance. Les exemples pourraient être nombreux et de formes multiples: violences verbales, physiques, émotionnelles, sexuelles, etc. La plupart du temps il ne peut être question de les accepter, des les nier, de les oublier, de les excuser ou de renoncer à une juste réparation. Pourtant, le chemin du pardon s’avère un chemin de libération.
L’exemple le plus frappant du 20e siècle fut sans contredit celui du Pape Jean-Paul II lorsqu’il pardonna à Ali Agça, le terroriste qui a voulu mettre fin à sa vie. Ce Pape hors du commun, nous a donné un exemple sans équivoque en allant même rencontrer son agresseur en prison. Il disait: «L’homme qui pardonne ou qui demande pardon comprend qu’il y a une vérité plus grande que lui.» Chaque fois que nous pensons aux auteurs d’événements tragiques du passé, nous ressentons encore de la colère et de la haine, nous revivons dans notre esprit l’état de la victime. Nous souffrons toujours! Le pardon apaise, il ouvre la voie à la sérénité tout en gardant le souvenir de ce qui est passé et des apprentissages acquis. Il nous permet de mieux vivre le présent et de mieux nous projeter dans l’avenir. Nous empoisonnons notre vie, voire pendant des années; souvent les refus de pardonner sont la source d’innombrables problèmes psychologiques. La route du pardon nous affranchit de l’esclavage de la colère et nous fait redécouvrir la maîtrise de notre vie. Le pardon, n’est pas un geste de lâcheté. Certes, il y a un « lâcher prise » sur la blessure, mais il est une démarche salutaire de libération et de mieux vivre.
Dans quelques semaines nous amorcerons la périodes des fêtes. Temps de réjouissance mais aussi de réconciliations générales; pas toujours évident! Dans certaines familles, les ressentiments sont tellement forts que ce temps de paix est devenu une épreuve. La seule évocation du mot pardon suscite des réactions vives chez plusieurs. Pourtant, vivre fâché, demande beaucoup d’énergie et entretient un stress constant. En ce Noël 2007, pourquoi ne pas se faire un superbe cadeau, celui du pardon. Le pardon n’est-il pas un test sur notre capacité d’aimer? Le véritable amour ne pardonne-t-il pas tout? Pardonner reste fondamentalement un acte, une décision à prendre. Pour plus de justice, notre vengeance prendra-t-elle l’arme du pardon?
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
Nous désirons tous un système qui protège équitablement nos droits, notre dignité et nos valeurs dans ce pays. Avec tous ces procès médiatisés, ces sommes astronomiques investies et ces enquêtes bâclées, on s’interroge sans cesse sur notre processus judiciaire. Les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Avec tout cela, nos prisons sont remplies à craquer et les bavures policières ne se comptent plus. Comment peut-on lutter contre l’injustice, contre l’inégalité, contre la haine, contre les atrocités et j’en passe? Il n’est pas simple de se frayer un chemin dans les méandres de la justice de ce pays. Peut-on penser la justice autrement?
Du 18 au 25 novembre, se déroule sur le plan national la Semaine de la justice réparatrice. À cette occasion, plusieurs associations et organisations tentent d’apporter un message d’espoir pour affirmer que la réhabilitation et la compassion pour les victimes doivent habiter nos cœurs si l’on veut que naissent de possibles réconciliations et que surgissent de difficiles pardons. Depuis plusieurs années, le mouvement de la justice réparatrice tente d’apporter de nouvelles approches dans le domaine judiciaire. En fait qu’en est-il? Au Canada, c’est en 1974 qu’est apparu cette nouvelle vision de la justice. La justice réparatrice se veut une approche non conflictuelle et inexorablement non expiatoire qui s’intéresse tout particulièrement au rétablissement des victimes, à la responsabilisation des délinquants ainsi qu’à la collaboration des citoyens, de manière à créer des collectivités plus saines et plus sûres. Tout un défi!
Au fil des années, le Ministère de la justice a mis en place divers programmes de participation. Selon le Ministère, «les programmes de justice réparatrice font participer volontairement la victime de l’acte criminel et le délinquant. L’objectif visé est de «rétablir» les liens, de réparer les dommages et d’empêcher la personne de récidiver.» Le concept de la justice réparatrice se fonde sur le concept de la guérison communautaire. Plus clairement, la collectivité décide quelle est la meilleure façon, pour elle, de composer avec les auteurs de certains crimes. Tous les programmes favorisent et recherchent la guérison, le pardon et la participation volontaire. Plusieurs moyens sont mis de l’avant tels la médiation, les conférences, les cercles de détermination de la peine, les groupes de discussion sur la réconciliation, etc. Au lieu d’être basée sur une vision traditionnelle de la justice par le châtiment, la justice réparatrice se base sur la responsabilité du contrevenant, sur la résolution des problèmes et sur le droit de parole égal des délinquants et des victimes. Cette approche donne d’excellents résultats sur la réinsertion sociale et la réparation.
Certains principes de la justice réparatrice, comme le pardon et la réparation, prennent leurs sources du judaïsme et du christianisme. Il est difficile d’aborder le pardon dans des questions de justice. Comment pardonner à celui qui nous a blessé profondément? Nous connaissons tous la parole de l’Évangile: «Il faut pardonner jusqu’à soixante-dix sept fois.» Pas facile! Nous avons tous vécu des moments où d’autres ont été pour nous une cause de souffrance. Les exemples pourraient être nombreux et de formes multiples: violences verbales, physiques, émotionnelles, sexuelles, etc. La plupart du temps il ne peut être question de les accepter, des les nier, de les oublier, de les excuser ou de renoncer à une juste réparation. Pourtant, le chemin du pardon s’avère un chemin de libération.
L’exemple le plus frappant du 20e siècle fut sans contredit celui du Pape Jean-Paul II lorsqu’il pardonna à Ali Agça, le terroriste qui a voulu mettre fin à sa vie. Ce Pape hors du commun, nous a donné un exemple sans équivoque en allant même rencontrer son agresseur en prison. Il disait: «L’homme qui pardonne ou qui demande pardon comprend qu’il y a une vérité plus grande que lui.» Chaque fois que nous pensons aux auteurs d’événements tragiques du passé, nous ressentons encore de la colère et de la haine, nous revivons dans notre esprit l’état de la victime. Nous souffrons toujours! Le pardon apaise, il ouvre la voie à la sérénité tout en gardant le souvenir de ce qui est passé et des apprentissages acquis. Il nous permet de mieux vivre le présent et de mieux nous projeter dans l’avenir. Nous empoisonnons notre vie, voire pendant des années; souvent les refus de pardonner sont la source d’innombrables problèmes psychologiques. La route du pardon nous affranchit de l’esclavage de la colère et nous fait redécouvrir la maîtrise de notre vie. Le pardon, n’est pas un geste de lâcheté. Certes, il y a un « lâcher prise » sur la blessure, mais il est une démarche salutaire de libération et de mieux vivre.
Dans quelques semaines nous amorcerons la périodes des fêtes. Temps de réjouissance mais aussi de réconciliations générales; pas toujours évident! Dans certaines familles, les ressentiments sont tellement forts que ce temps de paix est devenu une épreuve. La seule évocation du mot pardon suscite des réactions vives chez plusieurs. Pourtant, vivre fâché, demande beaucoup d’énergie et entretient un stress constant. En ce Noël 2007, pourquoi ne pas se faire un superbe cadeau, celui du pardon. Le pardon n’est-il pas un test sur notre capacité d’aimer? Le véritable amour ne pardonne-t-il pas tout? Pardonner reste fondamentalement un acte, une décision à prendre. Pour plus de justice, notre vengeance prendra-t-elle l’arme du pardon?
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1 commentaire:
Un texte super intéressant. Je ne connaissais pas ce programme de la justice réparatrice. Je vous remercie de cette information fort pertinente. Je n'ai pas l'impression que l'on promeut tellement ces programmes. Dans les médias, je n'ai rien vu et entendu. Vous êtes le seul média à promouvoir cette approche. Félicitations!
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