( 89 ) Des ignorants en politique, les jeunes ?

13 décembre 2007 - Il n’y a pas une semaine où l’on ne bouscule pas nos sécurités avec des résultats d’étude et de sondage sur tous les sujets. Eh oui! Une autre étude nous apprend que nos jeunes sont plus ignares qu’on le pensait en politique. Selon les études d’Henry Milner, chercheur invité de l’Université de Montréal, les jeunes du Québec font piètre figure quant aux connaissances en politique. Lors de questions élémentaires, les jeunes de la Belle Province n’ont obtenu qu’une moyenne de 41%. Ils ne sont pas les seuls à échouer puisque les Américains et les Canadiens obtiennent 30% et 37% de succès au test. Selon l’étude, le manque de connaissances influencerait la pertinence de leurs choix et mettrait la démocratie en danger. Un peu fort mes amis! Mais, entre vous et moi, qui peut bien être intéressé par la politique canadienne?

Que les jeunes manquent de connaissances en politique ne me surprend pas! Croyez-vous que la politique suscite un grand intérêt dans la population canadienne? Nous n’avons qu’à regarder les taux de participation aux élections provinciales et fédérales pour constater un flagrant manque d’intérêt pour la chose politique en général. Comment voulez-vous que les jeunes s’intéressent à ce grand cirque aux allures assez loufoques merci? Les scandales à répétition, les détournements de fonds publics, les nominations partisanes, l’inertie des politiques en général, n’ont rien de passionnant pour les jeunes générations.

L’étude de Henry Miller, chercheur invité au Département de sciences politiques, signale que les jeunes ne sont pas capables d’identifier deux ministres dans le gouvernement fédéral. En connaissez-vous des ministres dans le gouvernement Harper? Harper, Harper, Harper! Nous avons un premier ministre de tous les ministères. Il faut les chercher les ténors dans ce Gouvernement conservateur. Nous avons un chef d’État qui prend toute la place! Je comprends trop bien que des jeunes n’aient pu identifier deux ministres obscurs. Nos jeunes ne sont pas ignorants, ils sont bien trop conscients de la non intégrité de la chose politique. À vrai dire, la politique n’est-elle pas la seule profession pour laquelle nulle préparation n’est jugée nécessaire?

Qu’est-ce que nous avons fait de la politique au fil des années? Une question d’images, de lobbying, de favoritisme! Les jeunes ne sont pas intéressés par le manque de vision de nos partis politiques qui ne prennent pas en compte leurs grands questionnements. À titre d’exemple, le gouvernement Harper est en train de torpiller une cause, un symbole chez beaucoup de jeunes: la protection de l’environnement. Il y a un désengagement des jeunes en regard de la politique; ils sont désintéressés et apathiques. Les jeunes sont moins enclins à voter parce qu’ils sont cyniques ou désenchantés de la politique, dégoûtés des fausses promesses, de la malhonnêteté, de l’hypocrisie, de la corruption et du négativisme qui caractérisent la vie politique.

Plusieurs d’entre eux considèrent l’exercice électoral inutile. Il y a une crise de confiance de la part des jeunes générations envers les partis et les gouvernements. Peut-on intéresser les jeunes à la politique? Le tout est une question d’éducation et d’une meilleure information certes. Mais il faut d’abord que la gente politique s’intéresse à eux. Il serait nécessaire qu’à travers divers programmes d’information ou d’éducation les intérêts et les situations personnelles des jeunes soient présents. Ce n’est pas une question d’augmenter ou de baisser les frais de scolarité des universitaires qui fera la différence. Je crois qu’il y a quelque chose de l’ordre de la pertinence. Les jeunes souhaitent des changements au système politique qui permettraient d’encourager l’implication des jeunes.

Nombre de jeunes ont l'impression que les personnes qui déterminent l'ordre du jour du monde politique devraient tenir compte davantage des enjeux touchant leur vécu. Ces enjeux pourraient concerner l'emploi, l'éducation et l'avenir des jeunes. Selon certains d’entre eux, des mesures favorisant le recrutement ou l'implication des jeunes seraient rentables. La présence de chefs, de politiciens et de candidats plus jeunes inciterait sans doute les jeunes électeurs à s'intéresser davantage à la politique. L’avenir de notre pays est entre les mains de nos élus, il serait temps d’y intéresser les jeunes.

Nous apprenons qu’un nouveau cours d’éducation à la citoyenneté fera son apparition en cinquième secondaire dans deux ans. Initiative positive, mais je ne crois pas que c’est un cours qui va changer la situation. Jean-Pierre Raffarin disait: «La politique ne peut plus promettre des lendemains qui chantent et repousser toujours la résolution des problèmes quotidiens.» C’est ce que bien des jeunes et des adultes de chez nous ressentent vis-à-vis les politiciens. Les jeunes s’intéresseront à la politique quand la politique s’intéressera à eux, point final! Ceci étant dit, on aura beau ne pas s’occuper de politique, la politique s’occupera bien de nous tout de même!

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4 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

La politique n’a rien pour encourager les jeunes. Nos politiciens ne sont pas des modèles, des personnes inspirantes. On s’engage à la suite de personnes qui donnent sens à ce que l’on est. Non, la politique ne rejoint pas les jeunes. (J.P.C.)

Auditeur RVM a dit...

Je n’ai pas voté aux dernières élections. Quelle grande mascarade. Des promesses, des promesses et des promesses. Tout est une question de pouvoir! Je ne veux rien savoir de la politique. (M.S.)

Auditeur RVM a dit...

La politique canadienne a besoin de sang neuf! Dommage que les jeunes la fuient. (F.B.)

Auditeur RVM a dit...

Qui rêve d’aller se faire démolir sur la place publique? Les scandales à répétition ont miné la crédibilité de la politique canadienne. Et ce n’est pas fini. L’affaire Mulroney vient confirmer tout cela. Cela sent mauvais. Je comprends pourquoi les jeunes délaissent la politique. (R.V.)