14 décembre 2007 - La vie est fragile, très fragile. Pour certaines personnes aînées, un rien peut bousculer leur sécurité, leur quiétude. Quand les forces viennent à manquer ou que la maladie vient ronger le reste d’énergies vitales, tout peut arriver. L’inexorable passage des ans laisse chez plusieurs Québécois des séquelles physiques et psychologiques importantes. La consultation publique sur les conditions de vie des aînés, presque passée inaperçue dans les médias, a soulevé cet automne plusieurs problématiques dont celle du logement. Selon la Fédération des aînés du Québec (FADOQ), il n’y a pas une semaine où le réseau ne reçoive pas des appels de détresse devant des conditions de logement inacceptables.
Nombre de personnes âgées sont prises à la gorge lorsqu’elles doivent quitter précipitamment leur logement pour des espaces plus adaptés à leurs conditions de santé. La rupture de leur bail provoque un dédoublement des frais locatifs. La loi demande un avis de trois mois avant de quitter son logement. La maladie ne prévient pas trois mois à l’avance! Le transfert urgent vers un CHLD, pour manque d’autonomie, engendre des coûts astronomiques pour les personnes âgées qui souvent, non pas les ressources financières pour assumer le dédoublement des frais locatifs.
La peur est un phénomène naturel qui affecte tout un chacun à différents moments de sa vie. Les gérontologues admettent que l'avancement en âge peut s'accompagner de diverses formes de peur et d'anxiété croissantes. Ces phénomènes s'expliquent par la perception individuelle qu'ont les aînés de leur propre autonomie physique et psychique ainsi que l'image d’eux-mêmes que les membres de leur entourage et la société leur renvoient. Avec le vieillissement de la population, nombre de personnes aînées vivent dans l’angoisse et l’inquiétude. La perte de leur logement est souvent dramatique.
Plusieurs aînés vivent avec de maigres revenus; en 2007, une personne âgée de plus de 65 ans sur deux n’avait que 13 000$ de revenu par année. C’est vraiment peu! Comment des propriétaires peuvent-ils exiger trois mois de logement auprès de personnes vulnérables qui quittent prématurément leur logement? La FADOQ propose que la Régie du logement n’accepte qu’un mois de frais locatifs lorsque les motifs de santé sont évoqués. La consultation publique de cet automne a révélé de nombreux cas d’abus et d’anomalies du système à l’égard des personnes âgées. Qu’entend-on par abus et mauvais traitements?
Par mauvais traitements, on entend le plus souvent tout acte ou toute omission qui nuit à une personne âgée ou qui met sa santé ou son bien-être en danger. L’Organisation mondiale de la Santé définit les mauvais traitements à l’égard des personnes âgées comme « un acte unique ou répété, ou l’absence de mesures appropriées, qui se produisent dans toute relation au sein de laquelle le sentiment de confiance attendu est source de préjudice ou de détresse pour la personne âgée ». Personne ne mérite de souffrir de mauvais traitements, de négligence, de harcèlement et de violence; encore moins si la personne est parmi les plus vulnérables de la société.
La Fédération des aînés du Québec, qui compte plus de 280 000 membres de 50 ans et plus, demande au Gouvernement d’agir dans ce dossier épineux afin de réduire la pénalité exigée aux aînés qui doivent déménager pour des raisons de santé. La consultation publique sur les conditions de vie des aînés, menée par la Ministre Marguerite Blais, a clairement démontré que les aînés sont confrontés à deux défis majeurs: l’insuffisance des revenus et l’inadaptation des alternatives d’habitation pour les aînés en perte d’autonomie.
Une de mes tantes a dû quitter l’an dernier sa résidence pour un Centre hospitalier de longue durée que l’on appelle dans notre jargon CHLD. Elle y était depuis quinze ans dans sa belle résidence; elle s’y sentait en sécurité et bien heureuse. Quel drame pour elle de quitter ce lieu où elle avait tissé des liens avec des dizaines de résidants. Ma tante participait à diverses activités sociales, culturelles et se joignait à des amies pour dire le chapelet à tous les soirs. Partir pour elle fut un déracinement considérable; elle n’avait pas le choix, la maladie s’est imposée et a nécessité un nouvel environnement. Elle n’a pu y survivre, elle est morte trois mois plus tard. J’essaie de me mettre dans la peau de ces personnes vulnérables, aux prises avec les réclamations de propriétaires de résidence, qui se font harceler par ces derniers pour payer le dédoublement des frais de loyer. Terrible! Le vieillissement de la population québécoise demandera au cours des prochaines années des révisions, des adaptations et des changements inévitables de certaines législations.
L’approche des fêtes nous invite à prendre conscience des drames qui se jouent dans la vie de nos proches, de nos aînés. Il n’y a pas que le logement qui préoccupe nos aînés. Au nom de leur dignité, assurons à nos aînés un environnement décent pour leur fin de vie. Jacques Salomé disait: «Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.»
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
Nombre de personnes âgées sont prises à la gorge lorsqu’elles doivent quitter précipitamment leur logement pour des espaces plus adaptés à leurs conditions de santé. La rupture de leur bail provoque un dédoublement des frais locatifs. La loi demande un avis de trois mois avant de quitter son logement. La maladie ne prévient pas trois mois à l’avance! Le transfert urgent vers un CHLD, pour manque d’autonomie, engendre des coûts astronomiques pour les personnes âgées qui souvent, non pas les ressources financières pour assumer le dédoublement des frais locatifs.
La peur est un phénomène naturel qui affecte tout un chacun à différents moments de sa vie. Les gérontologues admettent que l'avancement en âge peut s'accompagner de diverses formes de peur et d'anxiété croissantes. Ces phénomènes s'expliquent par la perception individuelle qu'ont les aînés de leur propre autonomie physique et psychique ainsi que l'image d’eux-mêmes que les membres de leur entourage et la société leur renvoient. Avec le vieillissement de la population, nombre de personnes aînées vivent dans l’angoisse et l’inquiétude. La perte de leur logement est souvent dramatique.
Plusieurs aînés vivent avec de maigres revenus; en 2007, une personne âgée de plus de 65 ans sur deux n’avait que 13 000$ de revenu par année. C’est vraiment peu! Comment des propriétaires peuvent-ils exiger trois mois de logement auprès de personnes vulnérables qui quittent prématurément leur logement? La FADOQ propose que la Régie du logement n’accepte qu’un mois de frais locatifs lorsque les motifs de santé sont évoqués. La consultation publique de cet automne a révélé de nombreux cas d’abus et d’anomalies du système à l’égard des personnes âgées. Qu’entend-on par abus et mauvais traitements?
Par mauvais traitements, on entend le plus souvent tout acte ou toute omission qui nuit à une personne âgée ou qui met sa santé ou son bien-être en danger. L’Organisation mondiale de la Santé définit les mauvais traitements à l’égard des personnes âgées comme « un acte unique ou répété, ou l’absence de mesures appropriées, qui se produisent dans toute relation au sein de laquelle le sentiment de confiance attendu est source de préjudice ou de détresse pour la personne âgée ». Personne ne mérite de souffrir de mauvais traitements, de négligence, de harcèlement et de violence; encore moins si la personne est parmi les plus vulnérables de la société.
La Fédération des aînés du Québec, qui compte plus de 280 000 membres de 50 ans et plus, demande au Gouvernement d’agir dans ce dossier épineux afin de réduire la pénalité exigée aux aînés qui doivent déménager pour des raisons de santé. La consultation publique sur les conditions de vie des aînés, menée par la Ministre Marguerite Blais, a clairement démontré que les aînés sont confrontés à deux défis majeurs: l’insuffisance des revenus et l’inadaptation des alternatives d’habitation pour les aînés en perte d’autonomie.
Une de mes tantes a dû quitter l’an dernier sa résidence pour un Centre hospitalier de longue durée que l’on appelle dans notre jargon CHLD. Elle y était depuis quinze ans dans sa belle résidence; elle s’y sentait en sécurité et bien heureuse. Quel drame pour elle de quitter ce lieu où elle avait tissé des liens avec des dizaines de résidants. Ma tante participait à diverses activités sociales, culturelles et se joignait à des amies pour dire le chapelet à tous les soirs. Partir pour elle fut un déracinement considérable; elle n’avait pas le choix, la maladie s’est imposée et a nécessité un nouvel environnement. Elle n’a pu y survivre, elle est morte trois mois plus tard. J’essaie de me mettre dans la peau de ces personnes vulnérables, aux prises avec les réclamations de propriétaires de résidence, qui se font harceler par ces derniers pour payer le dédoublement des frais de loyer. Terrible! Le vieillissement de la population québécoise demandera au cours des prochaines années des révisions, des adaptations et des changements inévitables de certaines législations.
L’approche des fêtes nous invite à prendre conscience des drames qui se jouent dans la vie de nos proches, de nos aînés. Il n’y a pas que le logement qui préoccupe nos aînés. Au nom de leur dignité, assurons à nos aînés un environnement décent pour leur fin de vie. Jacques Salomé disait: «Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.»
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1 commentaire:
Désolé de la plug, mais en complément de votre texte, voici un questionnaire de « Veillir en liberté », si vous pensez qu'un proche pourrait être en situation d'abus ou de mauvais traitements : http://newsnoncensures.blogspot.com/2007/10/comment-dpister-les-victimes-dabus-et.html
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