( 91 ) Les révélations de Brian

17 décembre 2007 - Avez-vous écouté Brian Mulroney la semaine dernière devant le comité d’éthique de la chambre des Communes? Tout un plaidoyer pour blanchir sa réputation. Flanqué de ses principaux conseillers et des membres de sa famille, ce cher Brian a voulu démontrer hors de tout doute qu’il était le bon et que Karlheinz Shreiber était le gros méchant. Il fallait s’attendre à une défense musclée de ce charmeur et bagarreur politique. Certes, il a réussi à démolir les propos incongrus de ce lobbyiste canado-allemand, spécialiste de la manigance, mais le doute persiste plus que jamais. Si l’ex-premier ministre a voulu sauver sa réputation, la sortie très médiatisée de la semaine dernière est ratée. C’est toute une dramatique qui se joue dans le clan Mulroney.

Le 13 septembre dernier, j’avais écrit un article pas trop flatteur sur ce blogue intitulé: «Le syndrome du mal-aimé». Aujourd’hui mes chers amis, je persiste et je signe. Vous vous souvenez sans doute de la fameuse publication du livre de Brian Mulroney sous le simple titre de Mémoires. Oui, oui, ce fameux gros bouquin arborant la photo du p’tit gars de Baie-Comeau publié chez Quebecor; le lancement fut une exclusivité de la dite entreprise dont l’intéressé est membre du conseil d’administration. Tiens donc! Ce retour en scène de l’ex-premier ministre cet automne s’est avéré davantage un règlement de compte et fut pour le moins perçu avec perplexité par l’ensemble de la population. Mais voilà que Brian Mulroney saute à nouveau dans l’arène avec une détermination plus forte que jamais. Il en a perdu des plumes au cours des dernières semaines ce cher Brian. Notre huard a fait beaucoup mieux!

Il joue gros, très gros. Jeudi dernier, l’ex-premier ministre du Canada a reconnu avoir fait une grosse erreur de jugement en acceptant des paiements en argent comptant du douteux personnage Schreiber. Mais pour le commun des mortels, comment un premier ministre qui vient tout juste de quitter la tête du pays accepte de recevoir une liasse de billets dans un hôtel quelconque? Et qui plus est, dépose ce montant de 225 000$ dans un coffret de sûreté. Erreur de jugement, clame le fautif. La population canadienne n’est pas dupe! Ce n’est pas Joblo, c’est Brian Mulroney, chef politique qui a dirigé le pays de 1984 à 1993 qui a fait cela.

J’ai l’impression que plus Monsieur Mulroney parle, plus il s’enfonce. Dans cette affaire, il n’y a aucun contrat, aucune signature, aucun reçu; que de l’argent liquide. Dans son vibrant plaidoyer de victime, encore une fois, Brian Mulroney nous demande de le croire sur parole. Voyons mes amis, tout cela ressemble à une affaire de pots-de-vin mal ficelée. Nous ne savons pas si tout cela est relié à l’affaire de l’Airbus ou de quelque autre jeu de coulisse. Tout cela me fait penser à ces fameux films de gangsters ou de mafiosi. Tout se passe à la sauvette dans une pièce obscure, à l’insu de tout le monde. Avant sa sortie de l’automne dernier, ce cher Brian m’était devenu sympathique; tout doucement l’histoire commençait à reconnaître son héritage politique, à redorer son blason. Mais voilà une autre tuile ou plutôt c’est la fondation même de l’édifice Mulroney qui est fissurée.

Nous savons tous qu’il n’y a rien d’illégal en soi, mais comme disait le député Serge Ménard lors de la comparution, les billets de 1000$ ont été retirés de la circulation car il servait allègrement à des transactions douteuses et de blanchiment d’argent. C’est une triste page dans l’histoire de nos chefs d’État! Dans l’affaire Mulroney-Schreiber, les gestes sont plus éloquents que la parole. La rhétorique de l’ex-premier ministre ne fera pleurer personne et soyez certains que le douteux personnage Schreiber le sait pertinemment.

Schreiber a beau jeu dans cette histoire; plus longtemps il restera au Canada, plus il échappera à la justice allemande qui l’attend de pied ferme. J’ai beau parcourir le livre Mémoires du pathétique Brian, je n’y trouve aucun mot de cette malencontreuse aventure. Il y a mémoires et mémoire! Sans doute que Brian Mulroney a une puissante mémoire sélective. Tout ce cirque vaut-il une enquête publique? Pas une autre commission Gomery, s’il vous plait! Le maître du jeu demeure Stephen Harper qui songe plus à une réélection qu’à autre chose. Va-t-il reculer? Il a pourtant la réputation de tenir ses promesses.

Brian Mulroney, le mal-aimé, se trouve encore une fois devant son propre miroir. L’image qu’il laisse ou qu’il aimerait laisser n’est pas celle que la population canadienne perçoit. L’histoire de ce pays retiendra de Brian une image bien différente de celle qu’il aurait aimée. Aussi grandes que furent les réalisations de Brian Mulroney, voilà que sa réputation est entachée à jamais, commission publique ou pas. L’aventure d’une commission publique à des coûts exorbitants ne changera pas le verdict de la population. Tournons la page!


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5 commentaires:

Anonyme a dit...

Brian Mulroney est un autre politicien catholique sans principe.

Il y a en d'autres de ces politiciens...

Catholic Priest/Politician About Recriminalizing Abortion...
http://angelqueen.org/forum/viewtopic.php?t=17627

Auditeur RVM a dit...

Je ne crois plus en Brian Mulroney. C’est tout ! (B.R.)

Auditeur RVM a dit...

Merci pour vos réflexions que je trouve toujours équilibrées. J’aime bien les éléments que vous mettez de l’avant. Moi aussi, je commençais à apprécier le travail de BM. Cette histoire est vraiment triste. (J.Y)

Auditeur RVM a dit...

Je ne veux pas d’enquête publique et je ne veux plus rien entendre de Brian Mulroney. C’en est trop ! (T.M.)

Auditeur RVM a dit...

Comment un ex-premier ministre a pu faire cela. Une erreur de jugement, j’en doute ! Je crois que la réputation de Brian Mulroney est entachée pour la vie. Dommage pour lui et pour le Canada. (B.S.)