18 décembre 2007 - La religion n’est pas prête à sortir de nos vies, mes amis. Je pense que jamais l’on n’a autant parlé et écrit sur le sujet depuis le début de la Commission Bouchard-Taylor. Tout un débat de société qui exaspère certains et qui en stimulent beaucoup d’autres. Il me semble que tout a été dit ou presque. Les états d’âme des Québécois ont été sondés et étalés sans retenue sur la place publique. Les nouveaux arrivants y sont allés de leurs revendications assez modérées, parfois farfelues. La place de la religion dans l’espace public n’a pas fini de questionner, de bousculer. Les tenants de la laïcité ne sont pas au bout de leur peine, les croyants ardents non plus. Certaines interventions voulant reléguer la religion à la sphère privée va totalement à l’encore de la tradition québécoise. Depuis toujours, nos vies ont été balisées par des référents religieux; reléguer le tout au rancart, sous le tapis, tient de l’inconscience. Avec l’arrivée du Temps des fêtes, j’ai l’impression que les échanges seront animés lors des rencontres sociales et familiales.
La classe politique ne s’est pas trop mouillée; elle est cependant demeurée bien attentive au déroulement de la Commission sur les accommodements raisonnables. Le rapport qui résultera des savantes réflexions de nos commissaires sera attendu avec impatience. Maintenant que la Commission a fermé ses micros le 14 décembre dernier après 22 audiences, 963 mémoires, 764 témoignages, tout reste à faire dans ce fameux débat qui a mobilisé le Québec entier. Toutefois, au cours des dernières audiences, nous sentions bien que la Commission perdait un peu de souffle! Le long parcours du cortège consultatif fut certes plus animé à ses débuts; il est un peu normal que l’on veuille mettre un terme à tout cela. Assez, c’est assez! Mais voilà que notre Super Mario réclame un moratoire sur l’introduction du cours d’éthique et culture religieuse à l’école primaire. Qu’est-ce qui a piqué ce cher Mario Dumont?
Toute une sortie médiatisée pour soulever une réserve sérieuse sur la mise en route du cours Éthique et culture religieuse approuvé par le ministère de l’Éducation. Ce programme devrait être implanté dans toutes les écoles publiques du Québec en septembre 2008. Nous connaissions déjà la position de l’ADQ puisque Mario Dumont avait déposé en 2005 une pétition de plusieurs milliers de parents réclamant le maintien de l’enseignement religieux catholique à l’école. Ce qui m’interroge, ce n’est pas tant la position de notre Mario national que la teneur des propos qu’il a livrés à l’Assemblée nationale. Après avoir heurté au passage les peuples autochtones par une allusion inappropriée à une légende amérindienne, il a tenu sur un ton alarmiste qui détonne, un discours aux allures démagogiques. Décidément, quel tribun!
L’enseignement religieux catholique rejoint les attentes d’une majorité de parents, soit! Le long processus de laïcisation de l’école québécoise n’a pas débuté avec les travaux de la Commission Bouchard-Taylor. Où se trouvait Monsieur Dumont lors de la publication du rapport Proulx en 1999, de la déconfessionnalisation des commissions scolaires menées par la ministre de l’époque, Pauline Marois? Pourquoi attendre maintenant pour faire cette sortie? Monsieur Dumont connaît très bien les enjeux de cette question. Il faut avouer qu’il a quand même du flair politique le chef de l’opposition officielle! Il sait fort bien qu’une grande majorité des parents en région souhaite le maintien de l’enseignement religieux. Les régions sont la base électorale de l’ADQ, un point c’est tout!
Je ne doute pas des considérants historico-religieux que met de l’avant Mario Dumont et de ses convictions personnelles; j’abonderais en faveur de plusieurs de ces considérants. Toutefois, l’État a fait un choix il y a plusieurs années; nous vivons la résultante. Ce qui m’irrite le plus dans l’intervention de chef de l’ADQ, ce sont ses avancées récupératrices de l’opinion publique, de la question identitaire. Les maisons de sondage ont révélé que la sortie du Nous de Pauline Marois a touché les cordes sensibles des Québécois dit de souche, que la majorité d’entre eux l’appuyait. En politique, il faut occuper le terrain, tout le terrain si possible! La question identitaire et la religion resteront pour longtemps au cœur de nos débats de société. Il aurait été, je crois, bien avantageux que Monsieur Dumont lise et relise rigoureusement le programme proposé par le ministère avant son intervention. Ce programme garantit une grande place aux traditions catholique et protestante ainsi qu’à nos valeurs communes.
Je n’affirme pas que je sois entièrement satisfait de ce programme, loin de là. J’aime le dire et le redire, notre religion n’est pas seulement un héritage, une référence historique, mais une réalité bien vivante chez nous. La foi de nos ancêtres inspire toujours de façons diverses et créatives plus de 80% de la population du Québec. Elle ne fait pas partie d’un musée. Le cours proposé par le ministère n’a pas le but de nourrir la foi des petits Québécois; les parents auront à prendre leur responsabilité et à investir plus que jamais, temps et argent. Que Mario Dumont enfourche un nouveau cheval de bataille ne nous surprend pas; il en a toute une écurie à son service. Bien que le combat de Monsieur Dumont est loin d’être futile, il arrive beaucoup trop tard; d’où le questionnement légitime sur les visées réelles du chef de l’ADQ.
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La classe politique ne s’est pas trop mouillée; elle est cependant demeurée bien attentive au déroulement de la Commission sur les accommodements raisonnables. Le rapport qui résultera des savantes réflexions de nos commissaires sera attendu avec impatience. Maintenant que la Commission a fermé ses micros le 14 décembre dernier après 22 audiences, 963 mémoires, 764 témoignages, tout reste à faire dans ce fameux débat qui a mobilisé le Québec entier. Toutefois, au cours des dernières audiences, nous sentions bien que la Commission perdait un peu de souffle! Le long parcours du cortège consultatif fut certes plus animé à ses débuts; il est un peu normal que l’on veuille mettre un terme à tout cela. Assez, c’est assez! Mais voilà que notre Super Mario réclame un moratoire sur l’introduction du cours d’éthique et culture religieuse à l’école primaire. Qu’est-ce qui a piqué ce cher Mario Dumont?
Toute une sortie médiatisée pour soulever une réserve sérieuse sur la mise en route du cours Éthique et culture religieuse approuvé par le ministère de l’Éducation. Ce programme devrait être implanté dans toutes les écoles publiques du Québec en septembre 2008. Nous connaissions déjà la position de l’ADQ puisque Mario Dumont avait déposé en 2005 une pétition de plusieurs milliers de parents réclamant le maintien de l’enseignement religieux catholique à l’école. Ce qui m’interroge, ce n’est pas tant la position de notre Mario national que la teneur des propos qu’il a livrés à l’Assemblée nationale. Après avoir heurté au passage les peuples autochtones par une allusion inappropriée à une légende amérindienne, il a tenu sur un ton alarmiste qui détonne, un discours aux allures démagogiques. Décidément, quel tribun!
L’enseignement religieux catholique rejoint les attentes d’une majorité de parents, soit! Le long processus de laïcisation de l’école québécoise n’a pas débuté avec les travaux de la Commission Bouchard-Taylor. Où se trouvait Monsieur Dumont lors de la publication du rapport Proulx en 1999, de la déconfessionnalisation des commissions scolaires menées par la ministre de l’époque, Pauline Marois? Pourquoi attendre maintenant pour faire cette sortie? Monsieur Dumont connaît très bien les enjeux de cette question. Il faut avouer qu’il a quand même du flair politique le chef de l’opposition officielle! Il sait fort bien qu’une grande majorité des parents en région souhaite le maintien de l’enseignement religieux. Les régions sont la base électorale de l’ADQ, un point c’est tout!
Je ne doute pas des considérants historico-religieux que met de l’avant Mario Dumont et de ses convictions personnelles; j’abonderais en faveur de plusieurs de ces considérants. Toutefois, l’État a fait un choix il y a plusieurs années; nous vivons la résultante. Ce qui m’irrite le plus dans l’intervention de chef de l’ADQ, ce sont ses avancées récupératrices de l’opinion publique, de la question identitaire. Les maisons de sondage ont révélé que la sortie du Nous de Pauline Marois a touché les cordes sensibles des Québécois dit de souche, que la majorité d’entre eux l’appuyait. En politique, il faut occuper le terrain, tout le terrain si possible! La question identitaire et la religion resteront pour longtemps au cœur de nos débats de société. Il aurait été, je crois, bien avantageux que Monsieur Dumont lise et relise rigoureusement le programme proposé par le ministère avant son intervention. Ce programme garantit une grande place aux traditions catholique et protestante ainsi qu’à nos valeurs communes.
Je n’affirme pas que je sois entièrement satisfait de ce programme, loin de là. J’aime le dire et le redire, notre religion n’est pas seulement un héritage, une référence historique, mais une réalité bien vivante chez nous. La foi de nos ancêtres inspire toujours de façons diverses et créatives plus de 80% de la population du Québec. Elle ne fait pas partie d’un musée. Le cours proposé par le ministère n’a pas le but de nourrir la foi des petits Québécois; les parents auront à prendre leur responsabilité et à investir plus que jamais, temps et argent. Que Mario Dumont enfourche un nouveau cheval de bataille ne nous surprend pas; il en a toute une écurie à son service. Bien que le combat de Monsieur Dumont est loin d’être futile, il arrive beaucoup trop tard; d’où le questionnement légitime sur les visées réelles du chef de l’ADQ.
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3 commentaires:
Mario Dumont m’énerve. Il tire sur tout ce qu’il voit parce qu’il veut se faire voir. Il n’y a pas de parti de l’ADQ. Il y a un chef et c’est tout. Pas d’avenir avec un racoleur de ce genre. (B.C.)
L’intervention de Mario Dumont est super intéressante. Il y a au moins un chef de parti qui soutient l’enseignement religieux. Il ne faut surtout pas compter sur les péquistes pour cela. Les libéraux, ils ne savent plus ce qu’ils veulent. Je suis contente que Mario dise ce que bien des Québécois pensent sur l’enseignement religieux. C’est vrai, qu’au primaire, il est trop tôt pour enlever l’enseignement religieux. Je suis d’accord avec sa position. Je trouve que vous charriez un peu. (D.V.)
Je suis en faveur de l’enseignement religieux. C’est une grande perte pour le milieu scolaire et nos enfants. Je n’y comprends plus rien dans ce Québec des accommodements raisonnables. (L.P.)
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