( 94 ) Enfin, les enfants !

20 décembre 2007 - Depuis des années, on nous rabâche des statistiques pessimistes sur le vieillissement de la population. C’est une tendance inexorable nous affirme les démographes. Le Québec prend un coup de vieux, les résidences de personnes âgées poussent comme des petits champignons, soixante pour cent des lits d’hôpitaux sont occupés par des aînés. Saviez-vous que le Québec compte 1300 centenaires? Les signes sont là et le Québec s’est tourné résolument vers l’immigration pour combler son déficit démographique. En 2006, le Québec a reçu 44 688 immigrants et le ministère de l’Immigration veut augmenter ce nombre de 30%. Mais voilà une bonne nouvelle, les Québécois renouent avec la natalité.

Les statistiques publiées ce mardi parlent d’un bond de 8% de la natalité au Québec. Une augmentation étonnante! Le Québec a vu sa population grimper de 82 100 enfants de plus entre juillet 2006 et juillet 2007. La fécondité des Québécois atteint maintenant 1,62 enfant par femme. Les observateurs signalent que cette augmentation significative n’avait pas été observée depuis plus de 60 ans. Avec ce bond, le Québec a franchi le cap des 7,7 millions d’habitants. Les experts notent aussi que la natalité cette fois dépasse largement l’immigration, près du double. C’est une excellente nouvelle!

On ne peut pas qualifier cette augmentation de baby-boom ou encore d’une réelle tendance; il faut une dizaine d’années pour mesurer tout cela. Comment se fait-il qu’il y ait tant de naissances? Plusieurs éléments concourent à cette croissance et je pense que les mesures sociales et gouvernementales mises en place favorisent beaucoup cette croissance. La situation économique favorable, les garderies à sept dollars, les programmes gouvernementaux et ceux des employeurs contribuent sans aucun doute à relancer la natalité au Québec. Plus le gouvernement favorisera la famille, plus les parents seront désireux de faire des enfants. En fait, plus les parents seront rassurés d’un support adéquat, plus ils auront le goût de mettre au monde des enfants. Nous savons très bien les défis que représente l’arrivée d’un enfant dans un couple. Le contexte des pays industrialisés ne favorise pas spontanément la natalité, tout est tourné vers l’individualisme et consumérisme.

Un peuple qui ne se renouvelle pas est un peuple qui s’éteint, qui se meurt. L’avenir du Québec passe nécessairement par la natalité et l’immigration. Nous ne pouvons assurer un avenir à notre culture et à notre langue sans rejetons. C’est une vérité de La Palice. Devant cette réjouissance du boum des natalités et de l’augmentation de la population, il y a une ombre au tableau. Rien n’est parfait! Le Québec fait face à un flux migratoire inquiétant vers les autres provinces canadiennes; il a même augmenté sensiblement. S’il est bon de faire des enfants, encore faut-il savoir les garder chez nous. Il est évident que l’on ne peut attacher les gens; il s’avère toutefois important d’offrir à nos jeunes des lieux d’épanouissement très compétitifs avec l’ensemble canadien.

Le Québec conserve malgré tout une population active et occupe toujours la deuxième place sur le plan démographique au Canada, après l’Ontario. Approximativement 6 millions de Québécois sont francophones, plus de 600 000 sont anglophones, environ 80 000 sont autochtones. Plus de 80% des Québécois sont concentrés dans les localités situées le long du Saint-Laurent. Montréal concentre à elle seule plus de 45% de l’ensemble de la population du Québec et regroupe 3,5 millions de personnes.

Pour maintenir le Québec à flot, la province n’a pas le choix de trouver des incitatifs pour favoriser la natalité et l’accueil en plus grand nombre de nouveaux arrivants. L’augmentation de l’immigration permettrait à elle seule de maintenir à long terme la population québécoise. «Le volume d’admission de 50 000 par année, combiné à un indice de fécondité de 1,55, ferait en sorte que la population du Québec continuerait de croître jusqu’en 2051, pour diminuer lentement par la suite. Avec 60 000 admissions par année, la croissance de la population totale se poursuivrait au-delà de 2051», établit un document de consultation du ministère de l’Immigration.

Ce qu’il y a de réjouissant dans les statistiques publiées ce mardi, c’est que les Québécois ont encore envie de faire des enfants. Les experts estiment que les naissances dépasseront les 84 000 en 2007. La population du Québec continue toutefois de vieillir ; l’espérance de vie est de 78 ans chez les hommes et de 83 ans chez les femmes. L’âge moyen de l’ensemble de la population dépasse 40 ans; 41,3 ans pour les femmes et 38,9 ans pour les hommes. On peut tout de même se demander s’il serait opportun que le gouvernement investisse moins d’argent dans l’immigration et en donne davantage aux familles québécoises. Il est certain que le désir d’un enfant ne devrait pas être basé sur des questions économiques.

Outre les questions de valeurs et de choix, les enquêtes montrent que la question monétaire est un critère important dans le nombre d’enfants que les parents souhaitent mettre au monde. On ne fait pas des enfants pour s’enrichir monétairement, mais autrement. Mettre des enfants au monde est un risque qu’il faut parfois calculé. «L’argent est une richesse morte, les enfants sont une richesse vivante.» nous dit un proverbe chinois. Il arrive que nous nous efforçons trop souvent de donner à nos enfants tout ce qui nous a manqué dans notre jeunesse et nous négligeons malheureusement de leur donner ce dont nous avons bénéficié. Le célèbre acteur Tom Cruise disait:
« Plus on comprend ce que l’on est, plus on est capable de donner naissance à quelqu’un d’autre.»


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3 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

Les gens ne veulent plus d’enfants. Cela demande trop. Le monde est individualiste. Il n’y a rien que l’argent qui compte. Quand l’argent prend toute la place, il n’y a plus d’espace pour accueillir un enfant. (R.M)

Auditeur RVM a dit...

Merci de votre réflexion pertinente. Je suis convaincue que si le gouvernement pouvait faire plus, il y aurait plus d’enfants. Ce n’est facile d’élever des enfants dans le contexte actuel. (M A.)

Auditeur RVM a dit...

L’avenir du Québec passe par la natalité. Pas d’enfant, pas de Québec. Il me semble que c’est clair comme de l’eau de roche ! (Y.T.)