17 octobre 2008 – Qui ne se souvient pas de la série légendaire Les belles histoires des pays d’en haut et du fameux «viande à chien» de l’avaricieux Séraphin Poudrier? Notre imaginaire collectif a été profondément marqué par ces petites gens trimant dur sur une terre ingrate pour survivre et nourrir leur ribambelle d’enfants. La misère était monnaie courante en ces temps difficiles et héroïques de la colonisation. Depuis, le Québec a radicalement changé, il est devenu l’une des sociétés les plus riches du monde. Pourtant, la pauvreté et la misère courent toujours les rues de nos villes et villages. Des hommes, des femmes et des enfants souffrent profondément, vivent même des tragédies. Dans ce Québec regorgeant de ressources multiples, le taux de risque de pauvreté s’élève autour de 16% selon des indicateurs statistiques sur la pauvreté et l’exclusion sociale. Ce n’est pas rien mes amis !
Le 17 octobre de chaque année, nous soulignons la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Depuis la désignation de cette journée, il y a un quart de siècle, par l’Assemblée générale des Nations Unies, des personnes se mobilisent dans le monde entier pour rappeler à tous que la pauvreté est à combattre, qu’elle est une violation des droits humains. Les chaînes d’information continue nous rapportent quotidiennement des images sur des réalités dramatiques vécues dans certains pays en développement. Entre vous et moi, on s’est presque habitué à cette pauvreté étalée au grand écran. Pendant ce temps, des milliards sont dépensés en armement pour combattre des régimes totalitaires ou pour en arriver à bénéficier d’enjeux commerciaux de taille. La planète Terre a tout ce qu’il faut pour nourrir convenablement ses enfants. La pauvreté, la misère est flagrante, elle est plus près de nous qu’on le pense.
Il n’est pas facile de dresser un portrait de l’état de la pauvreté dans le monde. Toutefois, selon les données fournies en 2007 par «Abolissons la pauvreté», le portrait mondial de la pauvreté n’est pas réjouissant, voire même accablant. Selon plusieurs organismes internationaux, le phénomène prend de l’ampleur, des populations sont décimées, des gens meurent comme des mouches. Saviez-vous que chaque année, neuf millions de personnes meurent de faim ou de malnutrition, 1 milliard n’a pas accès à l’eau potable et plus d’un milliard de personnes vivent dans la misère extrême avec moins d’un dollar par jour? Ce n’est pas des farces mes amis!
Et ce n’est pas tout! D’autres statistiques sont tout simplement renversantes, décidément inacceptables. Près de 50% de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour; 50 000 personnes meurent chaque jour de causes liées à la pauvreté; l’Afrique consacre en moyenne 14$ par personne par jour au service de la dette et seulement 5$ aux soins de santé (SRC, 2007). Pour ma part, j’ai parcouru l’Afrique à maintes reprises dans une quinzaine de pays et j’ai couché sur la dure dans des cases surchauffées, labouré avec des bœufs une terre asséchée, mangé accroupi autour du plat avec la main, marché deux kilomètres pour aller puiser l’eau. Oui, je vous le concède, j’ai vu davantage la détresse tributaire de la misère que de la pauvreté. Nous n’avons pas idée de la souffrance que procure cet état de précarité extrême. Pourtant, des millions de gens la vivent tous les jours.
Nous le savons bien, la misère n’est pas une maladie héréditaire, transmissible. Par choix, nous pouvons opter volontairement pour vivre pauvrement ou modestement. Nous connaissons tous, sans doute, le mouvement important de la simplicité volontaire. On peut vivre la pauvreté ou la simplicité par choix. Mais on ne choisit pas la misère, elle nous tombe dessus! Et quand cela arrive, mes amis, vous perdez tous vos moyens. Au Québec, il y a des gens qui vivent dans la misère, plus qu’on le pense. La pauvreté, on peut s’en remettre, mais pas la misère, elle vous lessive. Vous vous en doutez, la misère n’est pas toujours d’ordre financier. Saviez-vous qu’un Québécois sur cinq souffre de détresse psychologique élevée?
Toutes les études démontrent que ce sont les personnes qui se retrouvent en situation de pauvreté qui sont minées par cette détresse qui vous ronge de l’intérieur. Notre pauvreté n’est pas toujours apparente, loin de là; il faut en parler aux gens qui travaillent dans les centres d’écoute à travers le Québec. En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, prenons bien soin de regarder, de bien écouter ce qui se passe en nous et autour de nous. La vie est si fragile, chacun porte des blessures, vit des pauvretés. N’oublions pas que la pauvreté et la misère n’ont pas de frontière. Elles façonnent souvent l’itinéraire des marginalisés, des laissés-pour-compte, des blessés de la vie. C’est en reconnaissant nos propres pauvretés que nous serons en mesure d’accueillir et de reconnaître celles des personnes qui se présentent à nous. La pauvreté des biens matériels est assez facile à combler, celle du cœur demande la grâce. Mère Teresa disait: «Le manque d’amour est la plus grande pauvreté».
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Le 17 octobre de chaque année, nous soulignons la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Depuis la désignation de cette journée, il y a un quart de siècle, par l’Assemblée générale des Nations Unies, des personnes se mobilisent dans le monde entier pour rappeler à tous que la pauvreté est à combattre, qu’elle est une violation des droits humains. Les chaînes d’information continue nous rapportent quotidiennement des images sur des réalités dramatiques vécues dans certains pays en développement. Entre vous et moi, on s’est presque habitué à cette pauvreté étalée au grand écran. Pendant ce temps, des milliards sont dépensés en armement pour combattre des régimes totalitaires ou pour en arriver à bénéficier d’enjeux commerciaux de taille. La planète Terre a tout ce qu’il faut pour nourrir convenablement ses enfants. La pauvreté, la misère est flagrante, elle est plus près de nous qu’on le pense.
Il n’est pas facile de dresser un portrait de l’état de la pauvreté dans le monde. Toutefois, selon les données fournies en 2007 par «Abolissons la pauvreté», le portrait mondial de la pauvreté n’est pas réjouissant, voire même accablant. Selon plusieurs organismes internationaux, le phénomène prend de l’ampleur, des populations sont décimées, des gens meurent comme des mouches. Saviez-vous que chaque année, neuf millions de personnes meurent de faim ou de malnutrition, 1 milliard n’a pas accès à l’eau potable et plus d’un milliard de personnes vivent dans la misère extrême avec moins d’un dollar par jour? Ce n’est pas des farces mes amis!
Et ce n’est pas tout! D’autres statistiques sont tout simplement renversantes, décidément inacceptables. Près de 50% de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour; 50 000 personnes meurent chaque jour de causes liées à la pauvreté; l’Afrique consacre en moyenne 14$ par personne par jour au service de la dette et seulement 5$ aux soins de santé (SRC, 2007). Pour ma part, j’ai parcouru l’Afrique à maintes reprises dans une quinzaine de pays et j’ai couché sur la dure dans des cases surchauffées, labouré avec des bœufs une terre asséchée, mangé accroupi autour du plat avec la main, marché deux kilomètres pour aller puiser l’eau. Oui, je vous le concède, j’ai vu davantage la détresse tributaire de la misère que de la pauvreté. Nous n’avons pas idée de la souffrance que procure cet état de précarité extrême. Pourtant, des millions de gens la vivent tous les jours.
Nous le savons bien, la misère n’est pas une maladie héréditaire, transmissible. Par choix, nous pouvons opter volontairement pour vivre pauvrement ou modestement. Nous connaissons tous, sans doute, le mouvement important de la simplicité volontaire. On peut vivre la pauvreté ou la simplicité par choix. Mais on ne choisit pas la misère, elle nous tombe dessus! Et quand cela arrive, mes amis, vous perdez tous vos moyens. Au Québec, il y a des gens qui vivent dans la misère, plus qu’on le pense. La pauvreté, on peut s’en remettre, mais pas la misère, elle vous lessive. Vous vous en doutez, la misère n’est pas toujours d’ordre financier. Saviez-vous qu’un Québécois sur cinq souffre de détresse psychologique élevée?
Toutes les études démontrent que ce sont les personnes qui se retrouvent en situation de pauvreté qui sont minées par cette détresse qui vous ronge de l’intérieur. Notre pauvreté n’est pas toujours apparente, loin de là; il faut en parler aux gens qui travaillent dans les centres d’écoute à travers le Québec. En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, prenons bien soin de regarder, de bien écouter ce qui se passe en nous et autour de nous. La vie est si fragile, chacun porte des blessures, vit des pauvretés. N’oublions pas que la pauvreté et la misère n’ont pas de frontière. Elles façonnent souvent l’itinéraire des marginalisés, des laissés-pour-compte, des blessés de la vie. C’est en reconnaissant nos propres pauvretés que nous serons en mesure d’accueillir et de reconnaître celles des personnes qui se présentent à nous. La pauvreté des biens matériels est assez facile à combler, celle du cœur demande la grâce. Mère Teresa disait: «Le manque d’amour est la plus grande pauvreté».
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5 commentaires:
(Diane Campron) Merci pour votre article. J’ai ouvert les yeux ce matin sur tant de souffrances. 17-10-08
(Gilberte Simard) Nous sommes tous et toutes responsables de ce qui se passe dans le monde. C’est à nous de décider de changer le monde. On a beau pleuré sur le sort des plus pauvres, ils ne seront pas mieux demain. 19-10-08
René Paquet) Mère Teresa avait bien raison, notre plus grande pauvreté, c’est l’amour. 19-10-08
(Jeanne Lussier) J’essaie d’aider les plus pauvres de mon quartier avec les moyens que je possède. Noël approche, je pense faire quelque chose avec des femmes de mon quartier. C’est peu mais j’ai l’impression que je lutte contre la misère malgré tout. 20-10-08
(Serge Lemelin) Belle réflexion et des statistiques qui frappent. Merci de nous sensibiliser avec tant de pertinence. Avec le temps, on va finir par bouger. 20-10-08
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