( 127 ) Quelques traces de neige

24 octobre 2008 - Il fallait s’y attendre! La neige a tombé mardi dernier un peu partout sur le territoire du Québec. C’est d’abord sur la réserve faunique des Laurentides que les flocons sont apparus, puis sur la région de Charlevoix, avant de couvrir la quasi totalité de la province. L’hiver est à nos portes, c’est le cas de le dire. Quoi qu’il en soit, l’automne 2008 nous a grandement ravi avec son climat splendide et son peu de précipitations pluviales. Ce fut un automne plutôt sec qui nous a prodigué un soleil resplendissant et une nature des plus colorées pour le grand bonheur de tous. Le ciel s’est retenu et il a laissé tomber à peine 49 mm de pluie en septembre, soit deux fois moins que la moyenne normale. Si la tendance se maintient, le mois d’octobre aura été encore plus sec. Il faut dire que l’été nous avait plutôt bien servis, côté pluie. Il n’y a toutefois pas de tempête menaçante à l’horizon. La tempête, elle se passe ailleurs!

La crise financière qui secoue le monde ne finit plus de donner des sueurs froides aux entreprises et aux investisseurs. Les plans de sauvetage se succèdent au fil des jours sans toutefois ralentir ce tsunami dévastateur qui frappe l’ensemble de la planète. Tout le monde se lance dans la mêlée avec sa vision et ses solutions parfois radicales, avec un remède de cheval, diraient les gens de chez nous. Les gouvernements américains et européens y ont mis le paquet pour colmater l’hémorragie, mais rien ne semble apporter une solution durable. Voilà que le super Nicolas 1er, de la République française vient tout bonnement de décider de refonder le capitalisme, rien de moins. Déclaration étonnante, mais véridique! Écoutez mes amis, ce n’est pas le temps de jouer au monopoly! Plusieurs leaders mondiaux ont gardé silence ou pris leur distance à la suite à cette déclaration passionnée, dont notre imperturbable Stephen Harper.

Sur ce fond de turbulences économiques, voilà qu’une petite tempête vient ébranler la fragile cohabitation des membres de l’Assemblée nationale du Québec. Jean Charest, claironnant sa popularité au fil des dernières semaines et songeant même à une élection hâtive lui aussi, s’est fait passé un sapin sous le nez cette semaine. L’élection du péquiste François Gendron à la présidence de l’Assemblée nationale a fait sortir de ses gonds le premier ministre du Québec, traitant les partis de l’opposition d’avoir usé de « subterfuges » et « d’intrigues » dans cette collusion électorale. C’est une rupture après 216 ans de tradition parlementaire où l’on élisait naturellement à la présidence un membre du parti au pouvoir. Changement majeur qui nous rappelle brutalement que le parti au pouvoir est toujours minoritaire. Il est bon de souligner que le président de l’Assemblée nationale ne joue pas un rôle symbolique ou protocolaire, mais qu’il a un pouvoir important, jouissant même d’un statut de ministre et bénéficiant d’une équipe de recherche à son service. Il est clair que la dynamique va changer au cours des prochaines semaines dans ce haut lieu de la démocratie québécoise, même si le président de cette auguste assemblée se doit de garder la neutralité politique.

N’ayez crainte, les libéraux ont eu leur revanche! L’ADQ de Mario Dumont leur a donné ce jeudi deux nouveaux députés sur un plateau d’argent. En politique, la joute est toujours serrée, les coups bas sont fréquents et il n’y a pas de pardon. Nous venons de le voir assez clairement avec la démission de Stéphane Dion, chef du parti libéral du Canada. La politique ne tolère pas les perdants, ces derniers trouvent assez aisément la porte de sortie. Les moments de crise ou de tempête que nous vivons permettront sans doute aux vrais leaders de se manifester. Nous en avons tant besoin par les temps qui courent. On ne peut tenir ensemble une province, un pays ou une économie debout avec des principes mous, sans idéal et vision. Dans le contexte qui est le nôtre, nous avons besoin plus que jamais d’hommes et de femmes capables de nous inspirer, nous projeter dans l’avenir. Dans ce siècle inédit de la mondialisation, on ne peut se contenter d’une vie politique de bouts de chandelle. De grâce, chers élus, donnez-nous de l’espoir !

C’est vrai, je disais qu’il a neigé un peu partout ces jours-ci. N’ayez crainte, il neigera encore abondamment dans les mois qui viennent sur les 1 667 441 km² du territoire québécois. Nos tempêtes hivernales sont parfois rudes et inquiétantes, à l’image de celles que soulèvent les combattants de l’arène politique et les stratèges du cirque des soubresauts économiques. Après la tempête vient le calme, dit-on. L’expérience nous montre qu’après celle-ci, des traces demeurent parfois indélébiles. Devant ces brassages idéologiques, économiques et politiques, restons calmes après tout. On peut perdre ses élections, ses illusions, son temps, ses clefs, mais tant que l’on garde espoir, il n’y a pas de quoi avoir les nerfs en boule! Un peu de neige avec ça?
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6 commentaires:

Auditeur RVM a dit...

(Suzanne Lussier) Article intéressant. Enfin, il y a une réflexion qui a de l’allure. Bonne continuation. 24-10-08

Auditeur RVM a dit...

(Luc Lemieux) Bravo encore ! Je lis assez souvent votre blogue. J’y trouve une approche pertiente des sujets d’actualité. Je ne suis pas d’accord avec tout mais dans l’ensemble c’est très juste. Félicitations ! 25-10-08

Auditeur RVM a dit...

(Paul St-Pierre) Cette crise financière est mondiale. Elle a commencé dans les pays riches. Ce sont les riches qui rendront le monde plus pauvres. J’aime votre article. C’est bien fait. Merci de nous faire réfléchir sur les grands enjeux. 24-10-08

Auditeur RVM a dit...

(Madeleine Sicotte) Nous sommes samedi. J’ai le temps de lire puisqu’il y a de la grisaille. Je suis tombé sur votre texte qui nous amène plus loin que l’on pense. C’est vrai que les tempêtes se lèvent vitre dans notre entourage. La crise économique m’apparaît quelque chose de surprenant. On ne sait vraiment pas ce qui se passe au fond. Les bourses dégringolent mais pourquoi ? Comment une crise financière américaine fait crouler les autres ? Où est passé l’argent ? L’argent n’a pas fondu ! Bizarre, bizarre. J’ai l’impression que tout cela a été organisé par les plus riches. 25-10-08

Auditeur RVM a dit...

(Jacques Salvas) Beau texte. Cela me fait réfléchir ! 26-1—08

Auditeur RVM a dit...

(Line Tremblay) Intéressant ce commentaire sur l’actualité. Je vous lis de plus en plus. Il faut continuer de nous faire réfléchir en profondeur, avec un peu d’humour. 27-10-08