25 novembre 2008 - Le Salon du livre de Montréal a clôturé sa 31e édition hier soir sous le thème: «L’amour au cœur du livre». Tout un salon, mes amis! Il fallait voir les amoncellements de livres chez les 1550 maisons d’éditions présentes à ce happening montréalais. Comme le disait si bien l’annonce publicitaire d’un club vidéo bien connu: «Des tonnes de copies et des tonnes de copies!». Oui, des livres il y en avait pour tous les goûts et aussi pour toutes les bourses. Malgré la crise financière qui ébranle nos assises et le vent de récession qui souffle un peu partout, le public ne semble pas avoir trop lésiné sur l’achat de certains livres à succès. Une analyse plus raffinée dans les prochains jours viendra sans doute faire le bilan de tout cela. Que retenir de ce salon?
Pour la première fois, j’ai passé toute la durée du salon, soit six jours cette année, à accueillir du monde au stand 319 et à arpenter les longs corridors de ce magnifique salon, le deuxième en importance dans le monde francophone après celui de Paris. En plus des légendaires maisons d’éditions canadiennes, nous pouvions prendre contact aussi avec plusieurs éditeurs naissants et étrangers. Je reste profondément impressionné par cette grande foire au cœur de Montréal. En sillonnant les allées de ce gigantesque salon qui ne finit de s’agrandir au fil des ans, j’avais l’impression de faire le tour d’un grand village des plus animés et des plus colorés. En passant, il fallait bien se chausser parce que l’on en marche un coup sur de ce vaste circuit. Malgré le guide offert gratuitement, comprenant le plan du site, valait mieux avoir un bon sens de l’orientation. Dans ce tour de village, on rencontre des amis, des anciens collègues de travail, des voisins, des membres de la parenté, des auteurs connus et méconnus, des personnalités publiques et j’en passe. Imaginez, j’ai même croisé un de mes médecins qui étonnamment m’a reconnu le premier. C’est vraiment un lieu d’échanges et de retrouvailles!
Samedi et dimanche, la place Bonaventure a été prise littéralement d’assaut par le public. C’était infernal! Il y avait du monde partout, partout. Dans cette immense enceinte, nous avions peine à circuler au travers de cette foule dense et compacte. C’est le cas de le dire, c’est le public qui est maître de cette foire annuelle. J’ai rencontré des gens de Chicoutimi, de St-Georges de Beauce, de Gatineau, de Joliette, de Québec, de Rouyn, de Sherbrooke, de Trois-Rivières, de Victoriaville et de nombreuses autres villes du Québec. Impressionnant, merci! C’est plus de 120 000 personnes qui ont déambulé dans cet espace unique! Dans le fond, le Salon du livre de Montréal, c’est beaucoup plus que le livre. Plusieurs personnes m’ont avoué que le salon était un prétexte de sortie pour rencontrer des gens connus, faire un peu de voyeurisme quoi. Pourquoi pas?
Évidemment, rien n’est parfait dans la vie. Après quelques heures de promenade, l’air ambiant devient de moins en moins agréable. Il y a les yeux qui piquent, le nez qui coule, la gorge qui s’assèche sans compter les oreilles qui bourdonnent. Les amoureux du livre sont prêts à tout pour savourer les nouvelles parutions, voir leurs auteurs préférés, décrocher une dédicace à la sauvette. Cet événement annuel nous invite aussi à réfléchir sur la situation de la lecture, du livre et du français dans la province. Il est clair que la lecture ne nuit pas à la qualité de la langue, bien au contraire. Encore faut-il que les gens de chez nous lisent, particulièrement les jeunes. Si on se fie à la piètre qualité du français écrit et parlé, nous sommes en droit de nous interroger. Une étude publiée par le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada, sous le titre Évaluation du PPCE-13 de 2007, révélait que les jeunes québécois de 13 ans arrivaient bons premiers à travers le Canada pour la qualité de lecture. En fait, qu’en est-il de la lecture chez nous?
Plusieurs études démontrent hors de tout doute que la famille et l’école jouent un rôle primordial dans l’apprentissage de la lecture et que celles-ci sont des facteurs déterminants dans le plaisir de lire. Le plaisir de lire, ça se développe dans un environnement propice. Il est indéniable que le plaisir de lire à l’âge adulte est étroitement lié à l’apprentissage scolaire. D’autres études soulignent que plus la scolarité, le revenu personnel et familial sont élevés, plus les gens s’adonnent à la lecture. Devant la situation de sous-financement de nos bibliothèques municipales et scolaires, il importe que les autorités gouvernementales et municipales rendent, par des investissements importants, le livre très accessible aux jeunes et adultes. Il est vrai que l’arrivée d’Internet ouvre une nouvelle avenue dans l’accessibilité à la lecture, mais cela ne remplacera jamais le plaisir de tenir un livre dans ses mains.
Nous savons tous que la lecture est vitale. Au Canada, selon une enquête sur l’alphabétisation (EIACA), on estime que 15% de la population âgée de 16 à 65 ans possèdent de très faibles compétences (niveau 1 sur une échelle de 5) en matière de compréhension de textes suivis. Cette proportion grimpe à 42% si on parle de faibles compétences (niveau 2). Au Québec, une partie importante de la population n’atteint pas le niveau 3, c’est-à-dire le seuil souhaité. Les recherches montrent qu’un Québécois sur deux (âgé de 16 à 65 ans) n’a pas les compétences nécessaires pour utiliser l’information afin de fonctionner pleinement au sein de la société et de l’économie. En fait, 800 000 personnes, âgées de 16 à 65 ans, se situent au plus bas niveau de l’échelle des capacités de lecture. Ce n’est pas rien! Nous sommes tout de même en 2008, dans une société super développée, où pourtant l’accessibilité à l’éducation, au savoir, est à portée de main. Il va falloir plus que des Salons du livre pour stimuler la lecture!
En écrivant cet article, je me suis souvenu de cette citation bien à propos de William Osler : « Il est plus facile d’acheter un livre que de le lire, et plus facile de le lire que de le comprendre ». Puissent les livres achetés à ce 31e Salon du livre faire découvrir les beautés de ce monde et comprendre un peu plus en profondeur notre être, notre vivre ensemble et notre devenir. À l’an prochain pour la 32e édition qui se tiendra du 18 au 23 novembre 2009 et d’ici là bonne lecture!
Pour la première fois, j’ai passé toute la durée du salon, soit six jours cette année, à accueillir du monde au stand 319 et à arpenter les longs corridors de ce magnifique salon, le deuxième en importance dans le monde francophone après celui de Paris. En plus des légendaires maisons d’éditions canadiennes, nous pouvions prendre contact aussi avec plusieurs éditeurs naissants et étrangers. Je reste profondément impressionné par cette grande foire au cœur de Montréal. En sillonnant les allées de ce gigantesque salon qui ne finit de s’agrandir au fil des ans, j’avais l’impression de faire le tour d’un grand village des plus animés et des plus colorés. En passant, il fallait bien se chausser parce que l’on en marche un coup sur de ce vaste circuit. Malgré le guide offert gratuitement, comprenant le plan du site, valait mieux avoir un bon sens de l’orientation. Dans ce tour de village, on rencontre des amis, des anciens collègues de travail, des voisins, des membres de la parenté, des auteurs connus et méconnus, des personnalités publiques et j’en passe. Imaginez, j’ai même croisé un de mes médecins qui étonnamment m’a reconnu le premier. C’est vraiment un lieu d’échanges et de retrouvailles!
Samedi et dimanche, la place Bonaventure a été prise littéralement d’assaut par le public. C’était infernal! Il y avait du monde partout, partout. Dans cette immense enceinte, nous avions peine à circuler au travers de cette foule dense et compacte. C’est le cas de le dire, c’est le public qui est maître de cette foire annuelle. J’ai rencontré des gens de Chicoutimi, de St-Georges de Beauce, de Gatineau, de Joliette, de Québec, de Rouyn, de Sherbrooke, de Trois-Rivières, de Victoriaville et de nombreuses autres villes du Québec. Impressionnant, merci! C’est plus de 120 000 personnes qui ont déambulé dans cet espace unique! Dans le fond, le Salon du livre de Montréal, c’est beaucoup plus que le livre. Plusieurs personnes m’ont avoué que le salon était un prétexte de sortie pour rencontrer des gens connus, faire un peu de voyeurisme quoi. Pourquoi pas?
Évidemment, rien n’est parfait dans la vie. Après quelques heures de promenade, l’air ambiant devient de moins en moins agréable. Il y a les yeux qui piquent, le nez qui coule, la gorge qui s’assèche sans compter les oreilles qui bourdonnent. Les amoureux du livre sont prêts à tout pour savourer les nouvelles parutions, voir leurs auteurs préférés, décrocher une dédicace à la sauvette. Cet événement annuel nous invite aussi à réfléchir sur la situation de la lecture, du livre et du français dans la province. Il est clair que la lecture ne nuit pas à la qualité de la langue, bien au contraire. Encore faut-il que les gens de chez nous lisent, particulièrement les jeunes. Si on se fie à la piètre qualité du français écrit et parlé, nous sommes en droit de nous interroger. Une étude publiée par le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada, sous le titre Évaluation du PPCE-13 de 2007, révélait que les jeunes québécois de 13 ans arrivaient bons premiers à travers le Canada pour la qualité de lecture. En fait, qu’en est-il de la lecture chez nous?
Plusieurs études démontrent hors de tout doute que la famille et l’école jouent un rôle primordial dans l’apprentissage de la lecture et que celles-ci sont des facteurs déterminants dans le plaisir de lire. Le plaisir de lire, ça se développe dans un environnement propice. Il est indéniable que le plaisir de lire à l’âge adulte est étroitement lié à l’apprentissage scolaire. D’autres études soulignent que plus la scolarité, le revenu personnel et familial sont élevés, plus les gens s’adonnent à la lecture. Devant la situation de sous-financement de nos bibliothèques municipales et scolaires, il importe que les autorités gouvernementales et municipales rendent, par des investissements importants, le livre très accessible aux jeunes et adultes. Il est vrai que l’arrivée d’Internet ouvre une nouvelle avenue dans l’accessibilité à la lecture, mais cela ne remplacera jamais le plaisir de tenir un livre dans ses mains.
Nous savons tous que la lecture est vitale. Au Canada, selon une enquête sur l’alphabétisation (EIACA), on estime que 15% de la population âgée de 16 à 65 ans possèdent de très faibles compétences (niveau 1 sur une échelle de 5) en matière de compréhension de textes suivis. Cette proportion grimpe à 42% si on parle de faibles compétences (niveau 2). Au Québec, une partie importante de la population n’atteint pas le niveau 3, c’est-à-dire le seuil souhaité. Les recherches montrent qu’un Québécois sur deux (âgé de 16 à 65 ans) n’a pas les compétences nécessaires pour utiliser l’information afin de fonctionner pleinement au sein de la société et de l’économie. En fait, 800 000 personnes, âgées de 16 à 65 ans, se situent au plus bas niveau de l’échelle des capacités de lecture. Ce n’est pas rien! Nous sommes tout de même en 2008, dans une société super développée, où pourtant l’accessibilité à l’éducation, au savoir, est à portée de main. Il va falloir plus que des Salons du livre pour stimuler la lecture!
En écrivant cet article, je me suis souvenu de cette citation bien à propos de William Osler : « Il est plus facile d’acheter un livre que de le lire, et plus facile de le lire que de le comprendre ». Puissent les livres achetés à ce 31e Salon du livre faire découvrir les beautés de ce monde et comprendre un peu plus en profondeur notre être, notre vivre ensemble et notre devenir. À l’an prochain pour la 32e édition qui se tiendra du 18 au 23 novembre 2009 et d’ici là bonne lecture!
6 commentaires:
(Serge Paul) Vive le livre ! Il faut tout faire pour maintenir la qualité. Par contre, c’est tellement cher. Plusieurs livres sont hors de prix. On ne peut pas se permettre n’importe quoi. Lorsque l’on habite en région, les bibliothèques ne sont pas toujours accessibles. Merci de me lire. 25-11-08
(Luc Lacoursière) J’aime lire mais cela coûte cher. Il faudrait que le gouvernement enlève la TVQ sur les livres. 25-11-08
(Emmanuel Circé) J’ai écouté plusieurs émissions en direct du salon. Bravo
à tous les animateurs. J’ai grandement apprécié la variété des émissions. C’était super bon. 25-11-08
(Jeanne Latulipe) Braov à Radio Ville-Marie. Une radio qui offre des émissions sur le livre des plus intéressantes. Grâce à vous, j’apprends de tout sur le livre. Vous de bons animateurs et animatrices. Continuez !
(Jacqueline Morneau) Bravo pour votre blogue, cher D.G.! Vous écrivez très bien, et d'une façon vivante : j'aime beaucoup. Merci de vous donner la peine d'écrire : ça éclaire notre bougie! Une fidèle. 25-11-08
(Jean Salvas) Mon cher monsieur, je lis régulièrement vos articles et cela m’inspire. Il faudrait que l’on vous engage à La Presse. Excellent ! Il faut continuer à nous faire réfléchir comme vous le faites. J’ai bien votre article sur le salon du livre. J’aime quand vous caricaturer les choses. C’est intéressant ! 25-11-08
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