14 janvier 2008 - On dirait que 2008 ne finit plus de s’étirer avec cette fameuse saga du show télévisé le plus regardé de l’année. L’émission fétiche de Radio-Canada a fait tout un Bye Bye pour le moins controversé, si on en juge l’immense tollé, au terme de cette année éprouvante à bien des égards. Des mots irrévérencieux éclatent de partout sur la performance de nos supers héros du petit écran: honteux, inquiétant, manque d’intelligence. Le Bye Bye 2008 passera sans doute à l’histoire. Le couple Cloutier-Morissette, jusqu’alors loin de la tornade médiatique, sont revenus jeudi dernier de Floride pour rencontrer la presse et s’expliquer. Mais l’effet boomerang écorche profondément la télévision d’État et ses brillants dirigeants. Comment la société d’État peut-elle laisser passer ces platitudes, ces inepties?
La direction de Radio-Canada a, tant bien que mal, tenté d’éteindre les feux en signifiant avoir mis des réserves sur certaines parodies, mais que les auteurs ont choisi de tester les limites du public. Louise Lantaigne, directrice de la programmation de la société d’État, était dans ses petits souliers et elle a bien reconnu que la société d’État était allée trop loin. Le ministre du Patrimoine James Moore affirme avec vigueur que «c’était sans goût et insultant» Certains, surtout les plus offensés, réclament même la tête des dirigeants de Radio-Canada. Ce sont les téléspectateurs qui seront toujours les juges avisés de notre télévision nationale. Les bonzes de la société d’État, aussi fins et brillants stratèges qu’ils soient, auront beau brasser les éprouvettes remplie de créativité et de potion magique, il reste que la mesure est toujours de bon goût lorsque l’on s’adresse à un large public de plus de quatre millions de téléspectateurs.
Le Québec du Juste pour rire a fait de l’humour sa marque de commerce au fil des années. L’humour, c’est un peu comme marcher en équilibre sur un fil de fer. Tous ne sont pas de bons équilibristes et certains, fort heureusement pour nous, ne le seront jamais. Depuis plus d’une décennie, nous assistons à l’omniprésence d’un star système exploité à l’extrême qui doit produire des vedettes façonnées sous pression et sur mesure pour plaire, distraire et faire rire à gorge déployée. Certains artistes, souvent désabusés devant le système en place, vous diront, ce sont toujours les mêmes qui contrôlent tout et qui, au fond, ne sont plus drôles. Faire rire à tout prix, en empruntant les faits et gestes du parcours de vie des autres, est un chemin glissant, voire périlleux. Le tandem Cloutier-Morissette en a perdu le sourire, pour ne pas dire la face, lors de la conférence de presse de la semaine dernière. Des visages déconfits ont fait face à la junte de journalistes agglutinée dans un hôtel du centre-ville de Montréal. Il n’y avait rien de drôle ce jour-là!
Faut-il être encore si profondément traumatisés par toutes ces années d’oppression qui nous collent toujours à la peau et qui nous incitent sans cesse à prouver notre libéralisme flagrant, débridé et démesuré. Mais voilà qu’à travers ce sketch à grand déploiement de fin d’année, tout n’a pas passé. Non, pas cette fois-ci. Certaines années, les téléspectateurs trouvaient cela bon, moche, moyen, pas si mal et même très drôle. Mais cette année, le jugement global du public semble sans merci. Il y a des limites qu’il ne faut pas franchir. C’est le peuple qui juge et trop, c’est trop. Certains diront que les gens exagèrent tout le temps. «Sauf quelques petits gags et certains sketchs, ce n’était pas si mal au fond!» disait un passant à un journaliste en quête de l’opinion crue du public au lendemain de cette avalanche sans précédent de protestations à travers le pays.
Il peut-être bon de se demander si le Québec de 2009 n’est pas en train de changer. «Pu capable de l’entendre celle-là!» disait mon voisin de gauche lors du déroulement drolatique de ce fameux Bye Bye! Se pourrait-il que notre Québec vieillissant n’ait plus les mêmes ressorts et qu’il soit passé à autre chose. Nous savons trop bien que la bataille entre l’empire Quebecor et la Société Radio Canada est farouche et qu’il y a une guerre de tranchées réelle entre ces compétiteurs au quotidien. La course effrénée aux cotes d’écoute et au numéro un sur le podium font saliver bien des dirigeants de ces réseaux de télédiffusion. La question fondamentale demeure toutefois présente. Que devons-nous offrir à la population en quête d’information, de divertissement et de savoir?
La télé ne peut être, quoi qu’en pense plusieurs tenants d’un certain discours populiste ou au raz-les-pâquerettes, qu’un instrument de divertissement. Nous connaissons tous le rôle important, voire majeur que jouent les médias dans ce monde du tape-à-l’œil et de ce qui fait tendance. N’ayons crainte, les commanditaires le savent trop bien et eux aussi salivent plus qu’on ne le pense. Les dirigeants de la Société Radio-Canada auront sans aucun doute un bon examen à faire, suite à ce cafouillage, exagéré ou pas, de ce passage télévisuel mouvementé et quasi raté à 2009. Plusieurs observateurs, à juste titre, ne cessent de critiquer ouvertement certains tournants, parfois incompréhensibles, de notre télévision et de notre radio d’État. Dire que 2008, avec son lot d’épreuves, aurait peut-être aimé tirer sa révérence plus discrètement, mais un certain Bye Bye en aura décidé autrement. L’année est réellement terminée et la poussière de tout cela finira bien par tomber en se rappelant toutefois qu’il vaut sans doute mieux avoir un avenir prometteur qu’un passé raté.
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
La direction de Radio-Canada a, tant bien que mal, tenté d’éteindre les feux en signifiant avoir mis des réserves sur certaines parodies, mais que les auteurs ont choisi de tester les limites du public. Louise Lantaigne, directrice de la programmation de la société d’État, était dans ses petits souliers et elle a bien reconnu que la société d’État était allée trop loin. Le ministre du Patrimoine James Moore affirme avec vigueur que «c’était sans goût et insultant» Certains, surtout les plus offensés, réclament même la tête des dirigeants de Radio-Canada. Ce sont les téléspectateurs qui seront toujours les juges avisés de notre télévision nationale. Les bonzes de la société d’État, aussi fins et brillants stratèges qu’ils soient, auront beau brasser les éprouvettes remplie de créativité et de potion magique, il reste que la mesure est toujours de bon goût lorsque l’on s’adresse à un large public de plus de quatre millions de téléspectateurs.
Le Québec du Juste pour rire a fait de l’humour sa marque de commerce au fil des années. L’humour, c’est un peu comme marcher en équilibre sur un fil de fer. Tous ne sont pas de bons équilibristes et certains, fort heureusement pour nous, ne le seront jamais. Depuis plus d’une décennie, nous assistons à l’omniprésence d’un star système exploité à l’extrême qui doit produire des vedettes façonnées sous pression et sur mesure pour plaire, distraire et faire rire à gorge déployée. Certains artistes, souvent désabusés devant le système en place, vous diront, ce sont toujours les mêmes qui contrôlent tout et qui, au fond, ne sont plus drôles. Faire rire à tout prix, en empruntant les faits et gestes du parcours de vie des autres, est un chemin glissant, voire périlleux. Le tandem Cloutier-Morissette en a perdu le sourire, pour ne pas dire la face, lors de la conférence de presse de la semaine dernière. Des visages déconfits ont fait face à la junte de journalistes agglutinée dans un hôtel du centre-ville de Montréal. Il n’y avait rien de drôle ce jour-là!
Faut-il être encore si profondément traumatisés par toutes ces années d’oppression qui nous collent toujours à la peau et qui nous incitent sans cesse à prouver notre libéralisme flagrant, débridé et démesuré. Mais voilà qu’à travers ce sketch à grand déploiement de fin d’année, tout n’a pas passé. Non, pas cette fois-ci. Certaines années, les téléspectateurs trouvaient cela bon, moche, moyen, pas si mal et même très drôle. Mais cette année, le jugement global du public semble sans merci. Il y a des limites qu’il ne faut pas franchir. C’est le peuple qui juge et trop, c’est trop. Certains diront que les gens exagèrent tout le temps. «Sauf quelques petits gags et certains sketchs, ce n’était pas si mal au fond!» disait un passant à un journaliste en quête de l’opinion crue du public au lendemain de cette avalanche sans précédent de protestations à travers le pays.
Il peut-être bon de se demander si le Québec de 2009 n’est pas en train de changer. «Pu capable de l’entendre celle-là!» disait mon voisin de gauche lors du déroulement drolatique de ce fameux Bye Bye! Se pourrait-il que notre Québec vieillissant n’ait plus les mêmes ressorts et qu’il soit passé à autre chose. Nous savons trop bien que la bataille entre l’empire Quebecor et la Société Radio Canada est farouche et qu’il y a une guerre de tranchées réelle entre ces compétiteurs au quotidien. La course effrénée aux cotes d’écoute et au numéro un sur le podium font saliver bien des dirigeants de ces réseaux de télédiffusion. La question fondamentale demeure toutefois présente. Que devons-nous offrir à la population en quête d’information, de divertissement et de savoir?
La télé ne peut être, quoi qu’en pense plusieurs tenants d’un certain discours populiste ou au raz-les-pâquerettes, qu’un instrument de divertissement. Nous connaissons tous le rôle important, voire majeur que jouent les médias dans ce monde du tape-à-l’œil et de ce qui fait tendance. N’ayons crainte, les commanditaires le savent trop bien et eux aussi salivent plus qu’on ne le pense. Les dirigeants de la Société Radio-Canada auront sans aucun doute un bon examen à faire, suite à ce cafouillage, exagéré ou pas, de ce passage télévisuel mouvementé et quasi raté à 2009. Plusieurs observateurs, à juste titre, ne cessent de critiquer ouvertement certains tournants, parfois incompréhensibles, de notre télévision et de notre radio d’État. Dire que 2008, avec son lot d’épreuves, aurait peut-être aimé tirer sa révérence plus discrètement, mais un certain Bye Bye en aura décidé autrement. L’année est réellement terminée et la poussière de tout cela finira bien par tomber en se rappelant toutefois qu’il vaut sans doute mieux avoir un avenir prometteur qu’un passé raté.
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
9 commentaires:
(Lise Tremblay) Vous avez entièrement raison. Félicitations. Je suis convaincu que beaucoup de monde pense comme vous. 15-1-09
(Gaétan Havard) J’ai honte de ce fameux Bye Bye! Quelle idiotie. Véronique Cloutier, il est temps qu’elle s’efface. Je suis tanné de la voir et de l’entendre. La SRC n’a pas les pattes blanches dans tout cela. J’aime votre analyse. Vous regardez autrement les choses. 15-1-09
(Manon Simard) Je vous appuie à 100%. J’ai aimé lire votre article qui replace les choses qui dit ce que l’on pense. 15-1-09
(Jeanne Cloutier) Excellent monsieur le DG. Je vous lis souvent et j’avais hâte de lire votre opinion sur le sujet. Je suis comblée. Merci de nous rappeler les vraies affaires et ce qui est essentiel. 14-1-09
(Paul Simard) Je trouve que vous en mettez un peu. C’est vrai que ce n’était pas le meilleur mais il ne faudrait pas exagérer. Je trouve que tout le monde fait une tempête de ce Bye Bye. Passons à autre chose, svp. 14-1-09
Georges Every) Je trouvé cette émission décevante. Il y avait rien de drôle. 14-1-09
(Daniel Sicotte) D’accord avec vous. Piètre performance. 14-1-09
(Fleurette Sirois) Je n’en peu plus de ces conneries québécoises. On passe pour des imbéciles. Les artistes québécois de ce fameux Bye Bye ont perdu la tête pour ne pas dire autre chose. Tout cela, nous le payons avec nos impôts. Je suis outrée ! 14-1-09
Publier un commentaire