30 janvier 2009 - Le voilà enfin le fameux budget fédéral en situation de crise! Au fil des jours qui ont précédé sa présentation, de nombreuses fuites, volontaires et stratégiques, du gouvernement Harper, ont permis aux Canadiens de connaître avant son dépôt les grandes orientations de ce budget tant attendu. La livraison même de cet énoncé économique détonne par rapport à celle du dernier budget de ce gouvernement minoritaire, toujours en sursis. Il étonne d’abord par l’attitude même du parti au pouvoir et aussi par les mesures costaudes mises en place pour protéger, voire sauver l’économie canadienne de l’effondrement. Tout un pari en ce temps de morosité économique et de tensions politiques!
Jusqu’à la crise parlementaire qui a secoué le pays pendant deux semaines en décembre 2008, le gouvernement Harper avait fanfaronné en majoritaire à la Chambre des communes et cela avec une certaine intransigeance souvent mal habile, voire provocatrice. Il y a encore de la philosophie réformiste qui suinte chez ce Calgarien d’adoption de 49 ans devenu le 39e Premier Ministre du Canada pour la première fois le 23 janvier 2006. Les rebondissements de la coalition des partis d’opposition, en vue de chasser les conservateurs de Stephen Harper du pouvoir il y a peine quelques semaines, ont ébranlé l’assurance même du gouvernement en place et fragilisé le climat de confiance de ce parlement. La politique canadienne ne finit plus de nous surprendre par ses suspens ininterrompus.
Stephen Harper a changé, du moins apparemment. Nous sommes peu habitués à cette attitude et à cette image conciliantes des derniers jours chez cet homme de l’Ouest. Démocratie et crise économique obligent; le gouvernement en place ne peut plus jouer à l’autruche et dire que la récession ne nous affectera pas tellement. Elle a pourtant commencé à miner durement plusieurs régions du pays par des mises à pieds massives et des fermetures d’usines. Le Canada est en récession et le gouvernement se devait aussi, à l’instar des autres pays développés de la planète, d’annoncer des mesures salvatrices en faveur de l’économie canadienne. Pour l’annonce de son budget, le ministre Jim Flaherty a troqué ses souliers de salon contre une paire de chaussures de travailleur solidement attachée. Le symbole était frappant!
Le Canada marchera au cours de 2009 sur un terrain accidenté, miné par cette crise économique, qui bouleversera sérieusement la vie quotidienne de la population et des entreprises canadiennes. Jim Flaherty le savait bien et il devait gagner son pari en faisant une plus grande place aux investissements dans des mesures sociales et dans la réduction des impôts des contribuables. Le gouvernement Harper n’avait pas le choix d’écouter les partis de l’opposition et de s’arrimer aux plans de relance de ses homologues du G7. Il faudra être bien chaussé pour entreprendre cette marche ardue qui plongera à nouveau le pays dans un déficit récurrent. On parle ici de milliards, de milliards et de milliards. C’est gros un milliard! Il faut dire que nos voisins du Sud nous ont pas mal habitués depuis des mois à ce mot «milliard» devenu monnaie courante dans notre langage journalier et notre imaginaire collectif. Rien de réjouissant à l’horizon pour Stephen Harper, le conservateur, qui tôt ou tard en 2009 se retrouvera pour une troisième fois devant l’électorat. Gagner du temps, voilà son pari!
Ce budget de relance économique prévoit quarante milliards d’investissements, réparti sur deux ans. Cela aura pour effet, malheureusement, de nous plonger pendant au mois cinq ans dans un déficit difficile à chiffrer. Selon le ministre des finances, nouvellement chaussé pour l’occasion, le Canada demeure toutefois en meilleure posture que bien d’autres économies développées dans le monde et «ces mesures permettent de rétablir la confiance et de favoriser l’octroi de prêts. Elles inciteront les entreprises à continuer d’investir, de prendre de l’expansion et de créer des emplois». Dans le contexte actuel, aucune boule de cristal ne peut prévoir l’allure des économies canadienne et mondiale tellement tout est entremêlé. Nous avons l’impression de vivre plusieurs récessions en même temps et personne ne sait sur quelle ficelle tirer pour nous sortir de ce marasme.
Dans ce budget 2009-2010, le gouvernement Harper aura saupoudré plusieurs milliards dans les différentes sphères de la vie canadienne. Les parents pauvres demeurent sans contredit l’environnement et la culture. En cette période d’incertitude économique, ce budget tant attendu par les Canadiens ne plaira certes pas à tout le monde. Cependant, l’investissement imposant du fédéral dans l’économie canadienne aura le mérite de sécuriser les contribuables et de donner un peu de souffle à une économie qui commence à battre de l’aile.
L’équipe libérale de Michael Ignatieff a décidé d’appuyer ce budget, au grand dam des autres partis d’opposition, en exigeant toutefois des rapports périodiques sur ce plan de relance économique. Pas trop exigeant le nouveau chef libéral! Le grand gagnant de cette opération budgétaire, c’est bien Stephen Harper. Par leur appui au gouvernement conservateur, les libéraux viennent de sonner le glas à la fragile coalition signée par le trio d’opposition Stéphane Dion, Gilles Duceppe et Jack Layton. Le nouveau chef libéral déterre à nouveau la hache de guerre entre les partis de l’opposition au grand soulagement d’un Stephen Harper qui gagne ainsi du temps, respire un peu mieux et sourit déjà devant les querelles partisanes à venir de l’opposition.
Terminé les surplus! De 1998 à 2007, le Canada avait engrangé des sommes faramineuses. Il doit maintenant se frayer un chemin dans le rouge sans trop handicaper son avenir et celui des Canadiens. Somme toute, le pays s’en tire toutefois assez bien malgré les prévisions alarmistes du FMI. Comme on dit souvent: «Quand on se compare, on se console!» Sans perdre l’équilibre, notre super ministre des finances Jim Flaherty aura tout de même trouvé dans ce budget chaussure à son pied.
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
Jusqu’à la crise parlementaire qui a secoué le pays pendant deux semaines en décembre 2008, le gouvernement Harper avait fanfaronné en majoritaire à la Chambre des communes et cela avec une certaine intransigeance souvent mal habile, voire provocatrice. Il y a encore de la philosophie réformiste qui suinte chez ce Calgarien d’adoption de 49 ans devenu le 39e Premier Ministre du Canada pour la première fois le 23 janvier 2006. Les rebondissements de la coalition des partis d’opposition, en vue de chasser les conservateurs de Stephen Harper du pouvoir il y a peine quelques semaines, ont ébranlé l’assurance même du gouvernement en place et fragilisé le climat de confiance de ce parlement. La politique canadienne ne finit plus de nous surprendre par ses suspens ininterrompus.
Stephen Harper a changé, du moins apparemment. Nous sommes peu habitués à cette attitude et à cette image conciliantes des derniers jours chez cet homme de l’Ouest. Démocratie et crise économique obligent; le gouvernement en place ne peut plus jouer à l’autruche et dire que la récession ne nous affectera pas tellement. Elle a pourtant commencé à miner durement plusieurs régions du pays par des mises à pieds massives et des fermetures d’usines. Le Canada est en récession et le gouvernement se devait aussi, à l’instar des autres pays développés de la planète, d’annoncer des mesures salvatrices en faveur de l’économie canadienne. Pour l’annonce de son budget, le ministre Jim Flaherty a troqué ses souliers de salon contre une paire de chaussures de travailleur solidement attachée. Le symbole était frappant!
Le Canada marchera au cours de 2009 sur un terrain accidenté, miné par cette crise économique, qui bouleversera sérieusement la vie quotidienne de la population et des entreprises canadiennes. Jim Flaherty le savait bien et il devait gagner son pari en faisant une plus grande place aux investissements dans des mesures sociales et dans la réduction des impôts des contribuables. Le gouvernement Harper n’avait pas le choix d’écouter les partis de l’opposition et de s’arrimer aux plans de relance de ses homologues du G7. Il faudra être bien chaussé pour entreprendre cette marche ardue qui plongera à nouveau le pays dans un déficit récurrent. On parle ici de milliards, de milliards et de milliards. C’est gros un milliard! Il faut dire que nos voisins du Sud nous ont pas mal habitués depuis des mois à ce mot «milliard» devenu monnaie courante dans notre langage journalier et notre imaginaire collectif. Rien de réjouissant à l’horizon pour Stephen Harper, le conservateur, qui tôt ou tard en 2009 se retrouvera pour une troisième fois devant l’électorat. Gagner du temps, voilà son pari!
Ce budget de relance économique prévoit quarante milliards d’investissements, réparti sur deux ans. Cela aura pour effet, malheureusement, de nous plonger pendant au mois cinq ans dans un déficit difficile à chiffrer. Selon le ministre des finances, nouvellement chaussé pour l’occasion, le Canada demeure toutefois en meilleure posture que bien d’autres économies développées dans le monde et «ces mesures permettent de rétablir la confiance et de favoriser l’octroi de prêts. Elles inciteront les entreprises à continuer d’investir, de prendre de l’expansion et de créer des emplois». Dans le contexte actuel, aucune boule de cristal ne peut prévoir l’allure des économies canadienne et mondiale tellement tout est entremêlé. Nous avons l’impression de vivre plusieurs récessions en même temps et personne ne sait sur quelle ficelle tirer pour nous sortir de ce marasme.
Dans ce budget 2009-2010, le gouvernement Harper aura saupoudré plusieurs milliards dans les différentes sphères de la vie canadienne. Les parents pauvres demeurent sans contredit l’environnement et la culture. En cette période d’incertitude économique, ce budget tant attendu par les Canadiens ne plaira certes pas à tout le monde. Cependant, l’investissement imposant du fédéral dans l’économie canadienne aura le mérite de sécuriser les contribuables et de donner un peu de souffle à une économie qui commence à battre de l’aile.
L’équipe libérale de Michael Ignatieff a décidé d’appuyer ce budget, au grand dam des autres partis d’opposition, en exigeant toutefois des rapports périodiques sur ce plan de relance économique. Pas trop exigeant le nouveau chef libéral! Le grand gagnant de cette opération budgétaire, c’est bien Stephen Harper. Par leur appui au gouvernement conservateur, les libéraux viennent de sonner le glas à la fragile coalition signée par le trio d’opposition Stéphane Dion, Gilles Duceppe et Jack Layton. Le nouveau chef libéral déterre à nouveau la hache de guerre entre les partis de l’opposition au grand soulagement d’un Stephen Harper qui gagne ainsi du temps, respire un peu mieux et sourit déjà devant les querelles partisanes à venir de l’opposition.
Terminé les surplus! De 1998 à 2007, le Canada avait engrangé des sommes faramineuses. Il doit maintenant se frayer un chemin dans le rouge sans trop handicaper son avenir et celui des Canadiens. Somme toute, le pays s’en tire toutefois assez bien malgré les prévisions alarmistes du FMI. Comme on dit souvent: «Quand on se compare, on se console!» Sans perdre l’équilibre, notre super ministre des finances Jim Flaherty aura tout de même trouvé dans ce budget chaussure à son pied.
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