Ce n’est pas d’aujourd’hui que nous faisons des devoirs. Ça existe depuis que l’école existe! Mais voilà que les parents ne comprennent plus, se sentent dépassés par le vocabulaire, les approches pédagogiques des professeurs, les méthodes. Tout a tellement changé en éducation au fil des ans qu’ils ne peuvent plus aider leur enfant. Selon l’étude, 30% des parents croient que les élèves du primaire ont trop de devoirs. Et 47% d’entre eux disent passer trop de temps à aider leurs enfants dans leurs devoirs. Pour des parents super occupés, c’est une méchante corvée dont ils aimeraient se dispenser. Pourtant 80% des parents canadiens estiment que les devoirs demeurent très utiles puisqu’ils permettent de suivre et d’accompagner les enfants dans leurs apprentissages. Enfants obligés; parents dépassés?
Il est vrai qu’il n’est pas facile de suivre l’évolution pédagogique, le vocabulaire, la manière de dire les choses. Le problème n’est pas seulement au pays! En Europe, certains pays comme la Belgique et la France ont apporté des mesures limitatives sur la fameuse question des devoirs. En Belgique, par exemple, les enseignants ne peuvent donner plus de 30 minutes de devoirs aux élèves. En France, ce fut le tabula rasa, interdiction formelle de donner des devoirs. Je pense que les devoirs ont leur utilité; il faut donc proposer aux élèves des activités qui vont leur permettre de consolider leurs apprentissages.
En fin de journée, parents et enfants sont fatigués. Ils n’ont certes pas toujours le goût de s’attabler avec crayons, papiers et livres. Pourrait-on être plus créatif et proposer des devoirs ou activités qui ont un côté ludique? Ne devrait-on pas garder à l’école tout ce qui touche les apprentissages de base et offrir à la maison des activités complémentaires qui pourraient favoriser aussi les apprentissages? Devrait-on offrir des activités d’apprentissage facultatives à la maison? Il arrive souvent que les enfants sont occupés après l’école: cours de piano, de chant, de danse et activités sportives. Il est vrai que les enfants ont besoin de bouger si on veut lutter contre l’inactivité, la sédentarité et l’embonpoint. Devrait-on mettre en place des périodes dédiées aux devoirs à l’école? Le temps semble une denrée rare pour tout le monde!
La plupart des recherches en éducation démontrent l’importance du soutien des parents dans l’apprentissage scolaire de leur enfant. Le devoir doit répondre à une intention éducative précise et non à l’imposition de travaux forcés. Ce n’est pas une règle aveugle. Pour les parents qui veulent suivre leur enfant sur le plan scolaire, la période des devoirs peut être un rendez-vous fort intéressant. Mais est-ce que cela existe des devoirs intéressants? C’est plus souvent qu’autrement une corvée qu’il faut faire! Je ne connais pas beaucoup d’élèves qui sautent de joie lorsque les profs annoncent des devoirs. L’apprentissage ne vient pas uniquement par osmose. Apprendre demande des efforts selon le talent de chaque enfant. Si on enlevait tous les devoirs, cela changerait quoi dans la vie des enfants et de parents? Nous sommes dans une société où l’effort n’est pas valorisé. Tout doit être facile et non contraignant! Entre vous et moi, ce n’est pas vrai que l’on apprend l’anglais en 40 leçons!
Depuis des années, nous constatons des carences flagrantes dans l’apprentissage de nos enfants, notamment en français. La mémoire vive demande d’être stimulée sinon elle oublie assez facilement les apprentissages. Plus on pratique une activité, plus on risque de s’améliorer, de maîtriser un certain art, un certain apprentissage. Je crois que tout est dans l’approche et le dosage. Fini les devoirs? Les devoirs ne sont pas une fin en soi, mais un moyen qui depuis belle lurette s’est avéré fort utile pour des milliers d’élèves. Devant la pertinence de ce complément éducatif qu’est le devoir, il revient à chaque instance, famille et école, de s’interroger sur ce qui serait le plus utile à l’apprentissage des enfants. Que chacun fasse ses devoirs!
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