( 35 ) Vaincre le sida

28 septembre 2007 – Montréal accueillera ce vendredi le premier d’une série de concerts annuels intitulés «Unis contre le SIDA» dans le cadre d’une vaste campagne de l’UNICEF contre cette maladie qui touche aussi les enfants. Le sida continue de faire rage! Malgré les pas encourageants franchis depuis une décennie, dans la recherche et la découverte de nouveaux médicaments, ces avancées n’ont encore pas réussi à endiguer cette terrible maladie qui fauche tant de vie de par le monde. L’Unicef vient de publier un bilan peu reluisant de la situation des enfants et du sida. «Environ 2,3 millions d’enfants de moins de quinze ans sont infectés par le VIH; 15,2 millions de jeunes de moins de dix-huit ans ont perdu au moins un parent à cause du sida, qui en a rendu des millions d’autres vulnérables.» Imaginez, 2,3 millions d’enfants!

Au-delà des chiffres, il y a des enfants qui souffrent. C’est dans les pays d’Afrique que les enfants sont les plus touchés. Dans les pays d’où proviennent les données de l’Unicef, le taux d’infection est le plus élevé au Botswana et Swaziland, où une femme enceinte sur trois est infectée, ainsi qu’au Lesotho en Afrique du Sud où une femme enceinte sur quatre est infectée. Les efforts des organismes internationaux ont réussi à freiner quelque peu la hausse du taux de transmission. L’accessibilité à une médication appropriée n’est pas évidente tant par sa rareté que par son coût.

Je le redis, au-delà des avalanches de chiffres, il y a des millions d’enfants qui souffrent pendant que nous faisons la guerre en Irak et en Afghanistan. Que d’argent dépensé dans ces machines de guerre! Il n’y a pas que la maladie dont souffrent ces familles touchées, car il y a aussi la face cachée des victimes du sida. Non seulement ils doivent combattre la maladie, mais inévitablement la pauvreté inexorable, la discrimination, le risque de perdre leur foyer, l’obligation d’abandonner leurs études, l’éventualité de voir disparaître leurs possibilités d’avenir ou de mourir prématurément. Quelles perspectives pour des enfants!

Vingt-cinq ans après le début de l’épidémie du SIDA, des enfants sont toujours en danger. Saluons les nombreuses initiatives mises de l’avant pour stopper ce fléau. Ce vendredi soir, ils seront nombreux les artistes de chez nous à monter sur la scène du Centre Bell pour sensibiliser la population à la souffrance des enfants; mentionnons Avril Lavigne, Corneille, Sarah McLachlan. Redisons-le sur tous les toits, le SIDA est mortel! Il n’existe actuellement aucune façon de le guérir définitivement.

Pour sauver les enfants, cela ne peut se faire que par une action concertée des nombreux acteurs impliqués. On ne peut jouer au franc-tireur devant un ennemi aussi dévastateur. Selon Yanick Villedieu, journaliste scientifique: «Tout est dans le sida: la vie et la mort, l'amour, la sexualité, le sang, la peur, le courage. Tout, la solidarité et l'injustice, la discrimination et les luttes pour les droits de l'homme, la compassion et l'intolérance.» Emblématique de notre temps, le sida ne trouvera d’issue sans une volonté politique de nos gouvernements et des entreprises pharmaceutiques.

Les bonnes paroles ne suffisent plus pour enrayer ce fléau. Pour ces enfants que la mort menace, je rêve que les camps militaires se transformeront en hôpitaux, que les convois armés se convertissent en convois humanitaires, que les fusils se transforment en vaccins, que les belles paroles deviennent des programmes d’éducation dans les zones dévastées, que les sommes d’argent pour faire la guerre soulagent les enfants les plus meurtris du monde. Il est facile de prononcer de beaux discours sur l’importance des enfants atteints par le SIDA lorsque ceux-ci meurent si loin de nous.


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( 34 ) Pour l'amour des enfants

27 septembre 2007 – Qui ne connaît pas le célèbre hôpital Sainte-Justine de Montréal? Après un siècle d’existence, la réputation de ce centre hospitalier mère-enfant a franchi les frontières du pays. Plus 400 médecins, 200 chercheurs, 1300 infirmières, 400 bénévoles et 1000 professionnels sont au service des enfants au quotidien. Le centenaire de Sainte-Justine pourrait se résumer en ces quelques mots: Pour l’amour des enfants.

L’aventure de Sainte-Justine, c’est l’histoire de deux femmes exceptionnelles: Irma Le Vasseur et Justine Lacoste-Beaubien. Conscientes de la situation du haut taux de mortalité infantile, de l’importance de venir en aide aux mères nécessiteuses et des enfants souffrants de malnutrition, les dames Levasseur et Lacoste-Beaubien fondent le Refuge des petits malades sur la rue Saint-Denis à Montréal. Le Refuge est d’abord confié aux Filles de la Sagesse et prendra le nom de Saint-Justine le 25 avril 1907. Le Refuge déménagera à trois reprises pour se retrouver à son siège actuel sur la Côte-Ste-Catherine.

Depuis sa naissance sur la rue Saint-Denis, ce centre hospitalier est devenu un fleuron de notre système de santé. Il se distingue dans les domaines suivants: la recherche sur le développement de l’enfant, la recherche pédiatrique, la cancérologie, la chirurgie crâno-faciale et la dialyse. En outre, on y trouve un grand centre de formation où plus de 80% des pédiatres y reçoivent une formation de pointe. Sainte-Justine est sans contredit un centre à l’avant-garde des nouvelles technologies au service des enfants blessés.

Mettre un enfant au monde, c’est un émerveillement; c’est aussi source d’inquiétude et de doutes. La santé des enfants nous préoccupe tous. La vie change de façon radicale et nous n’avons pas le choix de nous y adapter. Chaque enfant est unique, mais il porte en lui tout l’héritage des milliers de générations de femmes et d’hommes qui nous ont précédés. Le potentiel de nos enfants, c’est celui de l’espèce humaine. Pour le réaliser, chaque enfant a besoin de nous et d’institutions comme Sainte-Justine. Chaque enfant vit dans une réalité familiale et culturelle et les divers professionnels de la santé sont là pour nous renseigner sur les soins à donner à nos petits et sur les étapes de leur développement. Mais il reviendra toujours au parent de prendre les décisions concernant son enfant.

Irma Levasseur et Justine Levasseur-Lacoste ont osé incarner leurs valeurs chrétiennes dans des engagements sociaux de premier plan. Nous étions loin des accommodements raisonnables, fort heureusement! Elles ont toute mon admiration. Coup de chapeau aux artisans de ce centre hospitalier pour les nombreux petits miracles qu’ils ont réalisés au cours de ces cents ans, mais aussi pour tous ceux qu’ils font naître à chaque jour dans le cœur des enfants et des mamans. Pour tout l’amour donné aux enfants malades du Québec, un immense merci!

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( 33 ) Hymne à l'automne

26 septembre 2007 - Sur la pointe des pieds, nous est arrivé l’automne. Il était 5 h15 dimanche dernier. L’automne nous est apparu tout doucement comme une légère brise du matin. Il faisait anormalement chaud ce matin-là pour mieux l’accueillir. Il est toutefois trop tôt pour que son manteau multicolore éblouisse notre regard de ses couleurs vives. Cela ne tardera pas puisque son parcours est bref comme celui d’une vie.

Automne! Une saison magnifique où le soleil continue de nous offrir l’éclatement de sa puissance parmi les feuilles qui tardent à disparaître. C’est plein de vie aussi! L’automne symbolise un peu ce que nous sommes avec nos exaltations, nos déceptions, nos dépouillements soudains. Il y a dans cette saison quelque chose d’unique, d’éminemment grandiose. C’est la saison des contrastes par excellence.

C’est une explosion de couleurs éclatantes, de parfums enivrants et de saveurs émanant du terroir. C’est comme si la nature nous faisait découvrir toute sa grandeur avant un dernier soupir. Je me rappelle tant de belles randonnées dans ces forêts au feuillage ardent, où les arbres se colorent pour mieux nous émouvoir, où les pommiers devenus lourdauds nous offrent généreusement de superbes fruits rouges. Et que dire de ces envolées d’oiseaux qui annoncent le grand départ vers des cieux plus cléments. Oui, c’est plein de vie !

Tout nous parle d’arrivée et de départ, de présence et d’absence, de naissance et de mort prochaine. On ne peut la retenir cette saison magique et généreuse avant de plonger dans son sommeil réparateur qui, fort heureusement, déploiera ses nouveaux atours au prochain printemps. Les quatre saisons rythment nos manières d’être, de faire et de vivre. Quatre stades dans nos vies d’homme et de femme pour apprivoiser le temps, apprendre à vivre sereinement et pour célébrer la vie par dessus tout.

Si l’automne sait nous émouvoir, il fait pourtant naître chez plusieurs certaines angoisses. Ce n’est pas tout le monde qui voit arriver l’automne d’un œil positif. Certes, après la rentrée scolaire, on commence à se remettre à peine du stress de cette période pour la moins épuisante. Tout recommence en septembre! C’est reconnu, la grisaille se pointe malheureusement en novembre. Avec les journées qui s’assombrissent, le froid qui prend de plus en plus ses droits, la morosité s’installe dans le cœur et l’âme d’un bon nombre. Comme quoi les saisons nous influencent plus que nous le pensons. Célébrons l’automne avec ses couleurs, ses parfums et ses saveurs ! Que le Créateur de ces saisons en soit amplement remercié.


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( 32 ) Les filles, toujours en avance !

25 septembre 2007 - Dans le monde scolaire, tout est reparti ou presque! Il y a toutefois un constat qui se dégage au fil des années; les filles performent mieux que les garçons et s’inscrivent en plus grand nombre à l’université. Une étude récente de Statistiques Canada s’est intéressée à la transition de près de 18 000 jeunes canadiens de 15 à 19 ans. De ce nombre, 39% étaient des femmes inscrites à l’université, 26% étaient des hommes également inscrits à l’université alors que les autres répondants ne poursuivaient pas d’études supérieures. Que se passent-ils avec les garçons?

La présence majoritaire de la gente féminine à l’université s’explique parce que le rendement scolaire des filles est supérieur, qu’elles consacrent plus de temps à leurs études et que les attentes des parents sont supérieures envers elles. En effet, soixante-dix pour cent des parents souhaitent que leur fille décroche un diplôme d’études universitaires, contre 60% qui souhaitent la même chose pour leur fils. Et nous pourrions continuer ainsi avec une série de statistiques qui démontrent que les garçons performent moins bien, qu’ils décrochent davantage du système scolaire. Ce phénomène se retrouve à tous les échelons, du primaire à l’université. Qu’est-ce qui fait que les garçons décrochent?

Les explications semblent complexes et multiples. Il est clair que depuis la révolution féminine, la femme a repris comme il se doit la place qui lui revenait, mais à l’inverse l’image masculine en a pris pour son rhume. Des études montrent, en outre, que les téléromans québécois véhiculent souvent, beaucoup même, l’homme macho, vulgaire, alcoolique et pervers. Il semble clair que l’identification avec son semblable n’est pas reluisante, voire attirante. De plus, certains soulignent que la présence prépondérance des femmes dans l’enseignement, 85% au primaire, a des incidences néfastes chez les garçons. L’école semble s’adapter plus facilement au comportement des filles et beaucoup moins à celui des garçons. Selon Ginette Lajoie, psycho éducatrice: «Les stéréotypes survivent encore et les garçons, plus que les filles, s’y réfèrent pour construire leur identité et apprendre à devenir qui ils sont.»

La réorganisation du système scolaire québécois remonte au rapport Parent, il y a presque cinquante ans. Depuis, sauf quelques exceptions, la formule a très peu changé: horaire peu flexible, une classe et un prof pour chaque matière enseignement principalement magistral, etc. Pourtant, le monde n’est plus le même et les jeunes aussi. Je ne crois pas qu’il faille chercher des coupables, mais nous devrions porter un regard nouveau sur la place de l’homme et du garçon dans notre système d’éducation. C’est sous un angle de responsabilité collective à partager entre la famille, l’école, la formation des maîtres et le réseau social qu’on pourra réduire l’écart de réussite scolaire entre les garçons et les filles. Pourquoi les garçons s’épanouissent moins à l’école? Il est notoire de constater que les hommes se dirigent peu en éducation et en enseignement car ils ont peu de place pour exprimer leur masculinité avec fierté. En serait-il de même pour les garçons?


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( 31 ) Victime de la dope ?

24 septembre 2007 - Coup de théâtre vendredi matin! Tous les journaux titraient le drame pathétique de Geneviève Jeanson. De 16 à 23 ans, notre ex-cycliste plusieurs fois championne, s’est dopée; elle a menti et elle avoue l’avoir fait maintenant! Mensonge trop lourd à porter pour cette jeune femme prise dans l’engrenage de la célébrité. État de choc, confusion ou libération?

Tous les éléments de cette confession sont explosifs et donnent un sérieux coup de Jarnac au monde sportif, principalement à celui du cyclisme déjà très éprouvé par le dopage. Dans le cas de Geneviève Jeanson les doutes s’étaient petit à petit transformés en certitude quant à l’utilisation qu’elle aurait fait
de l’EPO (érythropoïétine); il ne manquait que l’aveu. Les démêlés de la cycliste, à la suite de ses quatre affaires de dopage, avaient miné sa crédibilité auprès de ses admirateurs et du monde sportif. La suspension de deux ans de l’athlète en janvier 2006 pour raison de contrôle positif fut le coup décisif. Geneviève avait toujours clamé son innocence! Voilà que les grands aveux de la semaine dernière nous plongent dans une remise en question de tout l’entourage de nos athlètes.

On peut se demander aujourd’hui sur qui jeter la faute? Comment peut-on condamner cette adolescente de 16 ans? Je suis profondément triste pour Geneviève Jeanson. Nous ne saurons jamais le talent réel de cette jeune fille prometteuse. La dope a malheureusement gâché une partie de sa vie et ce que nous retiendrons d’elle ne sera pas très glorieux. Geneviève ne pourra jamais savoir la grandeur de son talent, puisque masqué par la dope. Il est clair que son entraîneur, André Aubut, n’a pas les pattes blanches dans la tragique histoire de l’ex-cycliste, pour ne pas dire sa descente aux enfers. Il est lui-même l’architecte d’une vaste imposture. Le voile est tombé et la machination est exposée au grand jour. Comment un adulte, entraîneur reconnu, peut-il pousser une jeune fille talentueuse dans une fin aussi tragique?


Geneviève Jeanson est sans contredit une naïve adolescente victime d’un adulte imbu de lui-même, pour qui la victoire comptait plus que la valeur même de sa jeune protégée. Le parcours, apparemment brillant de l’ex-cycliste a été certes chaotique, dangereux pour sa santé. Et qu’en reste-t-il sinon une mascarade, un lamentable échec. Le château de cartes s’écroule sous une pression devenue trop lourde à porter. Elle fut malheureusement le fruit d’une machine à gagner et d’une puissante pression de l’entourage. La victoire à tout prix dans l’arène sportive mène à des dérives lamentables. Nous en avons encore une preuve flagrante! Geneviève Jeanson n’est toutefois pas la seule victime du dopage cette année; pensons aux athlètes Floyd Landis, Ron Dennis, Bill Belichick, Michael Vick, Tim Donaghy, Barru Bonds et j’en passe. Geneviève ne pourra refaire son passé et celui-ci hantera à jamais sa mémoire.

Toutefois, la voilà libérer d’un secret trop lourd à porter; elle peut enfin commencer à vivre pleinement. Elle aura tristement gâché une partie de sa jeunesse. Ce drame humain nous montre encore combien l’ambition peut détruire les plus beaux des talents, les plus beaux rêves. Une personne n’est pas malheureuse parce qu’elle a de l’ambition, mais surtout parce qu’elle en est dévorée. «L’ambition est comme un torrent et ne regarde pas derrière soi» disait Ben Jonson. Une nouvelle vie s’ouvre pour Geneviève Jeanson et nous ne pouvons que lui souhaiter la plus belle des remontées.


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( 30 ) En santé, les Québécois?

21 septembre 2007 - Le journal La Presse présente cette semaine les résultats du Palmarès de la santé au Canada. Grande surprise, les Québécois sont au 4e rang, mais il reste encore bien du progrès à faire dans le domaine de la santé. Rien d’étonnant! Nous n’avons qu’à voir les listes d’attente et le débordement des salles d’urgence de nos hôpitaux pour réaliser que tout ne tourne pas rond dans ce domaine vital. C’est la Colombie-britannique qui est la capitale de la bonne santé au pays, sans toutefois obtenir la note parfaite! Selon le journal, de façon générale, la santé des Québécois pourrait se résumer ainsi: «Il est stressé, fumeur et sédentaire. Il est susceptible de mourir d’un cancer et il risque davantage de se tourner vers le suicide quand rien ne va plus.» Rien de rassurant me direz-vous, mais consolez-vous: c’est pire ailleurs! Quand on se compare, on se console!

En revanche, selon l’étude, les Québécois mangent plus de fruits et de légumes. Ils sont moins gros, consomment moins d’alcool et peuvent vivre en bonne santé plus longtemps que leurs compatriotes canadiens. C’est plus réjouissant! Avec l’envahissement de la malbouffe que l’on décrie ces jours-ci, la santé des Québécois risque d’en prendre pour son rhume s’il n’y a pas une vaste campagne d’éducation à la saine alimentation.

Depuis des années, notre système de santé va de crise en crise: listes d’attente, ras le bol des médecins, pénurie d’infirmières, bactéries contagieuses, champignons envahisseurs, etc. La liste est longue et mine depuis une décennie le moral des troupes. En santé, les Québécois? Nous savons bien que les problèmes du système de santé sont complexes, structurels et que les non-dits des parties en présence ne servent pas nécessairement la cause commune. Ils sont nombreux les ministres de la santé qui ont voulu apporter des solutions durables. Mais qui s’y frotte, s’y pique! Nous avons l’impression que les actions apportées au fil des ans sont davantage de l’ordre du maquillage que de la transformation en profondeur. Il y a des enjeux importants sur la table qui bousculent des petits royaumes; un certain corporatisme rigide empêche la mise en place de solutions sereines et réalistes pour le bien des Québécois. Les gouvernants aussi n’ont pas nécessairement la ferme volonté d’y apporter de vrais changements.

Sans doute que cette étude nous réconfortera un peu quand nous irons dans une salle d’urgence. Toutefois, ne vous emballez pas trop vite, car le temps d’attente risquera d’être aussi long! Bienheureux sommes-nous puisque la santé des Québécois semblent bonne. Reste à nous de nous convaincre de bien nous alimenter, de respirer de l’air pur, de faire de l’exercice et de ne pas trop s’écraser devant le téléviseur. Ah! Oui? La pensée positive ce n’est pas trop mauvais pour se convaincre que tout va bien. À votre santé!

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( 29 ) Suite à la malbouffe

20 septembre 2007 - La malbouffe, nous la retrouvons partout! Ces jours-ci, nous assistons à une vaste couverture médiatique sur le sujet. J’avais déjà publié sur ce blogue un texte intitulé Lutte à la malbouffe (20). La problématique de la malbouffe a des racines plus profondes qu’on ose le croire. Les facteurs sont multiples, complexes et la lutte ne sera pas de tout repos. Il va falloir des moyens costauds pour affronter ce problème qui pèse de plus en plus lourd sur la santé des Québécois! La poutine, notre réputée création culinaire, est même devenue emblématique; elle symbolise l’état d’une piètre alimentation. Entre vous et moi, la malbouffe c’est plus que de la poutine!

Il est vrai que certaines cafétérias scolaires auraient avantage à faire le grand ménage dans leur garde-manger et à exercer une vigilance lors de la cuisson de leurs aliments. Toutefois, nombre de jeunes ne mangent pas à la cafétéria et se lancent à corps perdus vers les petites cantines avoisinantes. Il est plutôt rare de trouver des magasins de fruits et légumes près des établissements scolaires. Pourtant, dans les supermarchés, nous retrouvons une très grande variété de produits sains, nutritifs et de bon goût comme jamais auparavant.

Les chaînes de restauration rapides sont les premières mises au banc des accusés, rien d’étonnant! Mais il ne faut surtout pas minimiser la responsabilité individuelle, la prise en charge de sa propre santé. Nos systèmes de santé seraient certes moins embourbés si les Québécois décidaient de faire une razzia dans la malbouffe et un meilleur choix dans ce qui compose leur panier d’épicerie. Le principe d’une bonne alimentation, de saines habitudes alimentaires, de choix équilibrés débute dans la famille. La saine alimentation s’appuie aussi sur certaines connaissances de base. Il y a un courant populaire qui affirme que cela coûte cher de bien manger. C’est faux! De nombreuses études prouvent que l’on peut se nourrir d’une façon économique et saine, sans tomber dans la graisse de lard. À cet effet, ce ne sont pas les publications, les livres de recettes et les suggestions qui manquent. Les librairies regorgent d’excellentes publications!

Ne nions pas l’évidence; il n’y a pas que les jeunes qui bouffent des poutines, des hot-dogs et des hamburgers dégoulinants. Malheureusement, les papilles gustatives des Québécois ont un faible pour ces matières grasses. Il faut s’attaquer certes au service de qualité offert dans les cafétérias scolaires, mais la problématique est plus large. Il faut rééduquer son goût, réapprendre à manger. Cela ne se fait pas en une journée, ni même au cours d’une année. Nos vieilles habitudes alimentaires sont résistantes au changement; ça colle dans le fond! J’entends souvent de la part des jeunes: «Ce sont toujours les choses que l’on aime manger qui ne sont pas bonnes! » Comment changer tout cela? De l’éducation, de la volonté, du temps et de la patience!


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( 28 ) Audiences publiques...

19 septembre 2007 - Tout un électrochoc aux élections de lundi dernier! Les partielles dans les comtés d’Outremont, de Roberval et de Saint-Hyacinthe-Bagot sont peut-être révélatrices d’un certain ras-le-bol des citoyens. Dans ce Québec inondé d’audiences publiques, les électeurs ont couronné sans équivoque les pacifistes d’Outremont, ébranlé les souverainistes et envoyé les rouges au tapis! Il y a des chefs de parti qui sont dans les blues au lendemain de ce verdict prévisible de l’électorat! J’habite dans le comté d’Outremont depuis près d’une décennie. Des consultations, en voulez-vous? Si oui, déménagez dans ce comté et vous serez bien servi! Depuis quatre ans, nous avons été appelés aux urnes à six reprises : deux élections générales, deux partielles, une élection municipale, une élection scolaire sans compter certaines consultations de quartier. Ouf!!!

La consultation est en mode accéléré! Par les temps qui courent, le Québec s’engouffre dans une commission, puis dans une autre, comme dans un grand confessionnal à ciel ouvert, pas toujours clément et encore moins étoilé! Plusieurs audiences publiques sont en cours ou achèvent leurs travaux, d’autres sillonnent le Québec en sondant les reins et les coeurs des citoyens sur des thèmes divers: les forêts, les infrastructures, les accommodements raisonnables, l’agriculture, les aînés, etc. Il va sans dire que toutes ces consultations n’ont pas le même poids politique et ne visent pas nécessairement les mêmes publics. Elles sont nées toutefois pour cerner ou calmer une situation de crise. Trop d’audiences dans un court laps de temps ou simultanément risquent-elles d’en affaiblir la participation, la visibilité et la portée? La réponse va presque de soi. Il ne faut peut-être pas s’étonner du faible taux de participation au scrutin fédéral de lundi. Dans Outremont, à peine 37% des électeurs potentiels ont exercé leur droit de vote. Nous sommes loin du compte et même en droit de s’interroger sur la légitimité d’un tel mandat dévoué à l’heureux élu. Ce n’est pas un mandat que l’on pourrait qualifier de fort; j’ai déjà vu mieux! Mais il paraît que les absents ont toujours tort.

Nos gouvernants ont-ils trouvé la formule des commissions afin de calmer les critiques de la population et les potentiels revers de l’électorat? La consultation par le moyen d’audiences publiques, ce n’est pas une trouvaille inédite au Québec. Nous la vivons depuis plusieurs décennies, mais je m’interroge sur la concentration de ces coups de sonde, leur logique, leur dynamique et leur approche des problématiques. Comme affirme le diction populaire: «Trop, c’est comme pas assez!» On ne peut tout suivre en même temps et les travaux de certaines commissions risquent de passer inaperçus même si celles-ci abordent des enjeux cruciaux de notre devenir collectif. Il ne faudrait surtout pas que ces randonnées dans les villes et villages du Québec servent d’esquive à nos dirigeants, de fuite des responsabilités inhérentes au pouvoir ainsi qu’à la prise de décision devant certains dossiers irréversibles. Lorsque l’on gouverne par sondage, on risque d’oublier les vraies questions et de placer le bien commun au second plan. Une petite commission, cela vous intéresse?


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( 27 ) Privatiser la religion ?

18 septembre 2007 - Dimanche soir, en zappant la télécommande sacrée, je me suis laissé prendre par les confidences d’Yvon Deschamps. Quand même, il est un incontournable dans notre culture québécoise! Avec son style coloré et imprévisible, il a parlé à cœur ouvert de ses passions, de ses angoisses, de ses malheurs, mais aussi de politique et de religion. Sur ces deux points, il nous a presque exhortés à ne jamais oublier combien nous avons été exploités par la religion et l’Église. Aucune réaction dans la salle. Il en rajouta en disant que la religion c’est bien en soi, mais que cela doit se vivre chez soi, bien tranquille. Voyons!

Décidément, il y a là une ignorance flagrante! Le duplessisme autoritaire et la toute-puissance de l’Église catholique jusqu’à l’aube de la révolution tranquille, ce sont de l’histoire ancienne. Privatiser la religion comme si c’était une société d’État dont il fallait se départir est n’y rien comprendre! Vous ne trouvez pas que la sainte révolution tranquille en a fait assez en jetant par-dessus bord le bébé avec l’eau du bain. Le christianisme n’est pas une religion de salon! C’est fondamentalement une aventure communautaire, en langage populaire, une foi de gagn. On ne peut vivre sa foi chrétienne tout seul; la dimension communautaire du christianisme fait partie intégrante de son identité.

Le cœur, l’essence même du christianisme se résume par le magnifique verbe AIMER. Certainement pas un verbe aimer prononcer du bout des lèvres, mais un verbe aimer agissant et transformant. À l’instar de son fondateur, Jésus de Nazareth, qui parcourait davantage les routes de la Galilée que les cours du Temple, les chrétiens doivent être eux aussi des agissants, bousculant même l’ordre établi lorsqu’il s’agit de prendre la défense d’opprimés, de dénoncer les injustices. Cet engagement se vit dans la rue, dans son milieu de travail, dans sa famille, mais sûrement pas écrasé devant le téléviseur en bouffant du pop-corn assaisonné de sornettes pour le moins salées. Je le répète, le christianisme est tout sauf une religion de salon!

L’histoire récente du Québec démontre éloquemment cette foi agissante. Que l’on pense à toutes ces œuvres caritatives comme l’Accueil Bonneau, la Maison du Père, Le Bon Dieu dans la rue, la Mission Bon Accueil, le Centre Immaculée-Conception, le Mouvement syndical et j’en passe. Tous ces organismes éminemment salutaires et qui perdurent au fil du temps, émanent d’hommes et de femmes exceptionnels pour qui la religion n’était pas une simple foi de salon. Même l’organisme Centraide provient du catholicisme, le soi-disant exploiteur. Le vrai chrétien est comme un levain dans la cité, pas une grosse pâte molle qui prend la forme de tous les courants et de toutes les philosophies de bouts de chandelle. Ne l’oublions pas, la Nouvelle-France a été fondée sous la mouvance de l’Évangile. C’est une terre sainte que nous foulons, faut-il humblement se le rappeler! Le Québec n’est pas né en 1960. J’ose espérer que le rapport de la commission Bouchard-Taylor va pouvoir raccommoder tout cela si l’on ne veut se faire découdre par un tas de balivernes lancées sans retenue et pour épater la galerie.


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( 26 ) Le huard d'envole...

17 septembre 2007 - Le huard canadien déploie largement ses ailes! Vendredi dernier, le cours du dollar a grimpé à plus de 97,00 $ US. Selon la plupart des observateurs, il poursuivra inexorablement son ascension et devrait être à parité avec la devise américaine d’ici quelques mois, pour le meilleur et pour le pire. Il est clair qu’une monnaie forte recèle des avantages, mais aussi des inconvénients. Certaines entreprises ont déjà fait part de leurs craintes et brandissent leurs épouvantails. De quoi susciter peurs et tremblements chez bon nombre de travailleurs de chez nous. Comment expliquer cette montée constante du dollar canadien depuis cinq ans?

L’économie canadienne est principalement à la remorque de celle du géant américain; la valeur de notre devise oscille proportionnellement selon la force ou la faiblesse de l’économie américaine. Présentement, l’économie de nos voisins s’essouffle et le billet vert états-uniens perd de sa valeur sur les marchés mondiaux. La monnaie canadienne devient alors une monnaie refuge de premier choix, grâce largement au potentiel des ressources naturelles et énergétiques ainsi qu’à la santé économique de notre pays. Le Canada possède un trésor mondial de ressources inexploitées, largement en demande dans ce monde énergivore. C’est un fait, dans le concert des nations, le Canada est un pays riche, mais son influence internationale demeure toutefois moyenne. Ce n’est pas tant la force du huard qui inquiète les experts et le commun des mortels, mais la nouvelle politique étrangère qui semble se dessiner pour notre pays.

Membre du club select du G8, le Canada a acquis depuis la deuxième guerre mondiale une réputation enviable. Sur la scène internationale, il a toujours joué un rôle de modérateur et ses nombreux engagements dans des missions de paix sont plus qu’honorables. D’ailleurs, la création des Casques bleus en 1956, sous l’initiative de Lester B. Pearson, donna au Canada des lettres de noblesse et ouvrait de nouvelles perspectives sur le plan diplomatique. Le Canada a toujours su se démarquer des politiques plus agressives de ses voisins du sud; son image et ses initiatives internationales étaient plus positives et conciliatrices. Mes cinq années d’engagement dans le réseau onusien, ainsi que mes tournées dans une cinquantaine de pays pour diverses missions, confirment la perception largement répandue d’un pays pacifiste et conciliateur. Dans les années 90 par exemple, le Canada a profité largement du retrait des américains de l’Unesco; il a su se positionner au sein de cette organisation en y jouant un rôle inédit. Historiquement, le Canada a toujours joué la carte du consensus; cela lui a toujours bien servi. Plusieurs se demandent par les temps qui courent si les dirigeants de ce pays ne sont pas en train de perdre la carte, notre carte maîtresse.

La récente visite de Stephen Harper en Australie et ses différentes déclarations soulèvent une inquiétude par rapport au rôle traditionnel de pays pacificateur sur la scène internationale. L’engagement militaire du Canada, très controversé par l’ensemble des Canadiens, s’approche dangereusement de la politique agressive de nos voisins du sud. Là aussi la parité avec la philosophie américaine n’est pas si loin. Notre huard s’envole certes vers des sommets inégalés, mais pour mener quel combat? Il est vrai que le huard n’est pas une colombe après tout; il risque néanmoins de prendre du plomb dans l’aile.

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( 25 ) En eaux troubles

14 septembre 2007 - C’est parti! Les forums régionaux de la commission Bouchard-Taylor ont tenu leurs assises cette semaine à Gatineau et à Rouyn. La commission a levé les voiles le 10 septembre et les vagues n’ont pas tardé. La tournée des commissaires ne fait que débuter et déjà des débats houleux annoncent une avalanche de témoignages pathétiques et de mémoires tous azimuts. Serait-ce le début d’un défoulement collectif ou la réaction à une overdose d’accommodements? Gérard Bouchard et Charles Taylor, déjà discrédités par certains pourfendeurs, vogueront contre vents et marées à travers ces forums agités. Le ton a été donné cette semaine et les tenants de la laïcité sans compromis se feront encore plus insistants, voire intransigeants. Préparez-vous mes amis, cet automne nous en verrons de toutes les couleurs!

À l’écoute de plusieurs interventions, je réalise encore combien les Québécois de souche se sentent constamment tiraillés entre leurs valeurs fondamentales et l’émergence d’une société dite laïque. Certains tenants de la laïcité font miroiter la naissance sans heurts d’un espace public où la religion serait du domaine privé. Dites-moi, est-ce que cela existe une société laïque? Certes un état peut être laïc, mais une société? Une des questions fondamentales dans ce débat, c’est la place de la religion dans l’espace public. On ne peut confiner la religion dans des temples; c’est contre-nature! Depuis la révolution tranquille, les Québécois d’allégeance catholique à 86% n’ont pas encore clarifié leur propre relation avec leur tradition religieuse. Ils ne savent plus sur quel pied danser. J’ai déjà évoqué ces réflexions dans les textes 11, 18 et 21 de ce blogue.


Et voilà que le directeur général des élections du Canada, Marc Mayran, vient de mettre un nouvel ingrédient assez épicé merci, dans une marmite qui est à la surchauffe. Le tollé soulevé par la décision d’accorder le vote à visage voilé n’a fait que monter d’un cran ce débat plutôt émotif. La question du voile est davantage une question de perception, car dans les faits, on peut voter dans notre pays sans se montrer le visage. Combien de gens ont voté aux dernières élections provinciales par la poste? Plus de 80 000 citoyens n’ont pas montré leur visage aux dernières élections provinciales! Le directeur général des élections du Canada aurait pu intervenir et clarifier ce point comme son homologue du Québec l’avait fait aux élections générales en mars 2007. Il a fait le choix de la ligne dure sachant pertinemment l’orageux débat en cours au Québec. «Ce sera aux politiciens de légiférer autrement.» conclut-il. Il me semble que dans un tel débat, ce sont l’unité et la paix sociale qui priment monsieur le directeur général des élections!


Souhaitons que cette commission saura donner quelques balises réalistes à ce Québec qui ne cesse de se chercher, malheureusement sans puiser suffisamment dans le trésor de son histoire pourtant si riche d’enseignements et de sagesse. Depuis la mise en place de cette commission, nous allons de rebondissements en rebondissements. Dans le Québec Inc. de la consommation et de la superficialité, le tabula rasa semble monnaie courante, mais attention, notre crise identitaire n’est pas un réceptacle jetable. Qu’il s’agisse de regarder les multiples réformes en éducation et en santé; on a parfois l’impression qu’il faut changer pour changer. Ne rêvons pas de solutions faciles; il n’y a pas de recettes miracles, car c’est un tsunami dévastateur qui est en puissance dans ce Québec réputé pour son accueil et sa tolérance. C’est aux Québécois de se brancher! Est-ce que l’on sortira grandi collectivement de cette vaste consultation populaire? Je le répète, jamais le juridique ne comblera l’âme du peuple québécois. Les vieux marins de la péninsule gaspésienne savent bien de quel bord souffle le vent et ils affirment que celui-ci n’est jamais favorable à celui qui ne sait pas où il va.

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( 24 ) Le syndrome du mal aimé

13 septembre 2007 - Avez-vous entendu parler de Brian Mulroney ces jours-ci? Difficile de le manquer, car c’est la figure de proue de la rentrée automnale et de la convergence médiatique, gracieuseté de l’entreprise Quebecor. À l’aube de ses 68 ans, l’ex-premier ministre vient de publier une autobiographie de 1200 pages sous le titre tout simple de Mémoires. Mais voilà que cette rentrée à grand renfort de publicité prend l’allure d’un règlement de comptes. C’est bien en se coulant dans les règles du mélodrame ou du roman-feuilleton qu’on nous permet d’absorber des révélations livrées au compte-gouttes. On nous maintient dans un suspense à connotations juteuses et exclusives bien apprêté par l’entreprise médiatique de la convergence dont Monsieur Mulroney est membre du conseil d’administration. Comment un homme de la stature et de la trempe de Brian Mulroney a-t-il pu se laisser prendre dans une telle mise en scène?

Dire qu’il m’était devenu sympathique ce Brian! Avec un peu de recul et peu plus discernement, je commençais à découvrir l’importance du parcours politique de l’ex-premier ministre dans l’histoire canadienne; il m’était même devenu presque un symbole d’audace dans l’adversité. Loin de moi l’idée de vouloir me transformer ici en analyste politique. Depuis la fin de son mandat à la tête du pays le 25 juin 1993, notre ex-premier ministre à la voix chaleureuse était demeuré loin des caméras et des projecteurs.

Passablement discret, il œuvrait dans l’entreprise privée et la consultation internationale. Un grand nombre d’entre nous furent inquiets lors de sa dernière hospitalisation pour une lésion au poumon droit en 2005. Un certain courant de sympathie émanait alors d’un peu partout comme si nous redécouvrions l’homme, un bon petit gars de chez nous. Rappelons que Brian Mulroney fut à juste titre la cheville ouvrière du libre-échange, de l’aventure du Lac Meech, de la fameuse TPS et le reste. Des projets pour le moins audacieux!

Ne l’oublions pas non plus, l’ex-premier ministre fut d’abord un homme d’affaires aguerri qui se lança dans la course à la direction du Parti progressiste conservateur, sans expérience politique, et remporta la victoire. Il fallait le faire! Son passage à la tête de l’état fut marqué certes par des initiatives audacieuses, mais plutôt assaisonnées par des changements drastiques qui laissèrent un fort ressentiment chez les Canadiens. L’impopularité de son parti fut à son paroxysme au lendemain du départ du chef; celui-ci a connu la pire défaite de l’histoire électorale du Canada en n’élisant que deux députés. Ce fut le summum de l’impopularité!

Mais voilà qu’en l’espace de quelques jours, ce cher Brian resurgit dans l’arène avec des gants de boxe et prend toute la scène publique avec ses Mémoires, tel un météorite descendu de je ne sais quelle planète. Règlement de comptes avec certains personnages politiques jadis plus populaires que lui, rétablissement de faits historiques, émotions à fleur de peau, larmes à la télé et en conférence de presse, etc. N’est-ce pas les symptômes du syndrome du mal-aimé? Alors que l’histoire commençait tout doucement à reconnaître l’héritage politique de monsieur Mulroney et à redorer son blason, voilà une rentrée historique qui en laissera plusieurs perplexes. La vraie reconnaissance viendra toujours de la population et non d’une ambitieuse stratégie de marketing. Devant cette mise en scène et ce battage publicitaire pour le moins controversés, il faut se rappeler la sagesse de ce proverbe chinois: «À trop vouloir encenser une idole, on la noircit.»

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( 23) Post mortem...

12 septembre 2007 - Enfin, ce lundi marquait le retour au travail des employés au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal. Heureuse nouvelle pour les 500 familles éprouvées par la perte d’un être cher. Il ne faut toutefois se réjouir trop rapidement, car rien n’est coulé dans le béton. Un retour fragile, car la problématique de fond n’est aucunement réglée. Quel conflit mes amis! Tous les jours, depuis le 16 mai dernier, je passais devant ce spectacle bigarré de pancartes, de graffitis et d’ouvriers assis sur leur chaise en sirotant je ne sais quoi. Cela ressemblait à un état de siège! Comment se fait-il qu’un tel conflit ait dégénéré?

Au cours de l’été, le Cardinal Jean-Claude Turcotte, à la suite de pressions devenues insistantes, est intervenu sans résultat probant; à son tour le premier ministre Jean Charest s’est fait menaçant sans trop de succès non plus. À cause de la levée récente du lock-out par la Fabrique, les employés ont convenu dimanche dernier de reprendre le travail après avoir adopté le protocole de retour au travail dans une proportion de 92 %. Mais le fond du problème n’est pas réglé pour autant. Les représentants du syndicat ont tenu à préciser que, si aucune entente n’intervient d’ici vendredi, les 129 employés se prévaudront de leur mandat de grève à compter de ce jour-là.

Ah! oui! Je disais comment en est-on arrivé là? Selon plusieurs analystes, cela s’explique en grande partie par l’ampleur de demandes syndicales: semaine de quatre jours en ayant un salaire qui équivaut à cinq jours, instauration d’un régime de retraite à prestations déterminées, plancher de 36 semaines de travail pour 72 des 129 employés saisonniers, réduction de la sous-traitance et j’en passe. Trop, c’est trop mes amis! Il s’avère impossible pour la Fabrique de répondre à toutes ces demandes. La direction syndicale s’étant trop compromise auprès de ses membres en voulant leur livrer la lune, il devenait presque impossible de faire marche arrière. Pour sauver sa peau, pour ne pas dire autre chose, un compromis a été proposé: retourner au travail et poursuivre la négociation. Quel enthousiasme délirant!

Ce qui m’attriste dans ce conflit, c’est le bris de confiance et plus encore c’est la suite des événements, car la hache de guerre n’est pas enterrée. J’entends encore quelques commentaires disgracieux sur l’Église, le diocèse, le Cardinal Turcotte, le syndicat et j’en passe. Un pareil conflit laisse des traces et ternit l’image de la Fabrique, du diocèse, du syndicat et bien évidemment du Québec. Il y a de sérieuses questions à se poser sur les revendications syndicales disproportionnées dans ce conflit. A-t-on joué à visage découvert? Tout n’est pas terminé, mais j’ose espérer que les deux parties sauront trouver des solutions ou accommodements raisonnables. Ces mots étant à la mode par les temps qui courent

«Laissez les morts enterrés leurs morts» lit-on dans une page d’Évangile. C’est un peu ce que les familles éprouvées ont vécu depuis le 16 mai dernier et ce n’est pas une sinécure!


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( 22 ) Addio Luciano Pavarotti

11 septembre 2007 - Luciano Pavarotti n’est plus! Cent mille personnes ont défilé devant la dépouille du célèbre chanteur à Modène, sa ville natale. Considéré comme le plus grand ténor au monde depuis le décès de Caruso en 1921, l’imposant Pavarotti à la célèbre barbe noire et au mouchoir blanc est décédé chez lui le 6 septembre à l’âge de 71 ans d’un cancer du pancréas. Depuis l’annonce de son décès, tout a été dit ou presque. Mais je ne pouvais laisser passer sous silence la disparition de cet homme hors du commun que j’aimais bien écouter. D’ailleurs, je venais tout juste de me procurer en août dernier une compilation de ses plus grands succès. Prémonition de sa mort prochaine? Pavarotti savait qu’il allait mourir; catholique, il avait reçu les deniers sacrements à trois reprises. Mais comment ce modeste fils d’un boulanger du nom de Fernando Pavarotti, amateur d’opéra, a pu conquérir le monde?

Le parcours d’une vie aussi talentueuse et inédite que celle de Luciano m’impressionne. D’origine modeste, il était devenu une méga star sans être capable de déchiffrer, de son propre aveu, les partitions musicales. Il fallait une sacrée bonne oreille et du talent à revendre! Avec sa voix exceptionnelle au timbre unique, il a su populariser comme aucun autre avant lui l’opéra, malgré les critiques des puristes et des gérants d’estrade. Il fallait plus que du talent! Il fut un des plus grands promoteurs de l’art lyrique souvent l’apanage d’une certaine élite aristocratique. Les Trois Ténors, José Carreras, Placido Domingo et Luciano Pavarotti, atteignirent au cours de leurs prestations communes 1,5 milliard de personnes. Impressionnant! Pendant une décennie, le célèbre trio allait conquérir ainsi la planète par l’opéra. Pour Pavarotti il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise musique; il y avait tout simplement la magie de la musique avec toute sa puissance. Il y a un langage qui dépasse les frontières, les normes et les structures. Pavarotti l’avait compris. Sans jamais renier ses humbles origines, il a su s’associer aux plus grandes stars de ce monde lors de concerts bénéfice. Il a chanté avec cœur et passion pour les plus démunis de la terre!

L’ascension vers la célébrité de cette voix hors du commun ne s’est pas faite sans difficultés. Tous reconnaissaient chez lui son immense talent, son sens de l’humour. On déplorait cependant ses excès alimentaires, ses sautes d’humeur et ses annulations fréquentes de concerts. Il était imprévisible et dans le milieu de l’opéra on le surnommait le «roi des annulations». N’oublions pas qu’il y avait du latin en lui.

Un mois après son opération en juin 2006, il déclarait dans une entrevue au Corriere della Serra : «J’ai été un homme chanceux et heureux… Maintenant, j’en paie le prix.» Nous aussi nous avons été heureux et chanceux de vous connaître et de vous entendre Luciano Pavarotti. Sans vous, l’opéra ne serait plus le même. Maestro, je ne peux oublier votre prestation de Nessun Dorma du Turandot de Puccini lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Turin en février 2006 transmise à travers le monde. Ce n’était pas le chant du cygne, mais celui de l’espoir qu’un jour, dans le concert des nations, l’être humain soit plus fraternel et solidaire. Que le Dieu, en qui vous croyiez Luciano, vous accueille à bras ouverts pour l’ultime concert. À tout jamais, votre voix ne résonnera plus sur les scènes du monde, mais dans le cœur de vos admirateurs. Vous étiez un maître, plus grand que nature! Vous laisserez un immense vide! Buon viaggio Maestro Luciano Pavarotti. Dio es sempre amore e anche musica per l’eternità !

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( 21 ) Charles Taylor au pilori

10 septembre 2007 - Connaissez-vous Charles Taylor? Sans doute que la plupart d’entre vous ferait un peu la moue devant cette simple question. C’est un peu normal puisque sa carrière, dépassant les petites limites du Québec, s’est déployée jusqu’à l’occupation de la chaire de philosophie d’Oxford. Revenu à Montréal par choix, il est nommé membre de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables; commission qui semble battre de l’aile selon certains analystes. Vous avez, sans aucun doute, lu ou entendu une sortie assez bien orchestrée par des journalistes dits populistes sur la crédibilité de l’éminent Charles Taylor. Eh oui, notre éminent intellectuel aurait reçu le printemps dernier un prix d’une valeur plus qu’appréciable de la Fondation Templeton, 1,5 million de dollars. Et puis, après!

Il semblerait que Charles Taylor est devenu indigne de diriger les travaux de la commission, car il a reçu ce prix d’une fondation religieuse, soi-disant de droite, pour son apport inestimable à la réflexion sur nos sociétés contemporaines. Décidément, la presse avare de scoops entre sans retenue dans la polémique et le dérapage. Entre vous et moi, nous ne sommes pas à un dérapage près dans ce domaine! Il faut mal connaître Charles Taylor pour scander certaines énormités que l’on entend ces jours-ci. Il est fort à parier que la plupart de ces auteurs de rumeurs ou de ragots à potins n’ont jamais lu les écrits de Charles Taylor et encore moins parcouru sa carrière internationale. Quel journalisme de basse échelle!

Charles Taylor est un philosophe et politologue québécois, l’un des penseurs politiques les plus reconnus de notre temps. Il a toujours proposé au monde contemporain un pluralisme éclairé avec un souci d’intégration et d’harmonisation des différences. Toute sa vie, Taylor a été préoccupé par l’identité moderne de nos sociétés contemporaines. Les écrits de Charles Taylor ne manquent pas et ses livres l’ont placé en tête de liste des philosophes contemporains. J’inviterais certains critiques à lire entre autre Le Malaise de la Modernité (1991), cela donnerait quelques bonnes idées pour des propos plus nobles.

Qu’on se le dise Charles Taylor n’est pas à son premier prix! Recevoir un prix d’une fondation est une chose, adhérer à la philosophie de celle-ci est une autre chose. Dans le cas présent, la crédibilité, l’honnêteté et la rigueur du récipiendaire sont loin d’être en cause. Ce ne sont pas des vases communicants! Exiger sa démission est ridicule et la tempête soulevée par certaines insinuations est de la démagogie pure et de la détraction éhontée, orchestrées malheureusement par des ignares qui s’ignorent. Certes, le coprésident Taylor possède des convictions et des valeurs comme tout citoyen; il n’est pas désincarné. De plus, il aurait la tare d’être un catholique pratiquant. C’est le summum du non raisonnable! Entre vous et moi, en attaquant tous azimuts la crédibilité des coprésidents Bouchard et Taylor, veut-on cacher ou déplacer les vrais enjeux de cette commission ou même la faire déraper? Vraiment, dans ce Québec, nul n’est prophète dans son pays!

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( 20 ) Lutte à la malbouffe

7 septembre 2007 - Tout le monde mange… mais comment et pourquoi? Réponses souvent complexes à des questions pourtant banales. Les problématiques liées à une mauvaise alimentation sont endémiques. Nous saisissons chez nous plus que jamais l’ampleur du phénomène de l’obésité. Les Québécois ne cessent de grossir. Et les enfants n’y échappent pas: un sur cinq présente un excès de poids. L’obésité est en voie de devenir le problème de santé publique du XXIe siècle. Tout un poids pour notre système de santé puisque les foyers de nombreuses maladies résultent d’une mauvaise alimentation. De quoi nous faire réfléchir en montant sur le pèse-personne.

Je le disais d’entrer de jeu, questions banales et réponses complexes. La Fondation Lucie et André Chagnon, dont la mission est de contribuer au développement et l’amélioration de la santé, vient de promettre ce mercredi d’investir 50 millions en dix ans pour aider le gouvernement à promouvoir une saine alimentation, sous certaines conditions évidemment. Ce n’est pas la première offre en ce sens pour la plus grosse fondation au Canada. Déjà la Fondation, de concert avec le gouvernement, investira à elle seule 200 millions dans la lutte contre l’obésité.

Pour recevoir ce montant la Fondation demande toutefois au gouvernement du Québec de légiférer afin d’obliger les chaînes de restauration rapide et les fabricants d’aliments transformés à indiquer clairement sur leurs produits ou menus l’information nutritionnelle de ceux-ci. Saviez-vous qu’il y a, en moyenne, une dizaine de cuillerée de sucre dans un cappuccino glacé? Une dizaine de cuillerées mes amis! Quant à sucrer, sucrons à plein! Dire qu’il y a un certain dicton populaire qui affirme: «Ce que l’on ne sait pas, ne nous fait pas mal.»

Je ne peux que saluer ces initiatives de la Fondation Chagnon pour sensibiliser la population à propos de l’affichage des valeurs nutritives des produits et menus. Mais je pense que l’on a besoin de moyens plus costauds. C’est un mouvement d’ensemble qu’il faut déclencher et des mesures plus incitatives du gouvernement. Avec la rentrée scolaire, je me revois devant certains comptoirs de cafétérias scolaires ou encore devant les nombreux fast-food avoisinant nos établissements d’enseignement. J’en ai presque mal au ventre!

Nous savons bien qu’il faut manger pour vivre, mais on ne peut empiffrer n’importe quoi et n’importe comment. La nouvelle édition du Guide alimentaire canadien, publié en 2007, donne déjà de précieuses indications sur la saine alimentation. Encore faut-il qu’il soit connu, distribué et enseigné. Avec notre carte d’assurance-maladie, nous avons souvent l’impression que la maladie est bien assurée. La santé doit être une préoccupation quotidienne non seulement pour les autorités gouvernementales, mais surtout pour chacun de nous.

Il suffit de s’asseoir dans une cafétéria ou un restaurant quelconque pour s’inquiéter de ce que les gens bouffent. J’entends souvent: «Ce n’est pas grave! Il faut profiter de la vie pendant qu’elle passe» et très souvent: «Il faut bien mourir de quelque chose.» On se trouve facilement des excuses à des excès et des dérèglements de toutes sortes, moi le premier! C’est bien vrai qu’il faut mourir un jour, mais nous ne sommes pas obligés de faire exprès pour hâter ce jour. Les pressions commerciales sont là et nous sommes parfois, malgré nous, des consommateurs boulimiques du surgelé, du grignotage, du fast-food. En fait, Il faut rééduquer son goût, réapprendre à manger. Ne l’oublions pas, on devient ce que l’on mange! Bon appétit!

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( 19 ) Plein la vue !

6 septembre 2007 - Après la rentrée scolaire et le retour des autobus jaunes, voici la rentrée télévisuelle. Nous en aurons plein la vue! À voir les pages complètes de publicité dans les journaux et à lire la presse à potins, ça promet! Qu’est-ce qui promet? La bataille des cotes d’écoute évidemment. Pour le contenu, on y repassera! Oui, la bataille des cotes d’écoute est à l’horizon, une question de gros sous cela va de soi! Tout le monde en parle depuis des semaines du fameux dimanche soir à conquérir. Il est question ici de millions de téléspectateurs. Ce sera le combat des coqs, non pas du mouton noir, et on ne jouera pas dans la dentelle. Les grands télédiffuseurs s’affrontent, compétition oblige.

Pourquoi toute cette course? C’est bien simple, l’argent! Nos télés sont devenues malheureusement des boîtes à sous ou plutôt à pub! Ce sont les commanditaires qui font vivre le vaste empire médiatique et ils ont du pouvoir, plus qu’on le pense. Est-ce qu’il y a lieu de s’inquiéter des contenus? C’est presque évident! Les Québécois sont de grands télégivores. Ils écoutent en moyenne 20 heures de télé par semaine, environ 3 heures par jour. Ça c’est du siège mes amis! Que font les Québécois de leur soirée…? de la télé! Adieu le sport, la musique, la lecture et vive la culture télévisuelle made in USA.

Vous allez me dire: «Vous exagérez. Nous produisons de bonnes émissions puisque nous en vendons même en Europe.» Bien non, je n’exagère pas ou à peine! Nous avons beau vendre quelques télé séries québécoises à l’étranger, cela n’est pas le Pérou pour les comédiens de chez nous. Plusieurs créateurs et artistes s’inquiètent de l’invasion des télé séries américaines au détriment de l’immense potentiel des talents québécois. L’américanisation de notre télé s’accentue rapidement pendant que nos artistes tirent le diable par la queue pour mettre un peu de beurre salé sur leur pain. Ça, on n’en parle un peu moins dans les cotes d’écoute!

Lorsque la priorité d’un télédiffuseur se réduit à être le numéro un au lieu de viser à faire de la meilleure télé, le risque de la dérive est hautement exponentiel. De nombreuses personnes se sont opposées aux surprenants virages de la programmation de la télévision et de la radio publiques, promoteurs indiscutables de la culture francophone. Là aussi, cette entreprise s’est laissée emporter dans le tourbillon des cotes d’écoute et des puissants commanditaires. Lorsque le profit prime sur le contenu, le téléspectateur y perd quelque part. Vouloir être la télé numéro un à tout prix, est-ce rentable pour la culture et pour nous téléspectateurs? À vos sièges, c’est parti!

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