Au-delà des chiffres, il y a des enfants qui souffrent. C’est dans les pays d’Afrique que les enfants sont les plus touchés. Dans les pays d’où proviennent les données de l’Unicef, le taux d’infection est le plus élevé au Botswana et Swaziland, où une femme enceinte sur trois est infectée, ainsi qu’au Lesotho en Afrique du Sud où une femme enceinte sur quatre est infectée. Les efforts des organismes internationaux ont réussi à freiner quelque peu la hausse du taux de transmission. L’accessibilité à une médication appropriée n’est pas évidente tant par sa rareté que par son coût.
Je le redis, au-delà des avalanches de chiffres, il y a des millions d’enfants qui souffrent pendant que nous faisons la guerre en Irak et en Afghanistan. Que d’argent dépensé dans ces machines de guerre! Il n’y a pas que la maladie dont souffrent ces familles touchées, car il y a aussi la face cachée des victimes du sida. Non seulement ils doivent combattre la maladie, mais inévitablement la pauvreté inexorable, la discrimination, le risque de perdre leur foyer, l’obligation d’abandonner leurs études, l’éventualité de voir disparaître leurs possibilités d’avenir ou de mourir prématurément. Quelles perspectives pour des enfants!
Vingt-cinq ans après le début de l’épidémie du SIDA, des enfants sont toujours en danger. Saluons les nombreuses initiatives mises de l’avant pour stopper ce fléau. Ce vendredi soir, ils seront nombreux les artistes de chez nous à monter sur la scène du Centre Bell pour sensibiliser la population à la souffrance des enfants; mentionnons Avril Lavigne, Corneille, Sarah McLachlan. Redisons-le sur tous les toits, le SIDA est mortel! Il n’existe actuellement aucune façon de le guérir définitivement.
Pour sauver les enfants, cela ne peut se faire que par une action concertée des nombreux acteurs impliqués. On ne peut jouer au franc-tireur devant un ennemi aussi dévastateur. Selon Yanick Villedieu, journaliste scientifique: «Tout est dans le sida: la vie et la mort, l'amour, la sexualité, le sang, la peur, le courage. Tout, la solidarité et l'injustice, la discrimination et les luttes pour les droits de l'homme, la compassion et l'intolérance.» Emblématique de notre temps, le sida ne trouvera d’issue sans une volonté politique de nos gouvernements et des entreprises pharmaceutiques.
Les bonnes paroles ne suffisent plus pour enrayer ce fléau. Pour ces enfants que la mort menace, je rêve que les camps militaires se transformeront en hôpitaux, que les convois armés se convertissent en convois humanitaires, que les fusils se transforment en vaccins, que les belles paroles deviennent des programmes d’éducation dans les zones dévastées, que les sommes d’argent pour faire la guerre soulagent les enfants les plus meurtris du monde. Il est facile de prononcer de beaux discours sur l’importance des enfants atteints par le SIDA lorsque ceux-ci meurent si loin de nous.
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