31 décembre 2007 - Voilà que s’ouvre à nous une nouvelle année! Un peu partout, les médias ont déjà fait le bilan de l’année, retracé pour nous, détails croustillants à l’appui, les événements marquants, commenté avec des experts, comme il se doit, les hauts et les bas de 2007. À pleine page, les journaux nous rappellent avec humour, parfois cynisme, les bons et les mauvais coups de nos personnages publics. Enfin, il y a toujours cette revue télévisée intitulée Bye Bye dont la formule ne cesse de s’épuiser et comme une cerise sur un sundae déjà trop sucré, vient clore dans le burlesque les 365 jours de notre vivre ensemble. Quoi qu’il en soit, il revient à chacun de nous de porter un regard lucide sur ce qui a fait notre monde, mais surtout ce que chacun de nous a osé vivre.
Selon un bon nombre d’observateurs, 2007 aura été sans contredit une année mobilisée par la question identitaire. Ce n’est pas d’aujourd’hui que cette interrogation fondamentale et disons-le, saine en soi, émerge au cours de l’itinéraire de ce peuple en perpétuelle recherche. Au fait, toute notre vie d’homme et de femme est une recherche identitaire. On n’a jamais fini de se connaître, de s’accepter et de s’affirmer. C’est l’histoire de toute une vie et même après! L’arrivée massive d’immigrants nous renvoie à ces questions fondamentales: «Qui sommes-nous?», «Que sommes-nous devenus?» et «Que sommes-nous en train de devenir?» Il faut de temps en temps se regarder dans le miroir, se reconnaître tel que l’on est et non pas, ce que l’on pense être. Ne pouvant plus nous reproduire suffisamment, assurer une certaine croissance démographique et économique stable, les Québécois doivent faire appel avec lucidité aux gens d’ailleurs à moins que les dits «de souche» déclenchent la revanche des berceaux. Peu probable!
En cette année, jamais la population québécoise n’a été aussi consultée. Les nombreuses commissions sur les accommodements raisonnables, les conditions de vie des aîné(e)s, l’agriculture, les infrastructures et j’en passe ont sillonné le Québec pour sonder les reins et les cœurs. Le Québec des derniers mois a été un grand confessionnal à ciel ouvert; nous avons entendu de tout, des propos pas trop catholiques merci! La parole aux citoyens est une marque de profonde démocratie lorsque cette prise de parole est faite dans les règles de l’art et bien balisée, il va de soi. Malheureusement, ce ne fut pas toujours le cas! La Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables a volé la palme à ce chapitre; il faut le dire, avec un appui sans précédent des médias. Un vieux dicton du terroir nous rappelle que de temps en temps, il faut brasser la cage pour qu’il en sorte quelque chose. 2008 nous en révélera les fruits que nous ne souhaitons pas trop acides et porteurs d’avenir tout de même.
Il me semble que 2007 nous a rappelé combien nous sommes minoritaires sur cette terre d’Amérique. Les récentes statistiques sur la perte progressive du français au profit de l’anglais ont donné des frissons à plus d’un. Oui, ce fut l’année des questionnements identitaires, des prises de conscience de la fragilité de la population francophone et de sa culture, des désirs d’une plus grande affirmation personnelle et collective. Jamais nous avons tant parlé de religion! Les interventions à la Commission Bouchard-Taylor ont été lancées tous azimuts, d’un extrême à l’autre, parfois sans trop de nuances et de perspectives historiques. Il faut avoir suivi quelque peu les interventions pour se rendre compte que globalement les Québécois dits «de souche» tiennent aux traditions et coutumes religieuses catholiques. Tous les sondages le confirment, même en ce qui a trait à l’enseignement religieux, au grand dam des tenants de la laïcité pure et dure. Nous avons senti au cours de cette valse des commissions publiques le jeu inévitable de nos politiciens. Là aussi, le régime minoritaire est à la mode, tant à Québec qu’à Ottawa. Ce qui fut, à bien des égards, une très bonne affaire.
Il semblerait que les gouvernements minoritaires, malgré leur grande fragilité, obligent les élus à collaborer davantage, à faire des compromis, à trouver un consensus pour le bien de la population et cela au-delà des visées partisanes. Nous l’avons bien constaté lors de l’approbation des budgets, des récents amendements et projets de lois et particulièrement à Ottawa lors de la motion sur la reconnaissance par la Chambre des communes du statut de «nation» pour le Québec. La veille de Noël, le premier ministre Stephen Harper disait: «Je sais que la reconnaissance de la nation a été très controversée, et parfois impopulaire dans certaines régions du Canada anglais, mais cette reconnaissance a été une bonne chose pour le pays. Le pays est plus uni, il n’est pas plus divisé. Le Québec sera toujours nationaliste.»
L’économie s’est plutôt bien portée au Québec et au Canada. Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas tant dans la province que dans l’ensemble du Canada. Notre huard a pris pas mal d’embonpoint et sa reconnaissance sur les marchés mondiaux a été remarquable. Une remontée phénoménale qui a confirmé la quasi inépuisable richesse des ressources naturelles et énergétiques du Canada. Toutefois, le revers d’un dollar fort a ébranlé les industries exportatrices de biens et services. Rien n’est parfait! C’est l’engagement militaire en Afghanistan qui a plutôt ébranlé les convictions et les valeurs des Québécois; l’arrivée du premier soldat mort sous les drapeaux, Simon Longtin, a remis en question l’engagement absurde dans ce bourbier. Si jamais; une issue pacifique se dessinait dans l’éternel affrontement des intérêts et des factions dans ce pays, cela ne dépendra de nous.
Sur le plan culturel, les artistes de chez nous ont été des plus créatifs exportant plus que jamais à travers le monde, principalement dans l’Hexagone, leurs talents et leur génie. Notre Céline Dion nationale a fait ses adieux à la richissime Las Vegas pour regagner sa terre natale afin de mieux repartir reconquérir autrement le monde déjà suspendu à ses lèvres. Somme toute, une année riche en rebondissements de toute sorte dans la plupart des secteurs de notre vie quotidienne; même la neige s’en est mêlée abondamment!
Le temps passe, les années filent à vive allure; plus on vieillit, plus ça va vite! Que nous apportera 2008? Après les bilans, on se demande toujours que nous réservera la nouvelle année. Nous pourrions, comme veut la coutume, fermer les yeux et faire un vœu! On prendra sans doute quelques résolutions que nous savons d’avance difficiles à tenir. Pourquoi ne pas prendre tout simplement un temps pour faire la paix avec soi-même? C’est toujours au fond de soi que l’on porte les plus grands rêves, mais aussi les plus grandes peines. Après tout, laissons courir les années et sachons que le temps de l’âme est éternel.
Cet article est le centième, mes amis! Le blogue du DG a été lancé tout bonnement le 7 août 2007; un défi de taille avec une production devenue quasi quotidienne. Le blogue est, sans prétention, un espace de réflexion et d’analyse sur ce qui fait notre monde. Je serai toujours là en 2008, mais la production sera moindre compte tenu de mes disponibilités de plus en plus restreintes. Merci de votre assiduité et de vos commentaires des plus appréciés. Bonne et heureuse année 2008!
Commentez cet article : LeblogueduDG@gmail.com
Selon un bon nombre d’observateurs, 2007 aura été sans contredit une année mobilisée par la question identitaire. Ce n’est pas d’aujourd’hui que cette interrogation fondamentale et disons-le, saine en soi, émerge au cours de l’itinéraire de ce peuple en perpétuelle recherche. Au fait, toute notre vie d’homme et de femme est une recherche identitaire. On n’a jamais fini de se connaître, de s’accepter et de s’affirmer. C’est l’histoire de toute une vie et même après! L’arrivée massive d’immigrants nous renvoie à ces questions fondamentales: «Qui sommes-nous?», «Que sommes-nous devenus?» et «Que sommes-nous en train de devenir?» Il faut de temps en temps se regarder dans le miroir, se reconnaître tel que l’on est et non pas, ce que l’on pense être. Ne pouvant plus nous reproduire suffisamment, assurer une certaine croissance démographique et économique stable, les Québécois doivent faire appel avec lucidité aux gens d’ailleurs à moins que les dits «de souche» déclenchent la revanche des berceaux. Peu probable!
En cette année, jamais la population québécoise n’a été aussi consultée. Les nombreuses commissions sur les accommodements raisonnables, les conditions de vie des aîné(e)s, l’agriculture, les infrastructures et j’en passe ont sillonné le Québec pour sonder les reins et les cœurs. Le Québec des derniers mois a été un grand confessionnal à ciel ouvert; nous avons entendu de tout, des propos pas trop catholiques merci! La parole aux citoyens est une marque de profonde démocratie lorsque cette prise de parole est faite dans les règles de l’art et bien balisée, il va de soi. Malheureusement, ce ne fut pas toujours le cas! La Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables a volé la palme à ce chapitre; il faut le dire, avec un appui sans précédent des médias. Un vieux dicton du terroir nous rappelle que de temps en temps, il faut brasser la cage pour qu’il en sorte quelque chose. 2008 nous en révélera les fruits que nous ne souhaitons pas trop acides et porteurs d’avenir tout de même.
Il me semble que 2007 nous a rappelé combien nous sommes minoritaires sur cette terre d’Amérique. Les récentes statistiques sur la perte progressive du français au profit de l’anglais ont donné des frissons à plus d’un. Oui, ce fut l’année des questionnements identitaires, des prises de conscience de la fragilité de la population francophone et de sa culture, des désirs d’une plus grande affirmation personnelle et collective. Jamais nous avons tant parlé de religion! Les interventions à la Commission Bouchard-Taylor ont été lancées tous azimuts, d’un extrême à l’autre, parfois sans trop de nuances et de perspectives historiques. Il faut avoir suivi quelque peu les interventions pour se rendre compte que globalement les Québécois dits «de souche» tiennent aux traditions et coutumes religieuses catholiques. Tous les sondages le confirment, même en ce qui a trait à l’enseignement religieux, au grand dam des tenants de la laïcité pure et dure. Nous avons senti au cours de cette valse des commissions publiques le jeu inévitable de nos politiciens. Là aussi, le régime minoritaire est à la mode, tant à Québec qu’à Ottawa. Ce qui fut, à bien des égards, une très bonne affaire.
Il semblerait que les gouvernements minoritaires, malgré leur grande fragilité, obligent les élus à collaborer davantage, à faire des compromis, à trouver un consensus pour le bien de la population et cela au-delà des visées partisanes. Nous l’avons bien constaté lors de l’approbation des budgets, des récents amendements et projets de lois et particulièrement à Ottawa lors de la motion sur la reconnaissance par la Chambre des communes du statut de «nation» pour le Québec. La veille de Noël, le premier ministre Stephen Harper disait: «Je sais que la reconnaissance de la nation a été très controversée, et parfois impopulaire dans certaines régions du Canada anglais, mais cette reconnaissance a été une bonne chose pour le pays. Le pays est plus uni, il n’est pas plus divisé. Le Québec sera toujours nationaliste.»
L’économie s’est plutôt bien portée au Québec et au Canada. Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas tant dans la province que dans l’ensemble du Canada. Notre huard a pris pas mal d’embonpoint et sa reconnaissance sur les marchés mondiaux a été remarquable. Une remontée phénoménale qui a confirmé la quasi inépuisable richesse des ressources naturelles et énergétiques du Canada. Toutefois, le revers d’un dollar fort a ébranlé les industries exportatrices de biens et services. Rien n’est parfait! C’est l’engagement militaire en Afghanistan qui a plutôt ébranlé les convictions et les valeurs des Québécois; l’arrivée du premier soldat mort sous les drapeaux, Simon Longtin, a remis en question l’engagement absurde dans ce bourbier. Si jamais; une issue pacifique se dessinait dans l’éternel affrontement des intérêts et des factions dans ce pays, cela ne dépendra de nous.
Sur le plan culturel, les artistes de chez nous ont été des plus créatifs exportant plus que jamais à travers le monde, principalement dans l’Hexagone, leurs talents et leur génie. Notre Céline Dion nationale a fait ses adieux à la richissime Las Vegas pour regagner sa terre natale afin de mieux repartir reconquérir autrement le monde déjà suspendu à ses lèvres. Somme toute, une année riche en rebondissements de toute sorte dans la plupart des secteurs de notre vie quotidienne; même la neige s’en est mêlée abondamment!
Le temps passe, les années filent à vive allure; plus on vieillit, plus ça va vite! Que nous apportera 2008? Après les bilans, on se demande toujours que nous réservera la nouvelle année. Nous pourrions, comme veut la coutume, fermer les yeux et faire un vœu! On prendra sans doute quelques résolutions que nous savons d’avance difficiles à tenir. Pourquoi ne pas prendre tout simplement un temps pour faire la paix avec soi-même? C’est toujours au fond de soi que l’on porte les plus grands rêves, mais aussi les plus grandes peines. Après tout, laissons courir les années et sachons que le temps de l’âme est éternel.
Cet article est le centième, mes amis! Le blogue du DG a été lancé tout bonnement le 7 août 2007; un défi de taille avec une production devenue quasi quotidienne. Le blogue est, sans prétention, un espace de réflexion et d’analyse sur ce qui fait notre monde. Je serai toujours là en 2008, mais la production sera moindre compte tenu de mes disponibilités de plus en plus restreintes. Merci de votre assiduité et de vos commentaires des plus appréciés. Bonne et heureuse année 2008!
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